Mali : la Banque mondiale suspend ses décaissements

Dans son courrier, la Banque mondiale exprime toutefois sa disponibilité à aider le Mali dans le cadre des « interventions d’urgence et les projets à caractère social et humanitaire ».La mesure était en vigueur depuis le 15 mars 2022. Elle est désormais actée dans le cadre d’une lettre de l’institution de Bretton Woods qui suspend tous ses décaissements financiers vers le Mali.

« La présente lettre a pour objet de vous informer de cette décision de suspension des décaissements de la Banque mondiale et vous invite à prendre les dispositions nécessaires », souligne le courrier daté du 14 avril 2022 et adressé au ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.

En conséquence ajoute le courrier, le gouvernement malien devra « informer les entreprises et autres prestataires, titulaires de marchés dans le cadre de la mise en œuvre de vos Projets et Programmes, de ladite décision et me fournir, au plus tard le 20 avril 2022, l’impact de ladite suspension sur la mise en œuvre des activités de vos Projets et Programmes, notamment en termes de décaissements attendus mais également sur le plan économique et financier», ajoute le document.

La Banque mondiale est le premier partenaire au développement du Mali avec un portefeuille actif de 30 projets dont 20 à caractère national et 10 à caractère régional.

Le taux global de décaissement cumulé du portefeuille était de 41,20% à la date du 31 octobre 2021, soit 452,41 milliards de Fcfa. Le cumul du montant de ses engagements en faveur du Mali au 31 octobre 2021 était de 1,9 milliard de dollars américains soit environ 1.098 milliards de Fcfa.

Dans sa correspondance, le vice-président de la région Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale, Ousmane Diagna évoque « l’accumulation des échéances au titre du service de la dette publique extérieure pendant plus de 45 jours ».

Le Mali est sous embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pour non-respect de la durée de la transition politique. Ces deux institutions ont prononcé depuis le mois de janvier 2022 des sanctions économiques et financières contre Bamako, dont le gel de ses avoirs dans les banques centrales des pays de la Cedeao

Tiémoko Meyliet Koné, un banquier au service de la Côte d’Ivoire

Le vice-président ivoirien entame une nouvelle vie après avoir passé l’essentiel de sa carrière à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).Tiémoko Meyliet Koné, 72 ans, ovationné par les parlementaires réunis mardi en congrès à Yamoussoukro, s’avance vers la tribune pour serrer la main d’Alassane Ouattara. Prononçant son discours sur l’état de la nation, le président ivoirien annonce dans la foulée sa décision de nommer ce « brillant économiste » comme vice-président. Fin du suspense sur le dauphin constitutionnel qui a duré deux ans.

Suite à la démission de Daniel Kablan Duncan pour « convenance personnelle », la vacance du poste a alimenté de nombreuses rumeurs. Certains spécialistes soutiennent que Ouattara « s’est donné le temps » de la réflexion pour trouver le bon profil. Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bagayoko, deux de ses plus proches collaborateurs, sont décédés brutalement.

Aujourd’hui, le chef de l’État se dit convaincu de son choix parce que M. Koné est un « technocrate hors pair », un « homme compétent et travailleur ». C’est pourquoi, il le « remercie » d’avoir écourté son « mandat (de six ans à la Bceao) pour venir servir sa patrie ».

Dans la capitale, sa nomination est « une surprise » pour de nombreux observateurs de la politique ivoirienne. « On n’imaginait pas que le président irait chercher aussi loin, à la Bceao, pour trouver notre vice-président », confie Dr Sylvain N’Guessan, analyste politique et directeur de l’Institut stratégique d’Abidjan, à APA News.

Soro et le retour à la Bceao

L’ancien gouverneur de la Bceao n’est pas en terrain inconnu. Ce Sénoufo, ethnie présente dans le Nord de la Côte d’Ivoire, a été en 2007 directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro, entretenant à l’époque de bons rapports avec Alassane Ouattara. Trois ans plus tard, Tiémoko Meyliet Koné est nommé à la tête du ministère de la Construction avec pour mission d’y remettre de l’ordre.

Pendant la crise post-électorale, de décembre 2010 à mai 2011, le natif de Tarifé, dans le Centre-Nord du pays, devient conseiller du président ivoirien chargé des questions économiques et financières, avant de prendre les commandes de l’institution monétaire ouest-africaine dont le siège se trouve à Dakar, la capitale sénégalaise. Une consécration pour ce père de cinq enfants.

Recruté à la Banque centrale sur concours en 1975, il a gravi les échelons pendant près d’un quart de siècle. Il avait été reconduit en 2020 gouverneur de la Bceao après avoir achevé en 2014 le mandat de son prédécesseur et compatriote, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, contraint à la démission quelques mois plus tôt.

M. Koné, accordant rarement d’interview, est décrit comme un personnage consensuel, austère et réservé pour qui le travail est un sacerdoce. Mais sa « neutralité politique » est l’une des qualités pour lesquelles Ouattara a porté son dévolu sur lui, selon certains experts.

« Le dialogue politique en Côte d’Ivoire concerne essentiellement le parti au pouvoir (RHDP) et les formations des anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Hamed Bagayoko avait le privilège d’avoir de bonnes relations avec tous ces leaders politiques. Ce leadership manquait au président Ouattara dans son entourage immédiat. Tiémoko Meyliet Koné remplit par contre ces conditions. C’est un interlocuteur crédible pour les partis politiques, la société civile et les investisseurs », argumente Dr N’Guessan.

Futur président ?

La question se pose avec insistance. Dr Eddie Guipié, autre politologue ivoirien, note que le nouveau vice-président « n’est pas du sérail politique » et cela pourrait constituer un handicap. Ainsi, il doit « se politiser » pour prétendre à un rôle prépondérant au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, au pouvoir). « En cas de changement, il pourrait succéder au président de la République », signale Dr Guipié.

Avec ses réseaux et connaissances économiques, Tiémoko Meyliet Koné sera de toute façon une valeur ajoutée pour Alassane Ouattara qui veut désormais « tenir compte de la conjoncture économique mondiale et la nécessaire réduction des dépenses de l’État ». Ce mercredi, le Premier ministre reconduit, Patrick Achi, a présenté un nouveau gouvernement de 32 ministres contre plus de 40 membres précédemment.

Concernant l’élection présidentielle prévue en 2025, d’aucuns voient Tiémoko Meyliet Koné comme le choix d’Alassane Ouattara pour sa succession. Ce n’est pas l’avis de Sylvain N’Guessan. « Je ne pense pas que le président ait déjà choisi son successeur. Il y a un projet de loi sur la table des députés portant sur la limitation d’âge à la présidence. S’il est voté, Tiémoko Meyliet Koné ne pourrait pas être candidat à la présidence. Il aurait 76 ans », a soutenu l’analyste politique.

Quoi qu’il en soit, M. Koné savoure l’instant présent. Lui qui va fêter son 73e anniversaire mardi prochain avec quelques cheveux blancs sur la tête. « Je mesure l’honneur qui m’a été fait et la responsabilité de la tâche. Je me mets à votre disposition pour poursuivre les initiatives de consolidation de la démocratie », a-t-il déclaré lors de sa prestation de serment devant le chef de l’État.

Un accord au niveau des services entre le FMI et le Congo

La politique budgétaire du pays devra maintenir un équilibre entre le soutien d’une reprise économique robuste et la sauvegarde de la viabilité de la dette.Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Pritha Mitra, cheffe de mission pour la République du Congo, a effectué une mission virtuelle avec les autorités congolaises du 31 mars au 18 avril 2022, afin de discuter de la première revue de l’accord triennal pour la République du Congo dans le cadre de l’accord de facilité élargie de crédit.

« L’équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités de la République du Congo sur l’achèvement de la première revue au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), qui sera soumise à l’approbation du Conseil d’administration du FMI », a annoncé Mme Mitra.

Selon elle, la reprise économique du pays s’accélère mais reste fragile dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et des conséquences mondiales de la guerre en Ukraine. La croissance du PIB réel devrait se renforcer pour atteindre 4,3% en 2022, sous l’effet de l’amélioration de la production pétrolière, du dynamisme dans les secteurs de l’agriculture et de l’exploitation minière, de la poursuite des opérations de vaccination et du paiement des arriérés intérieurs, ce qui a contribué à la réduction des prêts non productifs et à la stabilité du secteur financier.

De l’avis de la fonctionnaire de l’institution de Bretton Woods, l’activité économique plus vigoureuse est freinée par la hausse de l’inflation, prévue à 3,5%, en raison de la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et du pétrole due à la guerre en Ukraine. Les cours élevés du pétrole, s’ils se maintiennent, profiteront à l’économie congolaise, mais de grandes incertitudes planent sur les projections des prix du pétrole.

« La dette est jugée viable à la suite d’opérations hardies pour sa restructuration et de la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente. Néanmoins, la vulnérabilité de la dette reste importante, notamment dans un contexte de forte volatilité des prix du pétrole. Dans l’attente de l’apurement de certains arriérés extérieurs, la dette est classée comme étant en « détresse », a indiqué Pritha Mitra.

Elle a noté des progrès essentiels dans la passation de marché, la gestion de la dette et des finances publiques, y compris l’investissement public pour éviter l’accumulation de nouveaux arriérés intérieurs et extérieurs, et améliorer l’efficacité et la qualité de la dépense publique.

« Associées à la mise en œuvre de la nouvelle architecture de lutte contre la corruption, les réformes de la gestion de la dette permettront également de consolider les progrès récents en matière de gouvernance et de transparence », a fait remarquer la cheffe de mission du FMI au Congo.

Côte d’Ivoire : Ouattara nomme un gouvernement de 32 membres

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé ce mercredi un gouvernement de 32 ministres contre 41 précédemment.La liste du nouveau gouvernement ivoirien, nommé au lendemain de la reconduction du Premier ministre, Patrick Achi, a été dévoilée par le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Abdourahmane Cissé.

Dans la nouvelle équipe gouvernementale, il y a 11 sortants et deux entrants. Les postes de secrétaires d’Etat et de ministres délégués ont été supprimés.

Les deux ministres entrants sont notamment Mamadou Sangafowa, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, qui remplace Thomas Camara, alors que Mme Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, remplace Mme Arlette Badou.

Un Conseil des ministres est prévu le jeudi 21 avril 2022 à la présidence de la République.

Voici la liste des ministres

1. Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la diaspora : Mme Kandia Camara

2. Ministre d’Etat, ministre de la Défense : M. Téné Birahima Ouattara

3. Ministre d’Etat, ministre de l’Agricultrice et du développement rural : M.Kobenan Kouassi Adjoumani

4. Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme : M. Sassan Kambilé

5. Ministre de l’Intérieur et de la sécurité : Général Vagondo Diomandé

6. Ministre du Plan et du développement : Mme Kaba Nialé

7. Ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie : Mamadou Sangafowa Coulibaly

8. Ministre de la Fonction publique : Mme Anne Désirée Ouloto

9. Ministre des Transports : M. Amadou Koné

10. Ministre de l’Économie et des Finances : M. Adama Coulibaly

11. Ministre de la Construction, du logement et de l’Urbanisme : M. Bruno Nabagné Koné

12. Ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat : M. Moussa Sanogo

13. Ministre des Eaux et forêts : M. Laurent Tchagba

14. Ministre de l’Équipement et de l’entretien routier : Amedé Koffi Kouakou

15. Ministre de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation : Mme Mariatou Koné

16. Ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME : M. Souleymane Diarrassouba

17. Ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale : M. Kouadio Konan Bertin

18. Ministre des Sports : M. Paulin Claude Danho

19. Ministre des Ressources animales et halieutiques : M. Sidi Tiémoko Touré

20. Ministre de la Communication et de l’Économie numérique, porte-parole du gouvernement : M. Amadou Coulibaly

21. Ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, porte-parole adjoint du gouvernement : M. Mamadou Touré

22. Ministre du Tourisme : M. Siandou Fofana

23. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique : M. Adama Diawara

24. Ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle : M. Pierre Dimba

25. Ministre de l’hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité : M. Bouaké Fofana

26. Ministre de la promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption : M. Epiphane Zoro Ballo

27. Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté : Mme Myss Belmode Dogo

28. Ministre de l’Emploi et de la Protection sociale : M. Adama Kamara

29. Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant : Mme Nasseneba Touré

30. Ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage : M. Koffi Nguessan

31. Ministre de la Culture et de la Francophonie : Mme Françoise Remarck

32. Ministre de l’Environnement et du Développement durable : M. Jean-Luc Assi

Niger : le ministre de la Communication arrêté

Mahamadou Zada est accusé de détournement de fonds publics.C’est inédit au Niger. C’est la première fois qu’un ministre en exercice est sous les barreaux. Au terme de son audition, hier mardi, par un juge du pôle économique et financier de Niamey, Mahamadou Zada a été emprisonné pour son implication présumée dans un détournement de trois milliards Fcfa entre 2013 et 2021. A l’époque, il dirigeait la Société de patrimoine des mines du Niger (Sopamin), qui gère les participations de l’Etat dans les sociétés minières opérant dans le pays.

La presse rapporte que le scandale impliquant M. Zada a éclaté lorsque la direction de l’institution locale de micro-financement, Taanadi, a écrit il y a un an à la Sopamin pour lui notifier ne pas avoir retrouvé aucune trace dans ses livres comptables d’un dépôt de trois milliards de FCFA annoncé par la Sopamin.

Mahamadou Zada, a été ministre en avril 2021 par le président Mohamed Bazoum qui a récemment annoncé qu’« une trentaine de hauts cadres de l’Etat, coupables de malversation ou détournement, croupissent actuellement en prison et y resteront longtemps ».

Cameroun : Kribi Conteneurs labellisé Green Terminal

L’attribution de ce label récompense les efforts de l’entreprise pour atténuer l’impact de ses activités sur l’environnement par la mise en place de mesures éco-responsables.Kribi Conteneurs Terminal, opérateur du terminal à conteneurs du Port Autonome de Kribi, a obtenu le label Green Terminal à la suite de l’audit mené entre le 17 et 18 mars 2022 par Bureau Veritas.

L’audit a été conduit par les experts de Bureau Veritas sur la base des huit piliers du processus de labellisation. Il inclut notamment les processus de travail, la construction d’infrastructures conformes aux standards internationaux, la gestion des déchets ainsi que la formation des collaborateurs aux bonnes pratiques liées aux enjeux environnementaux.

Engagé dans un vaste programme d’investissements, Kribi Conteneurs Terminal a été récompensé pour la qualité de ses installations, construits selon derniers standards internationaux.

Le terminal dispose aussi d’une centrale de traitement des eaux de pluies et eaux souillées, qui assure une gestion efficace des rejets et des déchets. La mise en place de systèmes de digitalisation des activités a permis de réduire significativement les émissions de gaz à effets de serre rejetés par les parties prenantes (scope 3).

Au niveau de l’alimentation électrique dédiée, Kribi Conteneurs Terminal bénéficie du réseau hydroélectrique, évitant le recours au gazole. L’entreprise réalise par ailleurs chaque année des actions solidaires dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation, tout en participant à la fluidité de la chaîne d’approvisionnement du Cameroun et des pays de la sous-région.

« Ce label vient ainsi récompenser les efforts fournis par les équipes de Kribi Conteneurs Terminal pour réduire l’impact sur l’environnement par la mise en place de mesures éco-responsables. Plus qu’un privilège, cette distinction est une responsabilité qui nous engage à poursuivre les efforts afin de réduire davantage l’impact environnemental de nos activités », souligne Eric Lavenu, Directeur Général de Kribi Conteneurs Terminal.

« Nous sommes extrêmement satisfaits que Kribi Conteneurs Terminal devienne notre 6ème concession portuaire à obtenir la labellisation Green Terminal. Elle certifie du sérieux de nos engagements et des mesures mises en place pour atténuer l’impact de nos activités sur l’environnement. Au quotidien, le label Green Terminal nous permet de proposer à nos partenaires et aux usagers de nos terminaux des solutions logistiques à la fois performantes et éco-responsables », a déclaré Olivier de Noray, Directeur général Ports et Terminaux de Bolloré Ports.

Bolloré Ports, opérateur de référence de terminaux portuaires en Afrique, en Asie et en Amérique a lancé en juin 2021 le processus de labellisation « Green Terminal » avec l’objectif de contribuer à la réduction de l’empreinte carbone de ses activités en s’appuyant sur une méthodologie précise couvrant l’ensemble des préoccupations environnementales. Cette démarche, une première dans le domaine portuaire, a été validée par Bureau Veritas, l’un des principaux leaders mondiaux des essais, de l’inspection et de la certification.

Burkina: «dialogue entre gouvernement et combattants locaux»

Le gouvernement burkinabè soutient les comités locaux de dialogue mais dément toute négociation avec des groupes jihadistes.Selon Yéro Boly, ministre d’Etat, ministre de la Cohésion sociale et de la réconciliation nationale, le gouvernement soutient « les comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix, les initiatives endogènes de dialogue avec les combattants locaux souhaitant déposer les armes ».

« Les comités locaux de dialogue pour les restaurations de la paix sont des initiatives endogènes encourageant le retour des jeunes, des Burkinabè qui ont rejoint les groupes armés terroristes et qui aujourd’hui souhaitent déposer les armes », a expliqué le ministre.

Cette initiative du gouvernement burkinabè a été prônée par l’ISS Africa dans ses recherches, « si la législation l’autorise, les autorités peuvent encourager une atténuation des peines pour certains condamnés. Une fois démobilisés, les individus devraient également pouvoir bénéficier d’un plan d’insertion social rigoureux » a indiqué Hassane Koné, chercheur principal à l’institut d’études et de sécurité en Afrique (ISS Africa), dans un entretien avec APA News.

Hassane Koné est convaincu que « l’essentiel des combattants islamistes sont des nationaux. Une majorité d’entre-deux ont rejoint ces groupes non pas pour des raisons idéologiques, mais politiques ou sociales. »

Le Burkina Faso en proie au jihadisme depuis 2013, s’engage ainsi dans cette démarche inclusive et soutient qu’un « plan de réinsertion dans la société à travers des activités professionnelles sera mis en place pour ces jeunes burkinabè qui déposeraient les armes ».

« Par exemple, si vous souhaitez refaire ce que vous faisiez avant, à savoir l’élevage, on va trouver le moyen de vous accompagner pour que vous puissiez démarrer. Si vous souhaitez faire l’agriculture ça sera pareil » a assuré Yéro Boly.

Selon le régime de Paul Henri Damiba Sandaogo, qui s’est emparé du pouvoir après le putsch contre l’ancien président de la République Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier 2022, « c’est là une opportunité pour accompagner ces initiatives de dialogue endogène, qui doivent nous permettre d’aboutir à un apaisement et à un retour de la paix dans notre pays, le Burkina Faso. »

Mais il ne s’agit point d’une négociation entre le gouvernement burkinabè et les groupes armés terroriste, s’empresse de préciser le ministre d’Etat, mais plutôt « des initiatives endogènes pour instaurer une communication entre les filles et les fils du Burkina en rupture de dialogue avec la nation et les notabilités de leurs localités respectives ».

Côte d’Ivoire : le vice-président Tiémoko Meyliet Koné a prêté serment

Le vice-président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a preté mercredi serment au lendemain de sa nomination, à la présidence de la République, devant le Conseil constitutionnel.Tiémoko Meyliet Koné a exprimé sa « profonde gratitude » et son « infini reconnaissance pour la grande confiance » ainsi placée en sa personne, disant mesurer l’honneur qui lui est fait et la responsabilité de la tâche.

Il a assuré aborder cette fonction « avec humilité et détermination » dans la perspective des actions du gouvernement, sous le leadership du chef de l’Etat, des réalisations qui sont visibles dans les villes et campagnes.

Le désormais ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a salué la transformation qualitative de la Côte d’Ivoire dans tous les domaines, affirmant que Alassane Ouattara « est demeuré le digne successeur du père de la Nation, notre icône national, feu le président Félix Houphouët-Boigny ».

Tiémoko Meyliet Koné aura, entre autres, pour mission de travailler sur les cinq milliers de la vision du président ivoirien, à savoir « consolider le triptyque paix, sécurité et cohésion, socle de tout progrès, favoriser la création de richesse, promouvoir un cadre de vie et d’investissement au niveau de chacune des régions, assurer le développement d’une administration plus performante ».

En outre, il s’agira de « placer l’homme au coeur de toutes les actions, en termes de finalité et de moyens d’atteindre les objectifs visés ». Il a déclaré se mettre à disposition pour poursuivre à ses côtés l’initiative de consolidation de la démocratie et de transformation de l’économie.

Le chef de l’Etat, a procédé mardi à la nomination de Tiémoko Meyliet Koné comme vice-président, en accord avec le Parlement réuni en congrès, à Yamoussoukro, conformément aux dispositions de la Constitution du 8 novembre 2016.

Afrique du Sud : le port de Durban « fonctionnel » après les inondations

Les inondations de ces dernières semaines au KwaZulu-Natal avaiebt provoqué une perturbation majeure au port de Durban considéré comme le plus important terminal de transport maritime d’Afrique.Selon le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, « l’approvisionnement en carburant du reste du pays avait été entièrement rétabli et que des progrès étaient réalisés pour réduire le retard accumulé jusqu’à ce que les routes menant au port soient entièrement réparées ».

« Le port de Durban est fonctionnel. Les navires qui importent sont entretenus et les navires qui exportent, notamment des denrées alimentaires ou des fruits, sont également entretenus en raison de l’impact sur la route principale réparée », a déclaré M. Gordhan.

Il a ajouté : « Nous avons eu un problème où 8000 à 9000 conteneurs se sont accumulés, soit parce que le personnel ne pouvait pas atteindre la zone portuaire, soit parce que les camions ne pouvaient pas y accéder ».

Les opérations ont été interrompues la semaine dernière en raison des inondations qui ont endommagé les lignes de chemin de fer et les routes menant au port, provoquant l’accumulation de conteneurs attendant d’être déchargés des navires ancrés au large de la côte et de prendre des marchandises au port.

Les inondations ont fait plus de 480 morts, quelque 8 000 maisons endommagées et 40 000 sans-abris.

Sénégal : le marché du carbone bientôt accessible au secteur privé

L’article 6.4 de l’Accord de Paris sur le climat devant permettre aux entreprises privées d’accéder à ce nouveau marché est en cours de configuration, a annoncé un officiel sénégalais.Le marché du carbone est un mécanisme permettant l’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre. Il fait partie des mesures incitatives prévues par le Protocole de Kyoto pour encourager les États à réduire leurs émissions et opter pour de nouvelles technologies à moindre coût.

Au Sénégal, ce marché, jusque-là accessible qu’à l’Etat, sera très prochainement ouvert au secteur privé. « Très prochainement, le secteur privé pourra utiliser le mécanisme 6.4 qui régit ce marché et qui est en cours de configuration pour vendre des crédits carbones », a annoncé Abdoulaye Seck, chef du projet de développement des approches politiques dans le cadre de l’article 6 au niveau du Sénégal.

Abdoulaye Seck s’exprimait, mardi, à l’occasion d’un atelier de formation initié par l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI, sigle anglais) sur l’article 6 de l’accord de Paris sur le Climat dans le cadre du développement d’approches politiques au titre de cette disposition.

Avant de pouvoir commencer à délivrer des crédits reconnus par l’Onu, tout projet doit être approuvé à la fois par le pays où il est mis en œuvre et par l’organisme de supervision des Nations Unies. Ces crédits, également appelés A6.4ER, peuvent être achetés par des pays, des entreprises ou même des particuliers.

Les revenus du carbone sont en nette hausse atteignant environ 56,8 milliards de dollars américains en 2020 contre 48 milliards en 2019. Ils proviennent à 52 % des taxes et 48 % des marchés de quotas.

« Les opportunités de financement sont énormes. Et si nous parvenons à les capter, cela nous permettra d’avoir des ressources pour mettre en œuvre des projets d’efficacité énergétique ou de développement durable dans notre pays », a fait savoir M. Seck.

Partant de là, la représentante-résidente de GGGI au Sénégal, Assana Magagi Alio, a souligné la nécessité « de mettre en place une infrastructure robuste pour accompagner la mise en œuvre d’un programme d’assistance technique et de renforcement de capacités techniques des principales parties prenantes y compris leur implication pour la réalisation de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) ».

C’est pourquoi, son organisation s’engage dans une série de sessions de formation pour sensibiliser les parties prenantes au processus de mise en œuvre de la CDN dans le cadre du projet de conception d’approches politiques sur l’article 6 de l’Accord de Paris.

Après cette première session de formation, d’autres sont également prévues pour aborder les règles de base de l’article 6, la gouvernance des marchés de carbone et les contrats d’achats entre autres.