Nigeria: le président Buhari attristé par le décès du Pm ivoirien

Le président Muhammadu Buhari du Nigeria a appris avec beaucoup de regret la mort du Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly.Dans une déclaration de son Assistant spécial principal pour les médias et la communication, Garba Shehu, le président a compati avec le président Alassane Ouattara, ainsi qu’avec le gouvernement et le peuple de Côte d’Ivoire suite au décès du Pm Coulibaly.

Dans son message de condoléances, le président Buhari a déclaré que le Premier ministre, mort dans l’exercice de ses fonctions a laissé un vide non seulement en Côte d’Ivoire, mais aussi dans la sous-région ouest-africaine, qui l’avait considéré comme un leader émergent pour les temps nouveaux.

« Son leadership, son sens politique et son sens des affaires, au service du président Ouattara, incarnent la réussite de l’économie et le retour de la paix et de la stabilité après les crises que la Côte d’Ivoire a traversées. Que Dieu bénisse son âme et unifie davantage le pays et son peuple », a déclaré le président Buhari.

Coulibaly, candidat à l’élection présidentielle ivoirienne prévue pour octobre, est décédé mercredi ddernier à l’âge de 61 ans. Il est décédé quelques jours seulement après son retour de France, où il avait passé deux mois pour des soins médicaux.  

Le projet de loi de finances rectificative au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce vendredi intéressent à nombre de sujets notamment le projet de loi de Finances rectificative (PLFR) et le lancement d’un nouveau programme de vols.+Aujourd’hui le Maroc+ souligne que les débats qui démarrent au Parlement sur le PLFR ne seront pas de tout repos!

L’exercice est compliqué d’autant plus que les élus devront se précipiter car le temps est compté et le niveau d’urgence de la situation nécessite une mise en application en mode accéléré des mesures budgétaires d’accompagnement, explique l’éditorialiste, ajoutant qu’il faudra donc y apporter des réponses réellement exceptionnelles, par leur inventivité et leur audace

« Mais en même temps, les élus devront aussi faire preuve de plus de minutie et de rigueur que pour une loi de Finances normale car la situation est exceptionnelle », prévient-il, se demandant si les parlementaires trouveraient dans le projet du gouvernement suffisamment de mesures courageuses et des réponses à la hauteur des attentes des entreprises et du citoyen en cette période très critique.

+L’Economiste+ fait remarquer que « s’il faut résumer en une petite phrase ce budget rectificatif, disons qu’il y a un peu de relance, mais indirectement, via les banques et les garanties », admettant qu’il s’agit bien d’un pari intéressant car l’État s’est placé au fond de la scène, mettant en avant les banques.

A cause de la faillite des années 80s, la Banque centrale a adopté une vision très claire de la souveraineté avec l’ouverture, a-t-il rappelé, relevant qu’il a serré la vis pendant deux décennies et mis en avant les banques maroco-marocaines, sans fermer le marché.

«Et puis sur l’échiquier financier de la grande région, il faut avoir des pions solides, capables d’avoir un projet commun. Au Maroc ces atouts existent. A contrario, chacun a remarqué que les établissements ayant leurs agendas à l’étranger, ont perdu la force qu’ils avaient il y a trente ans», fait-il observer.

+Al Massae+ souligne que le projet de loi de finances rectificative 2020 propose un relèvement du droit d’importation de 30% à 40% pour notamment promouvoir la production locale et atténuer le déficit commercial, selon la note de présentation de ce projet.

« La pression exercée sur les réserves nationales de change, impose de prendre des mesures pour encourager la substitution des importations par la production locale. Dans ce cadre, il est proposé d’augmenter les droits d’importation applicables à certains produits finis de consommation de 30% à 40%, et ce dans la limite des taux consolidés par le Maroc au niveau de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) », indique cette note diffusée sur le site du ministère des finances, citée par le quotidien.

Dans un souci d’amélioration des recettes douanières collectées au titre du droit d’importation, d’encouragement de la production locale et de réduction du déficit de la balance commerciale, il a été procédé dans le cadre de la loi de finances 2020 initiale à l’augmentation de la quotité du droit d’importation applicable à certains produits finis de 25% à 30%, rappelle la même source.

+Al Yaoum Al Maghribi+ rapporte que la Royal Air Maroc (RAM) a annoncé, jeudi, qu’elle mettra en place un nouveau programme de vols qui sera adapté aux conditions imposées par le gouvernement dans le cadre de l’opération de déplacement par voies aérienne et maritime entre le Maroc et le reste du monde sous certaines conditions.

Ainsi, la compagnie nationale a signalé, dans un communiqué, qu’il s’agira de vols spéciaux qui seront programmés, en parfaite coordination avec les autorités marocaines concernées. Ces vols concerneront un nombre limité de destinations, composées en partie de routes déjà desservies par Royal Air Maroc, ajoute la même source, précisant que le programme devrait être finalisé pour un début de commercialisation avant la fin de cette semaine, et dès lors les modalités de vente des billets seront communiquées.

La politique et le foncier en exergue dans la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce vendredi à APA, traitent de l’actualité politique et du foncier avec le bras de fer qui oppose l’homme d’affaires Babacar Ngom aux habitants de Ndengueler, un village situé dans le département de Mbour. »Assemblée nationale: soupçons de magouille pour éjecter Cissé Lô (exclu de l’Alliance pour la République après des audios insultants contre ses camarades de parti) », titre Walf Quotidien qui, à propos des élections locales et législatives, informe qu’on s’achemine « vers le couplage des scrutins ».

Pour mettre fin au différend Cissé Lô-Yakham Mbaye, Le Quotidien informe que le ministre d’État, Marième Badiane mène la médiation.

« Cumul de fonctions de président de conseil départemental et de ministre-Moussa Baldé dans l’illégalité continue », titre L’As.

Les Échos parle des décrets instituant l’honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et informe que « la Cour suprême déboute Mamadou Lamine Diallo, Abdoul Mbaye et le crd ». Selon le journal, la première requête est déclarée « sans objet » et la seconde « irrecevable ».

« Décrets sur l’honorariat: La Cour suprême déboute Abdoul Mbaye et cie », renchérit Le Quotidien.

Ce journal revient également sur l’affaire des gazelles Oryx impliquant le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall. « Transfert des gazelles Oryx (dans sa ferme privée): Karim Sall sans réserve », titre Le Quotidien, dans lequel journal, le ministre affirme: « Je suis droit dans mes bottes ».

Il poursuit dans Vox Populi: « Je n’ai rien à me reprocher, je suis droit dans mes bottes ». Parlant de la sécurité publique, Vox Populi titre: « Plus de 2600 personnes interpelées en juin. Six meurtres en un mois, tous élucidés par la police ».

Pendant ce temps, EnQuête revient sur la prise de parole de Babacar Ngom, patron de Sedima Group, sur le litige foncier qui l’oppose aux populations de Ndengueler. « Les vérités de Babacar Ngom », titre le journal qui relaie les propos de l’homme d’affaires: « je vais continuer d’y aller car, ces terres m’appartiennent. Je leur avais donné ces 2 millions sur conseil de Khadim Samb. Si ce projet aboutit, d’ici à 2021, nous voulons investir 2 à 3 milliards ». 

« Affaire des terres spoliées: Babacar Ngom rétablit la vérité », ajoute Le Témoin, mais Source A parle de « terres de chaos » à Ndengueler.

Roi Mohammed VI : La disparition de Amadou Gon Coulibali est une « perte » pour la Côte d’Ivoire

Le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion au président ivoirien, Alassane Ouattara, suite au décès du Premier ministre du gouvernement ivoirien, M. Amadou Gon Coulibali.En cette douloureuse circonstance, le Souverain  exprime au président ivoirien, ainsi qu’aux membres de la famille du défunt et à l’ensemble du peuple ivoirien, ses plus sincères condoléances et sa profonde compassion.

Dans ce message, le Roi souligne que la disparition de M. Amadou Gon Coulibali, figure emblématique de la scène politique qui assuma sa haute fonction avec patriotisme, représente une grande perte pour la République de Côte d’Ivoire.

Le chef du gouvernement ivoirien Amadou Gon Coulibaly est décédé mercredi après-midi à Abidjan à l’âge de 61 ans , moins d’une semaine après son retour de Paris en France où il a subi une intervention chirurgicale au niveau du coeur. Il avait été désigné en mars dernier comme le candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour la présidentielle d’octobre prochain.

Présidentielle ivoirienne : le RHDP n’exclut pas une candidature de Ouattara évoquant un cas de «force majeure»

Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix ( RHDP), le parti présidentiel ivoirien n’exclut pas une éventuelle candidature du président ivoirien Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre prochain évoquant un « cas de force majeure» après le décès du premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui avait été désigné candidat de cette formation politique.L’information a été donnée jeudi par Adama Bictogo, le directeur exécutif du RHDP à l’issue d’une réunion extraordinaire de ce parti relative au décès du chef du gouvernement ivoirien. 

« La  situation est une cause de décès. Comme dans tous les événements,  c’est un cas de force majeure et là,  c’est clair que nous devons revisiter l’analyse qu’il avait faite à l’époque ( parlant de Alassane Ouattara) et en tant que parti, nous lui ferons part de la position du parti. Le parti se fera fort de faire son analyse et si l’option c’est que ce soit lui ( Alassane Ouattara) ou que ce soit un autre, le parti se fera fort de le lui traduire…tout est possible y compris la candidature de Ouattara »,  a expliqué M. Bictogo à la presse.

 Poursuivant, Bictogo a annoncé un Conseil politique de son parti, « dans les jours à venir »  pour désigner un  nouveau candidat du RHDP pour le scrutin présidentiel. 

« Il  y a eu un événement majeur.  Le parti va se réunir et  va analyser car le contexte,  il est nouveau, mais l’enjeu demeure le même. Jusqu’au 1er septembre prochain, il y a beaucoup de temps pour déposer une candidature. Quel est le le candidat qui sied au contexte nouveau qui s’impose à nous? C’est ce que nous allons analyser», a-t-il fait savoir. 

Toutefois, M. Bictogo a assuré que le futur candidat du RHDP pour la présidentielle sera un « choix de rassemblement. Nous irons jusqu’au bout et nous allons gagner cette présidentielle », a-t-il soutenu. 

Le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly qui avait été désigné candidat du RHDP pour la prochaine élection présidentielle, est décédé mercredi à Abidjan quelques jours après son retour de Paris où il a subi une intervention chirurgicale au niveau du coeur.

 Il y a quelques mois, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé officiellement son intention de ne pas briguer un troisième mandat et de transférer le pouvoir à une nouvelle génération. Une décision historique qui a été unanimement saluée par l’ensemble de la  classe politique ivoirienne et même au-delà.

Présidentielle ivoirienne : la mort de Gon Coulibaly chamboule l’agenda politiqueI

À trois mois de l’élection présidentielle, la disparition du candidat de la coalition au pouvoir rebat les cartes d’un scrutin à l’issue incertaine.Désormais, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, au pouvoir) doit trouver un nouveau candidat capable de le mener à la victoire au soir du 31 octobre 2020.

La mort inattendue du « bras droit » d’Alassane Ouattara (Ado) bouleverse, à bien des égards, les plans de sa famille politique où sa candidature ne faisait pas l’unanimité.

Frustrés, Albert Toikeusse Mabri et Marcel Amon Tanoh, avaient ouvertement émis des réserves quant à la capacité d’Amadou Gon Coulibaly à faire triompher la mouvance présidentielle.

Au-delà de ces deux anciens ministres, qui ont pris leurs distances depuis, d’autres personnalités de la formation politique de Ouattara, comme Hamed Bakayoko, sont pressenties pour succéder à Gon Coulibaly.

De l’avis de plusieurs observateurs de la scène politique ivoirienne, le ministre de la Défense, considéré comme l’un des fidèles d’Ado, pourrait se démarquer.

Du côté de l’opposition, le plan de guerre est maintenant suspendu à l’annonce du nouveau candidat du RHDP. D’autant plus qu’un retour aux affaires du président sortant n’est pas écarté pour le moment.

Les partis de l’opposition ivoirienne, dont le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), avaient peaufiné des stratégies pour mettre fin au régime de Ouattara. Avec cette nouvelle donne, leur capacité de résistance sera évaluée à l’aune de la riposte apportée à la mouvance présidentielle, quel que soit le candidat désigné.

Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, est décédé hier mercredi à Abidjan à l’âge de 61 ans. Six jours seulement après son retour de Paris (France) où il a subi une intervention chirurgicale au niveau du cœur.

Ingénieur des travaux publics de formation, Gon Coulibaly a été pendant de longues années ministre de l’Agriculture, puis Secrétaire général de la présidence avant d’être nommé à la primature en 2017.

Il a été de tous les combats politiques d’Alassane Ouattara, son mentor avec qui il a travaillé durant une trentaine d’années.

Covid-19 : Le Maroc proroge d’un mois l’état d’urgence sanitaire

Le gouvernement marocaine a décidé ce jeudi de proroger d’un mois l’état d’urgence sanitaire, soit jusqu’au 10 août  à 18h00.Le projet de décret relatif la prolongation de l’état d’urgence sanitaire a été approuvé en conseil de gouvernement, réuni sous la présidence du chef du gouvernement.

Pour rappel, l’état d’urgence sanitaire a été décrété dans le cadre des mesures instaurées pour lutter contre la propagation de la pandémie du coronavirus qui a affecté à ce jour 15.079 personnes et en a tué 242, selon le dernier bilan du ministère de la Santé.

Il est entré en vigueur le 20 mars dernier et devait initialement expirer le 20 avril avant que les autorités ne décident dans un premier temps de le prolonger d’un mois supplémentaire, soit jusqu’au 20 mai dernier, et de décréter ensuite une deuxième prorogation de trois semaines supplémentaires, soit jusqu’au 10 juin 2020, suivi d’une troisième rallonge jusqu’au 10 juillet courant.

Amadou Gon Coulibaly, un destin présidentiel contrarié

Jusqu’ici Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly s’était tracé une voie royale pour assurer la succession du président sortant, Alassane Dramane Ouattara mais la mort a fait s’écrouler son projet.Le décès d’Amadou Gon Coulibaly à 61 ans, survenu ce mercredi 8 juillet 2020 après un malaise en Conseil des ministres, est un coup dur pour le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, au pouvoir) à la veille de la Présidentielle du 31 octobre prochain.

Ce proche du chef de l’État ivoirien, jusqu’ici son Premier ministre, a été choisi par Alassane Dramane Ouattara (Ado) comme son dauphin. Une décision qui a fait grincer bien des dents, mais le défunt avait maintenu le cap contre vents et marées.

Evacué à Paris (France), le 2 mai 2020, pour des problèmes cardiaques, Gon Coulibaly est rentré le 2 juillet dernier. Et c’est Ouattara lui-même, et son épouse qui l’ont accueilli à l’aéroport d’Abidjan après deux mois d’absence.

Malgré sa convalescence, le Premier ministre, déjà transplanté du coeur en 2012, a repris du service trois jours plus tard afin de prouver à ses pourfendeurs qu’il est toujours à la barre.

Ado a perdu un « jeune frère » et un « fils » qui était à ses côtés durant une trentaine d’années. Diplômé du Centre des hautes études de la construction de Paris, Gon Coulibaly que l’on surnommait « le Lion » pour son tempérament, a débuté sa carrière politique comme conseiller technique de Ouattara, alors Premier ministre, de 1990 à 1993.

Arrière-petit-fils de Péléforo Gon Coulibaly, mythique chef des Sénoufo (ethnie de l’extrême nord ivoirien), Amadou a été éduqué dans un cercle familial influent. Cet ingénieur de formation a su se distinguer partout où il est passé.

Entré aux « Grands Travaux » que dirigeait Antoine Césaréo, il fait montre de perspicacité et gravit toutes les marches jusqu’à en devenir le numéro deux.

Quand Alassane Dramane Ouattara, banquier à la riche carrière alors directeur du département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), est appelé en 1990 par feu Félix Houphouët-Boigny pour redresser l’économie du pays, il confie à Amadou Gon Coulibaly des dossiers importants. Leur destin venait de se lier à jamais.

Après le décès en 1993 du premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, Gon Coulibaly gravit les échelons au sein du Rassemblement des Républicains (RDR) le parti créé en 1994 par des proches d’Ado pour en devenir le Secrétaire Général délégué. En 1999, Alassane Dramane Ouattara prend officiellement les rênes de ce parti politique.

Amadou se lance dans les joutes électorales et parvient à être élu député en 1995. Opposé à Henri Konan Bédié qui a succédé à Houphouët Boigny, Gon Coulibaly est emprisonné à la fin de cette décennie avec d’autres leaders du RDR, dont Henriette Dagry Diabaté, actuellement Grande chancelière. Leur tort : avoir participé à des manifestations interdites par le gouvernement.Il recouvre la liberté à la suite du coup d’Etat survenu le 24 décembre 1999 contre Henri Konan Bédié. Reverdi, il sera élu maire de Korhogo (nord) en 2001 sous l’ère Laurent Gbagbo, qui entre-temps a été élu comme président de la Côte d’Ivoire. En 2010, il est nommé Secrétaire Général de la présidence suite à l’élection de son mentor, Ouattara, à la magistrature suprême.

Selon des sources bien introduites, Amadou Gon Coulibaly était très écouté par Ado qui ne pouvait décider sans le consulter au préalable. Dans l’ombre, il validait tous les dossiers, toutes les nominations et veillait à la stabilité du pouvoir.

Les règles du jeu de la politique, Amadou Gon Coulibaly les maîtrisaient pour permettre au parti au pouvoir d’avancer dans une arène où les pièges sont légion.

Il est récompensé de sa loyauté par un poste de Premier ministre. Nous sommes en 2017. En outre, Gon Coulibaly avait en charge le budget et le portefeuille de l’Etat de Côte d’Ivoire. Le signe d’une confiance sans bornes de Ouattara.

La bataille de la succession ouverte, il ne tarde pas à s’affirmer. Devenu puissant dans l’appareil d’État, il écarte discrètement des personnalités susceptibles de le coiffer au poteau. Dans les rangs du RHDP, certains membres sont vent debout contre l’intronisation de Gon Coulibaly mais l’intelligence politique de ce dernier lui permet de s’imposer non sans anicroche.

Avec la mort d’Amadou Gon Coulibaly, le champ politique ivoirien est amputé d’un homme reconnu par ses pairs comme un travailleur acharné et compétent.

Avec sa disparition, les cartes sont rebattues pour la présidentielle d’octobre 2020 aussi bien dans le camp présidentiel que dans l’opposition. Le dépôt des dossiers de candidatures se fait du 16 juillet au 1er septembre 2020.

Décès de Gon Coulibaly: Ouattara décrète 8 jours de deuil national du 10 au 17 juillet 2020

Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a pris jeudi un décret portant déclaration d’un deuil national de huit jours, allant du 10 au 17 juillet 2020, au lendemain du décès du Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly.« Il est déclaré huit jours de deuil national, du vendredi 10 juillet au vendredi 17 juillet 2020, en raison du décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly », indique un décret signé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara.  

Pendant cette période de deuil national, les drapeaux du pays seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire et dans les ambassades de la Côte d’Ivoire à l’étranger,  souligne le décret dont APA a reçu copie.

Évacué en France pour un contrôle médical début mai 2020, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, a regagné Abidjan le 2 juillet. Trois jours après son arrivée, il a repris le travail. Et, c’est le mercredi 8 juillet qu’il décédera après le traditionnel Conseil des ministres.

Il quitte les siens à l’âge de 61 ans. Plus proche de M. Ouattara depuis 30 ans, Amadou Gon Coulibaly était le candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. 

Présidentielle 2020 : l’onction de Ouattara, la clé pour succéder à Gon Coulibaly (politologue)

Pour l’analyste politique ivoirien, Claude Pregnon, le futur candidat de la mouvance présidentielle doit obligatoirement s’assurer le parrainage d’Alassane Dramane Ouattara.Le choix d’Amadou Gon Coulibaly, en mars 2020, comme candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP)à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, avait créé des frictions au sein de la coalition au pouvoir. Mais le Premier ministre, ayant bénéficié du soutien indéfectible du chef de l’Etat, a tenu le coup.

Pour l’instant, soutient Claude Pregnon, il ne peut y avoir de guerre de succession de Gon Coulibaly, car le RHDP est organisé et son président Alassane Ouattara est crédité d’un « fort leadership ».

Même si le choix du défunt Premier ministre « n’était pas tout à fait accepté par tout le monde, il a bénéficié de la légitimité de Ouattara », a expliqué M. Pregnon.

Et tant pis pour ses détracteurs. Le président de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Albert Toikeusse Mabri, qui avait manifesté son mécontentement, a perdu son poste de ministre de l’Enseignement supérieur. Pour sa part, Amon Tanoh, ministre des Affaires étrangères, a jeté l’éponge pour s’éloigner du RHDP.

Parmi les prétendants à la succession de Gon Coulibaly, certaines figures politiques se détachent. Le ministre d’État, de la Défense, Hamed Bakayoko, qui assurait l’intérim du Premier ministre, pourrait le remplacer à la tête du gouvernement. « Fils politique » du couple présidentiel, il a de multiples atouts. « Celui qui n’a pas la caution et l’onction de Ouattara, n’ira pas loin », prévient le politologue.

Le compte à rebours est lancé pour le RHDP mais le choix du candidat que fera le chef de l’État ne risque pas d’être contesté par les militants compte tenu de l’urgence du moment.

Il se susurre aussi une volte-face d’Alassane Dramane Ouattara qui avait renoncé, début mars 2020, à briguer un troisième mandat.

« Le retour de Ouattara dépend de ses militants, mais la situation est délicate. À trois mois de l’élection, la seule personne capable de faire le consensus est le président de la République », signale M. Pregnon, professeur de Sciences politiques à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo (nord).

En tout cas, le suspens est entier pour la prochaine présidentielle ivoirienne. L’opposition, qui avait bâti une stratégie pour barrer la route à Gon Coulibaly, doit revoir ses plans au plus vite.

« Aujourd’hui, l’opposition ne sait plus à qui elle aura affaire. Cela peut chambouler ses calculs et porter un coup à ses stratégies », a fait remarquer cet universitaire.

Jugeant Gon Coulibaly peu charismatique, les opposants au pouvoir étaient confiants à l’idée d’affronter celui qui n’était pas, à leurs yeux, un candidat à craindre.