Le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain-Richard Donwahi, a annoncé samedi à Yamoussoukro le planting, à travers le pays, de 5,235 millions d’arbres depuis juin, dans le cadre d’une opération dénommée « 1 Jour 5 millions d’arbres », visant à planter 5 millions d’arbres en 2020, soit un « bilan partiel » de plus de 100%.« Le bilan partiel de la présente opération est aujourd’hui évalué à 5,235 millions d’arbres qui ont été plantés dans 538 localités », a indiqué M. Alain-Richard Donwahi, lors d’une cérémonie officielle de l’opération « 1 Jour 5 millions d’arbres », tenue à Yamoussoukro.
Cette campagne pour l’année 2020 est marquée par une opération plus ambitieuse dénommée « 1 Jour 5 millions d’arbres ». La journée de planting d’arbres a été également lancée dans les différentes régions du pays.
L’année précédente, l’opération baptisée « 1 Jour 1 million d’arbres », a, selon le ministre des Eaux et forêts, enregistré un succès avec plus de 1,2 million d’arbres plantés à travers le pays, en vue de la restauration du couvert forestier ivoirien.
L’opération pour l’an 2020, entamée en juin pour profiter de la saison des pluies, « se poursuit et nous sommes convaincus que l’objectif déjà dépassé sera très largement dépassé, étant donné la forte mobilisation des différentes localités du pays », a dit M. Alain-Richard Donwahi.
La Côte d’Ivoire a perdu plus de 80% de son couvert forestier, entre 1960 à ce jour, entraînant la disparition des ressources forestières, avec en partie le réchauffement climatique, des catastrophes naturelles, l’appauvrissement des sols et des migrations des populations.
Dans ce contexte, l’Etat de Côte d’Ivoire a opté pour une politique forestière dont la stratégie mise en œuvre vise à porter la restauration du couvert forestier à « au moins 20% du territoire national d’ici à l’horizon 2030, soit un accroissement d’environ 3 millions d’hectares de forêts ».
Cela devrait faire passer le couvert forestier ivoirien, estimé aujourd’hui à 3,4 millions d’hectares à environ 6,4 millions d’hectares de forêts en 2030 », a fait savoir le ministre des Eaux et forêts, Alain-Richard Donwahi.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a mis en place un nouveau cadre juridique, avec un nouveau Code forestier adopté le 23 juillet 2019, intégrant les instruments de gestion et de gouvernance forestière pour impulser le reboisement en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire s’attèle à relever les défis de la préservation, de la réhabilitation et de l’extension des forêts. M. Donwahi estime que ce pari est certes ambitieux, mais est à portée, exhortant les populations à un engagement citoyen pour restaurer le couvert forestier.
« Je renouvelle mon appelle à nos concitoyens des villes, des villages et des campements les plus reculés à s’employer davantage à planter des arbres dans chaque espace et dans chaque concession, à créer et à protéger les forets résiduelles, y compris les forêts sacrées », a-t-il lancé.
Le pays veut, par cette voie, préserver les différents écosystèmes forestiers et en faire des milieux résilients, générant un monde vert, de randonnée et écologiquement viable pour les générations présentes et futures.
La ville de Yamoussoukro dispose dans cette vision d’une forêt urbaine d’une superficie de 220 hectares, créée en 1960, année de l’indépendance, par feu Félix Houphouët-Boigny, le premier chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, à l’instar de la forêt du Banco, à Abidjan.
De 1960 à 2015, le couvert forestier ivoirien est passé de 16 millions à 3,5 millions d’hectares, une perte causée en majorité par une agriculture extensive. Avec l’Initiative cacao-forêt, l’Etat ivoirien veut amener les producteurs à restaurer le couvert forestier et pratique une agriculture moderne.
M. Donwahi a par ailleurs invité les producteurs des différentes filières agricoles à utiliser les nouvelles technologies pour créer de la valeur ajoutée et transformer leurs produits, ce qui permettra d’augmenter leurs revenus et de réduire la pauvreté.
La journée nationale « 1 Jour 5 millions d’arbres », célébrée ce jour, a été organisée avec l’appui technique, matériel et financier de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle vise aussi l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.