Covid-19: Voici ce que coûte la gratuité de l’électricité à l’Etat

La gratuité annoncée par Faure Gnassingbé  en faveur de la tranche sociale de la consommation d’électricité coûtera plus de 5 milliards FCFA à l’Etat sur toute la période de l’état d’urgence sanitaire (3 mois).

C’est qui ressort des données révélées par Marc Ably-Bidamon, ministre togolais chargé des Energies au cours d’une émission radio, et compilées par Togo First.

Selon le « Monsieur Energies » du gouvernement togolais, par mois, la mise en œuvre de cette mesure sociale devrait mobiliser, selon les estimations, 1,7 milliard FCFA de la part de l’Etat en faveur de la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET).

Si la mesure s’appliquera indistinctement, que le client soit en mode post-payé (facturation mensuelle de sa consommation) ou prépayé (cash power), elle ne concernera en revanche que les clients Basse tension (≤10 ampères et 2 fils). Soit, 340 000 ménages sur tout le territoire.

Dans les détails, à partir de ce lundi 13 avril 2020, les clients prepaid bénéficieront d’un crédit mensuel de 4.760 francs CFA correspondant aux 40 kWh de la tranche sociale.

Quant à ceux qui reçoivent leurs factures à la fin du mois, un avoir du même montant (4.760 francs CFA) sera inscrit sur leurs factures et donc déductible de leur consommation totale.

Source: togofirst.com

Un nouveau cas de coronavirus détecté depuis trois jours

Un nouveau patient a été testé positif sur 207 tests de dépistage effectués ce matin. C’est une avancée majeure après une semaine sombre qui a vu environ 30 cas.

Le Togo compte à ce jour 77 cas confirmés, 45 cas actifs, 29 personnes guéries et 3 décès.

Comparé au Ghana voisin, le Togo peut plus ou moins se réjouir.  Le Ghana compte à ce jour 566 cas positifs 4 patients guéris et 8 décès.

C’est désormais 2739 tests au total qui ont été effectués sur toute l’étendue du territoire togolais depuis la survenue du coronavirus (COVID-19).

Le gouvernement opte pour l’internet, la télévision et la radio pour l’enseignement

Afin de permettre la continuité des cours, des cours de soutien scolaire seront dispensés en ligne, à la télévision et à la radio. Cette mesure a été  annoncée dimanche 12 Avril par le Ministre togolais des Enseignements Primaire et secondaire, Affoh ATCHA-DEDJI sur une télévision de la place.

Le ministre indique que : « il y aura des cours qui seront dispensés directement à la télé et des applications à partir desquels les élèves pourront télécharger des cours et exercices. Dans les coins reculés, ceux qui ne disposent pas les smartphones et télé pourront suivre ces cours à la radio ». Sont privilégiés par ce programme palliatif des élèves en classe d’examen (CM2, Troisième, Première et Terminale).

La question que bon nombre se posera est si tous les élèves disposent de ces moyens de réception des cours précités ? Cela va tout de même de soi. Mais selon l’ex DG de Togo Cellulaire, ces différents supports sont choisis pour que personne ne soit exclu.

Le ministre se dit persuadé « qu’il y a au moins une radio dans toutes les maisons, même dans les coins reculés du pays ».

Ce projet scolaire à distance est, selon le Ministre  Affoh ATCHA-DEDJI soutenu par des partenaires comme l’UNICEF et les discussions sont en cours pour que la mesure soit rapidement mise en œuvre.

La fermeture des écoles fait partie des mesures de prévention visant à endiguer la propagation du Coronavirus Covid-19.

Revenant sur la réouverture des écoles et universités, Atcha-Dedji affirme que cela dépendra de l’évolution de la courbe de la pandémie.

« En fonction de l’évolution de la pandémie, on évaluera si les experts au niveau de la santé confirment qu’il y’a une baisse de la courbe des infections ou plus de nouvelles contaminations, on pourra réfléchir à une réouverture », a-t-il déclaré.
Les dates des différents examens au Togo restent inchangées pour le moment, a indiqué, le Ministre des enseignements primaire et secondaire, Affoh Atcha-Dedji.

Edem Kodjo: le parcours de l’ancien Premier ministre décédé hier vendredi

L’ancien Secrétaire général de l’OUA est décédé hier vendredi 10 avril à Paris à 81 ans. Les rumeurs sur la mort de l’homme politique togolais avaient circulé  il y a quelques mois. 

De son vivant, l’ancien Premier ministre faisait partie des personnalités politiques togolais aux parcours les plus riches et qui ont occupé les plus hautes fonctions sur le plan nation al et international. La plupart des Togolais savent qu’il a été Premier ministre et ancien secrétaire général de l’OUA. Mais  l’homme a joué des rôles clés dans l’histoire politique de notre pays et occupé d’autres poste que beaucoup ne savaient pas.

 

Voici ce qu’il faut retenir de son parcours

Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine de 1978 à 1983, il fut Premier ministre du Togo à deux reprises, du 23 avril 1994 au 20 août 1996, puis du 9 juin 2005 au 20 septembre 2006. Il a également été gouverneur du Fonds monétaire international (FMI) de 1967 à à 1973.

Edem Kodjo a marqué la vie du Togo pendant plusieurs années. Ancien collaborateur de Gnassingbé Eyadèma, M. Kodjo a été un des dirigeants du Rassemblement du peuple togolais (RPT), alors parti unique. Il a été ministre de l’Économie, puis des Affaires étrangères dans les années 1970.

Edem Kodjo a marqué la vie du Togo pendant plusieurs années. Ancien collaborateur de Gnassingbé Eyadèma, M. Kodjo a été un des dirigeants du Rassemblement du peuple togolais (RPT), alors parti unique. Il a été ministre de l’Économie, puis des Affaires étrangères dans les années 1970.

Son opposition à l’autoritarisme du parti-Etat vers la fin des années 1970 lui a valu un exil en France. Mais au début des années 1990, Edem Kodjo est revenu sur la scène politique togolaise avec le parti Union togolaise pour la démocratie (UTD).  C’est à ce titre qu’il a été désigné candidat unique de l’opposition à l’élection présidentielle de 1993. Mais il ne participera pas à cette élection, sa candidature ayant été retirée par Léopold Gnininvi alors qu’il était en pleine campagne.

Lors des élections législatives de 1994, l’UTD obtient 7 sièges sur 81. En mésentente avec Me Yawovi Agboyibo, Edem Kodjo s’allie avec le RPT et a été nommé Premier ministre. Il occupa ce poste jusqu’en 1996

 

Novissi : environ 30.000 personnes déjà enrôlées

Lancé mercredi par le gouvernement afin de venir en aide aux citoyens les plus vulnérables et affectés par les mesures anti-propagation du Covid-19, le programme de transferts monétaires Novissi a déjà bénéficié environ 30 000 personnes selon le site d’information republiquetogolaise.com.

Selon les derniers décomptes, plus de 43 000 personnes se sont enregistrées parmi lesquels environ 32 000 éligibles. Ces derniers ont d’ailleurs déjà bénéficié d’une première allocation. Le montant total des décaissements effectués est actuellement de 185 millions FCFA.

24h après la mise en route du programme, près de 04 millions de tentatives ont été enregistrées, a révélé le ministre Marc Ably-Bidamon qui a invité les populations à une utilisation rationnelle du programme et mis en garde contre les fraudes.

Le système ‘’Novissi’’ a toutefois rencontré quelques difficultés, reconnait la Directrice Générale de l’ANADEB. Elle rassure sur le fait que les services techniques sont à pied d’œuvre pour résoudre ces soucis et améliorer le système.

« On n’a pas lancé Novissi pour le suspendre. C’est la première fois qu’il est mis en place. Il y a eu des difficultés techniques, le système est confronté à des cas de fraude et est aussi affecté à cause de la forte demande. Ces problèmes seront réglés dans peu de temps », a expliqué Mme Mazalo Katanga, Directrice générale de l’Agence nationale de développement a la base (ANADEB)

En rappel, les bénéficiaires recevront pendant toute la durée de l’état d’urgence, un soutien financier mensuel minimum de 12 250 FCFA pour les femmes et 10 500 FCFA pour les hommes. Les conducteurs de Zémidjan recevront quant à eux une aide financière de 20 000 FCFA. Toutes les deux semaines, la moitié de ce montant sera directement versée sur le porte-monnaie électronique des bénéficiaires.

Pour toute inscription et informations, composer le *855# ou appeler le 855.

Novissi : qu’en est-il des étudiants ?

L’Etat togolais a lancé mercredi dernier le programme de transferts monétaires Novissi. Un programme visant à soutenir les couches vulnérables en cette période d’Etat d’urgence sanitaire au Togo. A peine officialisé, le programme a connu un engouement important. Beaucoup d’étudiants grâce à la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication seraient les premiers à en profiter. Et pourtant, ils ne sont pas éligibles. Qu’en est-il alors de leur cas ?

Pour l’heure, aucune réponse n’est disponible et l’on espère que des avancées vers ces cas pourront voir le jour.

Il faut noter que Novissi est un programme de transferts monétaires visant à soutenir tout citoyen éligible ayant perdu son revenu en raison de l’adoption des mesures de riposte contre le Coronavirus.

Il a pour but de fournir aux personnes et familles vulnérables, des soutiens financiers mensuels, tout au long de l’Etat d’urgence sanitaire décrété par le Chef de l’Etat pour 3 mois.

Le programme s’adresse aux Zemidjans, couturières, portefaix, vendeurs ambulants, Taximen et aux personnes ayant perdus leur gagne-pains à cause du coronavirus et des mesures sanitaires prises par le gouvernement.

Pour bénéficier, il faut être togolais résidant au Togo et avoir une carte d’électeur donnant droit à une somme symbolique de 12.500F pour les hommes et 10.500 F pour les femmes.

Pour les conducteurs de taxi motos, il est prévu exceptionnellement un accompagnement de 20.000 F par mois. Les opérations se font à travers un téléphone portable en composant le *855#.

Coronavirus : Trois nouveaux cas recensés dont deux enfants

Décidément, le Togo est à sa plus mauvaise semaine depuis le début du Coronavirus au pays, le 06 mars 2020. Trois nouveaux cas positifs viennent d’être recensés dont deux enfants, l’un de 9 ans et l’autre de 13 ans. Ce qui porte à trente deux (32), le nombre de cas enregistrés depuis lundi, et quatre, le nombre d’enfants positifs.

La situation est gravissime même si on vient de recenser un nouveau patient guéri. Concernant le troisième cas, c’est une femme de 40 ans, Togolaise résidant à Lomé, ayant eu contact avec un cas confirmé.

A ce jour, le Togo a enregistré 76 cas confirmés dont 48 sont actifs, 25 guéris et 3 décédés. Au total, 2069 tests de dépistage ont été effectués sur l’ensemble du territoire.

Lettre ouverte à mes semblables journalistes, par Gérard Weissan du journal SIKA’A

A l’annonce du décès de mon confrère et ami Dominique Aliziou, j’ai été saisi par la tristesse et la peur. Mais ce soir, je me sens de nouveau assez fort pour m’assoir à table et écrire ces quelques mots qui me tiennent tant à cœur.

Ces lignes, je les adresse uniquement à mes confrères et consœurs journalistes, même si je sais très bien qu’elles peuvent aller au-delà de ce cercle de privilégiés. Mais tant pis, ou tant mieux!

La mort de Dominique a suscité de nombreuses réactions. Quelques unes ont particulièrement retenu mon attention. Celle de Jean-Paul Agboh, ancien président du Conseil National des Patrons de Presse CONAPP, celle de l’actuel président du CONAPP Arimiyao Tchagnao, celle du confrère Fabrice Pétchézi et enfin celle du confrère Eugène Bamazé, directeur de Radio Carré Jeune.

Jean-Paul Agboh a merveilleusement décrit comment le défunt a été bien pris en charge, entouré de six professeurs, des médecins. C’est formidable ! Mais pouvait-il en être autrement ? Il me semble qu’il serait quand même étonnant qu’une nouvelle épidémie inconnue soit en train de s’installer dans notre pays et que le gratin du corps médical ne s’empresse pas d’aller voir un des premiers malades, d’ailleurs le tout premier mort. Les conditions dans lesquelles notre confrère a quitté ce monde n’ont donc pas été extraordinaires ou exceptionnellement bonnes.

Arimiyao Tchagnao a fait un long et brillant hommage pour le défunt sur Radio Carré Jeune. Connaissant bien l’humanité de mon ami Tchagnao, il ne fait pour moi aucun doute qu’il a été choqué par la disparition de Dominique. Mais dans cet hommage posthume, quelle est la part de passion et quelle est la part de vérité et d’objectivité ? Dire que Dominique Aliziou restera dans les mémoires comme ayant été un grand journaliste, est-ce vrai ? Je ne le crois personnellement pas. Il faut appeler un chat un chat et avouer que notre confrère avait souvent des propos provocateurs, fâchants et parfois même violents. Il était l’exemple de ce que nous les journalistes togolais, nous sommes souvent aujourd’hui, c’est-à-dire des gens pour qui aucun mot n’est trop gros ou trop blessant pour être dit.

Nous sommes tous des Dominique. Ce qui nous différencie parfois, c’est juste que nous sommes dans des camps différents. Nous sommes dans des camps différents, mais nous sommes tous des soldats positionnés dans des tranchées et nous tirons pour abattre. Au lieu d’être des bâtisseurs de la société, nous sommes de redoutables combattants, en guerre contre nos propres frères togolais ; et tous les coups sont permis. Trop incompétents ou trop cupides pour construire la nation, nous préférons participer à l’œuvre de division. Elle est plus facile!

Vous conviendrez avec moi que si un journaliste de TV5 Monde ou de France 24 ou de France 2 meurt, on ne trouvera pas sur les réseaux sociaux ces mots d’insultes, de dénigrements et de manque de respect que les gens ont envers Dominique. Un journaliste n’est pas un homme politique, et c’est pourquoi il ne saurait avoir des partisans et des détracteurs. Si Dominique en a, c’est qu’il était sorti de son cadre d’homme de média pour chasser sur le terrain politique.

Mon cher ami et président Tchagnao, tu as beau trouver des mots élogieux pour parler de feu Dominique, cela ne change rien à la réalité : il y a certes des gens qui l’aiment, mais il y a aussi beaucoup de gens qui le haïssent. Et ne me dis pas que la vie est ainsi faite, puisque tu sais très bien de quoi je parle dans le cas Aliziou.

Ce serait vraiment dommage si les remous et les propos scandaleux qu’a suscité la mort de cet homme ne nous poussent pas à poser clairement et sincèrement les bonnes questions sur le rôle que devrait être le nôtre dans la société.

Les Togolais sont analphabètes à un fort pourcentage. Mais analphabètes ne veut pas dire bêtes. Ils savent très bien qu’au lieu d’être des éclaireurs, des repères, des porteurs de lumière, nous journalistes, nous les mélangeons, nous leur mentons, nous les tournons en bourrique, nous manipulons la vérité pour servir des maîtres qui veulent conserver le pouvoir ou veulent arriver au pouvoir. Et cela les fâche. Ils pensent pour la plupart que nous faisons du gangstérisme, pas du journalisme. Rendre hommage à un journaliste togolais aujourd’hui, c’est presque un délit.

Mon cher confrère Tchagnao, tu l’as dit et c’est vrai : toutes les disputes s’arrêtent à la mort. Mais quel message sommes-nous en train d’envoyer à nos jeunes frères en formation dans les écoles de journalisme et ailleurs quand nous nous qualifions de «grands journalistes», alors que nous ne sommes trop souvent que des mercenaires armés de mensonges et de mots vénéneux qui rendent malades nos concitoyens ?

Non, je ne critique aucunement notre ami Dominique qui n’est ni meilleur, ni pire que nous. Il n’est que le reflet de la presse togolaise. Je nous critique, je me critique. Je m’en veux de participer à diviser ce pays auquel je dois tout. Je m’en veux de participer à transformer le Togo en barrique de poudre pour les générations à venir et peut-être même, avec un peu de malchance, en barrique de poudre pour moi-même.

Fabrice Pétchézi mon cher, tu m’as impressionné par le choix du texte d’Alfred de Vigny, La mort du loup. Ce poème m’a transporté à plusieurs années plus tôt, me rappelant mes profs de philo et de français au lycée de Tokoin. Kouévidjin, Katabali, Dogbo, madame Agbétiafan et d’autres. Merci. « Gémir, pleurer, prier est également lâche…Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le sort a voulu t’appeler, puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler ».

Fabrice, je ne sais pas si tu donnes à cette poésie le même sens que je lui donne, mais j’ose te dire que ce n’est pas le sort qui nous a mis sur la voie où nous les journalistes, nous sommes. Nous travestissons la réalité, nous mystifions ceux qui n’ont pas la chance d’avoir les outils et les capacités d’analyse que notre métier nous donne. Est-ce cela, la voie où le sort nous a appelés? Non, c’est plutôt la voie où nous avons appelé le sort, un sort qui risque d’être funeste pour le pays si nous ne changeons pas. C’est une voie sans issue que nous avons délibérément choisie et nous pouvons en ressortir.

Eugène Bamazé, tu as posé la grande question: ‘‘Et nous, dans quelles conditions partirons-nous un jour?’’. Mon frère, peut-on dire que Dominique est parti dans des conditions particulières ? Non ! On souffre et on meurt ; ça a toujours été comme cela pour tous, même quand on parle parfois de mort douce. Nous sommes des vivants, et donc des mortels. Les conditions de notre départ, je pense que nous devrions nous en moquer et être plutôt très préoccupés par nos œuvres ici bas. C’est vrai que nous mourrons tous, mais si nous partons en sachant que nous avons œuvré à laisser en héritage à nos enfants un monde plus vivable, je crois que nous partirions en héros et non en salauds.

Cher confrère Eugène, si j’ai pris mon temps pour écrire, ce n’est pas parce que je m’ennuie dans le confinement. C’est que la mort de Dominique et surtout la réaction de nos concitoyens me bouleversent. Je ne me pose pas la question comme toi. Je ne me demande pas tellement comment je partirai, mais je me demande surtout: «Que diront les gens de moi quand je serai parti ? En tant que journaliste, quelle influence ont et auront mes actes sur mes enfants qui sont aussi tes enfants et sur tes enfants qui sont aussi mes enfants, tous fils d’un même Togo, notre patrie ? S’il se fait qu’il y ait un compte à rendre à Dieu pour notre passage sur terre, serai-je admis parmi ceux qui ont ajouté à l’humanité ?».

Si la crise du coronavirus et le décès de notre confrère et ami ne changent rien au rôle que nous jouons dans notre cher pays, ce serait vraiment dommage!

Je me rappelle, il y a plusieurs années. Ma très vieille Nissan Primeira était tombée en panne, après une émission où Eric Gato nous a reçus, Dominique et moi, sur Radio Fréquence 1.

Malgré qu’on se fût ce jour-là proprement mangé le nez au cours du débat, je revois Dominique en train de pousser ma bagnole et essayer de m’aider à la réparer, à plus de 30 degrés sous le soleil. Sacré Aliziou !

En priant que nous survivions tous au Covid19, je nous souhaite une bonne santé. Que la providence divine éloigne de nous les pots-de-vin, les bakchichs et tous les sacs de riz de 50kg. Qu’elle nous apporte beaucoup d’amour pour la patrie et nos concitoyens.

Confraternellement,

Fait à Lomé, le 6 avril 2020.

Coronavirus : 29 cas en quatre jours, 73 cas au Total

 Le Togo enregistre 3 nouveaux cas dont une jeune dame de 19 ans en plus des 70 anciens cas. Sur 150 patients dépistés ce jeudi, 3 sont révélés positifs. Dans le même temps, un patient est déclaré guéri. Depuis le début de cette semaine la pandémie du Coronavirus (COVID-19) ne cesse de faire des ravages au Togo et le nombre de cas positifs a augmenté en flèche. Le total de ces quatre derniers jours fait état de 29 cas.

Les contaminations du jour se composent d’un Libanais et deux Togolais.

Du côté des Togolais atteints du Coronavirus, il y a un homme de 40 ans, résidant à Lomé, revenu des Etats-Unis le 25 mars 2020 et une femme de 19 ans, résidant à Lomé, ayant eu contact avec un cas confirmé.

Par ailleurs, un patient sous traitement est guéri portant désormais à 24, le nombre de patients ayant guéri du Coronavirus.

A ce jour, près de 1877 tests de dépistages effectués sur toute l’étendue du territoire national.

Covid-19: Les propositions de Reckya Madougou pour éviter une crise humanitaire

La conseillère spéciale du chef de l’Etat togolais, Mme Reckya Madougou vient de publier une tribune sur sa page Facebook. Dans cette publication, la  technocrate et personnalité politique d’origine béninoise appelle les acteurs politiques afrficains et responsables d’organisation de développement  « à miser sur le social productif à l’ère de la pandémie », afin de « mitiger les effets dévastateurs de son corollaire de conséquences économiques ».

 

La Tribune dans son intégralité 

POUR QUE CETTE CRISE SANITAIRE N’ENGENDRE PAS UNE CRISE HUMANITAIRE

Au 5 avril 2020, le coronavirus présente le tableau suivant en Afrique : 50 pays sur 54 sont touchés, 8.536 cas sont confirmés positifs et 360 morts, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique). Tout comme la Chine, l’Italie, la France, les États-Unis et bien d’autres régions du monde, l’Afrique est confrontée à une guerre qui s’annonce dans son cas, asymétrique. Alors, en plus de frapper sans ménagement et de plein fouet les ressources humaines du continent, elle déstabilise et déstructure de façon globale – même si à des niveaux différenciés – l’économie de nos États. De fortes régressions voire des récessions économiques sont envisagées aux quatre coins du monde.

Tous les pays surtout africains subiront des conséquences lourdes si nous n’adaptons pas les mesures d’organisations sociales et économiques aux fonctionnements des sociétés humaines et morales sur le continent. Et le choc qui s’annonce promet d’être plus sévère que celui de la crise de 2008-2009 si nous n’y prenons garde. Surtout si ne sont pas promues des recettes endogènes tout en nous inspirant des méthodes qui ont fait leurs preuves sous d’autres cieux, non sans les revisiter à l’aune d’une contextualisation.

Ouagadougou connaîtra une baisse de plus de 4 points de sa croissance tandis que le trou prévisible dans les recettes publiques est de l’ordre de 306 milliards de francs CFA cette année 2020. Du fait de l’effondrement des cours du pétrole engendré par cette pandémie, Abuja quant à lui perdra au moins la moitié de ses recettes. Les prix des deux barils de pétrole de référence à savoir le Brent en Europe et le WTI aux États-Unis étant divisés par trois. C’est aussi le cas au Kenya où le tourisme est au ralenti. De 6% en février dernier, les réservations de vols à destination du pays ont baissé de 30% au 11 mars 2020. À Accra, la croissance du PIB tomberait autour de 2,5%, soit une baisse d’environ 75% par rapport à son niveau estimé de 7,6% par la Banque Mondiale en 2019. En Côte d’Ivoire, au Niger et même au Sénégal, les mesures sociales prises pour la période pour l’heure se résument essentiellement à la gratuité des factures d’électricité et d’eau pour les ménages les plus pauvres, tout en suscitant d’ailleurs chez les populations une sorte de déception liée à la portion congrue que représente la fameuse « tranche sociale ».

Actuellement, les vecteurs de croissance que sont les entreprises bénéficient d’une suspension des recouvrements d’impôts. Des coûts alors importants à prendre en charge par les États, qui, dans leur majorité sont confrontés à l’imprévisibilité du confinement, de l’arrêt ou la réduction drastique des activités économiques et sociales, du couvre-feu, de l’état d’urgence et d’autres mesures fortes. Dans ce cas, ce sont d’abord les cibles déjà vulnérables qui sont les plus exposées. La limitation des déplacements et surtout des interactions sociales sur lesquelles se base l’essentiel de l’activité économique des ménages aura des impacts très négatifs sur le revenu et affaiblira la capacité de résilience des plus vulnérables.

Environ 5 000 milliards de dollars sont prévus être injectés par les pays du G20 pour soutenir l’économie. Moussa Faki Mahamat dans un entretien accordé récemment à Marc Perelman sur France 24 invite à apporter un soutien massif à l’Afrique dans une fourchette de 100 à 150 milliards de dollars en urgence en vue d’affronter à la fois les aspects sanitaire et humanitaire.

C’est un appel à saluer et qui tend dans une certaine mesure à justifier la position du Président béninois, Patrice Talon, qui n’opte pas pour un confinement intégral, lequel en vérité devrait engendrer – en amont et pendant – d’autres mesures d’accompagnement impératives et adaptées à nos habitudes sociologiques, culturelles et cultuelles. Je me garde ici d’écumer lesdites habitudes qui ont trait notamment à nos habitations, à l’urbanisation sauvage, à nos modes d’approvisionnements (les marchés), au système de rémunération au jour le jour des 90% d’actifs de l’informel qui opèrent en Afrique au sud du Sahara et ne doivent leur consommation de subsistance du jour qu’à la recette de la veille, etc. Mais la solution de non confinement n’est pas pour autant la mieux appropriée contre une éventuelle implosion sociale. Car, l’enjeu n’est pas que de soutenir les conséquences de la baisse économique ou à faire face à l’augmentation des dépenses visant à contenir l’épidémie.

L’urgence absolue est d’atténuer l’impact du covid-19 sur la vulnérabilité des populations à travers des échelles de solidarité mondiale et nationale pour que cette crise sanitaire ne se mue pas en un cancer humanitaire dont les métastases pousseront certains corps sociaux par milliers dans les rues. Ces derniers préférant mourir plus tard d’une maladie en laquelle ils croient à peine que d’une faim « créée artificiellement » selon eux du fait de mesures de prévention préconisées par leurs dirigeants. D’autant d’ailleurs que 20 millions d’emplois seraient en sursis sur le continent du fait de la crise économique que génère cette pandémie selon une étude produite par des experts de l’Union africaine.

Au demeurant et tenant compte de notre mode d’organisation sociale, la microfinance est une réponse positive et cognitive, adaptée et efficace au profit des artisans, des agriculteurs, des revendeurs, des petits commerçants, des entreprises unipersonnelles, des services à petite échelle, etc. Au titre des mesures prises par les États, plusieurs fonds de solidarité sont annoncés. En premier, le roi Mohammed VI du Maroc a mis en place un fonds spécial doté de 10 milliards de dirhams (934 millions d’euros) pour la prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical, en termes d’infrastructures adaptées et de moyens supplémentaires à acquérir dans l’urgence. Le Président Macky Sall du Sénégal, en annonçant son décret sur l’état d’urgence, s’est dit « soucieux des effets de la crise sur l’économie nationale » et indique la création d’un fonds de riposte et de solidarité contre les effets du covid-19 à créditer de 1000 milliards de francs CFA « pour en atténuer l’impact ». Le Président togolais, Faure Gnassingbé, pour sa part a déclaré vouloir mobiliser 400 milliards de francs CFA pour son fonds multifonctions au profit de la crise, dénommé fonds national de solidarité et de relance économique. Idem au Burkina Faso, où près de 394 milliards de francs CFA, soit 4,45 % du PIB doivent être mobilisés. Même son de cloche au Gabon où le Président Ali Bongo a annoncé 250 milliards. Dans le même temps, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) appuiera chacun des 8 pays membre de l’UEMOA à hauteur de 16,2 milliards de FCFA, tandis que la Banque africaine de développement (BAD) lance une obligation « sociale » d’une valeur de 1772 milliards de FCFA en soutien aux pays africains. La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a annoncé allouer 5,9 milliards de francs CFA aux pays d’Afrique subsaharienne. Par ailleurs, L’Organisation des Nations Unies (ONU), la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire Internationale (FMI), l’Union européenne (UE) s’annoncent également au chevet de l’Afrique.
Commençons d’abord par souhaiter que les annonces nationales et multilatérales se transforment rapidement en concrétisation, tant les vœux pieux de solidarité internationale ont souvent été décevants à l’heure du bilan par le passé. Par ailleurs, c’est aussi le moment de questionner la solidarité au plan national dans nos pays africains et entre nos états pour ne pas attendre vainement et devoir agir finalement de guerre lasse, c’est-à-dire quand il est trop tard. Or c’est un secret de polichinelle de rappeler que de nombreuses personnalités du continent thésaurisent d’importantes ressources financières à l’abris des regards. Il y a lieu de les approcher et convenir de formules de « gentleman agreement » avec elles pour les rassurer, sortie de crise obligeant.
À présent, penchons-nous sur l’une des affectations indispensables à envisager pour les ressources à mobiliser et dont la toile de fond doit rester centrée sur le capital humain, loin de ce qui est de plus en plus désigné péjorativement par le corona-business. Comment ne pas évoquer au prime abord l’impératif d’investir dans la production des masques et plaider pour une généralisation de leur usage? Le port du masque s’est révélé efficace dans plusieurs pays surtout lorsqu’il est associé à un dépistage massif de populations cibles.

Ensuite, les ressources mobilisées gagneraient donc en grande partie à financer en urgence les Activités Génératrices de Revenus (AGR) et les PME/PMI dans des secteurs clés tels que ceux liés à la lutte anti corvid-19, l’agriculture, l’artisanat utile et les services ne nécessitant pas de grands attroupements. D’une part, il s’agit de mener des réflexions prospectives pour les court et moyen termes relativement aux secteurs, filières et métiers prioritaires dans le contexte épidémie du coronavirus en associant les acteurs concernés et les bénéficiaires potentiels. Ensuite mettre en place un mécanisme spécial de refinancement des Institutions de Microfinance (IMF) et des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), à jour jusqu’en décembre 2019 au moins et ayant respecté les normes prudentielles au mieux. Puis s’inspirer de l’organisation déjà existante sur le modèle de l’inclusion financière dans plusieurs pays africains en ciblant dans un premier temps les ménages les plus vulnérables. L’un des outils est le mécanisme des transferts monétaires mais qui ne doit absolument pas servir exclusivement à la consommation des ménages conne c’est le cas généralement mais aussi et surtout au financement encadré des AGR en lien avec les IMF et SFD refinancés. Dans ce contexte de crise à multi facettes, devrait prendre corps une économie solidaire sous une forme revisitée. Il serait donc indiqué qu’une part non négligeable de ces transferts soit affectée au financement des AGR et PME/PMI et une part inférieure à la consommation finale car cette dernière est un acte au bénéfice éphémère.

D’autre part, toujours au moyen de la microfinance, il y a lieu de proposer une reconversion de certains clients/bénéficiaires des services financiers et non financiers des SFD dans de nouvelles activités conjoncturelles utiles pour la période actuelle dès lors que la crise affaiblit drastiquement l’utilité et surtout la rentabilité de certains métiers. De nouveaux modes de consommation naissent du fait des nouvelles mœurs imposées par la lutte contre la pandémie. Et ceci tout en respectant les gestes barrières car dans les pays au Sud du Sahara, un confinement général n’est pas encore décidé. Nous ne sommes au mieux qu’au stade de cordon sanitaire autour de certaines villes et agglomérations « atteintes ». Quand Macky Sall déclare « Je tiens, en particulier, à l’approvisionnement régulier du pays en (…) denrées de première nécessité. Le gouvernement mettra en œuvre des mesures de lutte contre toute hausse indue des prix », c’est une opportunité sans pareille pour l’agriculture, l’élevage, la petite transformation (en l’absence de grandes industries), la logistique, certains métiers utilitaires, etc. D’autant d’ailleurs que pas loin, au Togo comme en Côte d’Ivoire, des mesures de maîtrise de l’inflation des prix des produits de grande nécessité sont aussi engagées. Toutefois, il faudra vite aller plus loin en agissant sur la production, car bientôt c’est la pénurie des denrées – causée par la psychose généralisée, les mesures de distanciation sociale, de confinement et de cordon sanitaire – qui imposera sa loi sur les prix. Agir vite et autrement sur les chaînes de valeur agricole est l’autre urgence pour juguler la crise humanitaire latente et maintenir des emplois, voire induire des reconversions conjoncturelles utiles . Définir les filières nécessaires, identifier leurs chaînes de valeur multi métiers, calibrer les subventions appropriées en lien avec les organismes financiers qui auront également besoin d’accompagnements spéciaux à cet effet pour répondre aux besoins de « facilité crédit », de garantie et de diverses mesures incitatives pouvant encourager les producteurs et entrepreneurs tout le long des chaînes de valeur dans une approche d’éclatement des risques.

En clair, insérer dans les mécanismes de solidarité nationale, l’utilisation des canaux de la microfinance dans une approche systémique de filets sociaux qui ne généralise pas l’assistanat. Plutôt miser sur le social productif à l’ère de la pandémie pour en somme, mitiger les effets dévastateurs de son corollaire de conséquences économiques afin que la crise sanitaire n’engendre pas une crise humanitaire. L’idée ici est de promouvoir une Afrique optimiste de responsabilité et non d’insouciance et de poubelle. J’ose croire que l’Afrique vaincra la guerre sanitaire et économique née de l’avènement du coronavirus à l’heure où le modèle économique et social occidental est en questionnement. C’est bien possible. Le continent a une occasion en or pour redéfinir certaines règles du jeu et promouvoir les « home grown solutions » qui sont des réponses endogènes pour peu qu’il réussira à se débarrasser des nombreux scenarii cataclysmiques agités çà et là « Il est l’heure de tourner la page, en changeant de logique. Le temps des discours est révolu », disait fort justement l’économiste africain Carlos Lopez le 31 mars 2020.

Reckya Madougou