Alliance Sahel: 23 milliards d’euros d’engagements financiers

Les membres de l’Alliance Sahel réaffirment leur engagement aux côtés des populations.Dans un contexte d’instabilité et d’insécurité croissantes, l’Alliance Sahel veut maintenir et adapter le soutien au bénéfice des populations pour ne pas compromettre les gains obtenus en termes de développement. Ainsi, depuis son lancement en 2017, les engagements financiers en sa faveur sont passés de 7,3 à 23 milliards d’euros.

« La présence de l’État et la fourniture des services essentiels dans tous les territoires des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), la restauration de la cohésion sociale et de la confiance des citoyens dans leurs institutions publiques, demeurent une priorité absolue », rapporte le compte rendu de la 3e Assemblée générale de l’Alliance Sahel tenue le 4 avril dernier à Madrid (Espagne).

En juillet 2017, la France, l’Allemagne et l’Union Européenne, accompagnées de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du Programme des Nations Unies pour le développement lancent l’Alliance Sahel, une plate-forme de coopération internationale pour intervenir davantage et mieux au Sahel. Depuis son lancement, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, la Banque Européenne d’Investissements, la Norvège et la Suède ont rejoint l’initiative comme membres de plein exercice.

Dans leur intervention, les membres de l’Alliance Sahel se sont fortement mobilisés pour la mise en œuvre du Programme de développement d’urgence (PDU) du G5 Sahel, qui cible les régions fragiles frontalières.

« Le PDU a montré des impacts rapides et tangibles : 1 080 000 bénéficiaires ont d’ores et déjà eu un accès amélioré à l’eau ; 125 000 personnes ont bénéficié d’une assistance alimentaire ; 1 572 structures contribuant à la prévention des conflits et à la cohésion sociale ont été créées et 414 000 personnes ont été formées au dialogue, à la gestion et à la médiation des conflits », poursuit le communiqué de l’AG.

« Les efforts collectifs et la nécessité d’une coordination entre l’humanitaire, le développement et la paix pour relever les défis de la région ne sauraient être surestimés », a dit pour sa part, Yero Baldeh, directeur du Bureau de coordination des États en transition au sein du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad).

Au Sahel, près de 2,5 millions de personnes ont fui leur foyer au cours de la dernière décennie. Environ 6,7 millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire en urgence, un chiffre qui pourrait atteindre 10,5 millions de personnes si des mesures urgentes ne sont pas prises.

À cette situation déjà critique s’ajoute l’impact sans précédent de la guerre en Ukraine sur le marché mondial des céréales et des fertilisants pour l’approvisionnement des pays et l’assistance destinée aux populations souffrant d’insécurité alimentaire. La pandémie de Covid-19 a égalmement amplifié les fragilités économiques, sanitaires et nutritionnelles auxquelles étaient déjà confrontées les populations.

« Face à cette situation, il faut comprendre que si nous, pays sahéliens, sommes responsables de l’avenir de nos États en tant que dirigeants, nous restons dépendants de l’environnement politique, économique et financier international, sur lequel nous avons peu de prise. Aussi, la situation sécuritaire dans nos pays, nous rappelle l’urgence du développement et notre responsabilité particulière en la matière », a souligné Mahamat Hamid Koua, président du Conseil des ministres du G5 Sahel.

Afrique du Sud : une justice à deux vitesses (Kgalema Motlanthe)

L’ancien président de la nation arc-en-ciel considère que les hauts dirigeants du Congrès national africain (ANC, sigle en anglais) s’en tirent trop souvent à bon compte lorsqu’ils ont maille à partir avec la justice.Deux poids, deux mesures. Voilà l’impression de Kgalema Motlanthe quand il analyse le fonctionnement de la justice de son pays. S’exprimant ce jeudi lors d’un séminaire en ligne sur le thème « l’histoire de l’ANC et l’état de l’Afrique du Sud dans les cinq prochaines années », l’ex-chef de l’État a déclaré qu’« aucune personne ne devrait accéder à une fonction publique quand elle a trahi la confiance de ses concitoyens ». C’est une question d’éthique et de morale, a-t-il ajouté.

Kgalema Motlanthe, dans son intervention, a évoqué le cas de l’ancienne ministre du Développement social, Bathabile Dlamini, récemment inculpée de parjure dans une affaire de gros sous. Même si c’est la toute première fois qu’un tribunal condamne un haut responsable de l’Etat, Bathabile Dlamini a juste payé une amende de 13.000 dollars pour éviter de purger une peine de quatre ans prison.

Toutefois, M. Motlanthe espère que le droit sera dit dans les autres affaires de corruption impliquant des membres du parti au pouvoir. « La loi doit être appliquée efficacement. Que ça plaise ou non à l’ANC », a souhaité l’ancien dirigeant sud-africain.

Le Rwanda devient « plus fort » malgré le génocide de 1994

Le Rwanda a commémoré jeudi 7 avril le 28e anniversaire du génocide contre les Tutsis.Le nom de code « Kwibuka », ou souvenir en kinyarwanda, a été respecté pour la vingt-huitième fois en souvenir au génocide rwandais où environ 800.000 personnes, appartenant principalement à l’ethnie des Tutsis, furent massacrées par les extrémistes Hutus. C’est le pire moment de la vie de la nation rwandaise. Beaucoup pensaient qu’elle ne se relèverait pas vu l’ampleur du massacre considéré comme l’une des plus grandes tueries du vingtième siècle.

Mais en visitant aujourd’hui la capitale Kigali et d’autres localités du pays, force est de constater que le Rwanda a changé et est plus que jamais inscrit sur les rampes de l’émergence. « Les leçons que nous avons apprises en tant que Rwandais ne devraient jamais être gaspillées. Au fil des années, nous devenons beaucoup plus forts et meilleurs », a déclaré le président Paul Kagame devant plusieurs invités au Mémorial de Gisozi où sont enterrées plus de 250.000 victimes.

A son arrivée sur le site avec son épouse, il a observé avec les participants une minute de silence avant d’allumer la Flamme du Souvenir qui brillera pendant cent jours.

« Jusqu’à aujourd’hui, je suis toujours étonné de voir comment les Rwandais et les survivants en particulier choisissent d’être plus forts chaque jour malgré ce qu’ils ont vu et vécu », a ajouté le chef de l’Etat qui a dirigé la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) avant son accession au pouvoir en 2000.

Si plusieurs participants au génocide ont été jugés et condamnés, les procès semblent toutefois sans fin. Le Rwanda, qui s’est réconcilié entre temps avec la France, a en effet créé plus de 12.000 tribunaux pour que personne n’échappe à sa part de responsabilité. De son côté, le tribunal international installé par l’Onu a contribué à poursuivre les plus hauts responsables et qu’une dizaine de pays occidentaux ont également mené quelques procès symboliques.

« Au nom de l’UA, je me joins au peuple rwandais ami et frère en souvenir du 7 avril 1994 marquant le début du tragique génocide contre les Tutsi. Plus jamais ça ! », a twitté Macky Sall, chef de l’Etat sénégalais et nouveau président en exercice de l’Union africaine.

Ethiopie : découverte de neuf charniers dans le nord du pays

Neuf fosses communes ont été identifiées dans la zone contestée de Wolkait-Tegede et Telemt, dans le nord de l’Ethiopie, selon une étude menée par une équipe de chercheurs d’une université locale.L’étude menée par les chercheurs de l’université de Gonder indique qu’au moins 59.000 civils de l’ethnie Amhara ont été massacrés et enterrés ensemble dans 12 fosses communes, dont trois se trouvent dans la région du Tigré.

Selon l’étude, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qui combat le gouvernement, a tué plus de 59.000 Amharas entre 1983 et 1990.

Pendant cette période, le TPLF opérait en tant que groupe armé conventionnel combattant le gouvernement militaire de l’époque, qui a été renversé en 1991.

Wolkait, Tegede et Telemet sont des zones où le TPLF a massacré et ou torturé des Amharas qui réclamaient plutôt une identité Gondar à l’époque.

Le massacre a eu lieu principalement dans la localité de Gehanem (enfer en amharique), où un charnier a été découvert.

Les résultats de la recherche ont établi qu’entre 1983 et 1990, des personnes appartenant à l’ethnie Amhara ont été tuées et jetées dans le fleuve Tekeze.

Le Dr Bamlaku Yideg, chef de l’équipe de recherche, qui compte environ 12 membres, aurait déclaré que les résultats de la recherche ont révélé que les personnes qui vivaient dans la région étaient détenues, torturées et tuées pour être jetées dans l’eau (une référence au fleuve Tekezze).

Visite au Maroc du Président du gouvernement espagnol : Une nouvelle étape dans les relations bilatérales

Le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, est attendu ce jeudi après-midi au Maroc pour une visite officielle, à l’invitation du Roi Mohammed VI.Cette visite historique marque la fin d’une longue crise diplomatique et le début d’une nouvelle étape dans les relations entre Rabat et Madrid. En effet, Le Maroc et l’Espagne viennent de refermer la parenthèse d’une crise sans précédent qui a fortement altéré les relations entre les deux Royaumes et soulevé plusieurs interrogations quant à leur avenir.

Le 18 mars, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a envoyé un message au Souverain marocain dans lequel il a assuré que l’objectif de l’Espagne est de construire une nouvelle relation, basée sur la transparence, la communication permanente et le respect mutuel.

Dans ce message, Pedro Sanchez a souligné qu’il « reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc » et affirme que «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».

Ces positions positives et engagements constructifs de l’Espagne sur le dossier du Sahara marocain ont été hautement appréciés par le Royaume qui, par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, a indiqué que les termes de ce message permettent d’envisager une feuille de route claire et ambitieuse afin d’inscrire, durablement, le partenariat bilatéral dans le cadre des bases et des paramètres nouveaux, soulignés dans le Discours Royal du 20 août dernier.

Conscients de l’importance capitale de préserver une relation solide et durable, le Maroc et l’Espagne, deux pays voisins partageant un potentiel immense de développement, sont décidés à donner à leur coopération une dimension plus solidaire et plus complémentaire, notamment en temps de difficultés.

Rabat et Madrid ont toujours affiché leur détermination à surmonter les difficultés et à nouer une relation exemplaire, en vue de répondre de manière conjointe aux défis actuels, mais aussi de garantir un avenir prospère pour les deux peuples amis. L’histoire l’a bien démontré. L’ambition partagée entre les deux pays de consolider leur partenariat ne s’est jamais flétrie.

Pour l’Espagne, le Maroc est «un voisin et un partenaire stratégique indispensable», a assuré Pedro Sanchez, soulignant que «tout au long de l’histoire, les deux pays ont tissé des liens humains, des accords et des relations qui ont forgé des intérêts communs».

Les différentes déclarations des responsables espagnols exprimées dans ce sens ont réitéré la volonté de l’Espagne d’établir avec le Maroc les relations qui correspondent à deux pays voisins ayant une importance stratégique dans tous les domaines, plus particulièrement en matière de contrôle migratoire, d’échanges économiques et commerciaux et de lutte contre le terrorisme.

La visite officielle qu’effectue au Maroc le dirigeant espagnol, illustre la volonté des deux pays de franchir une étape historique dans les relations bilatérales, sur la base d’une feuille de route claire et ambitieuse répondant aux aspirations des deux peuples amis.

Dans ce contexte, les responsables des deux pays se pencheront sur la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre de cette feuille de route englobant tous les domaines du partenariat et intégrant toutes les questions d’intérêt commun dans un climat empreint de confiance et de transparence.

Selon les médias espagnols, de grands dossiers seront sur la table des discussions entre le chef du gouvernement Pedro Sanchez et les responsables marocains. Le journal espagnol +La Razon+ souligne que les discussions vont se concentrer sur la reprise des liaisons maritimes entre les deux pays et l’organisation de l’opération Marhaba, qui a exclu les ports espagnols pendant deux ans. Il est possible aussi, ajoute le même média, que les deux parties étudient la réouverture des postes frontaliers des présides occupés de Sebta et Melilla après la stabilisation de la situation épidémiologique liée au Covid-19.

Le journal espagnol n’exclut pas l’hypothèse que le chef du gouvernement espagnol et le Roi Mohammed VI fixent un nouveau rendez-vous pour la réunion de haut niveau suspendue depuis plus d’une année et demie.

La presse espagnole rapporte, par ailleurs, que parmi les dossiers qui pourraient être évoqués par le Roi Mohammed VI et le chef du gouvernement espagnol, figure la réutilisation du Gazoduc Maghreb-Europe qui a été fermé par l’Algérie.

Autre chose, la visite du chef du gouvernement espagnol coïncide avec l’atmosphère spirituelle du mois de ramadan, ce qui n’a pas échappé au ministre Albares, d’autant qu’elle est liée à un geste royal très significatif. En effet, lors d’une conférence de presse, le ministre espagnol a considéré comme un geste amical et un honneur l’Iftar que le Roi Mohammed VI offrira en l’honneur du chef du gouvernement espagnol et de la délégation qui l’accompagne: « Cette invitation à l’Iftar constitue un symbole fort d’une grande amitié de la part de Sa Majesté le Roi ».

Côte d’Ivoire : vers la validation des états généraux de l’éducation

Ils constituent l’avant dernière étape du processus des concertationsUne validation nationale qui sera programmée dans les semaines à venir, par le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, mettra fin au processus des concertations dont les résultats seront officiellement remis au président de la République.

 A ce titre, un atelier de validation du rapport de synthèse des consultations des états généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (EGENA) s’est tenu le 5 avril dernier.

Cette assise fait suite à la validation de la synthèse des différentes contributions par le Comité scientifique. Les états généraux ont connu plusieurs étapes de dialogues, à la fois social, technique et même politique.

Dans son message d’ouverture des travaux et intervenant, en sa qualité de présidente du Comité de pilotage, le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, le professeur Mariatou Koné a déclaré que ces différents niveaux d’intervention visent à produire « un document de référence indispensable de notre système éducatif ».

Intervenant au nom des membres du Comité de pilotage, le ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Dr N’Guessan Koffi a insisté sur la nécessité de redonner la force au système éducatif en mettant l’accent sur la nécessité de « créer des passerelles entre l’éducation nationale et la formation professionnelle ».

Le ministre des Sports, M. Claude Paulin Danho, a soutenu que tout doit-être mis en œuvre pour avoir un esprit saint dans un corps saint, le sport devant-être une corrélation forte avec le ministère de l’Education nationale.

Pour M. Paulin Danho, également président de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire, cela devrait permettra de tracer « les sillons clairs de la formation de l’ivoirien nouveau, tel que voulu par le président de la République ».

Le présent atelier constitue l’avant dernière étape des États Généraux de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation. La validation nationale mettra fin au processus des concertations dont les résultats seront officiellement remis au président de la République.

L’opérationnalisation des résultats de ces assises en laquelle tous les acteurs du système éducatif aspirent doit impérativement réconcilier l’école ivoirienne avec la culture de la qualité, a-t-il dit.

Mali : quand l’or alimente les caisses de l’Etat

Le pays tire 70% de ses recettes de l’or.Toutefois, l’or ne brille pas assez pour beaucoup de Maliens qui attendent de ressentir les retombées de ces ressources sur leur quotidien.

Selon le directeur national de la Géologie et des Mines, Cheick Fanta Mady Keïta qui s’est confié au quotidien d’informations générales « Le Républicain », « l’or représente 70% des recettes du Mali actuellement ». Le Mali est le troisième pays producteur de l’or en Afrique avec 71 tonnes produites derrière le Ghana et le Burkina Faso. Le secteur aurifère arrive en tête des recettes de l’Etat avec 600 milliards de FCFA souligne-t-il. Cela permet au gouvernement de réaliser de nombreuses infrastructures dans le domaine de la santé, du transport et de l’environnement selon l’ingénieur géologue et minier.

Le secteur est vital pour l’économie du pays, plus encore après l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il représente plus d’un million d’emplois, 7% du PIB, un quart du budget de l’État et les trois quarts des exportations.

Conscient des enjeux, les nouvelles autorités de transition veulent tirer davantage de ce secteur en poussant les sociétés exploitantes à verser plus à l’Etat malien. « On est tous des Maliens, on essaye de faire davantage pour que cet or brille pour nous », a indiqué Cheick Fanta Mady Keïta.

L’Etat malien est en train de pousser les sociétés minières à faire encore plus en jouant sur les taxes.  Une manière de rétablir un peu d’équilibre dans les contrats signés qui réservent souvent la part belle à ces entreprises étrangères. Le pays est aussi devenu avec la crise au Sahel, une plaque tournante du trafic d’or vers des pays riverains comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Le nouveau code minier signé en 2019, essaie de rétablir l’équilibre en mettant l’accent sur le contenu local. « On a dit à capacité égale, compétence égale, quand il y a un marché entre un étranger et un malien, il faut donner le marché à la société malienne et je vous le dis, il faut vérifier, dans beaucoup de mines actuellement. Ce sont les sociétés sous-traitantes maliennes qui sont en train d’opérer dans ces mines. Et l’argent dégagé par rapport à ça va rester au Mali » a indiqué Cheick Fanty Mady Keïta.

Ce contenu local souligne-t-il « va beaucoup nous permettre de faire de sorte que cet or brille davantage pour le Mali ». A ce niveau, les nouvelles autorités essaient d’explorer d’autres chaînes d’alimentations dans le secteur des mines afin d’y insérer les sociétés maliennes, dit-il.

Af’Sud : un Zimbabwéen tué dans une attaque xénophobe

L’attaque mortelle à caractère xénophobe s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi dans la banlieue de Soweto.La porte-parole de la police sud-africaine, Brenda Muridili, a confirmé ce qu’elle avait appelé « un incident de justice populaire ».

« Les rapports que nous recevons des témoins sont qu’il y a un petit groupe de personnes qui sont allées de porte en porte et puis quand ils sont arrivés à cette maison, ce jeune homme a simplement couru hors de la maison et ils l’ont poursuivi et, malheureusement, il a été tué », a-t-elle déclaré.

L’attaque de la foule s’est produite dans le township de Diepsloot, à Johannesburg, alors que les habitants poursuivaient l’immigrant qui tentait de fuir les membres de l’Opération Dudula – le groupe de vigilance anti-immigrés – qui faisaient du porte-à-porte à la recherche d’immigrés sans papiers, a-t-elle expliqué.

La tension à Diepsloot s’est répandue dans les rues mercredi soir. La criminalité dans cette zone inquiète les riverains puisque sept personnes ont été tuées en une semaine, a ajouté la porte-parole.

Dans les townships de Johannesburg, les immigrés africains craignent une poussée de violences xénophobes. Face à l’augmentation du taux de criminalité, les habitants de Soweto ont souvent recours à l’accusation de crime et de violence à l’encontre des ressortissants étrangers sans papiers.

Selon la police, quelque 24 immigrants sans papiers, pour la plupart zimbabwéens, ont été arrêtés dans le quartier.

Le Mali dénonce la non levée des sanctions par l’Uemoa

Le gouvernement malien de transition annonce regretter la non levée de sanctions contre le pays, malgré la décision de suspension prise, il y a deux semaines, par la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).Le Mali est, depuis le 9 janvier dernier, mis sous embargo par les instances régionales après le désaccord avec les militaires au pouvoir sur la durée de transition. Cependant, les autorités maliennes avaient engagé deux procédures pour l’annulation au fond et le sursis à exécution de ces « sanctions illégales, illégitimes, injustes et inhumaines » prises avec effet immédiat.

Le 25 mars, alors que se tenait à Accra la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), la cour de justice de l’Uemoa a décidé de suspendre les sanctions économiques adoptées contre le Mali par la Cedeao et qu’elle avait endossées. Elles concernaient entre autres la suspension de toutes les transactions commerciales à l’exception des produits de consommation essentiels et le gel des avoirs financiers d’environ 150 personnalités liées à la junte malienne.

Aujourd’hui, le gouvernement malien dit constater « avec regret, qu’en dépit de la double notification qui lui a été faite, par le Mali et par la cour, la commission et la conférence n’ont pas daigné exécuter cette ordonnance qui est d’application immédiate et insusceptible de recours ». Dans le communiqué publié mercredi soir, le porte-parole du gouvernement note que « ces sanctions violent allègrement les règles communautaires notamment les dispositions garantissant l’indépendance de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) ».

« En tout état de cause, en imposant des sanctions financières et économiques, la Cedeao ne disposant pas d’instruments lui permettant de s’assurer de leur exécution, s’est appuyée sur les outils de l’Uemoa », souligne le document avant d’ajouter qu’« à partir du moment où la décision de l’Uemoa est remise en cause, la Cedeao devrait à son tour suspendre l’exécution des sanctions prononcées ».

Par conséquent, le colonel Assimi Goïta et ses hommes disent dénoncer « avec force cette attitude qui constitue un flagrant déni de justice et tranche avec les exigences de l’Etat de droit, lesquelles imposent le respect des décisions de justice ».

Prenant « à témoin la communauté nationale et internationale », le gouvernement appelle la Cedeao, l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies (Onu) « à s’engager activement, afin que l’Uemoa se conforme à la légalité internationale et aux décisions de son propre organe de contrôle juridictionnel ».

Cybersécurité : l’Afrique face aux enjeux de la formation

La cybercriminalité, de plus en plus sophistiquée, ne laisse pas le choix au continent noir qui doit s’armer pour contrer la menace.L’Afrique a besoin de maintenir sa dynamique de croissance dans la sécurité. Pour ce faire, il faut prioriser la formation des jeunes talents, notamment les femmes, à la cybersécurité. Les experts en la matière sont unanimes : la cybersécurité doit être considérée comme l’un des défis majeurs du 21e siècle.

De nos jours, les cyberattaques sont plus nombreuses et complexes. Pour une entreprise, une organisation ou un État, investir dans la prévention, c’est s’assurer de mener en toute quiétude ses activités.

Le cabinet PWC, dans son étude intitulée « Global Digital Trust Insights 2021 », avait estimé que 3,5 millions d’emplois dans le secteur de la cybersécurité seraient à pourvoir dans le monde au cours de l’année considérée. Si les opportunités sont évidentes, il faut néanmoins poser le problème de la formation des ressources humaines dans des écoles de haut niveau.

En réalité, les professionnels de la cybersécurité sont rares sur le marché du travail. La raison est qu’il n’y a pas assez de personnes formées pour répondre aux besoins croissants en sécurité informatique. Pourtant, en Afrique, de nombreux jeunes diplômés peuvent s’orienter vers la cybersécurité. Encore faut-il savoir les attirer.

La contribution des États dans la formation d’experts en cybercriminalité et leur visibilité sont importantes, a soutenu Edith Brou Bleu, spécialiste en numérique et membre du Conseil consultatif de Ciberobs. Cet organisme a lancé le Cyber Africa Forum, l’événement de référence sur la cybersécurité en Afrique.

« Il est primordial, pour nos États, de renforcer et de maximiser les investissements dans ce secteur car il aura une conséquence directe sur la qualité de notre capital humain », a déclaré Edith Brou Bleu.

Elle a fait noter qu’il existe, sur le continent noir, des instituts de formation en protection de données, mais on en entend peu parler. C’est également l’une des causes de la pénurie de compétences locales sur les questions de sécurité informatique.

« Tant qu’on ne saura pas que la formation est disponible et accessible, on manquera de main d’œuvre qualifiée », a-t-elle martelé, indiquant qu’en termes de formations autour du numérique, on ne s’intéresse encore qu’à l’informatique, aux télécoms et au web alors que la cybersécurité renferme déjà, dans la pratique, ces trois secteurs d’activité.

La formation de spécialistes en cybersécurité devrait par ailleurs être orientée vers les femmes dont la représentativité est faible. Selon une étude menée en 2017 par Deloitte, elles ne représentent que 11 % des professionnels de la sécurité informatique. Pour Edith Brou Bleu, il faut corriger le déséquilibre.

« Je milite depuis toujours pour que les jeunes femmes aient assez confiance en elles pour embrasser des carrières dans les domaines des nouvelles technologies et de la cybersécurité. C’est un facteur porteur de potentialités et vecteur d’autonomisation pour les femmes », a-t-elle ajouté.

De plus en plus d’initiatives sont prises partout en Afrique par des acteurs publics et privés pour combler ce déficit. Cet objectif sera notamment poursuivi lors du Cyber Africa Forum prévue du 9 au 10 mai 2022 à Abidjan. Cet évènement mettra à l’honneur les talents de la cybersécurité africaine à travers le Cyber Africa Women qui vise à promouvoir et soutenir les femmes. 

La 2e édition du Cyber Africa Forum sera également l’occasion de décerner une récompense inédite à la start-up de l’année. Objectif : créer l’émulation dans le secteur. Au Maroc, en Tunisie, au Sénégal et dans de nombreux autres pays d’Afrique, des écoles spécialisées existent. L’École nationale d’administration (Ena) de Dakar, par exemple, abrite un établissement de formation d’experts en cybersécurité.

L’entité, ayant ouvert ses portes en 2018, est le fruit de la coopération entre les ministères des Affaires étrangères sénégalais et français. Elle est destinée à renforcer la capacité des États africains à lutter contre les cyberattaques, la diffusion de messages extrémistes et les groupes terroristes. Membre du Conseil consultatif de Ciberobs, Linda Nanan Vallée a affirmé que « la formation en cybersécurité est cruciale. Beaucoup de failles de sécurité sont dues à l’ignorance ou à la négligence ».

De plus, a-t-elle signalé, « en cybersécurité, il faut avoir une approche holistique et les solutions techniques de sécurisation (firewall, IDS/IPS, antimalware, …) ne sont qu’une partie du dispositif. La sensibilisation et la formation sont des piliers fondamentaux ».

En Côte d’Ivoire, l’École supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (Esatic), avec à sa tête le Professeur Adama Konaté, propose un Master Sécurité, Informatique et Technologies du Web (SITW).