Le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui aura assurément un coût économique pour le Maroc, mais le confortera également dans certains choix stratégiques, est le thème principal traité par les hebdomadaires marocains parus ce samedi.+La Nouvelle Tribune+ estime que le Maroc subira « le coût économique de cette guerre plus tôt que tard », compte tenu de « la fragilité de notre économie » et de « sa dépendance aux importations de toutes sortes ».
« Nous importerons d’autant plus d’inflation et peinerons encore plus à nous financer lorsque les taux d’intérêt crèveront le plafond », souligne l’hebdomadaire.
Le chef du gouvernement et son équipe sont, certes, « pleinement conscients » qu’il sera de plus en plus difficile d’expliquer, de justifier, de convaincre les Marocains que leurs problèmes quotidiens viennent d’ailleurs, mais il faut espérer qu’ils ont identifié des solutions rapides et efficaces s’ils ne veulent pas payer le prix politique des velléités expansionnistes de certains pays, relève-t-il.
+La Vie Eco+ écrit que les répercussions que la crise d’Ukraine commence déjà à avoir sur l’économie mondiale et plus particulièrement sur les échanges internationaux et sur les prix des matières premières, « confirment d’abord quelques options prises par le Maroc depuis fort longtemps ».
Ces conséquences, qui se révèlent inévitables à cause de l’interdépendance des États, résultant de l’ouverture de leurs économies au marché mondial pour augmenter les échanges entre eux, « confortent le Maroc quant à certains choix stratégiques pris sur des thématiques cruciales, voire vitales », en vue d’assurer, entre autres, l’autosuffisance alimentaire, la transition énergétique axée en grande partie sur des énergies renouvelables et la transformation de l’industrie, constate-t-il.
Ces options n’ont pas été prises dans des « situations de détresse ou d’urgence » et, pourtant, « plus les années passent, plus leur pertinence se trouve confirmée », estime-t-il.
Pour sa part, +Challenge+ écrit que le conflit entre la Russie et l’Ukraine devrait être un déclencheur de la prise de conscience mondiale condamnant toutes les guerres, sans aucune exception, et mettant en place un nouveau système de règlement des différends où toute violence, partout dans le monde, est réellement prohibée et abolie.
A cet égard, « l’obsolescence actuelle du système onusien crève les yeux » et « sa réforme radicale ne peut plus attendre », fait remarquer la publication.
+Assabah+ recueille le témoignage Yacine Bouzarâa, footballeur marocain en Ukraine, qui a réussi, en compagnie de 800 étudiants marocains, à fuir les bombes et les missiles de la guerre et rejoindre la Roumanie..
«La matinée de jeudi 24 février restera gravée dans ma mémoire. Les guerres que nous n’avons vues que dans des films se déroulaient devant nos yeux. Des missiles et des bombes bombardent des villes ». C’est ainsi que Yacine résume la situation en Ukraine pendant le premier jour de la guerre.
Et d’ajouter que le ciel de la ville où il était installé était pollué par les bombardements et les fumées qu’ils dégageaient. Ce qui l’a poussé, a-t-il indiqué, à rejoindre des stations de métro qui servaient d’abris anti-bombes aux civils, rapporte le quotidien.
Le jeune footballeur marocain, lauréat de l’école du Raja de Casablanca, suivait ainsi la guerre depuis la station de métro, en coordonnant ses déplacements avec des étudiants dans la ville. Et dès le début de l’opération d’évacuation des Marocains établis en Ukraine, le footballeur a réussi à rejoindre la Roumanie, en compagnie de 800 étudiants. « A la frontière, nous avons été très bien accueillis par les citoyens de la Roumanie qui nous ont fourni toute l’aide nécessaire, de la nourriture, des vêtements et de l’assistance psychologique », a-t-il souligné.
Tout en remerciant les autorités compétentes marocaines d’avoir réagi rapidement et efficacement pour assurer le rapatriement des Marocains dans de bonnes conditions, moyennant 750 dirhams (1 euro = 10,6 DH), Yacine Bouzarâa a déploré le comportement de certaines parties, qu’il n’a pas nommées, qui mettent à profit cette situation dramatique pour s’enrichir en vendant les mêmes billets d’avion à plus de 1.500 dirhams.