Les nouveaux conseillers de l’Autorité nationale de presse (ANP) de Côte d’Ivoire ont prêté lundi serment à la Cour d’appel d’Abidjan, deux mois après leur nomination au sein de cet organe de régulation de la presse écrite et numérique, lors d’une audience solennelle.Après la lecture de la formule sacramentaire +Je jure d’exercer mes fonctions dans l’intégrité, l’honnêteté, l’impartialité et la probité, dans le respect de la Constitution, des lois et règlements de l’Etat+, et à l’appel des noms des membres de l’ANP, ils ont chacun levé la main droite déclarant « je le jure ».
Onze impétrants étaient présents sur 13 que compte le Conseil de l’Autorité nationale de la presse (ANP), organe de régulation de la presse écrite et numérique en Côte d’Ivoire, avec à leur tête leur président, Samba Koné, un éminent journaliste.
La liberté de la presse, selon Mamadou Diakité, l’avocat général dans son réquisitoire, « n’est pas sans limite », car encadrée par un régime juridique. Il a invité l’ANP à « exercer ses attributions sans faiblesse, sans parti pris et sans compromission ». Et, en tant que juridiction, elle devrait être «neutre».
L’ANP, créée en décembre 2017, remplace le Conseil national de la presse (CNP). Ses décisions sont «exécutoires », toutefois l’organe de régulation peut faire diligence à un recours gracieux, une requête administrative qui s’effectue auprès de l’autorité qui a pris l’acte contesté.
«En vos qualités de membres de l’ANP, vous (êtes) des garants de la liberté d’expression», a dit le président du jury, Arsène Gnamien, faisant observer qu’aujourd’hui les moyens de l’information, profitant des apports technologiques, jouent un rôle déterminant dans la manipulation des opinions.
M. Samba Koné, lui, veut travailler selon les textes qui régissent le secteur des médias, tout en amenant les journalistes à respecter les textes de lois et de déontologie. « Il suffit qu’on s’y applique et on aura pas de problème ».
« Dès l’instant où on respecte les règles qui régissent le secteur, en principe, il ne devrait pas avoir de problème », a-t-il renchéri, faisant allusion à l’automobiliste qui respecte les feux tricolores, et qui minimise ainsi les risques d’accident.
La nouvelle mouture du régime juridique de la presse ivoirienne, promulguée en décembre 2017, prend en compte l’écosystème numérique. M. Lassina Sermé, représentant des producteurs d’informations numériques, a dit mesurer l’ampleur de la tâche et la charge qui les attend.
« Nous pensons pouvoir être à la hauteur de ce travail de régulation et de contrôle du secteur des médias, surtout le volet numérique que nous représentons au sein de l’ANP », a ajouté M. Sermé, président du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), la faîtière des médias numériques du pays.
Jean-Claude Coulibaly, président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), la principale faîtière des organisations professionnelles de presse du pays, affirme avoir porté serment « avec fierté pour mener à bout la mission » assignée par ses paires.
Il se dit « en mission pour la corporation des journalistes » et « l’appréhende avec beaucoup de responsabilité » tout en faisant en sorte de « ne pas décevoir la confiance qui a été mise (en lui) et surtout permettre à ce que la Côte d’Ivoire ait un visage médiatique plus serein et plus professionnel».
Les nouveaux conseillers de l’Autorité nationale de presse (ANP) de Côte d’Ivoire ont été nommés le 8 avril 2020, par décret pris par le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Certains membres sont issus d’autres secteurs d’activités socio-économiques.
Le Conseil supérieur de la magistrature, les défenseurs des droits humains, les éditeurs, les imprimeurs et les distributeurs sont notamment représentés au sein de ce Conseil.