Présidence de la FIF: «On ne prend pas parti pour l’un ou l’autre des candidats» ( Infantino)

Le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantino a soutenu mardi à Abidjan que son institution ne prend pas parti pour l’un ou autre des candidats déclarés à la présidence de la Fédération ivoirienne de football ( FIF).

« C’est un message d’unité et d’espoir qu’on vient donner. On ne prend pas parti pour l’un ou l’autre ou pour le troisième candidat. On prend parti pour le football », a assuré M. Infantino.

Il s’exprimait au palais présidentiel d’Abidjan à l’issue d’une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara.

Le président de la FIFA Gianni Infantino et le président de la Confédération africaine de football (CAF) Patrice Motsepe séjournent depuis lundi en Côte d’Ivoire.  

Cette visite intervient dans un contexte de crise à la Fédération ivoirienne de football (FIF) où un Comité de normalisation a été installé pour son administration provisoire. 

Trois candidats étaient en lice pour la présidence de la FIF au moment où la crise est survenue. Il s’agit de Sory Diabaté, Idriss Diallo et Didier Drogba. 

« On travaillera ensemble avec le Comité de normalisation qui fait un travail exceptionnel  », a promis M. Infantino, estimant que la Côte d’Ivoire est un  « pays béni ».

Poursuivant, il a annoncé le lancement à Abidjan, d’un tournoi interscolaire panafricain qui est une sorte de championnat d’Afrique de football des élèves africains. Ce projet  innovant est porté par la CAF.

Angola : appel d’offres pour les bassins onshore du Congo et du Kwanza

L’Agence nationale angolaise du pétrole, du gaz et des biocarburants (ANPG) a officiellement ouvert des blocs d’octroi de licences pour les bassins onshore du Bas-Congo et de Kwanza dans le cadre de son cycle de licences pétrolières et gazières 2020.Le cycle de candidature en cours est une manifestation de la stratégie de l’Angola pour l’attribution continue des concessions pétrolières 2019-2025 qui a été approuvée et codifiée par le décret présidentiel no. 52/19, du 18 février 2019, informe le communiqué de l’ANPG parvenu ce mardi à APA.

Ce dernier appel d’offres vise à étendre les activités de recherche et d’évaluation dans les bassins sédimentaires, à accroître les connaissances géologiques sur le potentiel en hydrocarbures de l’Angola et à inviter une nouvelle vague d’explorateurs à produire de nouvelles découvertes, souligne la note.

Les blocs du bassin côtier du Bas-Congo comprennent CON1, CON5 et CON6; tandis que les blocs du bassin onshore de Kwanza comprennent KON5, KON6, KON8, KON9, KON17 et KON20.

Des dirigeants d’entreprises formés à Abidjan sur le management de la qualité

L’Agence pour le développement de la compétitivité des industries de Côte d’Ivoire (ADCI) de concert avec le gouvernement ivoirien, a ouvert mardi à Abidjan, une session de renforcement des capacités de 15 dirigeants d’entreprises en Côte d’Ivoire en management de la qualité.Cette session de formation qui est animée par le cabinet  « Genetrix Consulting»  s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui au renforcement de la compétitivité du secteur industriel (PARCSI). Ce projet vise notamment plusieurs objectifs dont  le soutien à la restructuration et à la mise à niveau des entreprises.

Ainsi l’objectif global de cette session est de développer les compétences des dirigeants et cadres des entreprises adhérentes au Programme national de restructuration et de mise à niveau (PNRMN) en Lean Six Sigma  (management de la qualité) pour les amener à comprendre les enjeux de l’amélioration continue des performances et de transformer leurs opérations en intégrant l’excellence opérationnelle comme un instrument de rentabilité et un avantage concurrentiel. 

« La Côte d’Ivoire devient un marché pour la sous-région, pour l’Afrique et même pour l’international. De ce fait,  le gouvernement s’est dit qu’il faut renforcer la compétitivité des entreprises ivoiriennes qui vont certes avoir des opportunités, mais aussi vont faire face à des menaces», a expliqué Camille Niamkey, la directrice des opérations de l’ADCI dans un discours d’ouverture de ces assises.

 Selon elle, il est important d’aider ces entreprises à améliorer leurs activités.  « Nous sommes là pour partager les expériences et les connaissances et aussi les meilleures pratiques en matière de transformation de nos organisations » a  renchéri à son tour, Jean Jacques Bissouma, chargé d’animer cette session.

Plusieurs modules seront déployés au cours de cette formation. Le premier est l’enjeu de l’amélioration continue des entreprises et le deuxième porte sur la méthodologie pour définir les problématiques.

« Ensuite nous allons mesurer nos succès et  pouvoir comprendre comment analyser ce qui cause les problèmes des entreprises. Enfin, nous verrons comment identifier des solutions durables afin de pouvoir éliminer nos problèmes et de mettre en place un plan de contrôle », a-t-il explique.

L’ADCI est chargée d’accompagner les entreprises adhérentes au PNRMN dans leurs démarches de restructuration et/ou de mise à niveau par la mobilisation d’experts et de consultants. Le PNRMN est destiné à préparer les entreprises manufacturières ivoiriennes à faire face à une concurrence accrue dans le cadre des accords multilatéraux de libre-échange.

Sénégal : la Corée appuie des projets de développement

Les fonds fournis par l’Agence coréenne de Coopération internationale (KOICA) vont permettre de financer trois programmes dont celui de la 2ème phase du Projet de développement de la chaîne de valeur du riz dans la vallée du fleuve Sénégal.Quelques jours après avoir obtenu du Fonds monétaire international 650 millions de dollars pour soutenir son économie, le Sénégal vient de bénéficier de la Corée du sud une enveloppe de 21 000 000 dollars US, soit environ 11 413 920 000 FCFA, pour financer trois projets de développement.

Le premier projet porte sur la 2ème phase du Projet de développement de la chaîne de valeur du riz dans la vallée du fleuve Sénégal. D’un coût de 11 000 000 dollars US, soit 5 978 720 000 F CFA, il a pour objectif de contribuer à l’amélioration des revenus agricoles par la construction et la réhabilitation des infrastructures de production et de gestion post-récolte, telles que les rizeries, les magasins de stockage et le centre d’exploitation de services mécanisés.

Le second programme porte sur le Projet de village pilote SAEMOUL à Podor pour un montant de 2 500 000 dollars US, soit 1 400 000 000 F CFA. Il devrait permettre d’améliorer la résilience des résidents par le biais du renforcement de capacités et d’accroître la productivité agricole. Ceci afin de favoriser l’augmentation des revenus des producteurs.

Le troisième et dernier programme concerne le projet d’établissement d’un centre de création et d’incubation de start-ups au sein de l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (ISEP) de Diamniadio. Il vise à autonomiser les jeunes sénégalais à travers l’entreprenariat et de soutenir les start-ups par le biais de programmes d’un centre d’incubation et d’un « makerspace ». La contribution de la KOICA à son financement s’élève à 7 500 000 dollars US, soit 4 076 400 000 F CFA.

Le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a magnifié la diversité des domaines et des modes d’intervention de la coopération coréenne au Sénégal. A l’en croire, ces domaines embrassent le développement rural, l’entreprenariat, le transport, la santé ainsi que l’énergie et les technologies de l’information et de la communication.

Les modes d’interventions portent sur des subventions aux projets/programmes, mais aussi des emprunts à des conditions préférentielles, a-t-il précisé dans le communiqué de son département parvenu à APA.

Amadou Hott a par ailleurs annoncé que sur la base d’une coopération « aussi étroite », Dakar envisage la signature d’un accord-cadre de coopération avec Séoul. Cet accord, a-t-il, souligné, va améliorer l’efficacité de l’aide avec une liste de projets sélectionnés, conformément au Programme d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP 2A) du Plan Sénégal Emergent.

Eliminatoires CM2022 : le Malawi va jouer à l’étranger

Les Flames du Malawi devront disputer leurs matchs à domicile des prochaines éliminatoires du mondial 2022 dans un terrain neutre.Cette décision fait suite à la non homologation de leur stade par la Confédération africaine de football (CAF).

Dans une lettre adressée à l’Association de football du Malawi (FAM), la CAF a déclaré que le stade Kamuzu de Blantyre n’était pas apte à accueillir des matchs internationaux comme les éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA prévus en juin, septembre et octobre 2021.

« Par conséquent, et compte tenu du fait qu’il n’y a pas d’autres stades approuvés par la CAF pour ce type de compétition dans votre pays, la décision a été prise de ne pas autoriser votre fédération nationale à jouer les prochains matches sur votre territoire ; votre fédération devra donc choisir des stades approuvés dans les pays d’autres associations membres de la CAF », indique la CAF.

Il a été conseillé à la FAM d’informer la CAF d’ici le 7 mai d’un lieu en dehors du pays où les Flames pourraient jouer leurs matches d’éliminatoire de Coupe du monde pendant que le stade Kamuzu est en cours de réhabilitation.

Le Malawi est dans le groupe D des éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA 2022. Il accueille le Mozambique en juin, suivi de deux autres matchs à domicile contre la Côte d’Ivoire en septembre et contre le Cameroun en octobre.

A new ROAD, le think-tank qui se penche sur les dettes africaines

Ce groupe de réflexion sera officiellement lancé le 6 mai prochain à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.Le taux d’endettement des Etats africains suscite bien souvent la polémique. Au-delà même du monde économique. A new Round-Table on African Debts (A new ROAD, en forme contractée) est né pour prendre part au débat avec un ambitieux objectif : « imposer un nouveau regard sur le continent, ses économies et leur rôle central à l’échelle internationale ».

Les 24 membres de ce laboratoire d’idées voulant déconstruire les idées préconçues ont pris « l’engagement de conduire une réflexion collective et participative en résonance et en cohérence avec les travaux actuellement menés sur la soutenabilité des dettes africaines et, plus généralement, le financement de ces économies ».

Dans le futur, A new ROAD souhaite que « le prisme d’analyse de la question des dettes publiques africaines évolue » car « l’Afrique n’est pas surendettée ». Au contraire, elle est « sous-financée et mal financée ».

Pour inverser la tendance, ce think-tank entend se mobiliser pour que « les conditions commerciales des financements appliquées aux Etats africains soient cohérentes avec celles pratiquées (à profils d’économies et de risques équivalent) dans d’autres régions du monde ».

A new ROAD regroupe des personnalités parmi lesquelles Félix Edoh Kossi Amenounvé, Directeur Général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre française de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Omar Cissé, Président Directeur Général d’InTouch, Kako Nubukpo, ancien ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques du Togo, Mario Pazzini, Directeur du Centre de développement de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et Stanislas Zézé, Président Directeur Général de Bloomfield Investment Corporation.

Après la table ronde d’Abidjan, un sommet sur le financement des économies africaines doit avoir lieu le 18 mai prochain à Paris (France).

Burkina Faso : nouvelle attaque meurtrière à l’est

Au moins une trentaine de personnes ont été tuées lundi dans l’est du pays dans une nouvelle attaque attribuée au groupes jihadistes.Une semaine après l’exécution des trois journalistes européens, le cycle de violence se poursuit au Burkina Faso.

Cette fois, c’est Kodyel, localité située à l’est du pays qui a été prise pour cible par des jihadistes. « Des dizaines d’hommes ont fait irruption dans le village et mis le feu à des maisons pendant que d’autres surveillaient, ils ont ouvert le feu sur les gens sans distinction » informe un responsable des Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils engagés dans la lutte anti-djihadiste aux côtés des forces de défense et de sécurité.

L’attaque qui a fait un bilan provisoire d’au moins 30 morts, est l’une des plus meurtrières enregistrées dans le pays depuis plus de six ans.

Selon un responsable régionale des VDP, le bilan pourrait même s’alourdir, puisqu’une  vingtaine de blessés dont plusieurs dans un état grave ont été notés durant ce raid meurtrier toujours pas revendiqué.

Selon des sources sécuritaires ayant requis l’anonymat,  « ce massacre aurait pu être évité », car « des alertes avaient été données il y a quelques jours sur la présence de terroristes dans la zone. Certains individus avaient déjà menacé les villageois qu’ils accusent de les dénoncer ou d’encourager les volontaires qui les combattent ».

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques récurrentes de jihadistes, comme ses voisins du Mali et du Niger. Des attaques souvent attribuées aux groupes Etat islamique et Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Santé et économie au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce mardi se focalisent sur nombre de sujets notamment la découverte de deux cas du variant indien du coronavirus à Casablanca, l’appui de la BAD au projet d’amélioration du climat des affaires au Maroc et le réapprovisionnement des pharmacies en médicaments essentiels à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine.+L’Economiste+ rapporte que deux cas confirmés d’infection au variant indien du nouveau coronavirus (Covid-19) ont été enregistrés à Casablanca.

Selon le ministère de la Santé, ces cas ont été détectés chez une personne en provenance de l’étranger et chez l’un de ses contacts, un étranger résidant au Maroc, ajoutant que ces deux cas ainsi que tous leurs contacts ont été pris en charge conformément aux protocoles internationaux et nationaux en vigueur, avec renforcement des mesures d’isolement sanitaire, pour faire face aux risques potentiels de propagation de cette souche.

+Le Matin+ fait savoir que la Banque africaine de développement (BAD) et le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration ont signé, lundi, un accord de don de près d’un million de dollars américains destiné à soutenir les services du chef du gouvernement pour mettre en œuvre le projet d’appui à l’amélioration du climat des affaires et à la relance.

Ce partenariat, qui intervient dans le contexte de crise liée au Covid-19, a pour principal objectif de soutenir l’amélioration de l’environnement des affaires afin de consolider la résilience du Royaume face à la pandémie et de promouvoir la relance de son économie, indique la BAD dans un communiqué, cité par le quotidien.

« Maintenir en ces temps de crise l’élan des réformes qui améliorent le climat des affaires est une priorité pour protéger l’entreprenariat et préserver la croissance des entreprises », a déclaré Mohamed El Azizi, Directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord, cité dans le communiqué.

Ce partenariat, a-t-il soutenu, est d’autant plus important qu’il intervient à un moment où le Maroc mobilise l’ensemble de ses forces vives pour réussir une sortie de crise par le haut.

+Aujourd’hui le Maroc+ indique que les pharmacies seront réapprovisionnées à partir du 1er juin prochain en quantité suffisante de médicaments essentiels à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine.

Conformément aux mesures préventives prises contre la Covid-19, seuls les hôpitaux étaient approvisionnés en ces médicaments essentiels pour soigner les patients du nouveau coronavirus, insiste un communiqué du ministère de la Santé.

Compte tenu du succès de la campagne de vaccination et de l’engouement des citoyens marocains pour le vaccin anti-Covid19, le ministère de la santé a décidé d’approvisionner de nouveau les pharmacies en quantité suffisante de ces médicaments essentiels, avec l’obligation d’un suivi et d’un contrôle rigoureux du stock national et du degré d’utilisation, affirme la même source.

Sénégal : élections, foncier et liberté de la presse au menu des journaux

Les quotidiens sénégalais, reçus mardi à APA, traitent essentiellement des résultats de l’audit du fichier électoral, du différend foncier à Ndingler et de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse.L’AS annonce que « les auditeurs du fichier électoral ont remis leurs conclusions hier (lundi) au Comité de suivi » dans lequel siègent la mouvance présidentielle, l’opposition, les non-alignés et la société civile.

A en croire Le Soleil, « le fichier (est) déclaré cohérent et fiable ». En effet, le quotidien national rapporte que « les auditeurs – un Malien (expert juridique et chef de mission), un Franco-Algérien (expert en biométrie), un Togolais (expert en démographie et statistiques) et un Guinéen (expert informaticien) » n’ont recensé « aucun doublon (et) mineur » dans ce document.

WalfQuotidien fait savoir que le fichier électoral est « sous contrôle malaisien » avant de signaler que « 500 mille personnes ont changé de lieu de vote ».

De son côté, Vox Populi s’entretient avec Me Abdoulaye Tine de l’Union sociale libérale (USL, opposition) qui avait saisi, en décembre 2018, la Cour de justice de la Cedeao au sujet du parrainage. Dans un récent arrêt, la juridiction régionale a déclaré que ce système « viole le droit de libre participation aux élections ».

Pour autant, Me Tine a estimé qu’« il faut maintenir le principe » du parrainage parce que tous les acteurs politiques sont d’accord sur « la nécessité d’avoir un filtre » mais de larges concertations s’imposent pour dessiner les nouveaux contours de cette loi.

Sur un tout autre sujet, Le Quotidien se fait l’écho de la « saison 2 » à Ndingler (dans le département de Mbour, à l’Est de Dakar) où « une bagarre ayant opposé les populations de (cette localité) aux vigiles de la Sédima (groupe industriel s’activant notamment dans l’agro-business) a fait trois blessés ».

Ce journal rappelle que ces heurts sont intervenus « dix mois » après le compromis trouvé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye.

D’après Le Quotidien, la tension est montée quand un paysan s’est vu refuser l’accès à son champ. Figure de proue de la résistance des cultivateurs, le patriarche Abdoulaye Dione se veut catégorique : « Nous ne céderons jamais nos terres. Nous ne voulons l’argent de personne. Tout ce qu’on veut, ce sont nos terres ».

Enfin, la journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée le 3 mai au Sénégal. Sud Quotidien fait noter que « ça presse dans la rue ». Devant le ministère de la Culture et de la Communication, journalistes, techniciens de la presse… se sont rassemblés pour dénoncer « la précarité, les menaces, les agressions et les violences » dans ce secteur.

Selon L’Observateur, « les journalistes mettent à nu leurs difficiles conditions de travail ». Dans les colonnes de ce quotidien, Bamba Kassé, le Secrétaire Général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal  (Synpics) soutient : « Les journalistes doivent avoir un minimum décent et vivre dignement de leur métier. Il faut que la Convention collective soit une réalité ».

Medias : qui était BBY, le défunt fondateur de Jeune Afrique?

Portrait de Béchir Ben Yahmed, le fondateur de Jeune Afrique, décédé lundi.Jusqu’à ce qu’il soit admis à l’hôpital, fin mars, il avait tenu à ne jamais porter de masque, à serrer les mains et refusé de se faire vacciner. Finalement battu par le nouveau coronavirus, Covid-19, Béchir Ben Yahmed dit BBY est mort lundi 3 mai à l’hôpital parisien Lariboisière, soit plus de soixante ans après avoir fondé le plus célèbre, et sans doute le plus influent, journal panafricain: Jeune Afrique.

L’histoire de Ben Yahmed et son célèbre journal se confondent. Elle commence, en quelque sorte, en 1960, année singulièrement chargée en Afrique où la grande partie des anciennes colonies commencent à accéder à l’indépendance.

Fils d’une famille issue de la petite bourgeoisie commerçante de l’île de Djerba où il naquit le 2 avril 1928, Béchir comme l’appellent ses amis, est un des premiers africains ayant été lauréat de la prestigieuse école de commerce française HEC (L’École des hautes études commerciales de Paris).

Au milieu des années 1950, quand la France qui, depuis 1881, exerce un protectorat sur son pays, la Tunisie, il fait partie de la délégation tunisienne chargée de négocier avec le gouvernement français l’accès à l’autonomie interne puis l’indépendance. C’est l’époque où il participe à la création d’un premier journal, l’hebdomadaire L’Action paru pour la première fois en avril 1955 avec comme cofondateur un certain leader politique montant parmi les nationalistes tunisiens: Habib Bourguiba, son mentor.

Le journal cesse de paraître en septembre 1958. Auparavant, 15 avril 1956, Ben Yahmed est nommé secrétaire d’État à l’Information dans le cabinet du Premier ministre Habib Bourguiba dont il est chargé de rédiger une grande partie des discours. En raison de son jeune âge, il ne peut cependant siéger à l’assemblée constituante censée doter le pays d’une nouvelle constitution.

Entré en conflit politique avec Bourguiba devenu entre temps président après avoir écarté le Bey du pouvoir (gouverneur représentant de l’Empire ottoman à Tunis) et abolit la monarchie, Ben Yahmed démissionne du gouvernement en septembre 1957. Trois ans plus tard, le 17 octobre 1960, il crée Afrique Action. Bourguiba qui est agacé par quelques articles qui ne sont pas favorables à sa politique, lui envoie le gouverneur de Tunis pour lui signifier qu’il doit changer le nom du journal, le président revendiquant la paternité du titre L’Action. C’est dans une promenade solitaire en voiture, juste après le départ de l’émissaire présidentiel que Ben Yahmed qui tient absolument à garder le mot Afrique le fait précéder par l’épithète Jeune. Le nouveau titre est officiellement né le 21 novembre 1961. Après un an installé à Rome, le journal déménage et se fixe définitivement à Paris à la fin 1964.

Plusieurs grandes plumes du monde des médias ou des lettres ont travaillé au journal ou collaboré avec. Parmi eux l’auteur du célèbre « Peau noire, masques bancs », le militant anticolonial antillais, Frantz Fanon, l’écrivain, dramaturge et militant indépendantiste algérien Kateb Yącine, auteur du fameux « le français est notre butin de guerre », phrase devenue culte, l’académicien français d’origine libanaise Amin Maalouf qui y a été rédacteur en chef, le Malgache Sennen Andriamirado, biographe de Thomas Sankara, le Sénégalais Jean-Pierre Ndiaye dont les chroniques militantes pour la « cause noire » étaient extrêmement attendues et scrutées en Afrique et dans la diaspora, etc.

Très vite lié aux cercles les plus influents en Afrique et en France, Ben Yahmed fréquente des hommes aussi différents que puissants: Nasser, Lumumba, Che Guevara, Castro, Houphouët-Boigny, Senghor, Bongo, Hassan II, Mitterrand, Rocard et, enfin entendu, Jacques Foccart, l’éminence grise pour l’Afrique et les élections du Général De Gaulle et ceux qui l’ont suivi à l’Elysée.

Avant sa mort en mars 1997, Foccart avait une habitude immuable avec Ben Yahmed: un dîner en tête-à-tête une fois par mois. L’inventeur de la « Françafrique » aurait même fait du patron de Jeune Afrique son « légataire universel ».

Le fils de commerçants de Djerba et ancien étudiant en commerce gagne aussi de l’argent. Parallèlement aux immenses recettes publicitaires tirées de Jeune Afrique, il crée une maison d’édition, une société de communication et de publicité ainsi qu’une agence immobilière et une publication destinée à l’Afrique anglophone, The Africa Report.

En 2006, il crée La Revue dont il est resté le directeur et le rédacteur en chef après avoir pris sa retraite l’année suivante et organisé sa succession au sein de journal et du groupe Jeune Afrique. 

Sa femme Danielle, épousée en secondes noces en 1969 à Rome, et  leurs deux fils Amir et Marwane Ben Yahmed occupent les postes stratégiques au sein du groupe. Marwane est actuellement directeur délégué de la rédaction et rédacteur en chef central de Jeune Afrique. Leur demi-frère, Zyad L’imam, né d’un premier mariage de leur mère, Danielle, avec un haut fonctionnaire tunisien mort dans un accident d’avion? Il prend la tête d’Afrique Magazine. L’organe que dirigeait sa mère.