Coronavirus: l’Australie demande une enquête indépendante

L’Australie a appelé dimanche à l’ouverture d’une enquête indépendante sur la lutte mondiale contre la pandémie de nouveau coronavirus et sur la façon dont l’OMS a géré la crise.

La ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne a affirmé que son pays « réclamerait » notamment une enquête sur la manière dont la Chine a géré l’épidémie à Wuhan, la ville où est apparu le Covid-19 à la fin de l’année.

« Nous avons besoin de connaître des détails que seul un rapport indépendant peut nous permettre de comprendre sur l’origine du virus, sur la manière d’y faire face (et) sur la transparence avec laquelle les informations ont été partagées », a-t-elle déclaré à la chaîne publique ABC.

Mme Payne a affirmé que l’Australie partage les même inquiétudes que les Etats-Unis, le président Donad Trump ayant accusé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’être trop proche de la Chine et de mal gérer la pandémie.

Donald Trump a annoncé mardi la suspension de la contribution américaine à l’OMS, qui s’élève à « 400 à 500 millions de dollars par an ».

« Je ne suis pas certaine qu’une organisation de la santé, responsable de la diffusion d’une grande partie des outils de communication, et qui a pris une large part à une intervention précoce (…) puisse procéder à cet examen », a affirmé Mme Payne.

« C’est un peu comme (être) braconnier et garde-chasse », selon elle.

Les conséquences de la pandémie vont « d’une certaine façon » altérer les relations entre l’Australie et la Chine, a estimé la ministre qui dit douter de la transparence de Pékin.

Le ministre de la santé, Greg Hunt a déclaré soutenir une enquête indépendante, affirmant que l’Australie a réussi à limiter la propagation du virus en partie en allant à l’encontre des conseils de l’OMS.

L’Australie, qui compte 6.600 cas de coronavirus et 70 morts du Covid-19, a été l’un des premiers pays du monde à interdire l’entrée sur son territoire des voyageurs en provenance de Chine.

« L’Australie a été capable d’atteindre, par rapport à la moyenne mondiale, de bons résultats en matière de bilan humain » grâce « à nos experts médicaux ici en Australie », a déclaré M. Hunt.

« Nous savons que nous avons fait l’objet de vives critiques de la part de certaines autorités et de l’OMS à Genève au moment où nous avons imposé le 1er février à la Chine une interdiction » d’entrer sur le territoire, a-t-il affirmé.

Coronavirus: environ 160.000 morts, Pâques orthodoxes confinées

Des millions de fidèles célèbrent dimanche la Pâques orthodoxe confinés et parfois de manière inédite en raison de la pandémie de nouveau coronavirus qui a fait près de 160.000 morts dans le monde, les deux tiers environ en Europe.

Pour soutenir les soignants en première ligne dans cette épidémie, des dizaines de stars parmi lesquelles les Rolling Stones et Taylor Swift se sont mobilisées en donnant un concert virtuel géant dans la nuit de samedi à dimanche, suivi en streaming par des amateurs eux aussi confinés.

Les quatre membres historiques des Rolling Stones ont ainsi joué, chacun depuis son salon, leur tube « You can’t always get what you want », la vidéo de chacun apparaissant sur un écran divisé en quatre, Charlie Watts improvisant une batterie avec des objets du quotidien, Mick Jagger lançant un baiser à la caméra à la fin.

– Pâques au balcon –

Une semaine après les catholiques et les protestants, c’est donc au monde orthodoxe de fêter Pâques dans des circonstances exceptionnelles.

Un confinement intégral a ainsi été imposé en Serbie et en Macédoine du Nord jusqu’à lundi matin. En Roumanie, les fidèles sont appelés à célébrer Pâques depuis leur balcon, et en Grèce, des milliers de policiers soutenus par des hélicoptères et des drones sont mobilisés tout le weekend pascal pour éviter que les Grecs ne partent à la campagne comme le veut la tradition.

Le bilan mondial des victimes du coronavirus ne cesse d’augmenter. Selon le décompte réalisé samedi à 19h00 GMT par l’AFP à partir de données collectées auprès des autorités nationales compétentes et de l’OMS, depuis l’apparition de la maladie en décembre en Chine, au moins 157.539 personnes ont perdu la vie dans le monde, alors que le cap des 100.000 morts a été franchi en Europe.

Aux Etats-Unis, pays le plus touché tant en nombre de morts (au moins 38.664) que de cas (au moins 732.197), des manifestations hostiles au confinement adopté dans certains Etats, et encouragées par des tweets du président Donald Trump, ont eu lieu samedi au Texas, dans le Maryland et le New Hampshire.

– « Grands risques » –

Pendant que plus de la moitié de l’humanité reste à domicile afin de limiter la propagation du Covid-19, le président américain républicain a ouvertement appelé à braver les règles de confinement dans des Etats dirigés par des gouverneurs démocrates.

Donald Trump a par ailleurs émis l’espoir samedi que les musulmans américains seront tenus aux mêmes normes de distanciation sociale pendant le ramadan — qui débute le 23 avril — que les chrétiens à Pâques, un certain nombre de fidèles ayant protesté contre les réglementations restrictives sur les rassemblements en raison de l’épidémie de nouveau coronavirus.

Le président américain s’en est à nouveau pris à la Chine qu’il accuse d’avoir « dissimulé » la gravité de la pandémie et de ne pas révéler le véritable décompte de ses morts.

Et il a mis la Chine en garde: « S’ils étaient sciemment responsables, oui, alors il devrait y avoir des conséquences », a-t-il déclaré samedi, lors de sa conférence de presse quotidienne à la Maison Blanche.

Pour sa part, le directeur de l’Institut de virologie de Wuhan, ville chinoise épicentre de la pandémie, a catégoriquement démenti toute responsabilité après avoir été pointé du doigt par des médias américains.

Avec plus de 190 pays et territoires touchés, la pandémie a gagné l’ensemble de la planète.

Le seuil des 1.000 morts officiellement recensés a été franchi en Afrique, dont les trois quarts en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud

Au Brésil, la situation sanitaire apparaît particulièrement préoccupante dans les favelas.

« Il y a de grands risques de propagation du virus dans la favela, environ 40 à 50% des tests qu’on fait ici sont positifs », s’alarme Tiago Vieira Koch, un directeur de clinique qui intervient à Rocinha, à Rio, la plus grande favela du Brésil.

Le président brésilien a cependant répété son opposition au confinement. « Il ne faut pas se débiner face à ce virus, il faut l’affronter la tête haute, Dieu est avec nous », a lancé Jair Bolsonaro samedi à l’attention de croyants qui manifestaient contre l’avortement devant le palais présidentiel à Brasilia.

– Déconfinement prudent en Europe –

En Europe, quelques pays se sont engagés dans la voie d’un prudent déconfinement comme l’Autriche ou le Danemark. Berlin a jugé la pandémie désormais « sous contrôle » en Allemagne, qui apparaît comme le grand Etat européen à avoir le mieux géré la crise (moins de 4.000 morts), grâce notamment à un large recours aux tests.

Mais pour l’OMS, la pandémie est loin d’être jugulée, avec des « chiffres constants ou accrus » dans l’est de l’Europe et au Royaume-Uni, où le gouvernement a décidé de prolonger le confinement « pour au moins trois semaines ».

En Espagne, les autorités ont annoncé samedi la prolongation jusqu’au 9 mai des mesures strictes de confinement.

Après les Etats-Unis, l’Italie (23.227 morts), l’Espagne (20.043), la France (19.323) et le Royaume-Uni (15.464) sont les pays les plus durement frappés. Les statistiques britanniques n’incluent pas les morts en maisons de retraite, estimés à 7.500.

Anciens Eperviers: cette histoire de Ouadja Lantame que beaucoup ignoraient

L’équipe nationale togolaise a connu tant de joueurs talentueux qui resteront à jamais inscrits dans les anales du football togolais. Parmi ces joueurs, figure Ouadja Lantame, ancien international et capitaine de la sélection du Togo aujourd’hui entraîneur. Il s’est confié ce jeudi aux journalistes sportifs et à ses collègues sur les réseaux sociaux.
Une révélation foudroyante et touchante sur la carrière de Ouadja Ephraïm Lantame qui a bien précisé que ses coéquipiers et lui mouillaient leurs maillots pour une modique somme de « 7000FCFA ». inspirant beaucoup de jeunes footballeurs dans les championnats togolais, l’ancien milieu de terrain d’Al Saad au Qatar n’a pas hésité de vider son sac en ce qui concerne sa carrière footballistique et sa nouvelle en tant que Coach.
Comme la plupart des footballeurs africains, la rue a été d’une grande aide pour Ouadja.
« J’ai commencé comme bon nombre d’Africains par la rue après les sports de masse et scolaires avant d’intégrer l’Étoile Filante de Lomé. Déjà sur les bancs de l’école j’ai été sélectionné en équipe nationale cadette ensuite avec les juniors, les espoirs et l’équipe nationale A. Dans les années 95-96 j’ai fait ma première sélection en équipe nationale A » a, brièvement, retracé l’ancien Capitaine des Éperviers du Togo.
À l’époque, tous les joueurs étaient égaux même s’il y’avait des différends à des moments donnés. L’épineux problème de brassard constaté de nos jours dans les différentes sélections africaines notamment au Togo n’avait pas de valeur au temps de Ouadja Lantame.
« Vous savez à notre époque le brassard de capitaine ne signifiait rien nous étions une équipe qui se comprenait malgré nos différents statuts.  Chaque génération avec sa vérité.On mouillait nos maillots pour 7000F CFA comme salaire, » a généralement surpris Lantame.
Comme pour dire qu’il y’avait plus de valeurs patriotiques que des disputes internes interminables et des coups bas à longueur de journée au sein des sélections nationales africaines. Ouadja Ephraïm Lantame (42ans) est aujourd’hui l’actuel Patron de l’encadrement technique de l’AS Dragons FC de l’Ouémé au Bénin. Avant, il était le Coach de l’Étoile Filante de Lomé en D2 togolaise.
Aujourd’hui le football est devenu une grosse machine à pourvoir de grosses sommes d’argent aux différents acteurs au point que beaucoup en oublient les points cardinaux et la lutte pour la patrie.
Avec africafootunited.com

Éperviers : quand le capitaine Djène dit tout et oublie le vrai problème (Le Roy)

Les Éperviers, l’équipe nationale togolaise peine à retrouver ses marques depuis quelques  années.  L’arrivée de Claude Le Roy n’a pas permis au football togolais de retrouver ses lettres de noblesses d’autant. Le sélectionneur français d’ailleurs très critiqué par le public sportif n’est visiblement pas l’homme de la situation. 

Ça, il faudrait peu-être le rappeler à Djène Dakonam, l’actuel capitaine de la sélection qui a dit tout ce qu’il pensait de son équipe sans évoquer réellement le problème Claude Le Roy. Le sélectionneur dont les méthodes ont fait déserter plusieurs joueurs clés de la sélection est un véritable problème que le capitaine a soigneusement évité.

 » Sincèrement, nous avons mal débuté ces éliminatoires. Nous avons une équipe qui n’est pas régulière. Nous sommes conscients de cela. Il va falloir changer certaines habitudes, améliorer d’autres et parfaire un certain nombre de choses. Il reste quatre matchs, nous sommes optimistes. Il faut qu’on les joue à fond et avec le cœur « , a fait savoir Djene dans une interview accordée au journal togolais Le Mérite Sportif.

« Il faut plus de sérénité, d’envie et de motivation. Jouer pour son pays est une fierté et cela doit se sentir sur le terrain. Nous avons également besoin de notre public. Je sais bien qu’ils font de leur mieux. Nous sommes tous Togolais et c’est ensemble que nous serons qualifiés », a-t-il ajouté

Plus de 20.000 morts en Espagne qui prolonge le confinement

L’Espagne, qui dénombre plus de 20.000 morts dus à la pandémie de nouveau coronavirus, va prolonger le strict confinement de sa population de deux semaines, jusqu’au 9 mai inclus, a déclaré samedi son Premier ministre.

« Nous avons fait le plus dur grâce à la responsabilité et à la discipline sociales (…) nous avons laissé derrière nous les moments les plus extrêmes » mais « ces succès sont encore insuffisants et surtout fragiles », a insisté Pedro Sanchez, appelant à ne pas tout « mettre en péril » avec des décisions « précipitées ».

Le socialiste a toutefois annoncé que ce confinement allait être assoupli pour les enfants qui allaient pouvoir sortir « un peu chaque jour » à partir du 27 avril alors qu’ils n’en avaient pas le droit depuis le début du confinement le 14 mars.

Jusqu’ici, seuls les adultes pouvaient quitter leur domicile seuls pour aller travailler, acheter à manger ou des médicaments, se faire soigner ou sortir rapidement leur chien.

Les appels se sont faits de plus en plus pressants ces derniers jours pour permettre aux enfants de prendre l’air comme dans d’autres pays européens.

Cette nouvelle prolongation de l’état d’alerte, qui devra être entérinée par le Parlement, sera suivie d’autres mesures de restrictions en mai avant une levée « prudente et progressive » du confinement en fonction de l’évolution de l’épidémie et qui pourra varier selon les régions, a ajouté M. Sanchez.

« Si cela est nécessaire, nous renforcerons de nouveau les mesures de protection », a-t-il averti.

Lundi, certains Espagnols avaient déjà pu reprendre le travail après deux semaines d’arrêt quasi total de l’économie mais le télétravail reste la norme lorsque cela est possible tandis que tous les commerces non essentiels sont toujours fermés.

– Plus de 20.000 morts –

L’Espagne a dépassé samedi les 20.000 morts à 20.043 morts, le troisième bilan le plus lourd du monde, derrière ceux des Etats-Unis et de l’Italie.

En 24 heures, le nombre de morts s’est élevé à 565, une légère baisse par rapport aux 585 notifiés vendredi et loin du record de 950 morts en un jour enregistré le 2 avril.

Ce comptage -qui n’inclut que les personnes testées positives au nouveau coronavirus- est cependant de plus en plus contesté par certaines régions selon lesquelles des milliers de personnes supplémentaires sont mortes après avoir présenté des symptômes de la maladie mais sans avoir pu être testées.

La Catalogne (Nord-Est), évoque notamment le chiffre de plus de 7.800 morts alors que le bilan national pour cette région est de plus de 3.800 samedi.

Le nombre de cas confirmés s’élève au total dans le pays à 191.726, après un ralentissement de la progression ces derniers jours malgré un plus grand nombre de tests pratiqués, tandis que le nombre de personnes guéries s’élève à près de 75.000.

Grâce au confinement, « le niveau de transmission actuel (du virus) est beaucoup plus bas », a souligné Fernando Simon, le directeur du centre d’urgences sanitaires lors de son point presse quotidien.

Le très surveillé taux d’infection qui était au-dessus de 3 au début du confinement, c’est à dire qu’un malade contaminait plus de 3 personnes, est désormais inférieur à 1.

Coronavirus: Alger et Rabat prolongent les mesures de confinement

Les autorités algériennes et marocaines ont annoncé samedi la prolongation des mesures de confinement mises en place pour freiner la propagation de l’épidémie de Covid-19, respectivement jusqu’au 29 avril et jusqu’au 20 mai.

A Alger, le Premier Ministre Abdelaziz Djerad a « reconduit pour une période supplémentaire de dix jours, jusqu’au 29 avril, le dispositif de confinement ainsi que l’ensemble des mesures préventives », selon un communiqué officiel.

Il a souligné « la nécessité de respecter les règles préventives édictées en matière de confinement, de distanciation sociale et de mesures d’hygiène (…) » et mis en garde contre leur non-respect.

Un confinement total a été imposé dans la wilaya (préfecture) de Blida, près d’Alger, premier foyer de la pandémie en Algérie. Un confinement partiel, accompagné d’un couvre-feu, l’a été dans les 47 autres wilayas du pays.

Selon des chiffres officiels, 367 décès ont été recensés jusque-là en Algérie. Au total 2.534 cas ont été officiellement déclarés.

L’Algérie (44 millions d’habitants) est le pays d’Afrique qui déplore le plus grand nombre de décès devant l’Egypte, le Maroc et l’Afrique du Sud.

A Rabat, les autorités ont annoncé la prolongation jusqu’au 20 mai de « toutes les mesures de précaution et de restriction (…) de l’état d’urgence sanitaire ».

Selon un communiqué des ministères de l’Intérieur et de la Santé, « les services compétents continueront de garantir une offre suffisante répondant aux besoins de consommation (…), y compris les besoins du ramadan », le mois de jeûne musulman prévu à partir du 24 avril au Maroc.

Au Maroc, 2.670 cas de contamination ont été enregistrés officiellement, dont 137 décès. Mais à peine 13.000 tests ont été menés dans ce pays de 35 millions d’habitants.

Les autorités ont imposé des mesures de confinement, sous contrôle étroit des forces de l’ordre, après avoir suspendu les liaisons aériennes et verrouillé les frontières.

Le port du masque est obligatoire, sous peine de sanctions.

Des aides directes ont été mises en place pour les entreprises, salariés et travailleurs au noir affectés.

Selon la presse locale, des foyers de contagion ont été repérés dans une usine à Casablanca (ouest) et une base militaire près de Marrakech (sud).

Depuis l’apparition de la pandémie, plus de 41.000 personnes ont été interpellées et plus de la moitié déférées devant les parquets compétents pour non-respect des mesures d’exception, selon un bilan officiel.

Des dizaines de personnes accusées de diffuser des fausses informations liées au nouveau coronavirus sur les réseaux sociaux ont été interpellées. Vendredi, une femme a été condamnée à un an de prison ferme pour avoir nié l’existence de la maladie dans une vidéo sur YouTube.

Autre pays d’Afrique du nord, la Tunisie a annoncé son intention de prolonger le confinement général au delà du 19 avril, mais sans préciser jusqu’à quand.

Encouragées par Trump, les manifestations anti-confinement se multiplient aux Etats-Unis

New Hampshire, Maryland, Texas: des manifestations demandant la levée des mesures de confinement face au coronavirus ont agité samedi plusieurs villes à travers les Etats-Unis, encouragées la veille par Donald Trump, accusé d’attiser les divisions.

Ils étaient environ 400 à manifester, à pied ou depuis leur voiture, devant le Parlement de Concord, capitale du petit Etat du New Hampshire (1,3 million d’habitants), relativement épargné par l’épidémie avec 1.287 cas confirmés et 37 morts du coronavirus vendredi. Le gouverneur républicain Chris Sununu y a ordonné un confinement au moins jusqu’au 4 mai.

« Les chiffres mentent », ou « Rouvrez le N.H. », disaient certaines pancartes brandies par les manifestants, au milieu de drapeaux américains. Parmi eux figuraient des hommes en cagoules et armés, a constaté l’AFP.

« Les gens sont tout à fait prêts à faire ce qu’il faut », mais « les chiffres ne justifient pas les mesures de confinement draconiennes que nous avons dans le New Hampshire », a indiqué à l’AFP Skip Murphy, 63 ans, électeur de Donald Trump.

A Annapolis, capitale du Maryland, les manifestants restaient en voiture, et l’AFP en a vu environ 200 défiler devant le Parlement local. « La pauvreté tue aussi », disait une pancarte, « je n’obéirai pas à des décrets illégaux », disait une autre.

A Austin, capitale du Texas, Etat le plus peuplé après la Californie, ils étaient environ 250, armés de pancarte dénonçant notamment « l’effondrement économique » précipité par la mise à l’arrêt de toutes les activités non « essentielles », qui a fait exploser le nombre de chômeurs et fait perdre à beaucoup tout revenu.

Owen Shroyer, présentateur du site proche de l’extrême droite Infowars, avait appelé ces derniers jours à y participer, avant de voir son compte Twitter suspendu vendredi.

Si ces rassemblements semblaient réunir beaucoup de partisans de Donald Trump, certains participants ont souligné que leurs motivations n’étaient pas politiques.

Dolores, une coiffeuse qui manifestait à Annapolis, a expliqué ne plus pouvoir travailler ni toucher aucune aide gouvernementale, car elle est employeuse et non employée.

« Il faut que je sauve mes affaires, je dois travailler pour vivre, sinon je vais mourir », a-t-elle dit à l’AFP.

« Cela n’a rien à voir avec Trump ou avec les gouverneurs démocrates ou républicains », a affirmé Skip Murphy à Concord. « C’est pour dire que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, et que le confinement doit s’arrêter là où il n’a pas de sens ».

– « Ne pas politiser l’émotion » –

De telles manifestations se sont multipliées ces derniers jours à travers les Etats-Unis, pays le plus frappé par le coronavirus avec plus de 715.000 cas et 37.000 morts, alors que le chômage explose et que beaucoup de gens ont perdu leurs revenus, dans un pays au filet de protection sociale limité.

La plus importante à ce jour s’est déroulée mercredi à Lansing, capitale du Michigan, où quelque 3.000 personnes ont vilipendé les mesures de confinement de la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer.

Le président Trump, qui ne cache pas sa hâte de « rouvrir » l’économie du pays tout en laissant les gouverneurs de chaque Etat décider quand et comment lever les restrictions, a appelé vendredi à « libérer » du confinement trois Etats gérés par des gouverneurs démocrates – Michigan, Minnesota et Virginie.

Le gouverneur de l’Etat de New York, le plus touché par l’épidémie avec plus de 236.000 cas confirmés et un ordre de confinement en vigueur au moins jusqu’au 15 mai – malgré un nombre de morts journaliers en baisse – a reconnu samedi que certains Etats, moins affectés, pouvaient adopter des stratégies de relance de l’économie plus rapide que la sienne.

« Les chiffres dictent les stratégies », a indiqué le gouverneur Andrew Cuomo lors d’un point presse.

Mais il a implicitement critiqué l’attitude de Donald Trump et de certains responsables républicains qui critiquent le confinement prolongé par les gouverneurs démocrates.

Le confinement est « émotionnellement difficile, et économiquement désastreux », a-t-il souligné. Mais « comment la situation peut-elle empirer, et empirer rapidement? Si vous politisez toute cette émotion. Nous ne pouvons pas nous le permettre, » a-t-il martelé.

burs-cat/la

Un hôtel emblématique de l’âge d’or du Liban tire sa révérence

Un hôtel emblématique de l’âge d’or du Liban, Le Bristol, qui a accueilli des monarques et survécu à la guerre civile, a fermé ses portes sur fond de marasme économique amplifié par le nouveau coronavirus.

Le Liban connaît depuis des mois sa pire débâcle financière depuis la fin de la guerre (1975-1990), aggravée par les mesures de confinement visant à endiguer la propagation de la maladie Covid-19.

Cette double crise a poussé les propriétaires du Bristol à fermer l’hôtel, a indiqué samedi à l’AFP son directeur général, Joseph Coubat.

« C’est à cause de la situation économique qui devient insupportable. Avec maintenant le corona et les problèmes financiers dans le pays, le taux d’occupation est tombé à un niveau très bas. »

Le Bristol est fermé depuis le 15 mars mais la décision de le fermer définitivement a été annoncée samedi.

Fondé en 1951, l’hôtel situé dans le quartier Hamra à Beyrouth, a hébergé durant ses années de gloire de nombreuses célébrités. Parmi elles, l’ancien Chah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi et son épouse la princesse Soraya, l’aviateur américain Charles Lindbergh, le trompettiste de jazz américain Dizzie Gillespie et l’ancien président français Jacques Chirac.

Conçu par le décorateur français Jean Royère, Le Bristol a abrité la première salle de bal de Beyrouth et la toute première patinoire du pays, transformée ensuite en salle de conférence.

L’hôtel n’avait jamais auparavant fermé ses portes, même durant les années sombres de la guerre, servant au contraire de QG pour les journalistes étrangers.

Entre 2013 et 2015, l’établissement avait provisoirement suspendu ses services pour des travaux de rénovation.

L’activité hôtelière a commencé à battre de l’aile à partir de l’automne 2019, selon M. Coubat, dans le sillage de la crise économique et d’un mouvement de contestation inédit contre le pouvoir accusé de corruption et d’incompétence.

Il y a eu des annulations de réservations et de conférences en cascade, a-t-il expliqué. La pandémie du Covid-19 a constitué le coup de grâce avec notamment la fermeture de l’aéroport.

« C’est catastrophique. Il faut maintenant que les responsables se mettent vraiment à réfléchir à un plan de sauvetage », a dit M. Coubat.

Le Liban croule sous une dette colossale et la monnaie nationale a perdu la moitié de sa valeur dans les bureaux de change face au dollar.

Virus: sentiments partagés à Téhéran sur une reprise de l’activité économique

Avec la reprise partielle de l’activité économique à Téhéran samedi, les habitants sont partagés entre peur de la maladie Covid-19 et nécessité de reprendre le travail: un impératif « financier » pour certains, un « deuxième coronavirus » pour d’autres.

« Je ne pense pas que la situation soit sûre à l’heure actuelle », estime Réza Jafari, qui a repris le travail dans un petit entrepôt vendant des sacs à mains dans le centre de la capitale iranienne.

« Mais il fallait que je revienne travailler pour des raisons financières », déclare à l’AFP ce vendeur de 32 ans. « Si j’avais eu le choix, je ne serais pas venu, mais si la boutique reste fermée plus longtemps, nous risquons d’être licenciés ».

Avec plus de 5.000 décès provoqués par le nouveau coronavirus sur quelque 80.000 cas officiellement déclarés, l’Iran est de loin le pays du Proche et Moyen-Orient le plus touché par la pandémie de Covid-19.

Et certains, à l’étranger comme à l’intérieur du pays, estiment que les chiffres du gouvernement sont largement sous-estimés.

Pour lutter contre la propagation du virus, les autorités avaient ordonné mi-mars la fermeture de toutes les activités économiques non-essentielles.

Le 11 avril, elles ont autorisé les activités « à faible risque » de propagation du virus -petits commerces et petites entreprises surtout- à rouvrir dans les provinces. Elles ont étendu la mesure à Téhéran samedi.

– « Deuxième coronavirus » –

Ecoles, universités mosquées, sanctuaires chiites, cinémas, stade et autres lieux de regroupement restent néanmoins fermés dans tous le pays.

Conséquence du rétablissement de sanctions américaines contre la République islamique d’Iran en 2018, le PIB iranien a plongé de 7,6% en 2019 et devrait encore reculer de 6,0% en 2020, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).

Face au double défi des sanctions et de la crise sanitaire, et pour éviter le pire à l’économie meurtrie, le gouvernement iranien fait le pari qu’il peut mener de front reprise graduelle de l’activité et lutte contre l’épidémie.

De toute façon, a déjà prévenu le président Hassan Rohani, « il n’y a pas d’autre possibilité ».

A quelques rues de l’entrepôt où travaille M. Jafari, le Grand Bazar, normalement coeur battant de l’économie locale, reste mort.

De nombreux commerçants pestent devant les rideaux baissés de leur boutique. Affirmant n’avoir pas l’autorisation d’ouvrir avant le 1er mai, ils dénoncent une mesure qualifiée d’inique.

Aux termes des directives pour Téhéran, seuls peuvent ouvrir pour l’instant les boutiques donnant sur la rue, pas celles dans un espace couvert comme le bazar.

« Il vaudrait mieux que je sois mort », s’emporte Mortéza, 30 ans, qualifiant l’interdiction d’ouvrir de « deuxième coronavirus » pour lui.

– « On devient fou! » –

« Comment pourrais-je continuer à rester à la maison ? Je dois nourrir ma famille », déclare à l’AFP Hamdollah Mahmoudi, employé d’une boutique du bazar âgé de 45 ans. « On devient fou sans travailler! ».

Avec le coronavirus, les petits commerçants ont pris un coup énorme: les ventes qu’ils espéraient avant la fête de Norouz -le Nouvel An iranien, célébré cette année, dans la morosité, le 20 mars-sont parties en fumée alors que c’est traditionnellement le pic de leur activité, une période qui leur permet de se maintenir à flots.

Kawan Ghané, opticien de 36 ans installé dans l’ouest de la capitale, juge lui qu’il est encore trop tôt pour rouvrir son magasin.

Il dit être terrifié à l’idée de devoir « examiner quelqu’un, de près, qui pourrait être contaminé ». « Mais je serai bien obligé un jour ou l’autre de reprendre le travail compte tenu de ma situation financière ».

Au contraire, Ali Yousséfi, un commerçant du Bazar, appelle « tous les responsables à autoriser la réouverture de tous les commerces ».

Contraint de maintenir fermé son comptoir de vente de pistaches et fruits secs, il estime que « tout ce qu’il faut faire, c’est respecter les protocoles sanitaires » définis par les autorités « et tout le monde fait ce qu’il faut pour cela ».

Comme ces vendeurs d’un magasin de prêt-à-porter du nord de Téhéran qui portent masques et gants de protection. A la différence de leurs clients.

Cinq choses à savoir sur le Lesotho

Le Lesotho, agité par un rocambolesque feuilleton politico-judiciaire impliquant le Premier ministre, est un petit royaume montagneux enclavé au coeur de l’Afrique du Sud à qui il fournit une bonne partie de son eau.

– « Royaume dans le ciel » –

Surnommé le « royaume dans le ciel », le Lesotho est connu pour la beauté de ses paysages montagneux. Plus de 80% du pays (30.355 km2) sont situés à une altitude supérieure à 1.800 mètres. Son point culminant est le mont Thabana Ntlenyana (3.482 m).

Les Basotho, peuple bantou d’Afrique australe, sont très largement majoritaires. Environ 80% de la population sont chrétiens.

La capitale, Maseru, est la plus grande ville du pays (250.000 habitants). Les deux langues officielles sont l’anglais et le sotho.

– Histoire mouvementée –

Ancien protectorat britannique, le Lesotho devient indépendant en 1966, année du couronnement du roi Moshoeshoe II.

Quatre ans plus tard, le roi est contraint à un exil de quelques mois par son Premier ministre, marquant le début de plus de deux décennies de troubles et de gouvernements militaires.

En 1990, le souverain est remplacé par son fils, Letsie III.

La victoire écrasante du Congrès du Lesotho pour la démocratie (LCD), en 1998, est violemment contestée. Le risque d’un « coup d’Etat » est invoqué pour justifier une intervention militaire de l’Afrique du Sud et du Botswana. Les affrontements font 75 morts, Maseru est dévastée.

En 2014, le pays est de nouveau déstabilisé par un coup d’Etat manqué. L’année suivante, le Premier ministre Thomas Thabane est battu aux élections. Après deux ans d’exil, il remporte les élections législatives anticipées en 2017.

Mais deux jours avant son investiture, son épouse Lipolelo Thabane, avec qui il est en instance de divorce, est assassinée. Deux mois plus tard, Thomas Thabane se remarie.

Début février 2020, l’affaire connaît un rebondissement spectaculaire avec l’inculpation de la nouvelle femme du Premier ministre, pour complicité de meurtre. Mis en cause dans l’affaire, Thomas Thabane qui a annoncé sa démission au plus tard fin juillet, comparaît le 24 février devant la justice et son dossier est renvoyé devant la Haute Cour sans qu’il soit formellement inculpé.

– Dépendance sud-africaine –

Le Lesotho a la particularité d’être complètement enclavé au milieu de l’Afrique du Sud.

Pays pauvre de 2,1 millions d’habitants, il importe de la nourriture de chez son puissant voisin qui attire également une bonne partie de sa population à la recherche d’un emploi.

De son côté, l’Afrique du Sud compte sur les abondantes réserves en eau du royaume. Le barrage de Katse (centre) approvisionne en électricité les villes de Pretoria et Johannesburg.

Près de la moitié des revenus des ménages provient des transferts financiers de migrants employés en Afrique du Sud, notamment dans le secteur minier.

Le Lesotho dispose aussi de quelques mines de diamants.

– 54 ans d’espérance de vie –

Frappé par le chômage, une épidémie de sida qui touche 23,8% de la population et un manque criant de services publics, le Lesotho fait partie des pays les plus pauvres de la planète.

Il est actuellement sous confinement total pour cause de pandémie de coronavirus, mais aucun cas de contamination n’y a été officiellement rapporté.

Le pays et son agriculture sont très exposés aux aléas climatiques et à la sécheresse. Près de 75% de la population vit en milieu rural et dépend directement de l’agriculture et de l’élevage. 50% de la population souffrent d' »insécurité alimentaire grave », selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

En 2018, l’espérance de vie y était seulement de 54 ans (Banque mondiale).

– Pionnier du cannabis médical –

En 2017, le pays est le premier en Afrique à autoriser la culture du cannabis médical.

Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 70% du cannabis en Afrique du Sud provient du Lesotho où la marijuana est la troisième source de revenus.