Covid-19 : l’OMS reprend ses essais cliniques sur l’hydroxychloroquine

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la reprise des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine après les avoir suspendus le 25 mai dernier suite à la publication d’une étude dans la revue scientifique « The Lancet ».

L’OMS a changé d’avis sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine après analyse des « données disponibles sur la mortalité » selon le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus. Selon le directeur général de l’organisation qui s’est exprimé au cours d’une conférence de presse virtuelle, les membres du Comité de sécurité et de suivi ont estimé « qu’il n’y a aucune raison de modifier le protocole » des essais cliniques.

 Ce nouveau revirement de l’organisation s’explique par le fait que de nombreuses incohérences ont été pointées au sujet des données fournies par The Lancet. Une situation qui avait même poussé le Professeur Didier Raoult à dénonçer une étude « foireuse » basée sur les « big data ». De nombreux observateurs avaient même évoqué une « fabrication » voire un « bidonnage » des données. 

En Afrique, des pays comme le Sénégal avait maintenu le protocole en traitant les malades du Covid-19 à base de chloroquine. Le Pr Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, avait pris le contrepied de l’OMS en soutenant même qu’aucun décès n’était lié à l’hydroxychloroquine au Sénégal, malgré l’étude publiée par « The Lancet », la revue britannique, sur la dangerosité du traitement.

Un constat désormais partagé par l’OMS qui se dit « assez confiants quant au fait de ne pas avoir constaté de différences dans la mortalité » selon Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’OMS, au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis le siège de l’organisation à Genève. 

La justice espagnole interdit l’usage du drapeau du Polisario

La Cour suprême espagnole a infligé un nouveau revers au Polisario avec la proscription de l’utilisation de son drapeau dans l’espace public ibérique.La plus haute instance judiciaire de l’Espagne s’est prononcée contre l’utilisation, occasionnelle ou permanente, de drapeaux « non officiels » ou de toute expression politique à l’intérieur comme à l’extérieur des édifices publics.

Dans sa décision, elle a soutenu que l’utilisation de drapeaux, fanions ou symboles non officiels, comme celui des séparatistes du Polisario, dans les édifices et les espaces publics n’est pas « compatible avec le cadre constitutionnel et juridique actuel » ou avec le « devoir d’objectivité et de neutralité des administrations » espagnoles.

En outre, l’arrêt de la Cour suprême espagnole a précisé que le drapeau du Polisario ne doit pas coexister occasionnellement ou de manière permanente avec celui « de l’Espagne et les autres légalement ou statutairement institués ».

C’est un donc un énième camouflet pour le Polisario. En fin mai 2020, à l’occasion de la journée de l’Afrique, la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union Européenne et de la Coopération, Arancha González Laya, avait publié sur le compte Twitter de son département une carte de l’Afrique avec les drapeaux de tous les Etats membres officiels de l’Union Africaine sauf celui de la pseudo « RASD ».

L’Espagne, en septembre dernier, s’est opposée devant l’Assemblée Générale de l’Organisation des nations unies à toute référence au « référendum d’autodétermination », non sans défendre la centralité du rôle de l’Onu dans le processus de règlement politique de la question du Sahara marocain.

Le véhicule d’une ONG intercepté par la police à Abidjan avec une grande quantité de cannabis

Le véhicule d’une ONG a été intercepté mercredi par la douane et la police ivoirienne à Anani (Port-Boüet) dans le sud d’Abidjan avec une grande quantité de cannabis, a appris APA de source sécuritaire.« Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, sous prétexte de transporter des médicaments aux populations vulnérables, une ONG fait du trafic de drogues. Les agents des douanes en collaboration avec les services de police ont intercepté ce véhicule avec une grande quantité de cannabis ce mercredi à Anani dans la commune de Port-Boüet», a annoncé la police ivoirienne dans une note d’information. 

Dans la foulée, l’institution policière ivoirienne a invité les responsables des ONG et autres acteurs humanitaires à la vigilance assurant que « tous ceux qui s’adonneront à cette pratique illicite seront interpellés ».

Covid-19: des créateurs de mode offrent un millier de cache-nez aux journalistes ivoiriens

Quelque mille cache-nez ont été offerts mercredi à Abidjan par des créateurs de mode aux journalistes ivoiriens afin de lutter contre la propagation de la Covid-19.Ce don a été réceptionné par Jean-Claude Coulibaly, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire ( UNJCI) des mains de Mmes Bilé et Isabelle Anoh qui représentaient l’Association des créateurs de mode de Côte d’Ivoire (ACMCI). 

Justifiant à  cette occasion ce don,  Mme Anoh a dit la nécessité de protéger les journalistes « qui sont tenus de travailler et informer les populations malgré cette période de pandémie ». 

Selon elle, la presse est l’un des secteurs les plus exposés à la Covid-19 même si aucun journaliste ivoirien n’a été testé positif à cette maladie jusque-là. 

En retour, Jean-Claude Coulibaly, le président de l’UNJCI cité par une note d’information a salué ce geste « de haute portée sociale » des créateurs de mode envers son organisation, estimant qu’en raison de la spécificité de leur métier, les journalistes ne peuvent pas rester confinés. 

Le gouvernement ivoirien a décidé de rendre obligatoire le port du cache-nez pour casser la chaîne de transmission de la Covid-19. A ce jour, la Côte d’Ivoire enregistre 3024 cas confirmés de maladie à Covid-19 dont 1501 guéris et 33 décès.

Aide budgétaire de l’UE: 6,2 milliards CFA décaissés urgemment en faveur du Togo

Le Togo devrait normalement recevoir une aide budgétaire de l’Union européenne (UE) en novembre 2020, mais face à la crise économique liée à la pandémie du coronavirus, l’UE a décidé de faire un décaissement d’urgence en faveur du Togo.

Le Chargé d’affaires de la délégation, Bruno Hanses a en effet remis symboliquement hier mardi un chèque de 6,2 milliards FCFA au ministre de la Planification du Développement et de la Coopération, Demba Tignokpa. Ceci lors d’une cérémonie officielle à Lomé.

Ce décaissement qui avait été annoncé en avril, était initialement prévu pour novembre 2020, mais, contexte lié au Covid-19 oblige, l’UE a décidé de décaisser immédiatement ces fonds afin de répondre à l’urgence sanitaire et socio-économique causée par la pandémie dans le pays.

Les fonds, directement versés au Trésor, permettent de renforcer ainsi les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie de riposte du Gouvernement. Un autre décaissement anticipé, d’un montant d’environ 7,5 millions d’euros cette fois est d’ailleurs attendu dans les prochains jours.

Ces débours, en plus de tenir compte des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des réformes, sont le fruit de l’Union Européenne, aux côtés du Togo dans son développement, particulièrement en cette période de pandémie, ont indiqué les deux responsables.

 

Le Pdci et le Fpi appellent leurs militants à œuvrer de concert pour la présidentielle de 2020

Le Comité national paritaire de collaboration du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir) et du Front populaire ivoirien (Fpi) ont appelé mercredi leurs militants à œuvrer de concert pour la présidentielle de 2020, dans une déclaration.La déclaration du Comité national paritaire de collaboration a été lue par Dano Djédjé, un haut cadre du Fpi, le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, à l’issue d’une séance de travail des deux partis au siège du Pdci, à Abidjan. 

Il s’agit dans cette « bataille commune de ramener la cohésion entre les Ivoiriens et une paix durable dans notre pays pour une nouvelle Côte d’Ivoire », a indiqué Dano Djédjé, invitant les militants des deux formations à œuvrer ensemble au processus électoral. 

Le Pdci et le Fpi demandent à tous leurs militants d’ « œuvrer désormais de concert » sur le terrain pour la mise en œuvre des mots d’ordre du Comité paritaire de collaboration des deux partis sur les questions relatives à la paix et à la réconciliation des Ivoiriens, a dit M. Dano Djédjé.

De ce fait, tous les responsables et membres des structures des deux partis sont invités à œuvrer sur les questions électorales. Il leur est fait injonction de mettre l’accent sur, entre autre, l’établissement des pièces administratives par les militants pour l’acquisition de la Carte d’identité nationale, nécessaire pour prendre part à la présidentielle du 31 octobre 2020. 

Pour conduire ensemble ce processus de réconciliation des Ivoiriens, le Fpi et le Pdci ont convenu d’établir le 30 avril 2020 un « accord cadre de collaboration », paraphant un document cadre de collaboration portant sur le « Projet de réconciliation des Ivoiriens pour une paix durable».

Cet accord de collaboration qui implique toutes leurs militantes et tous leurs militants sur toute l’étendue du territoire national, concerne également ceux de l’étranger et tout le personnel politique de leurs structures respectives de base.

Le rapprochement entre ces deux partis s’est renforcé à la suite d’une visite du président du Pdci, Henri Konan Bédié, à l’ex-président Laurent Gbagbo à Bruxelles, le lundi 29 juillet 2019 pour lui témoigner sa solidarité et son soutien fraternels après son acquittement par la CPI. 

Les deux hommes d’Etat avaient exprimé leurs vives préoccupations face au climat politique qui couve encore les germes d’une crise sociopolitique majeure dans le pays, qui a traversé des crises successives depuis le coup d’Etat de 1999 et une grave crise postélectorale en 2011.

Cour pénale spéciale de Centrafrique: Amnesty plaide pour plus « d’efforts »

L’ONG des droits humains Amnesty International a appelé à « redoubler d’efforts » pour rendre pleinement opérationnelle la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine, qui célèbre cette année son cinquième anniversaire.« Il faut faire davantage pour la rendre pleinement opérationnelle et faire en sorte que les victimes des crimes de haine qui ont été perpétrés puissent bientôt assister aux premiers procès », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International, dans un communiqué parvenu ce jeudi 3 juin à APA.

Le renforcement matériel de cette juridiction « suppose notamment une aide financière accrue et durable de la part des partenaires internationaux et une meilleure coordination avec les tribunaux pénaux nationaux et la Cour pénale internationale », ajoute-t-elle.

En RCA, les civils « paient un lourd tribut » lors des atrocités commises par des groupes armés et par toutes les parties au conflit. La création de la Cour pénale spéciale, considérée comme un « symbole d’espoir » par de nombreuses victimes, était un « grand pas en avant », explique Mme Agbahey.

Créée par une loi le 3 juin 2015, cette cour est un tribunal « hybride » qui a compétence pour juger les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003.

Sa session d’inauguration s’est tenue en octobre 2018. Selon les dernières informations publiquement disponibles, on recense actuellement huit affaires pour lesquelles les investigations sont closes, huit affaires en cours d’enquête et une quinzaine d’affaires faisant l’objet d’une enquête préliminaire, souligne le communiqué.

Au lendemain des homicides commis dans la ville de Ndélé, dans le nord-est du pays, en avril 2020, la Cour pénale spéciale a annoncé le 8 mai son intention d’enquêter sur cette affaire. Neuf personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements. Neuf autres, membres du groupe armé de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont été arrêtées le 19 mai dans le cadre des affrontements qui se sont déroulés à Bambouti, Obo et Zémio, dans le sud-est du pays.

« La série d’arrestations de personnes récemment transférées devant la Cour pénale spéciale contribue à lutter contre l’impunité en République centrafricaine. Ces personnes doivent comparaître rapidement devant des juges, être informées des motifs de leur détention et être assistées par des avocats », a dit la chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

L’histoire de la République centrafricaine est marquée par les coups d’État, les conflits armés et les violences ciblant la population civile. Le conflit actuel a éclaté en mars 2013, lorsqu’une coalition armée à majorité musulmane, appelée la Séléka, a violemment renversé le gouvernement.

Mi-2013, des milices animistes et chrétiennes appelées les anti-balaka ont pris les armes pour résister à la Séléka et se sont livrées à des attaques de grande ampleur contre les communautés musulmanes dans l’ouest du pays. Les deux camps ont commis des crimes relevant du droit international, souligne Amnesty, rappelant que la situation fait également l’objet d’investigations menées par la Cour pénale internationale depuis septembre 2014.

Un accord de paix a été signé le 6 février 2019 entre le gouvernement de la République centrafricaine et 14 groupes armés. Cependant, les graves exactions commises contre la population civile se poursuivent, notamment les homicides illégaux et les violences sexuelles. Environ 80 % du territoire est toujours contrôlé par des groupes armés, selon l’ONG.

Légère remontée du taux d’inflation dans l’UEMOA

Le taux d’inflation dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a enregistré une légère remontée de 0,02 point de pourcentage au mois d’avril 2020 comparé au mois précédent, a appris APA mercredi auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).Le taux d’inflation est ainsi ressorti, en glissement annuel, à 1,5% durant la période sous revue, après une réalisation de 1,3% au mois de mars 2020. Selon l’Institut d’émission, l’accélération du rythme de progression du niveau général des prix est imprimée notamment par la composante  Alimentaires, dont la contribution à l’inflation totale est passée de 0,8 point de pourcentage à fin mars 2020 à 1,3 point de pourcentage à fin avril 2020.

« La progression des prix des produits alimentaires est en rapport avec un renchérissement des produits de la pêche ainsi que de tubercules et plantains, en lien avec la faiblesse de l’offre sur les marchés dans le contexte de la crise sanitaire liée au COVID-19 », explique la BCEAO.

Une augmentation des prix des céréales a également été enregistrée dans les pays sahéliens, notamment au Niger, en rapport avec la baisse de la production.

Le rythme de progression du niveau général des prix a été toutefois atténué par la composante Logement  dont la contribution à l’inflation totale est ressortie à 0,1 point de pourcentage en avril 2020 contre 0,3 point de pourcentage en mars 2020. Cette évolution est notamment liée à la baisse des tarifs d’eau au Burkina et au Niger, ainsi que de l’électricité au Niger, en raison des mesures sociales prises par le Gouvernement pour atténuer les effets de la crise sanitaire du COVID-19 sur les couches les plus vulnérables.

La BCEAO a également noté une baisse des prix du gasoil et du pétrole lampant notamment au Burkina, au Mali et Togo, dans le sillage de la baisse des cours internationaux de brut. 

La BAD débourse 180 millions d’euros pour soutenir la Tunisie dans sa réponse à la crise sanitaire

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, ce mercredi, un prêt de 180 millions d’euros en faveur de la Tunisie pour financer le programme d’appui à la réponse au Covid-19 par l’inclusion sociale et l’emploi (PARISE).Le PARISE a pour objectif immédiat de renforcer la réponse sanitaire du pays et d’atténuer les impacts socio-économiques de la crise sur les populations les plus vulnérables, en particulier pour les femmes et les jeunes, indique un communiqué de la BAD parvenu à APA, ajoutant que ce programme entend également soutenir la relance rapide de l’économie par la préservation de l’emploi et la promotion de l’inclusion sociale.

« Face à cette crise d’une ampleur inédite, nous sommes totalement mobilisés pour soutenir la Tunisie », a déclaré Mohamed El Azizi, directeur général de la Banque pour l’Afrique du Nord, cité par le communiqué, soulignant que les priorités de l’institution financière panafricaine résident dans la protection des populations, le renforcement de la résilience des systèmes de santé et de protection sociale, la préservation des emplois et l’accélération de  la relance économique par des investissements stratégiques.

Le programme appuiera, d’une part, les mesures prises pour aider à contenir la propagation du virus, à renforcer la résilience du système de santé et à élargir la couverture sociale aux populations les plus vulnérables. Il contribuera à renforcer le dépistage précoce à travers l’utilisation de tests rapides au profit de 450.000 personnes et il étendra la couverture sociale pour plus de deux millions de personnes, tout en protégeant 140.000 retraités aux faibles revenus.

D’autre part, le PARISE a pour objectif de préserver les emplois fragilisés par la crise et de renforcer la dynamique d’inclusion sociale. Durant la période de confinement, une allocation exceptionnelle est accordée à 623.000 familles à revenu limité, à 10.000 travailleurs en situation de perte d’emploi et à 350.000 salariés affectés par la crise, fait savoir la BAD.

À moyen terme, le programme permettra à 230.000 petits exploitants, à plus de 320.000 salariés et à environ 50.000 travailleurs indépendants et artisans, de conserver leur emploi. Il aidera également à sauver de la faillite plus de 400 entreprises exportatrices et 250.000 entreprises individuelles.

« Nous soutenons la Tunisie en déployant une assistance ponctuelle en faveur de plus de deux millions de personnes dont 70% de femmes, de 350 000 TPE et de près de 800 entreprises exportatrices afin d’aider les plus vulnérables à faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise. En parallèle, près d’un demi-million de personnes pourront être testées », a assuré la directrice générale adjointe et responsable-pays de la Banque pour la Tunisie, Yacine Diama Fal.

Cour pénale spéciale de Centrafrique: Amnesty plaide pour plus «d’efforts»

L’ONG des droits humains Amnesty International a appelé à « redoubler d’efforts » pour rendre pleinement opérationnelle la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine, qui célèbre cette année son cinquième anniversaire.« Il faut faire davantage pour la rendre pleinement opérationnelle et faire en sorte que les victimes des crimes de haine qui ont été perpétrés puissent bientôt assister aux premiers procès », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International, dans un communiqué parvenu ce jeudi 3 juin à APA.

Le renforcement matériel de cette juridiction « suppose notamment une aide financière accrue et durable de la part des partenaires internationaux et une meilleure coordination avec les tribunaux pénaux nationaux et la Cour pénale internationale », ajoute-t-elle.

En RCA, les civils « paient un lourd tribut » lors des atrocités commises par des groupes armés et par toutes les parties au conflit. La création de la Cour pénale spéciale, considérée comme un « symbole d’espoir » par de nombreuses victimes, était un « grand pas en avant », explique Mme Agbahey.

Créée par une loi le 3 juin 2015, cette cour est un tribunal « hybride » qui a compétence pour juger les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003.

Sa session d’inauguration s’est tenue en octobre 2018. Selon les dernières informations publiquement disponibles, on recense actuellement huit affaires pour lesquelles les investigations sont closes, huit affaires en cours d’enquête et une quinzaine d’affaires faisant l’objet d’une enquête préliminaire, souligne le communiqué.

Au lendemain des homicides commis dans la ville de Ndélé, dans le nord-est du pays, en avril 2020, la Cour pénale spéciale a annoncé le 8 mai son intention d’enquêter sur cette affaire. Neuf personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements. Neuf autres, membres du groupe armé de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont été arrêtées le 19 mai dans le cadre des affrontements qui se sont déroulés à Bambouti, Obo et Zémio, dans le sud-est du pays.

« La série d’arrestations de personnes récemment transférées devant la Cour pénale spéciale contribue à lutter contre l’impunité en République centrafricaine. Ces personnes doivent comparaître rapidement devant des juges, être informées des motifs de leur détention et être assistées par des avocats », a dit la chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

L’histoire de la République centrafricaine est marquée par les coups d’État, les conflits armés et les violences ciblant la population civile. Le conflit actuel a éclaté en mars 2013, lorsqu’une coalition armée à majorité musulmane, appelée la Séléka, a violemment renversé le gouvernement.

Mi-2013, des milices animistes et chrétiennes appelées les anti-balaka ont pris les armes pour résister à la Séléka et se sont livrées à des attaques de grande ampleur contre les communautés musulmanes dans l’ouest du pays. Les deux camps ont commis des crimes relevant du droit international, souligne Amnesty, rappelant que la situation fait également l’objet d’investigations menées par la Cour pénale internationale depuis septembre 2014.

Un accord de paix a été signé le 6 février 2019 entre le gouvernement de la République centrafricaine et 14 groupes armés. Cependant, les graves exactions commises contre la population civile se poursuivent, notamment les homicides illégaux et les violences sexuelles. Environ 80 % du territoire est toujours contrôlé par des groupes armés, selon l’ONG.