Ressources hydriques, économie et santé au menu des quotidiens marocains

La problématique de la pénurie d’eau, le renchérissement des prix des denrées alimentaires et la formation des médecins sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.+L’Opinion+, qui s’attarde sur la problématique de la pénurie d’eau, écrit que longtemps perçu comme une menace lointaine, le stress hydrique et tout ce que cela implique comme impact sur la vie des Marocains, qu’ils soient ruraux ou citadins, est aujourd’hui une réalité.

Avec un déficit pluviométrique de 64% enregistré depuis le début de l’année, conjugué à la baisse des niveaux des barrages dont le taux de remplissage s’établit à 33%, le Royaume doit faire face à un niveau inégalé de sécheresse, explique le quotidien.

Une situation qui, en plus de menacer l’industrie agricole qui représente 12% du PIB et reste l’un des plus importants pourvoyeurs d’emplois du pays, risque de perturber la vie quotidienne des Marocains qui doivent déjà composer avec une inflation galopante, estime-t-il, estimant capital de sensibiliser le grand public sur la nécessité d’adopter une consommation rationnelle et raisonnée en eau potable et de revoir la politique agricole, le secteur accaparant près de 87% de la consommation nationale en eau.

+L’Economiste+, qui revient sur le renchérissement des prix des denrées alimentaires, écrit que cette flambée ne peut être expliquée uniquement par la variation de l’offre et de la demande, car un facteur exogène fausse le jeu: les intermédiaires qui « font écran » entre les chaînes de production et le consommateur, récupérant l’essentiel des bénéfices.

Ce sont donc les producteurs et consommateurs qui y laissent des plumes et au bout du compte, c’est l’économie nationale et sa compétitivité qui pâtissent de ce “jeu truqué”, explique la publication.

La lutte contre ces mauvaises pratiques nécessite un effort de longue haleine, pour espérer des résultats probants et durables, estime-t-il, soulignant la nécessité d’une “véritable mise à niveau” des différentes composantes de la chaîne de valeur.

+Aujourd’hui Le Maroc+, qui aborde la formation des médecins, écrit qu’aujourd’hui, le Maroc qui a enclenché la réforme de son système de santé et la généralisation de la protection sociale se trouve face à un obstacle de taille : les effectifs de médecins déjà en exercice et ceux à venir, en fonction du cursus de formation actuel, resteront toujours très en deçà des besoins.

Le journal estime que la piste “la plus viable” pour remédier à cette problématique est de “trouver le moyen d’en former plus et plus rapidement”.

Et pour la mettre en application, il n’y a pas deux solutions possibles: il faut plus de places dans les facultés de médecine et moins de temps de formation, explique-t-il.

Mali: la Cedeao prête à accepter une transition d’un an

En marge du dernier sommet UA-UE, Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao a soutenu que l’instance sous-régionale est prête à accepter une transition de douze mois au Mali.Le 24 décembre 2021, les autorités de la transition au Mali et la Cédéao s’étaient séparés sans accord sur la durée de la nouvelle transition. 

Presque deux mois après, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se dit ouvert à accepter une transition de douze mois au Mali. A l’issue de cette période, les militaires doivent organiser des élections libres et transparentes afin de permettre le retour à l’ordre constitutionnel.

Une telle proposition si elle trouve un écho favorable à Bamako, pourrait déboucher sur la levée graduelle de l’embargo économique imposé au Mali depuis le 9 janvier 2022 par la Cedeao.

Cette sortie du président ghanéen au moment où la junte travaille sur un nouveau chronogramme pour la transition, n’est pas anodine. Elle constitue même une piqûre de rappel aux autorités de la transition malienne, que la Cedeao ne compte pas s’aligner sur la durée de cinq ans proposée par les Assises de la refondation.

Face à l’intransigeance de l’instance sous-régionale, le pouvoir malien avait soumis une feuille de route avec une transition de quatre ans à compter de février 2022, mais ladite proposition a été rejetée par la Cedeao qui veut une transition plus courte.

Depuis le premier putsch d’août 2020, conforté par celui de mai 2021, intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la « transition », la Cédéao pousse au retour des civils dans les meilleurs délais. 

La junte était revenue sur son engagement de tenir en février des élections législatives et présidentielle.

L’exploitation par l’Ethiopie du barrage de la Renaissance est une violation de la Déclaration de principes de 2015 (MAE égyptien)

Par Mohamed Fayed — Le ministère égyptien des Affaires étrangères a considéré que l’annonce faite l’Éthiopie de l’exploitation du barrage de la Renaissance est une « violation de l’accord de la Déclaration de principes signé en 2015 ».L’Ethiopie a lancé dimanche officiellement la première production d’électricité du Grand barrage de la Renaissance avec une puissance de 375 MW.

Le lancement officiel de cette première exploitation de ce méga-barrage a été présidé pat le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en présence de plusieurs hauts responsables.

Selon la diplomatie égyptienne, l’exploitation unilatérale du barrage de la Renaissance, « est une étape supplémentaire de la part de l’Éthiopie dans la violation de ses obligations en vertu de l’accord de déclaration de principes de 2015 signé par le Premier ministre éthiopien ».

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a salué, ce dimanche, le lancement du processus de production d’électricité à partir du barrage de la Renaissance, félicitant les citoyens pour cette réalisation.

Dans un tweet, Abiy Ahmed a déclaré qu' »aujourd’hui, la première turbine du barrage de la Renaissance, la plus grande centrale électrique d’Afrique, a commencé à produire de l’électricité ».

« Cette étape est une bonne nouvelle pour notre continent et les pays en aval avec lesquels nous aspirons à travailler », a-t-il ajouté.

Juillet 2021, l’Ethiopie avait achevé le deuxième remplissage du Grand barrage la Renaissance avec plus de 13,9 milliards de mètres cubes d’eau.

Le Gerd (« Grand Ethiopian Renaissance Dam ») constitue, depuis le lancement du projet en 2011, une sérieuse pomme de discorde avec le Soudan et l’Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques.

Le Caire invoque un « droit historique » sur le fleuve, garanti depuis un traité signé en 1929 entre l’Egypte et le Soudan, alors représenté par la Grande-Bretagne, puissance coloniale. L’Egypte avait obtenu un droit de veto sur la construction de projets sur le fleuve.

En 1959, après un accord avec Khartoum sur le partage des eaux, l’Egypte s’était attribué un quota de 66% du débit annuel du Nil, contre 22% pour le Soudan.

N’étant pas partie prenante de ces accords, l’Ethiopie ne s’est jamais considérée liée par eux et, en 2010, un nouveau traité signé par les pays du bassin du Nil, malgré l’opposition de l’Egypte et du Soudan, supprime le droit de veto égyptien et autorise des projets d’irrigation et de barrages hydroélectriques.

Saisi l’été dernier, l’ONU avait recommandé aux trois pays de poursuivre leurs pourparlers sous l’égide l’Union africaine (UA). Le Caire et Khartoum, inquiets pour leur approvisionnement en eau avaient demandé à Addis Abeba de stopper le remplissage du barrage.

L’Ethiopie avait néanmoins procédé en juillet dernier à la seconde phase de remplissage du barrage, annoncé comme un des plus gros d’Afrique avec un objectif de production initiale de 6.500 mégawatts, revue à la baisse à 5.000 MW, pour un coût total estimé à 4,2 milliards de dollars (3,7 mds d’euros).

Situé sur le Nil Bleu, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise, le Grand barrage de la Renaissance est long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres.

Sommet UE-UA: vers un partenariat renouvelé (déclaration conjointe)

Le 6ème Sommet Union Africaine-Union Européenne a clos ses travaux, vendredi à Bruxelles, par l’adoption d’une déclaration conjointe prônant un partenariat renouvelé dans différents domaines, tels que la sécurité et le développement durable. »Conscients des possibilités et des défis communs sans précédent et toujours plus nombreux, les dirigeants de l’UE et de l’UA adhèrent à une vision commune d’un partenariat renouvelé pour construire un avenir commun, en tant que partenaires et voisins les plus proches », peut-on lire dans la déclaration.

Pour les chefs d’Etat et de gouvernements de l’UE et de l’UA, cette vision commune vise à « consolider un partenariat renouvelé pour la solidarité, la sécurité, la paix, le développement économique durable et inscrit dans la durée et la prospérité » pour les générations futures et réunissons les peuples, les régions et les organisations.

« Ce partenariat renouvelé aborde tant les perspectives et les défis immédiats que les possibilités à long terme offertes par notre coopération », ont-ils souligné dans la déclaration.

L’accès équitable aux vaccins constitue le premier défi. « Ensemble, nous soutiendrons les mécanismes locaux et régionaux de passation de marchés, ainsi que l’attribution et le déploiement de produits médicaux », ajoutent-ils.

En effet, l’UE réaffirme qu’elle est déterminée à fournir à l’Afrique au moins 450 millions de doses de vaccin, en coordination avec la plateforme de l’équipe spéciale pour l’acquisition de vaccins en Afrique (AVATT), d’ici la mi-2022. En mettant plus de 3 milliards de dollars (soit l’équivalent de 400 millions de doses de vaccin) à la disposition du mécanisme COVAX et des efforts de vaccination sur le continent africain, l’Équipe Europe contribue à cet objectif et complète les actions de cette équipe spéciale, selon le déclaration conjointe.

Pour accélérer le rythme de la vaccination, l’Équipe Europe mobilisera 425 millions d’euros. Un montant destiné à « soutenir la distribution efficace de doses et la formation des équipes médicales, ainsi que pour renforcer les capacités d’analyse et de séquençage ».

Par ailleurs, la déclaration conjointe a souligné l’importance d’un partenariat renforcé et réciproque dans le domaine de la migration et la mobilité, ainsi que la nécessité de continuer à traiter tous les aspects des flux migratoires et de mobilité de manière intégrée, globale et équilibrée dans un esprit de responsabilité et d’engagement communs.

Les chefs d’État et de gouvernement ont réitéré l’importance d’une action conjointe et le renforcement des capacités, y compris avec des institutions africaines dédiées, particulièrement l’Observatoire africain des Migrations, pour prévenir la migration clandestine, renforcer la coopération contre la contrebande et la traite des êtres humains, ainsi que soutenir une gestion renforcée des frontières et obtenir des améliorations effectives en matière de retour, de rapatriement et de réintégration.

Ils se sont également engagés à combattre les flux financiers illicites (FFI) et à lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS), ainsi qu’à coopérer en matière de transparence fiscale. Mieux encore, les chefs d’État et de gouvernement ont confirmé un paquet d’investissements Afrique-Europe d’au moins 150 milliards d’euros répartis sur sept ans. Ces financements vont aller dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation.

Présence Minusma au Mali: Macky Sall interpelle l’Onu

Le président de l’Union africaine Macky Sall, s’est dit préoccupé par l’avenir de la Minusma, la mission de paix des Nations unies au Mali.Pour lutter contre la menace jihadistes Sahel et plus généralement en Afrique, Macky Sall appelle à la mise en place d’une coalition antiterroriste « globale ». 

Selon le président en exercice de l’UA, les Nations unies doivent assumer leur responsabilité dans cette guerre contre le terrorisme, car il appartient au Conseil de sécurité de l’Onu en premier chef, de lutter contre l’insécurité et de promouvoir la paix partout dans le monde.

Selon Macky Sall, « quand il s’agit de lutter contre le terrorisme ailleurs dans le monde, il a fallu des coalitions antiterroriste
globale » et d’ajouter 
il n’y a pas de raison que quand il s’agit de l’Afrique, on en fasse une affaire des Africains et de quelques pays européens. »

Pour lui, la « Minusma est une force de maintien de la paix. Ce sont des Casques bleus » dit-il, « ils n’ont ni le matériel ni le mandat pour faire la guerre. Qui va les protéger? »  après le départ de Barkhane et Takuba, s’interroge le président sénégalais dans une sortie médiatique à Paris. 

Macky Sall est convaincu qu’il faut une réponse globale à la question car « le problème de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique dépasse le cadre du Sahel : c’est toute l’Afrique aujourd’hui qui est atteinte », dit-il.

La mission de la Minusma au Mali prend fin le 30 juin 2022. La France, ancienne puissance coloniale à la charge de rédiger les résolutions du Conseil de sécurité sur le Mali, notamment sur les sanctions et sur l’extension du mandat des Casques bleus.

Mais sa décision concertée  avec l’Union européenne de quitter le Mali, pourrait entraîner dans son sillage, le départ des forces militaires allemandes et anglaises dans le cadre de la Minusma. Ces pays, s’étaient engagés au Mali à cause de la présence de la force militaire française Barkhane.

Déployée au Mali en 2013 après le déclenchement de la guerre, la force onusienne compte 13.000 soldats. Elle a déjà perdu plus de 150 soldats au Mali. 

Lutte contre la sécheresse, investissement et PIB au menu des hebdomadaires marocains

Le programme exceptionnel conçu pour atténuer les effets de la sécheresse, le projet de la Nouvelle Charte de l’investissement, et le doublement du PIB par habitant à l’horizon 2035, sont les principaux sujets traités par les hebdomadaires marocains parus ce samedi.+Challenge+ indique qu’en réunissant le chef de gouvernement et le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, le Roi Mohammed VI « a donné un signal fort à nos responsables politiques », aussi bien ceux disposant d’une majorité politique que « ceux jouant difficilement le rôle d’opposition ».

Un plan d’urgence a été adopté avec un financement global de 10 milliards de dirhams et décliné le lendemain autour de trois principaux axes dont la protection du capital animal et végétal, la gestion de la rareté des eaux, l’assurance agricole et l’allégement des charges financières des agriculteurs, explique l’hebdomadaire.

Le projet de la nouvelle charte de l’investissement, dont les grandes lignes ont été présentées mercredi devant le Souverain, revêt quant à lui une importance stratégique, ajoute-t-il.

Il est surtout question de passer à l’action, d’accélérer la mise en œuvre des grandes réformes stratégiques, car il est impossible d’espérer réaliser une croissance inclusive sans des investissements privés de qualité, c’est-à-dire producteurs de richesses et d’emploi, explique-t-il.

Le gouvernement actuel a l’avantage de disposer d’un nouveau modèle de développement, en tant que « boussole », pour élaborer les politiques publiques et se doter d’un mode de pilotage efficace, estime-t-il.

+La Vie Eco+ écrit que le « grand virage » que prendra le Maroc pour les 15 prochaines années dans le cadre du Nouveau modèle de développement nécessitera des révisions en profondeur dont quelques-unes sont d’ailleurs déjà enclenchées.

Sur le plan institutionnel, les 15 prochaines années devraient en toute logique voir émerger un acteur central qui est la Région appelée à devenir le principal moteur du développement territorial dans une optique de rééquilibrage spatial de la croissance économique et de ses effets induits.

Sur le plan économique, aussi bien macro que micro, la transformation industrielle avec la nouvelle logique de souveraineté, la stratégie agricole de nouvelle génération ou encore la refonte fiscale, en plus d’autres plans sectoriels à venir, constitueront la colonne vertébrale pour réinventer le tissu économique et productif.

+Finances News Hebdo+, qui aborde le doublement du PIB par habitant à l’horizon 2035, un objectif mentionné dans le Nouveau modèle de développement, se demande si le Maroc est vraiment capable d’y parvenir.

Il ne s’agit pas d’être pessimiste, mais la structure actuelle de l’économie nationale autorise à émettre de « sérieux doutes », car cet objectif exige du Royaume d’atteindre un nouveau palier de croissance, qui doit se situer à un rythme moyen annuel supérieur à 6%, explique l’éditorialiste.

Déjà, pour l’exercice 2022, tout est compromis. D’abord, le « petit » 3,2% sur lequel tablait le gouvernement est loin de l’ambition véhiculée par le nouveau modèle de développement. Ensuite, même ce niveau de croissance, qui ne permet guère de résorber le chômage endémique, ne sera probablement pas réalisé, car l’économie marocaine est confrontée au fléau structurel qu’est la sécheresse, qui devient de plus en plus récurrente et sévère, notamment avec le changement climatique, ajoute-t-il.

« Alors, un taux de croissance moyen annuel supérieur à 6% à l’horizon 2035, est-ce une ambition réaliste ou simplement une vue de l’esprit ? », s’interroge-t-il. « Tant que l’économie nationale restera autant tributaire de l’agriculture, et donc des précipitations, cette ambition restera, à coup sûr, une simple clause de style », estime la publication.

Sommet UA-UE: le Roi Mohammed VI fixe les nouvelles priorités du partenariat

Le Roi Mohammed VI a adressé ce vendredi un message au sommet Union européenne (UE)-Union Africaine (UA) qui s’est ouvert jeudi à Bruxelles.Dans ce message, lu en son nom par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le Souverain a dressé les priorités post-Covid, particulièrement celles qui nécessitent une convergence des efforts entre les continents africain et européen.

« L’éducation, la culture, la formation professionnelle, la mobilité et la migration : telles sont les priorités de Notre action : au Maroc, en Afrique et dans le cadre de notre partenariat avec l’Union Européenne », a-t-il souligné.

Le Souverain a appelé les pays européens et africains à adopter « une action commune » en vue de relever les défis liés à ces secteurs.

« D’abord et avant tout, parce que c’est sur la jeunesse – notre capital humain – que ces thématiques convergent et que c’est pour elle que le Partenariat entre les deux continents doit investir, pour atteindre son plein potentiel. Ensuite, parce que ces secteurs majeurs ont été touchés de plein fouet par la pandémie, ce qui exige de nous une action commune d’envergure », a-t-il ajouté.

 

Dans le secteur de l’éduction, où « 94% des élèves du monde ont subi les fermetures des établissements au plus fort de la pandémie », il faudra « sanctuariser la continuité de l’enseignement, en tenant compte du nouveau contexte de transformation digitale de l’éducation », selon le discours royal.

Pour le Souverain, « cette exigence générale est particulièrement vitale en Afrique où 50% de la population ont moins de 20 ans ».

Dans le domaine de la culture, qui « n’a pas non plus été épargné par la crise sanitaire », il s’agira de « rétablir les coopérations culturelles, afin de relancer le secteur véritable levier de rapprochement en Afrique, en Europe et entre l’Afrique et l’Europe ».

 

Le Roi du Maroc s’est également arrêté sur les défis liés à la migration. « La pandémie a démontré qu’en termes de mobilité, les migrants ne portent pas atteinte à l’économie. Ils ont même un impact positif, pour les pays d’accueil – où ils sont souvent des « travailleurs essentiels » – et pour leurs pays d’origine. Il faut donc appréhender la question de la migration pour ce qu’elle est : non pas seulement un défi, mais bien plutôt un condensé d’opportunités », a ajouté le Roi Mohammed VI.

D’ailleurs, le Maroc s’est érigé comme « leader de l’Union africaine sur la question de la migration ».

 

« Nous l’affirmons avec d’autant plus de conviction qu’en notre qualité de Leader de l’Union Africaine sur la question de la migration, nous avons toujours souhaité dissiper les malentendus. Telle est d’ailleurs la vocation de l’Observatoire Africain des Migrations, dont Nous avons impulsé la création : objectiver les données ; rétablir les vérités ; concilier les intérêts de l’Afrique et de l’Europe lorsqu’ils semblent contradictoires et substituer, au tout-sécuritaire, le continuum mobilité-développement, dans l’esprit humaniste du Pacte de Marrakech », a fait savoir le Souverain.

Pour lui, l’accès à l’éducation et à la formation, l’employabilité de la jeunesse, la promotion de la culture et d’une migration ordonnée constituent l’enjeu du Partenariat entre l’Union Africaine et l’Union Européenne.

Et d’affirmer que « c’est avec ces objectifs porteurs d’avenir que notre approche du partenariat doit se mettre en phase. Ni l’Afrique ni l’Europe ne peuvent les atteindre en agissant de manière isolée. Notre responsabilité est commune. Notre intérêt ne l’est pas moins ».

« La vraie richesse du partenariat entre l’Union Africaine et l’Union Européenne, n’est pas de réunir 81 pays ; c’est de les engager résolument vers la paix, la stabilité et la prospérité partagée ; c’est-à-dire, vers l’avenir de tous les citoyens, africains et européens », a conclu le Roi.

Mali : « la France ne veut pas perdre le Mali » (expert)

Les rapports heurtés entre Paris et Bamako montrent que l’ex-puissance coloniale veut coûte que coûte garder son influence sur son ancienne colonie, estime le Docteur en Sciences politiques et enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) de Dakar, Adama Sadio, interrogé par APA.1. Le retrait du Mali des soldats de Barkhane et Takuba a été décidé jeudi à l’occasion du Sommet UE-UA. Comment analysez-vous cette décision ? 

Les forces françaises sont au Mali depuis neuf ans, mais cela n’a pas empêché le pays de vivre dans l’insécurité. L’instabilité persiste. D’ailleurs, c’est ce qui explique le mécontentement des populations et autorités maliennes qui demandent leur départ.

Maintenant, nous sommes dans une dynamique géopolitique mondiale où le Mali fait appel à la Russie pour ne pas dire des « mercenaires russes » également présents en Centrafrique.

Il y a de cela un an, ce sont ces mêmes mercenaires qui avaient aidé le pouvoir de Bangui, menacé par les rebelles, à se maintenir. Ces hommes sont aussi intervenus en Syrie lorsque le régime de Bachar Al Assad était dans de grandes difficultés.

La guerre contre le jihadisme au Sahel est extrêmement compliquée. Jusque-là, on peut dire que l’armée française a eu de bonnes intentions. Cependant, rien n’est encore gagné dans les faits.

L’avenir nous dira si le retrait des troupes étrangères est un pari risqué pour le Mali ou non. Une chose est sûre : Wagner a déjà obtenu des résultats ailleurs même si on l’accuse de tous les noms d’oiseaux, notamment des violations de droits humains…

Nous ne devons pas oublier de rappeler que l’armée française, qui est intervenue en Centrafrique sous la bannière des Nations Unies, a également commis des actes de pédophilie. C’est dire que ce que l’on reproche aux Russes actuellement, on le retrouve dans d’autres armées.

2. la France et ses alliés vont se redéployer d’autres pays du Sahel. Que vous inspire ce choix ?

C’est juste parce que la France ne veut pas perdre le Mali. À vrai dire, elle ne veut pas quitter le Mali. L’enjeu n’est pas seulement la démocratie. Il est beaucoup plus géostratégique et économique.

Au Tchad par exemple, Paris a intronisé Deby fils à la tête du pays et mené un lobbying intense pour ne pas que N’Djamena soit sanctionné par l’Union Africaine (UA) ou la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Tout le contraire de ce que l’Elysée a fait pour Bamako alors que les deux pouvoirs sont issus de coup d’Etat. La France a activé tous ses leviers pour que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’UA et la communauté internationale sanctionnent le Mali.

Cela est dû au fait que la France ne veut pas quitter et perdre le Mali. Un rapport du Sénat français, publié en 2014, dit que l’avenir de l’Hexagone est en Afrique.

La France est en effet une voiture dont le moteur est le continent noir. Elle a carrément besoin de lui. Le problème est qu’aujourd’hui, il y a un sentiment, pas anti-français comme le disent certains, mais plutôt un sentiment antipolitique française en Afrique qui gagne de plus en plus de terrain.

La France a perdu la Centrafrique. Aujourd’hui, avec la junte malienne, Paris est également sur le point de perdre. Il y a un effet de contagion qu’elle redoute.

L’autre aspect qu’il ne faut pas perdre de vue, si la France est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, au-delà d’être parmi les Etats vainqueurs de la seconde guerre mondiale, c’est parce qu’elle a eu des colonies importantes sur le continent africain.

Il faut ajouter la démographie galopante de ce continent qui inquiète d’une part les occidentaux, mais qui représente en même temps un marché énorme pour leurs entreprises.

Plusieurs grandes enseignes européennes s’installent dans nos pays. C’est une politique bien pensée par les Occidentaux. Chaque année, un pays africain découvre du pétrole ou du gaz.

La France a de plus en plus besoin de ces ressources pour assurer son approvisionnement surtout dans un contexte très tendu avec la Russie. Enfin, elle a besoin de l’Afrique pour s’affirmer comme une puissance militaire africaine. C’est seulement dans ce continent que la France peut changer le cours de l’histoire d’un pays.

Ouganda : Bolloré désignée meilleure société de dédouanement

L’autorité fiscale de l’Ouganda (URA, sigle anglais) a nommé Bolloré Transport & Logistics meilleur agent de dédouanement pour l’année 2021.Ce titre distingue Bolloré Transport & Logistics en tant que meilleur mobilisateur de revenus avec 20.893 déclarations douanières déposées en 2021 pour le compte de ses clients qui ont permis de collecter 645 115 822 092 Ugx (160.916.000 €) de taxes au nom du gouvernement ougandais.

L’entreprise a été également félicitée pour la gestion de ses opérations qui ont été menées en parfaite conformité tout au long de l’année, attestant ainsi de son haut niveau de professionnalisme.

Bolloré Transport & Logistics est un opérateur économique régional agréé qui possède un portefeuille diversifié de clients spécialisés, entre autres, dans les secteurs suivants : les boissons, les biens de consommations, les télécommunications, l’aide humanitaire, le pétrole et gaz, la gestion de la supply chain et les projets industriels.

La certification OEA couvre à ce jour 5 pays (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi et Tanzanie) et vise à renforcer la sûreté et la sécurité du commerce international en garantissant des niveaux élevés de conformité aux réglementations douanières.

« Répondre aux plus hautes exigences en matière d’éthique et de conformité a toujours été au cœur des activités de notre groupe. Nous souhaitons témoigner notre profonde gratitude à tous nos estimés clients et partenaires qui nous ont confié leurs activités et nous nous engageons à travailler en équipe pour continuer de respecter les normes de conformité les plus strictes », a déclaré Oliver Wells, Directeur général de Bolloré Transport & Logistics Uganda Ltd.

RCA : des réfugiés affluent à la Vakaga

La préfecture de la Vakaga connait un afflux de déplacés internes en provenance de la localité de Sam-Ouandja.Les réfugiés, constitués pour la plupart de femmes et d’enfants, ont fui l’activisme des groupes armés à Vakaga (nord-est). Selon les autorités préfectorales, ce sont au moins 49 ménages, soit plus de 300 personnes qui sont arrivées en provenance de la zone de Sam-Ouandja, située à environ 200 km au sud de Birao.

Hapsita Fadoul fait partie de ces centaines de femmes qui ont trouvé refuge sous des tentes dressées d’urgence par les Casques bleus du contingent zambien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Elle a affirmé avoir fait huit jours de marche avec ses trois enfants, pour regagner Birao. « Des gens armés sont venus attaquer Sam-Ouandja. Ils tiraient partout et nous avons dû fuir avec nos enfants. Nous n’avons pas d’armes pour nous défendre. Vous savez, l’arme ne choisit pas quelqu’un. Nous n’avons même pas pu prendre nos affaires avant de fuir. Nous sommes arrivés ici et nous nous retrouvons sans abris, dépourvus de quoi manger et boire. Vraiment, nous souffrons », a-t-elle confié.

Le préfet de la Vakaga dit mesurer l’ampleur de la situation et assure que des dispositions sont en train d’être prises pour que ces personnes déplacées soient en sécurité. « Nous les avons reçus comme des êtres humains, pour ne pas dire comme des Centrafricains. Nous les avons mis à l’abri. Nous avons eu une rencontre avec toutes les ONG et la Minusca, nous sommes en train de chercher le moyen de les mettre à l’aise », a déclaré Leonard Mbele.

A l’issue d’une réunion d’urgence convoquée par le chef du bureau de la Minusca à Birao, le 16 février 2022, les acteurs humanitaires opérant dans la Vakaga ont estimé qu’il était impératif de se pencher rapidement sur la situation. C’est ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) a aussitôt annoncé une distribution ponctuelle de vivres afin de permettre à ces personnes déplacées d’avoir de quoi manger, en attendant qu’une solution durable soit trouvée.

« De concert avec le préfet, nous nous organisons pour voir comment accompagner ces personnes. Il y a déjà une coordination entre le PAM, ACTED et les autres acteurs humanitaires pour d’abord bien identifier les personnes qui arrivent et déterminer quels sont leurs besoins. Il y a une mission du PNUD et du HCR qui s’est dépêchée à Birao pour évaluer la situation durable de ces personnes déplacées. C’est dans ce contexte que nous avons cet afflux », a dit le chef du bureau de la Minusca à Birao, Bessan Vikou, précisant que la Minusca réfléchit à une stratégie afin d’éviter tout débordement.