Af’Sud: l’opposition dénonce le discours «terne» de Ramaphosa

Le président Cyril Ramaphosa « est déconnecté de ce qui se passe » en Afrique du Sud qui connaît des émeutes, selon le chef de fil de l’opposition, John Steenhuisen.Lundi soir, M. Ramaphosa a condamné les violences et les pillages qui ont lieu dans le pays, mettant en garde contre des conséquences désastreuses si les émeutes ne cessent pas dans les provinces du KwaZulu-Natal et du Gauteng.

Il a déployé l’armée pour aider la police assiégée à réprimer la violence et les pillages dans ces deux provinces.

Mais pour John Steenhuisen de l’Alliance démocratique, « il est trop tard car de nombreuses entreprises sont réduites en cendres » lors de ces manifestations nées de l’emprisonnement de l’ex-président Jacob Zuma à 15 mois de prison pour outrage à la justice.

« La vie des gens, leurs rêves et leurs emplois sont partis en fumée », a déploré M. Steenhuisen.

Selon lui, il n’y avait pas de détails sur le nombre de troupes déployées et où elles devaient être déployées, ainsi que sur les progrès réalisés par la cellule de renseignement sur la criminalité.

Pour le Premier ministre du KwaZulu-Natal, Sihle Zikalala, les violences et les pillages ont causé plus de 70 millions de dollars de dégâts aux routes, centres commerciaux et autres infrastructures des deux provinces.

Ethiopie : le TPLF reprend la ville de Korum

La ville de Korum, dans le nord de l’Ethiopie, a été reprise par les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) après de violents combats contre l’armée régulière.Après cette victoire, les forces du TPLF avancent vers le sud, dans la région d’Amhara, pour tenter de reprendre d’autres zones qu’elles ont annexées de force à la région de Tigré, en Éthiopie, après leur arrivée au pouvoir en 1991.

Selon des informations parvenues à APA, les combattants du TPLF bombardent des villes comme Alamata, au sud de Korum, à l’aide d’artillerie et d’autres bombardements lourds depuis leurs positions stratégiques sur le mont Gerakasu.

Des témoins affirment qu’il y a eu des victimes civiles dans la ville d’Alamata. Des centaines de civils auraient été tués alors que les forces du TPLF poursuivent leur progression vers le sud.

Mesenbet Assefa, professeur adjoint de droit à la faculté de droit de l’université d’Addis-Abeba, s’est dit déconcerté par le fait que le gouvernement éthiopien ne semble pas pouvoir ou vouloir protéger les civils à Alamata et Raya.

Il a tweeté : « Le gouvernement semble incapable ou peu désireux de protéger ma ville natale, Alamata, et les environs de Raya contre ces terroristes. Nous exigeons une explication sur ce qui se passe là-bas. Mon Dieu, protégez notre peuple ! Le gouvernement a la responsabilité de fournir des informations ».

Dejene Assefa, un militant de la ville d’Alamata, a déclaré hier lundi : « Le TPLF tire actuellement à l’artillerie lourde sur la ville d’Alamata (ma ville natale) depuis le mont Gerakasu. Deux innocents ont été tués, et l’église de la Trinité a été partiellement endommagée. Alors que dans les villes de Bala et Chercher, des centaines d’innocents de Raya ont été massacrés par le TPLF ».

Dans un rapport, le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a déclaré que les forces rebelles contrôlent la ville de Korum, située à environ 170 kilomètres au sud de Mekelle, la capitale du Tigré.

L’agence de communication du gouvernement de la zone de Gondar Nord a diffusé hier lundi un décret de mobilisation, appelant tous les habitants armés de la région à faire face à l’assaut du TPLF.

Af’Sud : l’armée en renfort face aux émeutes

La contestation partie vendredi en région zoulou, à l’est du pays, a déjà fait 32 morts en quatre jours selon le président sud-africain Cyril Ramaphosa.Johannesburg est en état de siège. Alors que la contestation gagne les grandes villes du pays, 2500 militaires sont appelés en renfort lundi pour maintenir l’ordre. Le bilan est déjà très lourd dans le Kwazulu-Natal avec 26 décès auxquels il faut ajouter six morts dans l’agglomération de Johannesburg.

L’arrestation de l’ancien président Jacob Zuma, condamné à quinze mois de prison, a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. La purge anticorruption menée par le président sud-africain Ramaphosa, au sein du Congrès national africain (ANC), vaut à son prédécesseur, issu de l’ethnie zoulou, ses déboires judiciaires.

Jacob Zuma, 79 ans, à la tête du pays entre 2009 et 2018, est accablé par une série de scandales de corruption. Cette figure de la lutte anti-apartheid, s’est constituée prisonnier le 7 juillet dernier après sa condamnation pour « outrage à la justice ». Quelques jours auparavant, il avait refusé de comparaître devant une commission anticorruption.

L’opposition sud-africaine réunie autour de l’Alliance démocratique, estime que cette révolte populaire est la conséquence logique de cette « guerre interne » au sein de l’ANC.

Dans un message prononcé lundi soir, Ramaphosa a promis de restaurer le « calme » et la « stabilité », tout en soulignant le « caractère politique » des violences qui touchent plusieurs villes du pays.

L’Afrique du Sud est le pays le plus touché par la pandémie du coronavirus en Afrique, totalisant 37% des cas de contaminations du continent avec 2,2 millions cas d’infections et 64.509 décès à la date du 11 juillet 2021.

Les effets de la crise sanitaire et les mesures de restrictions du gouvernement pour contenir cette troisième vague, ont installé une crise sociale dans la société sud-africaine. Selon la Banque mondiale, les scènes de violences ainsi que les conséquences de la pandémie risquent de porter un sérieux coup aux perspectives de développement sur le long terme du pays.

Coopération : l’axe Dakar-Nouakchott se renforce

Plusieurs accords de coopération ont été signés entre le Sénégal et la Mauritanie à l’occasion d’une visite officielle qu’effectue le président Macky Sall à Nouakchott.Le Sénégal et la Mauritanie raffermissent leurs liens. Depuis hier soir, le président Macky Sall est l’hôte de son homologue Mouhamed Ould El-Ghazouani. Les deux hommes ont eu un tête-à-tête au Palais de la République islamique de Mauritanie où sept accords de coopération ont été signés dans plusieurs domaines tels que la Justice, l’Environnement, le Transport routier…

Dans le domaine de la Justice, partenariats scellés portent sur le transfèrement des personnes condamnées, l’entraide judiciaire en matière pénale civile ou encore commerciale et l’extradition. S’agissant de l’environnement, le document paraphé a pour but de déterminer les modalités de collaboration et d’échanges d’expériences entre les deux pays.

Quant à l’accord sur le transport routier, il abroge la convention signée le 15 février 2005 entre les deux pays. Par ailleurs, une convention en matière de pêche et d’aquaculture a également été signée.

Le dernier séjour du président Macky Sall en terre mauritanienne remonte à février 2020. Lors de cette visite de 48 heures également de nombreux accords avaient été signés par les deux pays dans divers domaines.

Sénégal : la loi sur le code électoral à la Une

Les journaux sénégalais, parvenus mardi à APA, sont revenus essentiellement sur l’adoption de la loi portant code électoral.Sud Quotidien parle de l’adoption sans concession de la loi controversée portant sur le code électoral. « La majorité droite dans ses bottes » indique le journal, qui soutient que « les amendements de l’opposition sont rejetés en bloc. »

Adoption de la réforme du code électorale, « Karim Wade et Khalifa Sall dominent les débats » renchérit Le Quotidien. Le journal évoque un « consensus sur les désaccords » entre majorité et opposition lors des débats.

« Karim et Khalifa toujours out » retient EnQuête. Les deux responsables politiques ne sont pas éligibles à cause de leur passé carcéral, selon les dispositions du nouveau code électoral.

Une situation qui pousse le Parti démocratique sénégalais (PDS) à bander les muscles. Dans Walf Quotidien, Toussaint Manga estime « qu’il n’y aura pas d’élection en 2024 sans Karim Wade et Khalifa Sall. »

Une sortie à laquelle a répondu Seydou Guèye, porte-parole du Palais dans Vox Populi. Ce dernier affirme que c’est « la loi qui définit les conditions de participation des candidats à des élections et personne d’autre. »

Sur un autre registre, Le Soleil est revenu sur la visite d’amitié et de travail de Macky Sall en Mauritanie. Le quotidien national indique que « sept accords de coopération signés » entre les deux pays.

Une occasion pour le chef de l’Etat Macky Sall d’inaugurer son nouvel avion de commandement qu’il a baptisé « Langue de Barbarie » ajoute Walf Quotidien.

Au chapitre sanitaire, L’Observateur parle de troisième vague de Covid-19 face à la hausse des cas. « Le silence coupable de l’Etat », a martelé le journal, qui ajoute que le président est « disqualifié » pour porter un message de sensibilisation sur le coronavirus.

Vox Populi est revenu sur le premier jour de grève des minibus Tata. Le secteur du transport en commun perturbé à Dakar, « l’insoutenable calvaire des usagers » raconté dans le journal.

EnQuête évoque la « vie de misère des personnels » des bus Tata avec des salaires de 100.000 Fcfa pour les chauffeurs et 50 à 75.000 Fcfa pour les receveurs. Une situation révoltante pour les travailleurs du secteur qui observent depuis hier 48 heures de grève.

Santé, économie et sport au menu des quotidiens marocains

La gestion de la pandémie du nouveau coronavirus, la production de bornes de recharge pour véhicules électriques 100% marocaine et la participation du Maroc aux JO de Tokyo, sont entre autres les sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.+L’Opinion+ écrit que dans un contexte assez compliqué, marqué par la crainte d’un regain de l’épidémie et l’inclusion dans la liste B de certains pays européens où résident un nombre conséquent de Marocains, le gouvernement « se retrouve devant un choix cornélien entre protéger la population ou l’économie et sa relance ».

L’économie de l’Aïd Al Adha, qui représente notamment un apport estimé à 10 milliards de DH pour le monde rural, et le début de la saison estival, dont dépend la survie d’une bonne partie du secteur touristique, compliquent encore la décision que doivent prendre les autorités, constate le journal.

Bien que depuis le début de la pandémie, le Royaume ait opté, à raison, pour la protection de sa population, la question qui se pose est de savoir si le Maroc a toujours les moyens de prioriser son modèle de prévention, se demande-t-il.

+Aujourd’hui le Maroc+, qui commente la nouvelle mise à jour des listes «A» et «B» où sont classés les pays selon la gravité de leur situation sanitaire, indique que les pouvoirs publics feraient vraiment œuvre utile en expliquant davantage les conditions que doivent respecter les voyageurs en provenance ou à destination de ces pays.

Le quotidien estime que des voyageurs, marocains ou autres, se sont vu réclamer « à tort » des documents, comme les autorisations exceptionnelles, alors que d’autres, même vaccinés et munis de leurs ordres de missions ou de leurs titres de congé, n’ont pas pu prendre leurs vols « sans raisons ni explications convaincantes ».

De ce fait, il souligne l’urgence de « clarifier » une bonne fois pour toutes les directives, non seulement pour l’opinion publique, mais aussi et surtout pour ceux qui sont censés les appliquer.

+L’Economiste+ rapporte qu’une ligne de production de bornes de recharge pour véhicules électriques, 100% réalisées par des compétences marocaines, a été lancée à Benguérir. L’inauguration de ce site a eu lieu ce lundi en présence notamment, d’acteurs économiques et d’industriels nationaux ainsi que des diplomates étrangers.

Baptisée « iSmart », cette borne de recharge à usage professionnel et domestique, est le fruit d’un projet de recherche développé par la plateforme Green Energy Park relevant de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), conjointement avec l’entreprise marocaine EDEEP. Le site dispose d’une capacité de production mensuelle de 300 bornes et permettra d’assurer la production des pré-commandes. L’objectif est d’atteindre une production annuelle de 5.000 bornes à partir de fin 2022. A noter que les bornes seront proposées à un prix de vente à partir de 9.500 DH (1 euro = 10,7 DH).

Au registre sportif, +Assabah+ estime que la délégation marocaine qui représentera le Royaume aux JO de Tokyo 2021 est majoritairement masculine. Le Maroc ne sera cependant pas présent dans 33 disciplines, même si ses chances d’être médaillé sont intactes.

La publication s’est montrée déçu par la représentation marocaine aux JO de Tokyo et ce malgré le budget important consacré par le ministère de la Jeunesse et des sports, et l’accompagnement du Comité national olympique marocain.

Le journal regrette que plusieurs fédérations, donc plusieurs disciplines, n’ont pu avoir un représentant aux prochains JO et estime qu’une délégation composée de seulement 48 athlètes, couvrant juste 18 disciplines, est un chiffre très faible en comparaison avec d’autres pays, africains ou arabes, qui ont moins de moyens que nous.

Le fait d’être absent de 33 disciplines pousse à se poser plusieurs questions, ajoute le quotidien. Ces fédérations ont toutes obtenu des subventions de la part du ministère de tutelle.

Adama Bictogo juge « circonstancielle » l’alliance Gbagbo-Bédié

Le directeur executif du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), Adama Bictogo, a qualifié lundi de « circonstancielle » l’alliance politique entre MM. Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, face à la presse.

« Pour moi, c’est une alliance circonstancielle et qui n’ira pas loin (pour) ces deux personnalités opposées », a dit M. Bictogo, estimant que « M. Bédié se sentait mieux quand il était au Rhdp. (Certes) c’est un choix, mais pour nous, cette alliance de dupe ne nous dérange pas, c’est du 1+1=1 ».  

« On est habitué à les voir ensemble, c’est juste que M. Gbagbo qui est arrivé, sinon les corps étaient déjà liés, il n’y a que les têtes qui viennent s’ajouter, et ils ont pris (d’ailleurs) une déconvenue aux législatives donc pour nous, il n’y a rien qui change », a-t-il ajouté. 

Ce week-end, M. Gbagbo s’était rendu à Daoukro (Centre-Est ivoirien), où il a eu une rencontre avec le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire  (Pdci, ex-allié au pouvoir), Henri Konan Bédié à son domicile. À cette occasion il a livré ses impressions sur la situation politique.

« Quand il y a eu le problème du 3e mandat, j’ai repensé au problème de 1993. J’ai dit, voilà le même problème du non-respect des textes », avait déclaré M. Gbagbo, pour qui « il faut se battre pour être du côté de la Constitution ».

Selon M. Bictogo, « certains de ses propos peuvent renforcer et entraîner la division, alors que les Ivoiriens attendent que nous soyons encore plus rassemblés, il vient tenir des propos qui peuvent semer la division ». 

« En face de la division, nous, nous prenons le rassemblement mais en face de ceux qui vont se mettre en dehors aussi de la légalité, force est à la loi », a fait observer le directeur exécutif du Rhdp, qui avait à ses côtés lors de la conférence Mamadou Touré, porte-parole adjoint du Rhdp. 

« M. Gbagbo, certainement encore revanchard pense que cette Côte d’Ivoire là nouvelle va encore se laisser entraîner par des histoires écrites par lui (…) Aujourd’hui, il y a une autre Côte d’Ivoire, il faut que M. Gbagbo (le) sache », a-t-il martelé.    

Il a soutenu que « la prééminence de l’insubordination connue de 2000 à 2010 n’est pas la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, où il y a une hiérarchie et des institutions qui fonctionnent. Nous voulons donc demander à M. Gbagbo de s’inscrire dans la voie de la réconciliation déjà entamée par M. Ouattara ». 

Bien que M. Gbagbo ait été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), dans l’affaire de crimes contre l’humanité lors des violences postélectorales de 2010-2011, les victimes existent et il y a eu des morts en Côte d’Ivoire, a admis M. Bictogo.

« On respecte le jugement de la CPI,  on y reviendra pas là-dessus, mais ce que nous recherchons, c’est que la CPI l’ait acquitté ou pas, il y a un minimum de repentance à faire: M. Gbagbo n’a eu aucune repentance, qu’elle qu’en soit la victime et le camp, il y a eu mort d’hommes », a-t-il estimé.

« En aucun moment, depuis qu’il est arrivé, il y a eu de la repentance pour ceux qui sont morts, (une situation) née de son refus de reconnaître sa défaite (à la présidentielle de 2010) », s’est insurgé M. Bictogo pour qui « il a quand même une responsabilité énorme ».

Ensuite, « il y a eu des gens amputés, il n’y a eu aucun remord, aucune repentance de tout cela, tout de suite, c’est la remise en cause de l’existant, de la légalité, mais on ne peut pas déshumaniser la politique à ce point », a-t-il poursuivi. 

Le Rhdp veut que « les Ivoiriens restent dans la tolérance et l’amour à travers une solidarité vraie ». Et « pendant dix ans, l’absence de Gbagbo est égale à la performance économique de la Côte d’Ivoire, donc aucun de nous n’est aussi indispensable pour la Côte d’Ivoire », a-t-il relevé.

M. Gbagbo doit avoir « l’humilité » d’apporter sa pierre à l’édifice de la Côte d’Ivoire, mais ce n’est pas en remettant en cause « la légalité et la légitimité qu’on va y arriver, et nous disons pourquoi un dialogue national quand toutes les institutions sont en place », a-t-il insisté.

« La réconciliation est un processus, des actes ont été posés et salués par Simone Gbagbo et Afri Nguessan », a fait remarquer M. Bictogo, notant que M. Ouattara reçoit des Ivoiriens, il n’a pas de raison que M. Ouattara ne rencontre pas M. Gbagbo. 

Un rapport sur les impacts de la ZLECAF sur six pays lancé

Un rapport technique lancé virtuellement lundi fournit les conséquences économiques potentiels de la ZLECAF sur six pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, l’Egypte, la Guinée, le Mozambique, la Tunisie et l’Ouganda.

Ce rapport technique a été lancé par la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), membre de la Banque Islamique de Développement (BID), et son partenaire le Centre de Recherches Statistiques, Economiques et Sociales et de Formation pour les Pays Islamiques (SESRIC).

Il porte notamment sur les impacts potentiels de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) sur une sélection de pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), à savoir la Côte d’Ivoire, l’Egypte, la Guinée, le Mozambique, la Tunisie et l’Ouganda. 

La ZLECAf vise à intégrer, rentabiliser et industrialiser les économies africaines d’environ 1,3 milliard de personnes avec un « Produit intérieur brut (PIB) de 2,5 trillions de dollars US  en prix courants sur la base de la parité du pouvoir d’achat (PPA) ». 

L’événement virtuel a été organisé avec la participation de M. Hani Salem Sonbol, directeur général de l’ITFC, M. Nabil Daboor, directeur général du SESRIC, Mme Ngone Diop, directrice de l’UNECA – Bureau sous-régional de l’Afrique de l’Ouest.  

M. Saliou Sow, négociateur en chef de la ZLECAf pour la Guinée a également participé au lancement, de même que Mme Astou SY, négociatrice en chef adjointe de la ZLECAf pour le Sénégal et M. Chaouki Jaballi, directeur de la coopération avec les pays arabes et l’Union africaine.    

Le rapport ressort des sujets importants tels que la facilitation d’investissements dans les infrastructures de production pour renforcer la compétitivité des entreprises nationales et la nécessité de créer des chaînes de valeur régionale. 

Il évoque le soutient d’investissements dans des infrastructures intelligentes afin d’améliorer la connectivité et de permettre une circulation plus fluide des biens et des personnes ou encore la protection des segments vulnérables des sociétés afin de parvenir à une croissance plus équilibrée . 

 « La ZLECAf est une importante opportunité pour l’Afrique de s’intégrer davantage et de créer une valeur transfrontalière qui se reflétera dans la croissance socio-économique du continent », a déclaré M. Hani Salem Sonbol, directeur général de l’ITFC. 

L’ITFC, assurera-t-il, s’engage à aider les membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) à tirer le meilleur parti de l’accord, non seulement pour stimuler le commerce, mais aussi pour créer des emplois durables et développer les industries locales, autant d’éléments cruciaux pour les économies continentales et mondiales de l’après Covid-19.   

M. Nebil Dabur,  lui, a estimé que « la Zone de libre-échange continentale africaine est une étape critique dans l’amélioration de la coopération et de l’intégration économiques parmi les pays africains ». 

Pour que les pays partenaires tirent profit des opportunités et relèvent les défis associés à cette initiative révolutionnaire, des politiques, des outils et des ressources appropriés seront nécessaires afin de mettre en œuvre efficacement ces politiques, a-t-il fait observer. 

Le 1er janvier 2021, la ZLECAf est devenue opérationnelle avec la ratification de 34 États membres de l’Union africaine (UA), qui est ensuite passée à 37 au 7 Juillet 2021 selon le dernier rapport du Trade Law Centre (TRALAC).  

Il s’agit d’une étape importante pour le développement du commerce régional et de l’intégration économique entre les pays africains. La ZLECAf devrait faciliter, harmoniser et coordonner mieux les politiques commerciales et éliminer les problèmes liés au cumul des accords commerciaux sur le continent. 

L’accord devrait permettre de soutenir une plus grande intégration économique, favoriser la compétitivité des industries nationales, une meilleure allocation des ressources et contribuer à attirer davantage d’investissements directs étrangers.

Rabat abrite une conférence sur « les femmes en politique : comment progresser vers l’égalité ? »

Le Parlement du Maroc et L’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe ‘APCE’ organisent, mardi, une conférence sur le thème « les femmes en politique : comment progresser vers l’égalité ? ».Initiée dans le cadre du projet « Appui au développement du rôle du Parlement dans la consolidation de la démocratie au Maroc 2020-2023 », cette conférence connaitra la participation des parlementaires marocains, de leurs homologues de la sous-commission sur l’égalité de genre et de la commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées de l’APCE, des présidentes des instances féminines au sein des partis politiques représentés au parlement marocain, et des experts internationaux, indique lundi un communiqué de la chambre des représentants.

Les participants échangeront à cette occasion sur la nécessité et l’importance d’une participation accrue des femmes dans la vie politique et le renforcement de la représentativité féminine au sein des instances élues et dans les postes de décision.

Il est à noter, que depuis 2002, le Maroc a adopté des mesures législatives et incitatives qui ont permis une augmentation progressive des nombres des femmes au sein du Parlement et dans les instances élues au niveau local et régional, mais cela n’a pas encore permis la consécration du principe de la parité et de l’égalité des deux sexes au niveau des instances représentatives et dans les postes de décision, tel que stipulé par la Constitution du Royaume de 2011.

L’organisation de cette conférence marquera le lancement officiel du projet « Appui au développement du rôle du Parlement dans la consolidation de la démocratie au Maroc », financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Conseil de l’Europe, et qui vise à appuyer les deux chambres du Parlement marocain dans leurs efforts de renforcer leurs rôles, d’améliorer leurs performances et de s’ouvrir davantage aux citoyens.

Il s’articule autour de trois axes principaux qui consistent à supporter l’effort du Parlement marocain de conduire efficacement le suivi et l’évaluation, des politiques publiques du gouvernement, accompagner l’ouverture du Parlement vers les citoyens, la société civile et d’autres partenaires et de promouvoir efficacement la démocratie parlementaire au Maroc, et soutenir la diplomatie parlementaire du Maroc ainsi que de renforcer le dialogue interparlementaire entre le  Parlement marocain et ses homologues des pays voisins et les Etats membres du Conseil de l’Europe.

Ce projet est mis en œuvre dans le respect des priorités de coopération et les besoins spécifiques du Maroc, définis conjointement par le Conseil de l’Europe et les autorités marocaines dans le cadre du Partenariat de voisinage avec le Maroc 2018-2021.

L’AFD octroie 150 millions d’euros pour soutenir la nouvelle stratégie agricole du Maroc

Le Maroc et l’Agence française de développement (AFD) ont signé, lundi à Rabat, deux conventions de financement pour un montant total de 150,6 millions d’euros en appui à la nouvelle stratégie agricole du Maroc « Génération Green 2020-2030 ».Ce programme met l’accent sur la revitalisation des territoires ruraux marocains par le renforcement des infrastructures de commercialisation agricole, le développement de l’entreprenariat agricole et para-agricoles et la conversion des petites exploitations vers des modes de production plus respectueux des ressources naturelles (eau, sols, biodiversité), indique un communiqué de l’AFD. 

« L’Agriculture irrigue historiquement notre coopération bilatérale. Je me félicite de ce nouveau financement de l’AFD qui contribuera à régénérer notre partenariat, en mettant au centre de ses finalités la stimulation de l’entreprenariat rural, la mobilisation des acteurs locaux et la préservation des équilibres écologiques », a souligné l’ambassadrice de France au Maroc, Mme Hélène Le Gal, citée par le communiqué. 

Contribuant de 12% à 14% du produit intérieur brut sur les dix dernières années, l’agriculture constitue un secteur stratégique pour le développement socio-économique du Maroc et reste le principal pourvoyeur d’emplois du pays, avec une contribution de 38% à l’emploi au niveau national, qui s’élève à plus de 70% en zone rurale. Pour autant, ces territoires ruraux concentrent la grande majorité des habitants vivant sous le seuil de pauvreté.

De son côté, le Directeur de l’AFD à Rabat a relevé que « le secteur agricole, à l’interface d’enjeux économiques, sociaux et environnementaux, sera au Maroc un secteur clé de la relance de la croissance économique et de la résilience sociale des territoires ruraux, compte tenu de ses effets redistributifs de revenus élevés et du potentiel entrepreneurial notamment à l’aval des chaînes de valeur ».

Le programme vise à rendre les territoires ruraux plus attractif pour les jeunes générations et plus rémunérateurs pour les petits agriculteurs en finançant d’une part, la modernisation des infrastructures de transformation et de commercialisation à l’aval des filières de de production (marchés de gros, abattoirs, souk ruraux) et d’autre part, le renforcement du capital humain. 

Il cible la capacitation des jeunes et des femmes en zone rurale pour qu’ils développent leurs propres entreprises ou coopératives de services dans le secteur agricole et para-agricole. Marketing des produits du terroir, maintenance des exploitations et des équipements agricoles, services numériques, conseil en gestion: les gisements d’emploi sont là. 

« Il s’agira ainsi de développer les dispositifs de formation, d’apprentissage et de conseil au bénéfice des jeunes hommes et femmes qui désirent créer et consolider leurs exploitations ou leurs entreprises dans le secteur. In fine, jusqu’à 100.000 jeunes seront accompagnés à monter et développer leurs projets entrepreneuriaux », a précisé Maëlis Borghese, Responsable des programmes agriculture, développement rural et biodiversité de l’AFD à Rabat.

A travers le financement de projets de conversion des exploitations familiale vers l’agroécologie et/ou l’agriculture biologique, le programme participera à améliorer la gestion des milieux et des ressources naturelles que sont les sols et l’eau. Un total de 12.000 producteurs et productrices bénéficiera d’appuis pour développer des pratiques agricoles climato-intelligentes et plus de 8.000 hectares seront convertis en agriculture biologique ou agro-écologique.

L’approche proposée met l’accent sur l’appropriation de la nouvelle stratégie agricole nationale par les acteurs locaux, au niveau régional et provincial, pour que sa déclinaison soit adaptée aux besoins spécifiques des territoires. Le programme se déploie ainsi à la fois à l’échelle nationale et dans trois grandes régions agricoles (l’Oriental, Fès-Meknès, et le Souss-Massa). Ce sont les services déconcentrés du ministère de l’Agriculture, en concertation avec l’ensemble des acteurs de ces territoires qui piloteront le programme des actions éligibles au financement de l’AFD et de l’Union européenne (UE) dans ces 3 régions.

Ce projet illustre aussi la forte cohésion des bailleurs internationaux au Maroc autour des priorités sociales et environnementales de la stratégie « Génération Green ». Il s’est construit en articulation étroite entre l’AFD, l’UE et la Banque mondiale. La Banque cofinance la composante nationale du programme à hauteur de 250 millions de dollars et l’UE soutiendra les actions les plus innovantes et l’assistance technique dans les 3 régions cibles à travers une subvention déléguée à l’AFD de 20 millions d’euros.