La presse marocaine s’est focalisée ce jeudi sur la gestion de la sortie du confinement.+Aujourd’hui le Maroc+ écrit que le pays est entré dans une nouvelle étape avec comme maître mot le déconfinement progressif, relevant que cette décision était prévisible. Certes, la situation sur le plan sanitaire et épidémiologique s’améliore dans notre pays, mais le virus continue malheureusement de circuler avec l’apparition de temps à autre de foyers de contagion dans certaines villes, prévient le quotidien, expliquant qu’il était donc tout à fait normal de prolonger l’état d’urgence sanitaire pour une période supplémentaire. « Le but est de contenir au maximum le virus et la vitesse de sa propagation ».
Pour lui, le manque de discipline de certaines personnes dans certaines zones en particulier fait que le virus soit toujours en embuscade. « Il va falloir tirer des conclusions pour rejoindre la première catégorie ».
De son côté, +l’Économiste+, souligne que le gouvernement n’a pas rendu la liberté aux habitants des grandes villes, qui voient les Français, les Algériens, les Espagnols, les Grecs, les Tunisiens et tant d’autres reprendre une vie normale, alors que leurs résultats médicaux ne valent pas ceux du Maroc.
Deux choses doivent retenir l’attention, selon la publication. « D’abord les embouteillages et les queues pour un McDo malgré le confinement à Casablanca, Marrakech, Fès… Puis, le « oui, passez » pour les uns et « non » pour les autres.
+L’Opinion+ rappelle que l’expression populaire « Donne-moi un empan de distance » a toujours été prononcée sur le mode impératif, relevant que depuis l’éclosion de l’épidémie du Coronavirus, le geste de distanciation est devenu comportemental.
Plus qu’un empan, la distance s’exprime, au moins, en mètre, ajoute le quotidien, indiquant que la formule « Donne-moi un mètre de distance » est devenue une injonction de prudence, un moyen de dispersion de la foule et une interdiction implicite des attroupements.
+Assabah+ ne manque d’ailleurs pas de soulever la confusion que font encore les Marocains entre état d’urgence sanitaire et confinement. « Celui qui saura distinguer facilement le persil de la coriandre parviendra à faire la différence entre le confinement et l’état d’urgence », ironise le quotidien. Et d’ajouter que la répartition des régions en deux zones, selon l’état épidémiologique, n’est pas figée et fait objet d’une actualisation chaque semaine.
Du coup, «les villes de la Zone 2 peuvent toujours passer leur examen de rattrapage et passer en Zone 1». La situation économique est inquiétante et plusieurs activités risquent de souffrir encore du prolongement de l’état d’urgence sanitaire.
+Al Ahdath Al Maghribia+ s’attarde, quant à lui, sur les coulisses de la prise de décision du prolongement de l’état d’urgence. Une décision à laquelle, précise le quotidien, les ministères de l’Intérieur et des Finances sont favorables. Mais le ministère de la Santé, pour sa part, s’est montré plutôt réticent.
80 jours après l’instauration de l’état d’urgence sanitaire et du confinement, les trois ministères qui gèrent le dossier de la pandémie n’étaient donc pas sur la même longueur d’onde concernant la question du déconfinement de la population, ajoute le journal.
Le ministère de la Santé a ainsi mis en avant le risque d’une deuxième vague de contamination plus virulente que le système de santé, déjà fragile, ne pourra gérer. Les effectifs seront rapidement dépassés, d’autant que le nombre de lits, d’hôpitaux et d’installations militaires n’a connu aucun changement. La position du ministère est donc claire: pas de déconfinement dans l’immédiat.
+Al Massae+ fait allusion la disposition annoncée dans le communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur de la Santé, selon laquelle l’assouplissement progressif des mesures de confinement sera soumis à une évaluation, dans les conditions requises par chaque préfecture et province.
Cette évaluation sera menée par les commissions de veille et de suivi, présidées par les gouverneurs et les walis et composées de représentants du ministère de la Santé, des services extérieurs des départements ministériels concernés et des services de sécurité, précise la publication.