La force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) se déploie dans ce village situé à 470 km au nord-ouest de Bangui, pour protéger les civils contre les groupes armés.« Suite à l’attaque lancée par les éléments de 3R contre la position des FACA (Forces armées centrafricaines) en date du 31 juillet 2021 au village de Mann, la Force a aussitôt déployé une force d’intervention rapide, appuyée par une mission de reconnaissance aérienne », a déclaré ce mercredi à Bangui, le porte-parole de la force, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Fall.
S’exprimant au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la mission onusienne, M. Fall a indiqué que les patrouilles des Casques bleus à Mann ont d’abord assuré la protection des civils qui fuyaient les combats et ont ensuite soutenu les éléments des Forces armées centrafricaines dans la localité.
« Pour l’instant, le village de Mann n’est pas sous contrôle des éléments de 3R (Retour, réclamation, réconciliation) », a soutenu le lieutenant-colonel Fall, ajoutant que les Casques bleus continuent de renforcer les patrouilles dans la localité afin d’assurer la protection maximale des populations.
Par ailleurs, en réactions aux préoccupations des journalistes sur les allégations contre le contingent marocain de la Minusca à Obo (sud-est), dans leur implication dans les attaques du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), l’officier sénégalais a précisé que « n’eut été la riposte vigoureuse du détachement de Casques bleus, les conséquences de cette attaque auraient été plus tragiques. »
Il a par ailleurs dénoncé « ces fausses accusations, couplées à une campagne manifeste de dénigrement », s’agissant de la complicité des Casques bleus et des éléments armés lors de ces attaques.
De son côté, le Coordonnateur de la Division de communication stratégique et de l’information publique de la Mission, Théophane Kinda, faisant le point sur la situation des Droits de l’Homme dans le pays, a signalé que la Minusca a documenté 25 incidents ayant affecté au moins 42 victimes.
« La Minusca a observé une augmentation du nombre d’incidents et de victimes comparativement à la semaine précédente (11 incidents et 34 victimes) », a-t-il soutenu, précisant que les préfectures les plus touchées sont le Mbomou, l’Ouham-Pendé et le Bamingui-Bangoran.
« Les auteurs présumés des abus/violations documentés cette semaine sont les groupes armés avec 40% d’incidents. L’armée centrafricaine et les autres personnels de sécurité sont présumés auteurs de 60% d’incidents », a détaillé Théophane Kinda.
Le Coordonnateur de la Division de communication stratégique et de l’information publique a également fait part de la poursuite des opérations de désarmement des groupes armés, organisées par le gouvernement centrafricain à Bria, avec l’appui de la Minusca.
« A ce jour, 235 éléments et leaders de différents groupes armés dont le FPRC, l’UPC, le MPC et les Anti-Balakas y ont pris part, tandis que 103 armes, 10 grenades, 13 roquettes, 319 munitions ont été collectées. Après chaque opération, les concernés rentrent dans leurs familles », a fait savoir Théophane Kinda.
Dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat, Théophane Kinda a souligné que la Minusca a appuyé le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et les bureaux hors-siège, dans la mise à jour de la présence des autorités administratives à leurs postes en juillet 2021.
« Il a été vérifié que 130 sur 174 préfets, sous-préfets, secrétaires généraux de préfectures et secrétaires généraux de sous-préfectures sont présents sur le terrain. Le niveau de déploiement des secrétaires de sous-préfectures reste faible avec seulement 42 présents sur 71 », a-t-il dit, ajoutant que la Minusca travaille avec le gouvernement sur le redéploiement des fonctionnaires et la question des fonctionnaires absents.