Burkina : plusieurs militaires tués dans deux attaques

Deux attaques simultanées dimanche 24 avril 2022, ont tué quinze personnes dont neuf militaires au nord du Burkina Faso.Les assaillants ont visé deux détachements militaires de Gaskindé et de Pobé Mengao dans la région du Sahel au nord-ouest du pays près de la frontière avec le Mali. « Ces deux attaques qui se sont déroulées de façon quasiment simultanée, ont visé à la fois les détachements militaires et les populations civiles », indique un communiqué de l’armée burkinabè.

Les combats intenses ont causé plusieurs morts au sein de l’armée et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). « On dénombre pour l’attaque de Gaskindé neuf décès (cinq militaires et quatre civils) et une quinzaine de blessés. L’attaque de Pobé-Mengao a causé la mort de six personnes dont quatre militaires et 02 VDP. Une quinzaine de personnes ont également été blessées », déplore le communiqué.

Toutefois, les forces de défense assurent que « la situation dans ces deux localités est sous contrôle et des opérations de sécurisation sont toujours en cours », rassure le communiqué.

L’armée burkinabè réaffirme sa « détermination de l’ensemble des forces à poursuivre le combat quoi qu’il en coûte pour permettre aux populations des localités menacées par les terroristes de reprendre le cours normal de leur vie », conclut le communiqué.

Le Burkina Faso en proie au jihadisme est confronté depuis 2015 à des attaques récurrentes, comme ses voisins du Mali et du Niger. Des attaques souvent attribuées aux groupes Etat islamique et Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Tunisie: Le naufrage d’une embarcation de migrants fait 17 morts

Les autorités tunisiennes ont annoncé, dimanche, avoir récupéré les corps de dix-sept migrants après le chavirement de quatre embarcations de fortune au large de Sfax (centre-est) alors qu’ils tentaient de rejoindre clandestinement les côtes européennes.D’après des sources judiciaires, citées par les médias locaux, d’autres migrants sont portés disparus suite au chavirement de ces embarcations qui étaient parties des côtes proches de Sfax dans la nuit du 22 au 23 avril.

La même source a, par ailleurs, indiqué que 98 personnes ont pu être secourues dans le naufrage de ces embarcations, relevant que parmi les victimes figurent des femmes et au moins un bébé.

La majorité de ces migrants viennent notamment de Côte d’Ivoire, du Mali, de Somalie ou du Nigeria, précise-t-on de même source.

Selon la garde maritime nationale, l’opération de recherche des corps des migrants irréguliers dont les embarcations ont fait naufrage a été suspendue en raison de la dégradation des conditions météorologiques.

La Tunisie et la Libye voisine sont des points de départ clés pour les migrants et les demandeurs d’asile qui cherchent à atteindre les côtes européennes, souvent à bord de bateaux qui sont à peine en état de naviguer.

La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui estime que plus de 18.000 migrants y sont morts ou disparus depuis 2014.

Près de 2.000 migrants sont portés disparus ou sont morts noyés en Méditerranée l’an dernier, contre 1.401 en 2020, d’après l’OIM.

En  2021, un total, 15.671 migrants dont 584 femmes, ont pu atteindre le sol italien depuis les côtes tunisiennes, contre 12.883 en 2020.

Coupe de la CAF: La RS Berkane file en demi-finale

Le club marocain de la Renaissance de Berkane s’est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), après sa victoire à domicile 1 à 0 sur Al Masry de Port-Saïd, dimanche en quart de finale retour.Les Berkanis ont pu rattraper leur retard à l’aller (défaite: 2-1), grâce à un but de Youssef Elfahli dès la 7è minute sur pénalty.

Ils retrouveront au stade des demi-finales le TP Mazembe qui a frappé fort en battant un autre club égyptien, FC Pyramids sur le score de 2 à 0, ce dimanche à Kinshasa.  

Participation active de la délégation marocaine aux réunions BM-FMI

Une délégation marocaine conduite par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, a eu d’intenses activités à Washington à l’occasion des travaux des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI).Tenu du 20 au 24 avril, ce conclave a accueilli une série de rencontres importantes, notamment la réunion du Comité de développement conjoint du GBM et du FMI et les réunions du Groupe consultatif africain avec le président du GBM, David Malpass et la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

En sa qualité de présidente du groupe de pays au sein du Comité de développement, constitué, outre du Maroc, de l’Afghanistan, l’Algérie, le Ghana, l’Iran, le Pakistan et la Tunisie, Mme Fettah a souligné «l’importance de recourir à la numérisation pour promouvoir une croissance vigoureuse et inclusive d’une part, et de mettre en œuvre une action collective urgente pour remédier à la crise de la dette qui se profile dans les pays en développement, d’autre part», indique un communiqué du ministère de l’Economie et des Finances publié dimanche.

La ministre a également présidé les réunions du Groupe consultatif africain avec la directrice générale du FMI et le président du GBM, tenues respectivement les 21 et 22 avril 2022.

Lors de ces réunions, Mme Fettah, en tant que présidente du Caucus africain pour l’année 2022, a mis l’accent sur les défis auxquels sont confrontés la plupart des pays du continent notamment le surendettement, l’insécurité alimentaire, les fragilités et l’adaptation aux changements climatiques, lesquels se sont accentuées, a-t-elle dit, par le déclenchement de la crise ukrainienne et son impact sur les prix des produits énergétiques et alimentaires.

A cet égard, la ministre a salué les initiatives des institutions de Bretton Woods pour aider les pays fragiles à revenue faible et intermédiaire à faire face à ces défis, tout en appelant ces deux institutions, compte tenu de leur positionnement de référence, à un «réexamen de l’architecture financière mondiale actuelle pour l’adapter aux besoins spécifiques de financement du développement des pays africains».

En marge de cet événement, la ministre de l’Economie et des Finances a tenu une réunion avec la DG du FMI, avec la participation en mode virtuel du gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri.

Lors de cette rencontre, Mme Fettah a mis en avant la volonté du gouvernement marocain de poursuivre la dynamique des réformes engagées par le Royaume, en particulier le programme de généralisation de la protection sociale, le plan de relance économique et la réforme du secteur des établissements et entreprises publiques.

La ministre a également salué les initiatives lancées par le FMI, sous le leadership de Mme Georgieva, afin de mieux répondre aux besoins de financement des pays en développement, a ajouté le communiqué.

Mme Georgieva a, pour sa part, félicité le Maroc pour la réussite de la campagne de vaccination menée pour faire face à la pandémie, et salué la stratégie proactive du Royaume en matière d’atténuation des effets de la crise et de relance économique.

Par ailleurs, la ministre de l’Économie et des finances a tenu des réunions bilatérales avec d’autres responsables du GBM et du FMI.

Lors de la réunion avec le Directeur général des opérations de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg, les échanges ont porté notamment sur les relations de coopération avec le GBM et son rôle dans la dynamique économique et sociale du Maroc.

La rencontre avec le Directeur général de la Société financière internationale (SFI), Makhtar Diop, a été consacrée au rôle du financement privé dans la stratégie de développement du Royaume.

A cet égard, la ministre a invité la SFI à renforcer son appui financier et technique pour accompagner les efforts du gouvernement en matière de financements innovants et d’amélioration des conditions d’accès au marché.

L’entretien avec la Vice-présidente et secrétaire général du groupe de la Banque mondiale, Diariétou Gaye, a été l’occasion de discuter de l’état d’avancement des préparatifs pour l’organisation des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI qui se dérouleront en octobre 2023 à Marrakech.

A cet égard, Mme Fettah a réitéré l’engagement du Royaume à assurer la réussite de ce grand événement.

En tant que pays hôte de l’édition d’octobre 2023 des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, plusieurs séquences phares ont permis la promotion de l’attractivité économique et culturelle du Maroc au sein des deux institutions, basées à Washington, notamment à travers des stands d’information, des performances musicales et des dégustations des saveurs de la gastronomie marocaine.

Emmanuel Macron réélu président de la république française

Le président sortant devance la candidate du Rassemblement national.Emmanuel Macron a été réélu, dimanche 24 avril, comme président de la république française.
Selon les estimations publiées dimanche soir peu après 20h, le président sortant devance sa rivale, Marine Le Pen, candidate du parti d’extrême-droite le Rassemblement nations (RN) avec un score de près de 58% contre 41% environ. 

Côte-d’Ivoire: Importante hausse des impôts récoltés au premier trimestre de 2022

Les objectifs de recettes pour le deuxième trimestre sont fixés à 979,8 milliards Fcfa, soit une hausse de 181,8 milliards Fcfa par rapport à la même période en 2021.Les services des impôts de Côte d’Ivoire ont recouvré 722,8 milliards Fcfa de recettes brutes au 1er trimestre 2022 pour un objectif de 701,1 milliards Fcfa, soit un écart positif de 21,7 milliards Fcfa.

Ces données ont été dévoilées, vendredi, à Abidjan par Dr Mbahia Bamba Maferima, à l’ouverture d’un séminaire bilan du 1er trimestre 2022 et des perspectives du 2e trimestre de l’année en cours.

En comparaison avec les recettes de la même période, en 2021, elle a indiqué que les montants mobilisés s’élevaient à 640,2 milliards Fcfa, des réalisations en hausse de 82,6 milliards Fcfa, soit une progression de 12,9%.

Mme Mbahia Bamba a annoncé que les objectifs de recettes de la Direction générale des impôts  (DGI) pour le deuxième trimestre sont fixés à 979,8 milliards Fcfa, en hausse de 181,8 milliards Fcfa par rapport aux recouvrements de la même période en 2021.

Le directeur de Cabinet, représentant le ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, M. Adama Sall, a au nom du ministre, décerné des encouragements à la DGI pour ces résultats enregistrés et les efforts accomplis par les différents services durant le 1er trimestre 2022.

Toutefois, « de nombreux défis restent encore à relever afin de permettre à l’Etat de mener à bien les ambitieux programmes de développement contenus dans le Plan national de développement 2021-2025 », a-t-il ajouté.

Il a fait observer qu’en 2022, les ressources fiscales et douanières cumulées devraient représenter environ 45% du budget national, relevant que les marges de progrès restent encore importantes pour inverser la structure du financement du budget au profit des ressources internes.

Les défis à relever sont remarquables, dans un contexte marqué par des chocs exogènes liés à la pandémie de la Covid-19, avec l’augmentation du coût du fret, la hausse du cours du baril de pétrole à l’international et la crise russo-urkrainienne.

Cependant, lancera-t-il, le cap de l’atteinte des objectifs de recettes devra être maintenu pour faire face aux besoins de financement de plus en plus croissants que le contexte actuel exige. C’est pourquoi il est impérieux de monter en puissance les mesures de politiques fiscales en cours.

M. Adama Sall a souligné qu’ il est attendu l’opérationnalisation de l’ajustement à la taxe sur la valeur ajoutée des plateformes de ventes en ligne et de services numériques, l’institution de la taxe sur la communication audiovisuelle, les nouvelles dispositions relatives aux transactions intragroupes et l’application de la taxe spéciale sur les produits en matière plastique.

Des facteurs de risques existent et pourraient affecter les performances de l’administration fiscale au cours des prochains mois. Il s’agit, entre autres, de la persistance de la crise russo-ukrainienne et la résurgence de la crise sanitaire de Covid-19.

Idriss Diallo élu président de la Fédération ivoirienne de football

Didier Drogba, ancienne vedette du football ivoirien, a été le pôle d’attraction de cette élection où il a été éliminé dès le premier tour.L’homme d’affaires Yacine Idriss Diallo a été élu samedi président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), à l’issue d’un scrutin au cours duquel l’ex-footballeur international, Didier Drogba, a été éliminé au 1er tour.

Selon le résultat final, M. Idriss Diallo a obtenu un score de 63 voix, devançant son challenger Sory Diabaté, un dirigeant de l’équipe sortante crédité de 61 voix. Les deux sont allés au second tour. 

La vedette du football ivoirien, Didier Drogba, lui, a été créditée d’un score de 21 points (16,54%). Au premier tour, il a obtenu au niveau de la Ligue 1 un score de 3 points contre 8 points au niveau de la Ligue 2, Division 3 neuf points et groupement d’intérêt (GI) 1 point. 

Au 1er tour, Idriss Diallo a eu 27 points au niveau de la Ligue 1, D2 48 points, D3 38 points et GI 5, Sory Diabaté 9 points en L1, L2 22 points, D3 18 points et GI 1 points. Au niveau du vote de la Ligne 2, Idriss Diallo a eu 18 points tandis que Sory Diabaté a décroché un score de 22 points.

Sur six candidats, trois ont été retenus par le Comité de normalisation de la FIF, notamment l’ex-footballeur international Didier Drogba, l’homme d’affaires Yacine Idriss Diallo, et Sory Diabaté, l’un des dirigeants de l’équipe sortante.

L’homme d’affaires, Yacine Idriss Dialllo, lui, veut rassembler pour développer le football ivoirien tout en faisant des présidents de club, des partenaires décisionnels plutôt. Pour une gouvernance optimum, il veut mettre en place un comité de surveillance.

Il envisage de recruter deux coachs pour l’équipe nationale, mobiliser un pool d’investisseurs et de sponsors, arrêter un smig, un salaire minimum pour les joueurs, et de projeter le football ivoirien à l’horizon 2030.

Yacine Idriss Diallo promet une « transformation du football ivoirien ». Il compte « rassembler pour développer autour du football ivoirien, une équipe de compétences pluridisciplinaires, issue de toutes les tendances qui s’affrontaient dans un passé récent. 

Sa vision s’articule autour de six axes, la bonne gouvernance; les assises et le symposium du football ivoirien; la revalorisation du football local; la mise en place d’un pool d’investisseurs; le renforcement des relations avec les autorités, la préparation de la CAN 2023, des JO Paris 2024 et du mondial 2026. 

M. Didier Drogba, vedette du football ivoirien, a été le pôle d’attraction de cette élection à la présidence de la FIF. Sa candidature à cette élection, portée par la ferveur populaire, a déclenché beaucoup de passions. 

L’élection, prévue en septembre 2020, a été suspendue avec la désignation d’un Comité de normalisation de la FIF, une grande première dans le pays. Reportée de décembre 2021 à mars 2022, le scrutin a été finalement fixé au 23 avril 2022.

Les 72H du livre de Conakry : Le Maroc invité d’honneur

Le Maroc Le Maroc est l’invité d’honneur des 72H du livre de Conakry, qui se poursuivront jusqu’au 25 avril dans la capitale guinéenne.Le Maroc est représenté par deux délégations. L’une de l’Académie du Royaume du Maroc et l’autre du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication outre l’ambassade du Maroc en Guinée.

La participation du Royaume à cette manifestation s’inscrit dans le sillage des relations maroco-guinéennes qui ont connu un développement majeur en s’inscrivant dans la perspective ouverte par la nouvelle politique africaine du Maroc.

Placée sous le thème : « Sauvegarde du patrimoine et paix sociale », la cérémonie de lancement du salon du livre de Conakry est marquée par des expositions-ventes, des dédicaces, des tables-rondes, des panels, des ateliers de formation et des rencontres professionnelles, entre autres.

Selon le ministre guinéen de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, l’organisation des 72H du livre revêt une grande importance pour le pays eu égard à sa portée dans la promotion du livre et au rôle que joue ce sous-secteur du patrimoine culturel dans le développement socioéconomique du pays.

Nigeria: au moins 80 morts lors d’une explosion dans une raffinerie illégale

Une explosion dans une raffinerie de pétrole illégale survenue vendredi soir dans le sud du Nigeria a fait au moins 80 morts, ont indiqué dimanche les services de secours, dans un nouveau bilan.L’explosion s’est produite vendredi soir sur un site illégal situé entre les États pétroliers de Rivers et d’Imo, a déclaré la police.

Un précédent bilan donné samedi par des responsables de l’Etat et la police faisait état de plus de 50 morts.

« Nous avons retrouvé au moins 80 corps gravement brûlés sur les lieux », a déclaré Ifeanyi Nnaji, un responsable local de l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), cité par des médias, précisant que le bilan pourrait encore s’alourdir.

« Nous avons appris que de nombreux corps se trouvaient dans la brousse et les forêts avoisinantes », a-t-il ajouté.

Plusieurs véhicules et jerricans calcinés jonchaient les sols noicis de pétrole, selon la même source.

La police a précisé que l’explosion avait eu lieu sur le site d’une raffinerie illégale où des opérateurs et leurs clients s’étaient rassemblés pour se livrer au trafic.

France: Pourquoi Marine Le Pen au pouvoir inquiète (Imam)

Mahmoud Doua, imam français, analyse pour Apa news les risques éventuels de l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en France à l’issue du second tour de la présidentielle de ce dimanche.“Par respect au principe de laïcité, les responsables des cultes ont un devoir de neutralité en politique” insiste Mahmoud Doua, Imam de Cenon, une banlieue de l’agglomération bordelaise dans le Sud-Ouest de la France. Mais à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle qui se déroule dimanche 24 avril en France, le religieux ne semble pas avoir vraiment le choix que de dire son inquiétude si jamais les résultats du scrutin portent au pouvoir Marine.  Arrivée deuxième au premier tour, juste derrière le président sortant Emmanuel Macron, la candidate de l’extrême-droite dont le programme est tout sauf rassurant pour les musulmans de France, tape sérieusement aux portes du pouvoir. Tout au long de la campagne pour le second tour qui s’est achevée vendredi soir, les sondages annoncent un score serré entre Macron et elle, rendant l’hypothèse d’une victoire historique de l’extrême-droite en France fort possible dans certains esprits. 
“Je n’ai pas besoin d’être imam ou musulman pour redouter une éventuelle arrivée au pouvoir de l’extrême-droite en France. En tant que citoyen français tout court, une partie du programme de Marine Le Pen m’inquiète, puisque fondamentalement contraire aux valeurs et principes sur lesquels la démocratie française a été initialement fondée puis construite. La France est un Etat laïc, où la liberté de conscience et de culte est garantie par la constitution et les pouvoirs publics tenus d’observer une stricte neutralité entre les différentes religions. En faisant de l’interdiction dans l’espace public du voile pour les femmes musulmanes une de ses promesses phares, Marine Le Pen affiche une hostilité dangereuse à l’égard d’une partie des citoyens français. Au lieu de renforcer les règles du vivre-ensemble, l’application de son programme de gouvernement risque de créer une situation de tension permanente avec une partie des citoyens », déplore l’imam.
A-t-il était surpris par le score de 23,15% obtenus par la candidate du Rassemblement national (RN), dont la famille politique, avec les 7,7% d’Eric Zemmouri, a totalisé au premier tour plus de 30% des voix? 
« Après son père, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national dont son parti et elle sont les héritiers, qui était au second tour en 2002, c’est la deuxième fois que Marine Le Pen se retrouve au second tour. Il n’y a pas de hasard à cela. Elle a réussi à imposer ses d’idées et elle-même comme incontournables dans le débat politique aujourd’hui en France. Sa présence au second tour ce dimanche n’est donc pas une surprise » analyse le religieux par ailleurs diplômé en sciences politiques et en journalisme.
Comment s’imagine-t-il au soir du 24 avril, si jamais l’hypothèse d’une Marine Le Pen au pouvoir devient une réalité? 
« Ce sera un grand choc. Pas uniquement parce sur qu’elle pourrait se mettre aussitôt à prendre des mesures hostiles à la pratique du culte musulman en France, comme la fermeture et l’interdiction de construction de mosquées sous un motif ou un autre. Je crains aussi qu’elle mette aussi en application son projet de loi interdisant le droit du sol qui permet jusqu’ici l’acquisition de la nationalité française par naissance sur le territoire français. Sans oublier la remise en cause du droit d’asile qui a toujours permis à la France, connue pour être la patrie des droits de l’homme, d’accueillir et protéger les personnes persécutées chez elles », rappelle l’Imam, qui craint aussi pour l’image et l’influence de la France dans le monde.  
“Imaginez-vous les relations entre une France gouvernée par un pouvoir qui veut expulser certains  étrangers ou qui leur rend la vie difficile et certains de ses partenaires surtout au Maghreb et en Afrique subsaharienne dont provient une bonne partie des immigrés en France. Ce sera trop tendu et donnera lieu à des crises diplomatiques incessantes. Pourtant ces pays sont très importants pour la France. Ce sont d’anciennes colonies avec lesquelles les liens politiques, économiques et culturels sont très étroits et ils jouent un rôle important dans le rayonnement culturel et diplomatique de la France dans le monde », s’inquiète le responsable musulman.