CPI/Affaire Gbagbo: un réseau veut l’extension des investigations à toutes les parties

Les coalitions de l’Afrique Francophone pour la Cour pénale internationale (CPI) appellent à l’extension des « investigations à toutes les parties » impliquées dans l’affaire Laurent Gbagbo, à la suite de l’acquittement de l’ex-président ivoirien.

Ces coalitions, dans une déclaration signée par le coordonnateur,  Ali Ouattara, point focal Afrique de l’Ouest du Réseau Africain pour la Justice Pénale Internationale, estiment que  cela permettra de « situer les responsabilités des uns et des autres pour l’éclatement de la vérité ».  

A l’endroit du procureur de la juridiction pénale internationale, elles appellent à  l’extension des « investigations à toutes les parties impliquées dans le conflit ivoirien, ce qui permettra de situer les responsabilités des uns et des autres pour l’éclatement de la vérité ».

Pour l’organisation, « la confirmation par la CPI de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé (son co-accusé) met fin à tout espoir des victimes des violences postélectorales de connaître la vérité et d’obtenir justice ».

Réagissant à cette décision, les coalitions de l’Afrique Francophone pour la CPI déclarent que « ce verdict ne permet pas aux victimes de connaître la vérité, d’obtenir justice et réparations ».

« Cette décision victimise une deuxième fois les victimes qui se sentent totalement abandonnées et perdent ainsi tout espoir », clame l’organisation qui face à cette situation, demande un « fonds au profit des victimes ». 

Les coalitions se disent favorables à l’accélération de la mise en œuvre du programme d’assistance aux victimes en Côte d’Ivoire afin qu’elles puissent être rapidement soulagées, tout en révisant à la hausse le budget de ce programme et en élargissant le nombre de victimes bénéficiaires.

La crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 a engendré plus de 3000 morts et abouti à l’ouverture d’une enquête par la CPI en Côte d’Ivoire. Trois mandats d’arrêt émis visaient M. Gbagbo, Charles Blé Goudé et Simone Ehivet Gbagbo.

Remis à la CPI, MM. Gbagbo et Blé Goudé ont fait l’objet d’un procès. Jugés par la CPI pour crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011, ils ont été acquittés définitivement le 31 mars 2021 après l’appel du procureur.

Les coalitions pour la Cour pénale internationale (CPI) signataires de cette déclaration sont sept, notamment celles de Burundi, de Centrafrique,  de Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Maroc et du Tchad.

Can féminine 2022 : la Caf constitue les groupes des éliminatoires

La Confédération africaine de football (Caf) a effectué, ce lundi à son siège au Caire (Égypte), le tirage au sort des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations féminine prévue au Maroc du 2 au 23 juillet 2022.Les éliminatoires de la prochaine Can féminine devraient débuter lors de la fenêtre internationale de juin 2021. A l’issue du tournoi final, on connaîtra les représentants de l’Afrique à la Coupe du monde que va co-organiser en 2023 l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Car, à la faveur du changement de format du Mondial féminin, passant de 24 à 32 équipes, les demi-finalistes de la Can 2022 défendront les couleurs du continent. Au Maroc, le Nigéria, tenant du titre, fait office de favori. Les Super Falcons ont remporté neuf des onze précédentes éditions de la Can féminine.

Médaillée d’argent au Ghana en 2018, l’Afrique du Sud a également son mot à dire dans la compétition. Tout comme les Lionnes indomptables du Cameroun qui avaient obtenu le bronze la même année.

Hôte du tournoi, le Maroc a étoffé son staff technique avec la désignation comme sélectionneur de Reynald Pedros, ancien international français et ex-coach de l’équipe féminine de l’Olympique Lyonnais.

Au total, 44 équipes sont engagées dans les éliminatoires de la Can féminine pour 12 tickets disponibles. Pour en arriver là, trois tours avec des matchs aller et retour seront nécessaires. Les premières confrontations, dont le choc entre le Nigeria et le Ghana, sont programmées du 7 au 15 juin 2021.

En outre, l’instance faîtière du foot continental a procédé au tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde féminine des moins de 17 ans (Inde 2022). Vingt-neuf sélections se battront pour décrocher les trois places attribuées à l’Afrique.

Pour les qualifications du Mondial féminin U20, quarante équipes sont présentes sur la ligne de départ. Au terme de cinq tours, organisés en aller et retour, seules deux sélections iront au Costa Rica en 2022.

Cet engagement de nombreuses fédérations africaines dans les compétitions féminines s’explique notamment par les efforts de la Caf. En effet, à travers un plan quadriennal (2020-2023), elle s’est dotée de sa « toute première stratégie » pour développer le football féminin sur le continent.

Politique et innovation au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce lundi se focalisent sur les relations Maroc-Espagne et Maroc-Allemagne, la tenue à Dakhla du forum Crans Montana et le projet de l’Université Al Akhayawne de production de transformation des huiles de friture de la ville d’Ifrane en biodiesel carburant.+Le Matin+ souligne que le Maroc a suivi avec profonde inquiétude les violents incidents survenus à Al Qods acharif et dans la mosquée Al Aqsa.

« Le Maroc dont le Souverain SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, préside le Comité Al Qods, considère ces violations comme un acte inadmissible et susceptible d’attiser les tensions », a affirmé le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué, cité par la publication, ajoutant que le Royaume « considère que les mesures unilatérales ne sont guère la solution, de même qu’il appelle à favoriser le dialogue et le respect des droits ».

Le ministère a souligné que le Maroc affirme la nécessité de préserver le statut spécial de la ville d’Al Qods et de protéger le cachet islamique de la ville sainte et la sacralité de la Mosquée Al Aqsa.

+Al Ahdath Al Maghribia+ écrit que la diplomatie marocaine vient de passer une fin de semaine très chaude. Le ministère des Affaires étrangères a émis deux communiqués dans lesquels il recadre les relations du Royaume avec deux pays d’Europe, l’Espagne et l’Allemagne. Tout de suite après, le Parlement a abrité une réunion des partis politiques qui y sont représentés et qui, dans un communiqué conjoint, exigent plus de clarté de la part de l’Espagne dans ses relations avec le Maroc. Les observateurs sont unanimes: le Maroc, après avoir bien étudié la situation, passe à la vitesse supérieure et exige de ses alliés plus de clarté dans leur positions.

Cette offensive de la diplomatie marocaine, poursuit le quotidien, a été lancée jeudi. Le Royaume commence par rappeler son ambassadrice à Berlin pour consultations. Et pour cause. L’Allemagne, souligne le journal en citant le communiqué du ministère des Affaires étrangères, s’est démarquée par «une attitude négative» sur la question du Sahara marocain.

En plus de sa position sur la question de son intégrité territoriale, le Royaume reproche deux autres faits à ce pays. Les autorités allemandes agissent, en effet, avec complicité à l’égard d’un ex-condamné pour terrorisme, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles. A cela s’ajoute un acharnement continu à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen.

+Bayane Al Yaoum+ rapporte que le forum Crans Montana de Dakhla reprendra ses activités dès le 22 juin prochain avec une conférence virtuelle sur la femme africaine, apprend-on auprès des organisateurs.

« La femme africaine et la résilience post-covid », avec un focus sur le Maroc sera le thème de cette conférence qui maquera le retour du forum Crans Montana de Dakhla après une pause imposée par la pandémie du nouveau coronavirus.

« Juste avant le déclenchement de la pandémie, le dernier événement organisé par le Crans Montana Forum et son African Women’s Forum avait pour thème la femme africaine, porteuse de valeurs universelles. Au moment de renouer avec nos activités dont les plus anciennes remontent à 35 ans, le thème de la prochaine conférence et première de l’ère post-covid sera aussi consacré à la femme africaine », écrit le président fondateur du Forum Crans Montana, l’ambassadeur Jean Paul Carteron dans un communiqué, cité par le journal.

+L’Opinion+ indique que l’Université Al Akhawayn (AUI) à Ifrane mène actuellement un projet multidisciplinaire et multidimensionnel de transformation des huiles de friture de la ville d’Ifrane en biodiesel carburant.

Financée par la Région de Fès-Meknès, cette initiative, pilotée par le professeur Abdelghni El Asli, a connu une forte mobilisation des habitants de la ville, dont 200 étudiants et professeurs d’Al Akhawayn, indique un communiqué d’AUI, ajoutant qu’une moyenne de 300 litres d’huiles de friture usagées (HFU) est collectée chaque semaine à partir des différents points de collecte de la ville.

Ces HFU sont ensuite traitées par une unité pilote de transformation en biodiesel développée par les professeurs et étudiants d’AUI, fait savoir le quotidien.

Boycott électoral: « 50 millions Fcfa en espèces et en nature » pour les « martyrs » du Pdci

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), a annoncé dimanche avoir collecté « 50 millions Fcfa à peu près en espèces et en nature » au profit de ses « martyrs » à la suite du boycott de la présidentielle du 31 octobre 2020.

Ce bilan qui selon Aby Raoul, vice-président du Pdci, qui a fait un point aux journalistes, est « partiel » et l’opération lancée officiellement le 5 mai 2021 par le chef du parti, Henri Konan Bédié, a permis de mobiliser « 50 millions Fcfa à peu près en espèces et en nature ».

M. Aby Raoul a indiqué que cet apport en numéraire et en nature vise à nous « occuper de nos prisonniers et tous ceux qui sont morts ou qui ont subi des dégâts » à l’issue de la « désobéissance civile » lancée par les partis de l’opposition lors de la présidentielle du 31 octobre 2021.

« La semaine prochaine, nous allons commencer à faire la répartition de ce que nous avons reçu, mais l’opération en elle-même va continuer encore pendant quelques semaines pour permettre à tous ceux qui n’ont pas encore réagi de réagir » au niveau du parti, a-t-il ajouté.

Le chef du Pdci a marqué de sa présence la cérémonie de lancement de la « campagne solidarité et recueillement » en hommage aux martyrs du parti, un moment au cours duquel il a exprimé sa libéralité et  offert la somme de 1 million de Fcfa pour soutenir les parents et les victimes.

Cette solidarité, avait-il déclaré, est adressée « à nos frères qui ont été violemment arrachés à notre affection, grièvement atteints dans leurs chairs ou qui ont perdu tous leurs biens à cause de leur combat pour la démocratie et pour la liberté d’expression ».

M. Bédié avait exhorté les militants à continuer à manifester leur « amour pour leur sacrifice pour la Nation », tout en se félicitant de « l’engagement pour le non à la violation de notre constitution par un 3e mandat présidentiel anticonstitutionnel en octobre dernier ».

Les violences liées à l’élection présidentielle précédente ont « couté la vie à plus d’une centaine de nos frères et sœurs ou les a privés de leurs capacités physiques », avait laissé entendre le président du Pdci, Henri Konan Bédié.

Le Général Mahamat Idriss Déby au Niger

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT) du Tchad est arrivé ce lundi matin à Niamey, la capitale nigérienne, pour une visite de travail.Son premier voyage en tant que nouvel homme fort de N’Djamena, le Général Mahamat Idriss Déby l’a réservé au Niger. Un pays frontalier avec lequel le Tchad coopère notamment dans le cadre du G5 Sahel pour lutter contre le jihadisme.

À Téra, dans la région de Tillabéri, à l’Ouest du Niger, le Tchad a déployé un contingent.  Le fils d’Idriss Déby Itno est « venu voir » ses troupes, histoire de leur remonter le moral suite à la mort au front de l’ancien président, le maréchal Idriss Déby Itno.

Le président du CMT s’est déjà entretenu avec le chef de l’Etat nigérien, Mohamed Bazoum. Devant la presse, il a déclaré : « Nous sommes ici pour affirmer notre amitié et remercier le président (du Niger) pour tout son soutien ».

Sénégal: politique et emploi au menu des quotidiens

Les quotidiens sénégalais, parvenus lundi à APA, reviennent sur les divergences entre pouvoir et opposition sur le fichier électoral et le lancement du programme d’urgence pour l’emploi des jeunes lancé cette semaine.+Audit du fichier et parrainage+, « Benno Bokk Yakaar (majorité) contre-attaque » titre EnQuête. La majorité qui s’est exprimée dans les colonnes du journal dénonce une opposition, « capricieuse, irresponsable, et de mauvaise foi » dans le processus de l’audit du fichier électoral. BBY estime qu’après « les résultats de l’audit démontrent que le processus électoral est transparent ».

Dans Sud Quotidien, l’opposition redouble est en « mode veille ». Et dans les colonnes du journal, Professeur Serigne Thiam soutient qu’elle est dans son droit d’interpeller le pouvoir sur l’analyse du fichier, base d’une élection transparente.

Le journal informe même qu’une « décrispation du champ politique est en vue » entre le pouvoir et l’opposition qui devrait déboucher sur un accord de principe entre les deux camps afin d’apporter les « améliorations sur le fichier ».

Sur un autre registre, la mise en œuvre du programme d’urgence pour l’emploi des jeunes entre dans une nouvelle phase. Selon le quotidien national Le Soleil « les recrutements (sont) lancés cette semaine ». Dans cette perspective de création de 65000 emplois, 20 000 pourraient provenir de la révision de la convention Etat-employeurs.

Dans le même sillage, L’Observateur parle de la « der des décisions » pour Macky Sall dans sa nouvelle politique d’emploi. Le pouvoir joue la carte de la transparence dans le journal et indique que « tous les noms des bénéficiaires seront publiés ».

Au sortir d’un séminaire du gouvernement, Macky Sall a demandé à ses ministres d’entamer le recrutement souligne L’AS. Le chef de l’Etat donne le cap en fixant les modalités de territorialisation des emplois et des financements. « Simplicité » et « proximité » constitueront le socle dans la prise en charge des besoins des jeunes selon le journal.

La nouvelle carte administrative de Dakar continue de faire beaucoup d’encre et de salive. Walf Quotidien indexe « la charité mal ordonnée d’Oumar Guèye », ministre de la Gouvernance territoriale, du Développement et de l’Aménagement du territoire. Le journal fait remarquer que le maire de Sangalkam déleste son rival de Bambilor (Ngagne Diop) de « l’essentiel de ses recettes fiscales ». Pendant ce temps, le feu couvre à Keur Massar, Yeumbeul Sud, Malika et Boune, qui accusent Oumar Guèye de « mépris » à leur égard.

En sport, Stades revient sur le sprint final de la Liga espagnole après le nul sur le fil du Real Madrid devant Séville (2-2). « Le titre toujours possible » pour les Merengue s’interroge le journal.

Pour Liverpool, il n’est plus question de titre, mais d’une qualification à la prochaine Ligue des champions. A ce titre, « Sadio (Mané) maintient les Reds en vie » titre Record après la victoire des Reds devant Southampton (2-0).

Brahim Ghali en Espagne: Les raisons de la colère marocaine

Chercheur senior au think tank marocain à vocation panafricaine, The Policy Center of the New South, Abdelhak Bassou décrypte pour Apa news la crise actuelle entre le Maroc et l’Espagne suite à la présence du chef du Polisario dans une clinique espagnole. Entretien.L’admission il y a quelques jours dans une clinique espagnole du chef du Polisario, Brahim Ghali, sous une fausse identité algérienne semble-t-il, a provoqué la colère des Marocains. Pourquoi?

Au lieu de colère, il s’agit  plutôt d’une réaction d’indignation, doublée  d’un sentiment d’étonnement et de déception. L’Espagne est un pays réputé comme étant un Etat de droit qui respecte ses lois et ses engagements internationaux. Le chef du Polisario, mouvement séparatiste créé, financé et soutenu par l’Algérie pour empêcher le Maroc d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, y a été admis dans un hôpital avec des procédés manifestement illégaux: falsification et d’usurpation d’identité.

Brahmi Ghali est arrivé en Espgane avec de faux documents et une identité qui n’est pas la sienne pendant qu’il fait l’objet de plaintes pour torture auprès de la justice ibérique. Les autorités espagnoles ne pouvaient pas ignorer que derrière la fausse identité avec laquelle il est arrivé dans le pays se cachait une personne qui était l’objet de poursuite devant la justice espagnole. 

A ce stade de l’affaire, on n’est pas catégoriquement sûr que la justice espagnole le savait, mais les autorités politiques étaient certainement au courant. Le Maroc s’indigne donc de voir les responsables d’un Etat cacher une identité d’une personne objet de plainte de marocains auprès de la justice espagnole pour le soustraire aux procédures d’usage dans pareilles affaires.

Les Marocains sont étonnés et déçus du fait que l’Espagne, un voisin, un partenaire et ami important, connu en plus d’être un Etat de droit et dont la justice est généralement réputée pour son impartialité, cache l’identité d’un homme accusé par des citoyens marocains de crimes graves de tortures. 

En accueillant le chef du Polisario sous une fausse identité, l’Espagne donne l’impression au Maroc de mépriser les victimes et de se montrer complice des crimes de tortures dont est accusé le chef du Polisario.  Jamais au Maroc on aurait pensé que l’Espagne, un pays avec qui Rabat coopère de manière très étroite et sincère sur bien de dossiers sensibles, puisse agir de la sorte. 

Mieux, les Marocains, n’auraient jamais cru que l’Espagne se fasse ainsi piéger par l’Algérie, qui a fourni la fausse identité à Brahim Ghali. 

D’ailleurs, les autorités algériennes ne pouvaient ignorer que cette affaire allait sortir au grand jour et que Ghali finira par se faire interpeller, voire arrêter, vu les charges et preuves sérieuses qui pèsent sur lui. L’envoyer en Espagne, et pas dans un autre pays, visait très probablement à le faire arrêter, pour pouvoir s’en débarrasser, puisque manifestement sa présence à la tête du Polisario n’arrange plus leurs plans à l’égard du Maroc. Les militaires algériens, qui sont les vrais maîtres du pays en dépit d’un gouvernement civil de façade, sont aujourd’hui conscients que l’opération va-t-en-guerre dans laquelle ils ont récemment utilisé Brahim Ghali a échoué. Le Maroc a été ferme et dur dans sa réponse aux manœuvres des algériens et du Polisario à l’est du Mur de défenses qui protège les provinces sahariennes marocaines. Rabat a fait payer très cher aux ennemis de son intégrité territoriale les gesticulations qu’ils ont enclenchées, l’année dernière notamment, dans cette zone. L’Algérie est aujourd’hui obligée de changer de tactique et donc vraisemblablement de changer la direction du Polisario. C’est pour cela sans doute que Brahim Ghali a été envoyé en Espagne, où il y a de forte chance qu’il finisse par être arrêté pour les crimes qui lui sont reprochés devant la justice espagnole.

L’Espagne qui est l’ancienne puissance coloniale au Sahara connaît la “sacralité” de ce territoire au Maroc. Comment Madrid n’a-t-il pas pu anticiper sur la réaction d’indignation de son voisin marocain? 

Les relations entre le Maroc et l’Espagne sont globalement bonnes. Mais elles connaissent de temps en temps des froids qui n’atteignent pas le gel ; des disputent qui n’arrivent jamais à la rupture.

Il y a dans les relations hispano- marocaines un tiraillement entre la politique et l’histoire: la politique des temps modernes, qui dicte la coopération et l’amitié dignes du bon voisinage et de la sauvegarde des intérêts communs et certaines réminiscences de l’Histoire qui resurgissent psychologiquement. Il y a d’une part la période Youssef Ibn Tachfin le chef conquérant des Almoravides et l’Andalousie et d’autre part la colonisation du Nord du Maroc et du Sahara marocain par l’Espagne. Cet actif historique revient parfois pour instaurer des méfiances et brouiller les pistes devant les décideurs politiques. Je crois que Madrid savait que le Maroc n’apprécierait pas ses agissements dans cette affaire. Il a voulu peut-être satisfaire l’Algérie qui lui fournit du gaz, mais est allé un peu loin et de mauvaise manière. Il a peut-être voulu sanctionner le Maroc pour les mesures de sauvegarde de son économie en mettant fin à la contrebande qui sévissait à Ceuta, l’enclave située dans le nord du Maroc marocaine encore occupée par l’Espagne avec celle de Melilla. L’Espagne a aussi probablement voulu intimider le Maroc dans la délimitation du plateau continental du côté des îles espagnoles des Canaries qui se trouvent en face des côtes atlantiques du Maroc, mais s’en est mal prise. Ce sont des questions qui peuvent se régler  diplomatiquement, juridiquement, dans la sérénité et l’amitié.

Quels sont les risques que pourrait faire peser cette affaire dans les relations entre Rabat et Madrid? Quelles sont les mesures de rétorsions éventuelles que pourrait prendre le Maroc?

Les relations entre le Maroc et l’Espagne sont fortes et solides. Leur nature est dictée par le voisinage et le destin commun. Les considérations géopolitiques dictent aux deux pays de bien se comporter l’un vis-à-vis de l’autre. Ils sont géopolitiquement condamnés à vivre ensemble. Tous les deux sont les portes de leurs continents. L’Afrique bénéficie des bons rapports du Maroc avec l’Espagne et l’Europe bénéficie des bons rapports de l’Espagne avec le Maroc. L’enjeu dépasse les deux pays pour se répercuter sur leurs continents. Quand le Maroc prend toutes les mesures pour lutter contre le terrorisme et coopère sincèrement avec l’Espagne, ce n’est pas seulement l’Espagne qu’il défend mais toute l’Europe. Quand il régule la migration illégale vers l’Europe, il aide toute l’Europe à régler une question qui préoccupe toute l’Union Européenne. Le Maroc veut que ses relations avec l’Espagne soient au beau fixe et qu’elles soient les meilleures qu’on puisse établir, mais l’Espagne doit également respecter au moins la neutralité dans les affaires marocaines et surtout celle de son intégrité territoriale incarnée par la question du Sahara. 

Cette affaire du chef du Polisario va sans doute bientôt être résolue par une interpellation de Brahim Ghali et les suites judiciaires qui vont résulter de l’instruction du dossier. S’il est arrêté cela servirait les plaignants marocains qui verraient enfin justice faite. Cela permettrait aussi à l’Algérie de se débarrasser d’un proxy vieillissant et trouver parmi les autres membres du Polisario nouvelles chaussures à ses nouveaux pieds. Après l’échec de la politique de retour à la guerre, l’Algérie prépare certainement une autre stratégie à laquelle il lui faudra un autre chef pour le Polisario.  

 

Média ivoirien: Emmanuel Koffi élu président de l’Amicale des anciens de la RTI

Emmanuel Koffi, ancien animateur des programmes, reporter et présentateur du journal parlé puis journaliste sportif à Radio Côte d’ivoire, a été élu samedi président de l’Amicale des anciens de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (2ARTI ).

M. Emmanuel Koffi est le premier président de l’Amicale des anciens de la Radio télévision ivoirienne (2 ARTI). Il a été porté à la tête de cette organisation, à l’issue d’une Assemblée générale.  

Cette association qui réunit désormais tous les ex-agents de la « Maison bleue », la Radiodiffusion télévision ivoirienne, a été portée sur les fonds baptismaux au cours d’une Assemblée générale qui s’est tenue à l’Institut des sciences et Techniques de la Communication (ISTC Polytechnique). 

Avant de prendre sa retraite, Emmanuel Koffi a servi de 2000 à 2003 comme sous-directeur d’administration centrale en charge de la communication au ministère des Transports et des Infrastructures économiques.

Il a en outre officié au ministère du Tourisme de 2003 à 2011 en qualité de directeur de la communication et du marketing puis Conseiller du directeur général de la Sotra (Société des transports abidjanais) d’alors, Philippe Attey.

L’amicale qui se veut apolitique, se donne pour objet de répondre aux besoins et aux aspirations de ses membres en matière de solidarité et d’entraide. Les actions de l’organisation couvrent les événements heureux ou malheureux, les activités festives ou de retrouvailles.

Maroc : le ministère public s’attaque à la commercialisation illégale des médicaments

Le ministère public marocain s’attaque à la commercialisation illégale des médicaments et des produits pharmaceutiques non médicamenteux.Ainsi, le Procureur général du roi près la Cour de Cassation, président du ministère public, El Hassan Daki a exhorté les responsables judiciaires à lutter contre la commercialisation illégale de ces produits.

Dans une circulaire, le président du ministère public a appelé à la mise en œuvre des dispositions de la loi portant code du médicament et de la pharmacie, interdisant l’exposition à la vente et la vente des médicaments et des produits pharmaceutiques non médicamenteux au public, en dehors du cadre légal.

Cette question nécessite une attention particulière, à travers notamment le recours à la police judiciaire pour coordonner avec les services régionaux du ministère de la Santé ou les services centraux de la direction du médicament et de la pharmacie, pour le suivi et la surveillance de toutes les formes de vente et de distribution illégales de médicaments.

Pour rappel, l’article 55 portant code du médicament et de la pharmacie stipule que les lieux d’exercice de la pharmacie sont l’officine de pharmacie, les réserves de médicaments dans les cliniques et établissements pharmaceutiques.

De même, la fabrication, l’importation, l’exportation et la vente en gros des médicaments ne peuvent être effectuées que par les établissements pharmaceutiques industriels.