Guinée: le directeur de la justice militaire reprend service

La suspension du Haut commandant de la gendarmerie nationale, Colonel Balla Samoura, de ses fonctions a été levée ce mardi, a appris APA.Fin de la disgrâce pour le Colonel Balla Samoura. Membre influent du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD, junte), il avait été suspendu de ses fonctions le 30 mars dernier suite à un différend avec Alphonse Charles Wright, le procureur de la Cour d’appel de Conakry.

Ce dernier, lors d’une conférence, l’avait sèchement accusé d’interférer dans les affaires judiciaires qui ne relèvent pas de sa compétence. Le procureur fustigeait notamment l’arrestation et la séquestration de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Kalil Kaba. Celui-ci aurait passé, selon ses avocats, deux jours dans les locaux de la direction de la justice militaire, dirigée par M. Samoura, sans avoir reçu au préalable une convocation. Il n’aurait pas non plus eu accès à ses conseils.

Le procureur avait enfoncé le clou en maintenant ses accusations contre l’officier dans une émission de grande écoute.

Face au tollé suscité par cette sortie, Balla Samoura s’était défendu par voie de presse, arguant que son statut lui permettait d’agir comme un officier de police judiciaire.

Tous les deux ont ensuite été suspendus de leurs fonctions. Le procureur « pour faute disciplinaire » et le Haut commandant de la Gendarmerie pour « non-respect des consignes relatives à la prise de parole publique ».

Après la reprise de fonction de ce dernier, Alphonse Charles Wright devrait également regagner son poste dans les heures à venir.

Af’Sud : nomination d’un nouveau ministre de la Fonction publique

La décision est rendue publique ce mardi par le Cabinet présidentiel.Le président Cyril Ramaphosa a nommé Thulas Nxesi au poste de ministre de la Fonction publique et de l’Administration par intérim.

M. Nxesi continuera à assumer ses responsabilités en tant que ministre de l’Emploi et du Travail, tout en assurant l’intérim du ministre de la Fonction publique et de l’Administration, a précisé la présidence de la République.

Sa nomination fait suite au départ de l’ancienne ministre de la Fonction publique et de l’Administration, Ayanda Dlodlo, qui a été nommée au Conseil d’administration de la Banque mondiale à Washington, aux Etats-Unis.

M. Ramaphosa a remercié Mme Dlodlo pour avoir servi la nation à divers postes de direction, notamment dans les portefeuilles des communications, des affaires intérieures, de la sécurité de l’Etat et du service public et de l’administration.

Le président lui a souhaité bonne chance dans ses nouvelles responsabilités, où elle sera l’un des trois membres du conseil d’administration représentant les intérêts des 25 Etats membres africains.

Mali : de quoi l’offensive de Moura est-elle le nom ?

L’armée malienne a qualifié, samedi 2 avril, de « combattants de groupes terroristes » les 203 personnes qu’elle a neutralisées dans le centre du pays alors que certaines organisations et médias internationaux affirment le contraire.Plus de 200 jihadistes tués et une cinquantaine d’interpellations. Le bilan officiel de l’opération des Forces armées maliennes (FAMa), menée du 23 au 31 mars dans le village de Moura (centre), a de quoi renforcer le discours sur leur montée en puissance sur le terrain jihadiste. Toutefois, cette action antiterroriste fait aussi l’objet de très nombreuses allégations de violences commises par les soldats maliens contre des civils.

La semaine dernière, des images de cadavres baignant dans leur sang ont défilé sur les réseaux sociaux. D’autres montraient des hommes avec des armes enterrant leurs proches. Mais il est difficile de dire que ces morts sont de Moura, même si c’est une localité qui subit depuis plusieurs années le joug des jihadistes de la katiba Macina du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Selon certaines sources, ils viennent régulièrement effectuer des prêches et se ravitailler.

Toutefois, RFI affirme qu’à ce stade, « on ne parle plus d’exactions, c’est un massacre » qui a été effectué par les FAMa dans ce village. Le média français cite notamment une source qui juge l’opération militaire malienne disproportionnée et indiscriminée.

Human Rights Watch dénonce de son côté « le massacre de plus de 300 personnes à Moura », se fondant sur plusieurs témoignages. « Ils ont été tués parce qu’ils portaient la barbe et un pantalon court », explique un survivant à l’organisation des droits humains, avant de préciser que les habitants y étaient obligés.

Mariko, Minusma, enquête…

A Bamako, l’opposant Oumar Mariko est, depuis le week-end dernier, dans le collimateur de la justice après avoir accusé l’armée d’« assassiner des gens » à Moura. Après ses propos très critiques, sa maison a été encerclée par des hommes armés tandis qu’il ne s’y trouvait pas.

Toutefois, l’armée dit avoir mené cette « opération d’opportunité aéroterrestre de grande envergure » à Moura « suite à des renseignements bien précis » sur « une rencontre entre différentes katibas ». C’est ainsi qu’elle a procédé à un « nettoyage systématique de la zone ».

Toutefois, l’armée malienne a rappelé dans son communiqué que le respect des droits de l’homme et le droit international humanitaire restaient une priorité dans la conduite de ses opérations antijihadistes. « Ceci s’explique par d’énormes efforts de sensibilisation et de formation sur les différents modules, de même que l’ouverture d’enquêtes à chaque fois que des allégations sont portées contre les FAMa », a-t-elle assuré.

Mais pour éclairer la lanterne de tout le monde sur les allégations d’exactions sur des civils, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) souhaite mener une enquête. « Tout est planifié, nous n’attendons plus que l’accord des autorités », selon la Minusma, qui veut par son action établir les faits et répondre à toutes ces questions.

Mali : la botte secrète des militaires pour faire plier la CEDEAO

Si un accord n’est pas trouvé entre les autorités de la transition malienne et la CEDEAO, Bamako envisage de décréter unilatéralement une transition de vingt-quatre mois.Suite et pas fin entre le Mali et la CEDEAO. Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi ou mercredi à Bamako. En dépit des divergences, les deux camps tentent de trouver un accord sur la durée de transition.

Le chef de l’Etat malien Assimi Goïta, avait carte blanche pour dérouler une transition de cinq ans selon les conclusions des Assises de refondation de décembre 2021. Mais, dans un « ultime sursaut », il a accepté une transition de vingt-quatre mois pour convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui campent sur une durée de seize mois. 

La différence n’est pas insurmontable, mais elle est suffisamment importante pour créer un blocage. L’urgence pour le Mali est d’arriver à faire plier le bloc régional de lever l’embargo décrété en janvier 2022.

Mais cette issue ne serait envisageable que s’il y a d’accord entre les deux parties sur la durée de transition. Cet énième visite de Goodluck Jonathan, qualifiée par certains comme celle de la dernière chance, permettra-t-elle de décrocher enfin un accord pour la levée des suspensions ?

La CEDEAO mise devant le fait accompli ?

En cas d’échec des négociations, Bamako compte maintenir son chronogramme de vingt-quatre mois pour achever cette transition, avant de fixer une date pour les élections qui doivent déboucher sur le retour des civils au pouvoir. La CEDEAO serait dans ce cas mise devant le fait accompli avec l’obligation de se prononcer clairement sur le maintien ou la levée de l’embargo sur le Mali.

Sur le terrain, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir chez les populations surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un contexte de menace jihadiste dans le Sahel, la CEDEAO peut-elle maintenir indéfiniment l’embargo sur cet État enclavé ?

A côté, les sanctions économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) commencent à inquiéter les banques exposées à certains risques face à l’accumulation des impayés de l’Etat malien dont les avoirs sont gelés par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) basée à Dakar. A la date du 28 février 2022, les impayés de Bamako auprès des certains établissements financiers s’élevaient à 90,8 milliards francs Cfa selon la plateforme d’informations financières et boursières, Sika Finance.

Au niveau interne, les banques maliennes détentrices des créances des autres pays de la zone UEMOA ne peuvent pas être payées en raison de la suspension des transactions commerciales et financières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO.

Aujourd’hui, les créances détenues par les établissements de crédit auprès de l’UEMOA sur le Mali seraient estimées à 1825,34 milliards francs CFA soit 2,8 milliards d’euros. 

Thales ouvre au Maroc son premier centre de cybersécurité en Afrique

Thales ouvre un nouveau centre opérationnel de cybersécurité (SOC) au Maroc, le sixième au sein de son réseau international, permettant de bénéficier d’une protection en temps réel contre les cyberattaques dans le pays mais aussi sur l’ensemble du continent africain, a annoncé mardi le géant mondial des hautes technologies dans un communiqué.Ce centre opérationnel permet de doter les administrations et entreprises marocaines et africaines de moyens de supervision efficaces en matière de cybersécurité, affirme Thales.

Les SOCs rassemblent des capacités de détection et d’analyse des menaces 24h sur 24, 7 jours sur 7, et proposent des réponses en conformité avec les infrastructures et les politiques de cybersécurité du pays. Au nombre de six, situés au Canada, en France, à Hong-Kong, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, et désormais au Maroc, ils constituent un réseau international opérant selon un modèle appelé  » Follow the sun  » qui accompagne plus d’une centaine de clients en continu dans le monde, avec un niveau de réactivité et de flexibilité inégalé.

Comment le Sénégal travaille t-il à pouvoir nourrir seul sa population ?

Face à un contexte mondial tendu et incertain, le président Macky Sall dit vouloir relever au plus vite le défi de l’autosuffisance alimentaire.Le Sénégal fait partie de ces Pays les moins avancés (Pma) dépendant fortement de l’importation de produits alimentaires de base. En fin 2021, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) indiquait que le déficit commercial du pays s’était détérioré de 11,73%. Dans cette balance commerciale déficitaire, les denrées de première nécessité occupent une bonne place alors que des tensions multiformes menacent le bon approvisionnement du monde.

La guerre menée par la Russie en Ukraine a des conséquences notamment sur la fourniture du gaz ou du blé, sachant que la population sénégalaise est un grand consommateur de féculents. Mais la sécurité alimentaire de certains pays africains était déjà menacée par la sécheresse, les crises jihadistes ou encore la Covid-19, cette pandémie qui a mis à genoux plusieurs économies du monde.

Face à ces difficultés à plusieurs échelles, les autorités sénégalaises sont persuadées que l’indépendance alimentaire constitue la panacée. Macky Sall l’avait compris, avant son élection en 2012, en promettant de batailler ferme pour remporter le défi de l’autosuffisance alimentaire. Il l’a réitéré une nouvelle fois, dimanche 3 avril dernier, à la veille de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de son pays.

« Il nous faut produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons. C’est le sens des investissements massifs que l’Etat continue de consacrer à la modernisation et à la diversification des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture. De plus, pour la deuxième fois consécutive, le budget de la campagne agricole est revu à la hausse, et passe cette année de 60 à 70 milliards de FCFA », a déclaré le président sénégalais.

Pour Macky Sall, la souveraineté alimentaire du Sénégal est dans l’ordre du possible en voyant ce qui se fait dans les Domaines agricoles communautaires (Dac). Cette expérience « montre que nous pouvons relever ce défi, à l’image des belles moissons du Dac de Keur Momar Sarr (nord), sept mois seulement après son lancement en juillet dernier », a insisté le chef de l’Etat.

D’une superficie de 5000 hectares, le Dac de Keur Momar Sarr, financé à hauteur de 6,2 milliards FCFA par l’Etat du Sénégal, polarise 96 villages dans des communes de cette localité du nord du pays. A court terme, l’aménagement de près de mille hectares sera destiné aux cultures fourragères. Une production annuelle de 5000 tonnes de fourrage (maïs fourrager, Maralfalfa, etc.) est attendue, d’après l’équipe de coordination du projet.

« Ce soir, mes chers compatriotes, considérant le risque élevé de pénurie et de flambée des prix en raison de la crise mondiale, j’appelle à une mobilisation générale pour accroître et valoriser davantage nos produits agricoles, d’élevage et de pêche », a indiqué le président Sall, avant de souligner ses actions sociales, impactant « les prix des denrées de première nécessité », et dont le but est de soulager les ménages.

Toutefois, il note que la bataille de la souveraineté alimentaire appelle l’effort de tous ses concitoyens pour être à l’abri des aléas de la conjoncture internationale. « Car, à vrai dire, l’indépendance n’est pas l’acte isolé d’un jour, mais un combat permanent, qui se gagne également sur le front de la sécurité alimentaire. C’est ce qui ajoute à la souveraineté nationale un surcroit de liberté », a soutenu le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA).

Industrie, hausse des prix et culture au menu des quotidiens marocains

Le développement de l’industrialisation, l’envolée sans précédent des prix des carburants et la préservation du patrimoine culturel sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus mardi.+L’Économiste+ relève que la bataille de l’industrialisation ne peut se concevoir de manière isolée, d’autant plus que le Maroc, au vu des urgences actuelles et de l’apparition de concurrents redoutables, aura encore besoin de la mobilisation de la puissance publique, principal moteur de l’investissement, en attendant d’inverser la tendance avec la fameuse Charte de l’investissement qui doit entrer en service.

Dans tout ce système, ce sont les entreprises qui devront créer la richesse et l’efficacité du marché, qui iront chercher les opportunités, constate le journal, estimant nécessaire de chercher les ingrédients à déployer pour y arriver.

Il préconise d’aller au-delà des clusters et des écosystèmes industriels classiques. « C’est l’intégration en profondeur jusqu’à la matière première, la montée en valeur ajoutée, la taille critique et massive pour accélérer l’export… Il y a aussi la formation des compétences, l’innovation, la recherche, les usines 4.0… des enjeux majeurs pour la compétitivité », note-t-il.

Selon lui, de nombreux sentiers de croissance existent localement, mais qu’il faudrait trouver “les bonnes recettes qui marchent” et “prendre conscience que le monde a totalement changé”.

+Le Matin+ écrit que l’envolée sans précédent des prix des carburants est venue bouleverser la fragile accalmie observée dans le secteur des transports. La décision du gouvernement d’accorder une aide aux professionnels de la route a été quasiment annihilée par la montée en flèche du prix du gasoil qui a atteint 15 dirhams dans certaines villes.

De plus, le retard enregistré dans la distribution de cette aide et les difficultés que rencontrent certains professionnels pour y accéder ont fini par rompre la «trêve» conclue il y a près de deux semaines. À cet égard, la date de ce mercredi 6 avril s’annonce décisive. Certains syndicats ont annoncé à partir de ce jour une cessation à durée indéterminée des activités de leurs adhérents.

+Aujourd’hui Le Maroc+ estime que préserver la mémoire et les éléments qui constituent le patrimoine matériel ou immatériel et l’identité du Maroc n’est pas seulement une nécessité, mais une obligation collective de toutes et tous les Marocains.

Depuis quelques années, et en plus d’un ministère dédié à la culture et au patrimoine, une fondation dédiée aux musées s’active elle aussi à la réhabilitation du patrimoine matériel et immatériel à travers les ouvertures de musées et la multiplication des événements, festivals, expositions et autres actions à même de contribuer à la sauvegarde des trésors du Maroc.

Mais quand bien même une telle fondation serait investie des prérogatives et disposerait de moyens, l’ampleur de la tâche nécessite une implication des acteurs du secteur privé qu’ils soient des opérateurs économiques ou des associations, fondations et autres, relève la publication.

Le Maroc dispose aujourd’hui de richesses et d’un patrimoine qui ne sont ni “suffisamment valorisés” ni “intelligemment monétisés”, déplore-t-il, estimant que la création et l’exploitation de musées, par exemple, ne peut devenir prisée par des investisseurs privés tant qu’elle n’est pas érigée en “véritable” secteur économique profitable, “ce qui suppose, pour commencer, une vision et une politique publique dédiées”.

Af’Sud/Covid-19 : fin de l’état de catastrophe nationale

Cette décision a été prise après une baisse des cas de Covid-19, bien que quelques règlements transitoires restent en place, a annoncé le président Cyril Ramaphosa.Dans une allocution télévisée à la nation en fin de journée, Ramaphosa a déclaré que bien que la pandémie ne soit pas encore terminée, son gouvernement a décidé de mettre fin à l’état de catastrophe qui a été imposé en mars 2020, il y a plus de 750 jours. 

« Bien que la pandémie ne soit pas terminée, et que le virus reste parmi nous, ces conditions ne nécessitent plus que nous restions en état de catastrophe nationale. A l’avenir, la pandémie sera gérée conformément à la loi sur la santé nationale », a ajouté M. Ramaphosa.

Cela signifie que toutes les réglementations et directives prises en vertu de la loi sur la gestion des catastrophes en réponse à la pandémie de Covid-19 ont été abrogées avec effet à la fin de la journée de lundi. 

Toutefois, quelques mesures transitoires resteront en vigueur pendant les 30 prochains jours. Il s’agit notamment du port de masques dans les espaces publics intérieurs, de la limitation du nombre de personnes autorisées dans les lieux intérieurs et extérieurs, de la preuve de vaccination ou d’un test PCR négatif pour les voyageurs internationaux entrant dans le pays. 

L’aide sociale, introduite il y a deux ans pour protéger les communautés vulnérables des effets de la pandémie, sera également maintenue. Dans le cadre de ce programme, les Sud-africains vulnérables reçoivent 350 R3 (environ 24 USD) par mois.

L’Afrique du Sud a été le pays africain le plus touché par la pandémie, les chiffres montrant qu’elle a enregistré jusqu’à présent 3.667.560 cas confirmés en laboratoire et 100.052 décès.

Rachida Kaaout, le souffle d’un vent nouveau

La Franco-marocaine brigue les suffrages des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest aux élections législatives de juin 2022 avec l’intention d’impulser le changement.Bien dans sa peau, Rachida Kaaout en a tout l’air dans le hall d’un hôtel de renom à Dakar. Le Sénégal est la troisième des seize étapes de la campagne menée depuis janvier dernier par la candidate de La République en marche (LREM) simple au premier abord. Un tee-shirt blanc, un pantalon noir et le tour est joué.

Rachida Kaaout est « une femme de caractère. Quand elle se fixe un objectif, elle sait mettre en place toutes les conditions pour l’atteindre », se décrit la quadragénaire authentique. Ces temps-ci, son but est de porter la voix des Français de la 9e circonscription couvrant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.

Deux zones du continent noir maîtrisées parfaitement par la diplômée en Économie et Gestion de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : « Pour avoir énormément travaillé dans ces pays, je connais les Français qui y vivent. Dans le cadre des affaires ou à titre personnel, les rencontres
ont été nombreuses ».

Qui sont ces Français que Rachida Kaaout veut tant représenter ? « Il y a ceux qui se sont expatriés pour leurs activités professionnelles. Vous avez aussi ces retraités, comme la misère est plus belle au soleil, qui s’installent dans ces pays. Et on a les binationaux qui retournent dans leurs pays d’origine », détaille l’intéressée.

À la tête d’une société dont la vocation est d’accompagner les entreprises dans leur développement à l’international, la mère de deux adolescents met un point d’honneur à redonner de l’espoir à ses compatriotes désabusés par les politiciens classiques. « Je viens d’effectuer une tournée en Tunisie, au Maroc et au Sénégal. Des gens que j’ai croisés m’ont dit que les politiciens sont tous les mêmes », souligne-t-elle, non sans se présenter comme une « alternative » crédible.

Mais l’admiratrice de Jacques Chirac, chef de l’État français de 1995 à 2007, admet que « c’est un travail de longue haleine car il faut être présent dans la circonscription. Le terrain permettant de comprendre les véritables problématiques pour construire l’avenir
ensemble ».

Dans ce dessein, Rachida Kaaout a tâté le pouls de ces Français loin de la métropole afin d’être fixée sur leurs attentes. Son diagnostic fait ressortir trois principales préoccupations à savoir l’éducation, la santé et le business.

« Par rapport à
l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), il y a un problème lié aux frais de scolarité et la qualité de l’éducation des enfants laisse souvent à désirer. Dans certains cas,
les États-Unis et la Belgique se substituent à la France », explique la candidate du mouvement créé par le président Emmanuel Macron. Native de Béni-Mellal, au cœur du Maroc, Rachida Kaaout compte rédiger, avec les associations de parents d’élèves, « un livre blanc qui va contenir des propositions à remettre en mains propres » à l’actuel locataire de l’Élysée.

En ce qui concerne la santé, cette dame de taille moyenne a noté des dysfonctionnements dans l’organisation de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE). « Comme l’administration n’est pas dans ces territoires, c’est toujours un peu compliqué. Des retraités sont dans de très mauvaises situations. Tout est dématérialisé alors qu’il y a des personnes âgées qui ne savent pas utiliser Internet
ou qui habitent dans des zones reculées. Elles ne vont pas parcourir de longues distances pour juste envoyer un mail voire recevoir une réponse à l’ambassade ou au consulat », déplore le membre de La République en marche.

Selon Rachida Kaaout, il est donc nécessaire de nouer des partenariats avec les multinationales de l’assurance en vue de créer une mutuelle de santé pour les Français de l’étranger « qui ne sont pas forcément bien lotis financièrement ». En guise d’illustration, raconte la Parisienne, « j’ai discuté avec un Français vivant un drame en Tunisie. Malade, il veut se soigner dans l’Hexagone, mais n’a pas les moyens d’acheter un billet d’avion ». Pourtant, une alliance avec Air France permettrait à ces concitoyens vulnérables, une fois par an, de revenir gratuitement au bercail, se persuade-t-elle.

Le troisième problème qui mobilise Rachida Kaaout est relatif aux affaires dans les pays d’accueil. « La 9e circonscription est composée de pays hautement stratégiques en termes de développement. Les Français qui y résident sont des ambassadeurs.
Il faut travailler avec tout ce beau monde
pour développer des relations bilatérales plus amicales, plus fraternelles et bénéfiques à tous », plaide-t-elle.

Dans un contexte où le sentiment antifrançais gagne du terrain en Afrique subsaharienne, « notre responsabilité est de redonner confiance à ces peuples pour qu’ils sachent que nous sommes des amis », considère l’ancienne Directrice du développement – achats du Groupe Bernard Tapie entre 2003 et 2009.

De la société civile à la politique 

Le début de l’aventure politique de Rachida Kaaout est récent. Élevée par sa grand-mère, la cheffe d’entreprise a d’abord mis sur pied l’association dénommée « Au fil de l’aube ». Objectif, tisser un lien intergénérationnel entre les seniors et les jeunes. « Je me suis dit comment on peut faire avancer les choses. Nos aînés ont tellement de savoirs, d’expériences… à transmettre et les futurs adultes ont besoin d’être armés pour une meilleure destinée. Il n’y a pas de petits efforts. Il n’y a que des grands résultats », justifie l’initiatrice de ce concept humaniste.

« J’ai commencé autour de moi en tendant la main aux retraités que je connaissais. Je leur ai demandé de donner un peu de leur temps pour encadrer les jeunes que je croisais sur le terrain ou auprès de mes amis », se rappelle Rachida Kaaout.

La dynamique enclenchée par « Au fil de l’aube » est si forte que le besoin d’un local spacieux pour y tenir les activités se fait vite ressentir. Un appel aux dons lancé sur les réseaux sociaux fait basculer le destin de celle qui rêve en grand. Rachida Kaaout tape dans l’œil de l’état-major de La République en marche : « On m’a contacté pour me proposer un rendez-vous. Le Jour J, ils ont apprécié mon action de haute portée sociale avant de dire quelque chose qui a tout de suite fait résonance. Concrètement, on m’a fait comprendre que je peux être plus utile à la société si je m’engage en politique ».

Cette invitation ne reste pas sans écho. « La LREM me définit. Je ne suis ni de droite ni de gauche. Je suis plutôt au centre avec la conviction que les citoyens peuvent changer la façon de faire de la politique », professe Rachida Kaaout. Le 17 juin 2019, la néophyte est parmi les premiers candidats investis par les macronistes pour les élections municipales. Un an plus tard, elle est élue conseillère municipale à Ivry-sur-Seine, une ville du département de Val-de-Marne, dans la région d’Île-de-France.

Emmanuel Macron, le leader de Rachida Kaaout, est candidat à sa propre réélection le 10 avril prochain. L’un de ses challengers, Éric Zemmour pour ne pas le nommer, est une caisse de résonance de la théorie du « grand remplacement » popularisé à partir de 2011 par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus. « Son offre politique n’a comme colonne vertébrale que la haine de l’autre.
Malheureusement, il y a des gens qui le suivent. Ce sont des contestataires. Je ne pense pas qu’ils soient convaincus par les idées extrémistes. Il n’y a rien de sincère chez Zemmour. Il surfe sur
les peurs
en pointant du doigt une communauté, une religion », analyse sans concession Rachida Kaaout.

Pour faire barrage à ce repli identitaire, la binationale, pour qui « la question de l’intégration ne s’est jamais posée », propose aux gouvernants d’œuvrer davantage à la mixité sociale. « On n’a pas assez cherché à décloisonner. Dans les quartiers de France, on doit casser tout ce qui a été construit dans les années 70 pour accueillir les ouvriers. Je souhaite qu’on change de modèle de villes. Cela donnerait l’occasion aux uns et aux autres de se connaitre. Il y a des gens que l’on pense racistes, mais ils ne le sont pas réellement. Quand ils prennent le temps d’aller vers l’inconnu, ils se rendent compte que les autres ne sont pas si différents d’eux. Nos enfants ne doivent pas être prisonniers des clivages raciaux, religieux… ».

CAN 2023 : le président de la Caf « rassuré » par la Côte d’Ivoire

Patrice Motsepe, le patron du football africain, a effectué lundi 4 avril une visite en Côte d’Ivoire, pays hôte de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can).Deux mois après avoir baissé les rideaux sur la 33e édition de la Can au Cameroun, le président de l’instance du football continental se tourne vers le futur. Accueilli ce lundi à Abidjan, le Sud-africain s’est dit « rassuré » par l’état d’avancement des infrastructures pour la prochaine Can prévue du 23 juin au 23 juillet 2023 dans le pays de Didier Drogba.

Alors que six stades sont en construction ou en rénovation pour cette compétition, M. Motsepe a indiqué, à l’issue d’une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara, qu’il « reste quelques problèmes encore à régler ».

« Nous avons confiance que la Can que vous allez organiser ici sera la meilleure. Nous sommes rassurés par les différentes infrastructures que vous avez mises en place pour accueillir cette compétition », a poursuivi le président de la Caf. « Je suis satisfait des progrès faits, même s’il reste quelques problèmes encore à régler », a-t-il ajouté.

Les travaux de trois stades sont quasiment achevés. Il s’agit de celui d’Ebimpé en banlieue d’Abidjan (60.000 places), de celui de Bouaké (centre) qui a été rénové pour passer à 40.000 places et de celui de Yamoussoukro (centre, 20.000 places). 

En outre, les stades de San Pedro (sud-ouest, 20.000 places) et de Korhogo (nord, 20 000 places) sont terminés à plus de 50 %, selon l’Office national des sports, qui supervise les infrastructures sportives. La rénovation du stade historique Félix-Houphouët-Boigny (33.000 places), au cœur d’Abidjan, prend quant à elle plus de temps, et n’est pour l’heure terminée qu’à 25 %.

Les problèmes de la FIF au menu

La dernière édition de la Can, dont la finale s’est jouée le 6 février dernier à Yaoundé, a été remportée par le Sénégal, pour la première fois de son histoire, à l’issue des tirs au but (4-2) devant l’Égypte. 

Par ailleurs, le président de la Caf a profité de sa visite pour appeler les acteurs du football ivoirien à l’unité après les remous au sein de la Fédération ivoirienne de football (FIF). 

L’élection de son président, prévue en avril, a été mais maintes fois reportée. L’ancien international Didier Drogba fait partie des candidats mais ne bénéficie pas d’un franc soutien au sein des clubs ivoiriens.

La fédération a été placée sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa, qui a installé un « Comité de normalisation» pour tenter de régler cette crise.

« Je dois rencontrer les parties prenantes des élections. Il n’y aura pas de perdant. Le football de ce pays mérite l’unité », a déclaré Patrice Motsepe.