Sénégal : un centre de bioproduction à l’Iressef

Avec l’appui de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique), l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) veut expérimenter la bio-production au Sénégal.Installé dans la nouvelle ville de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) « travaille étroitement avec plusieurs entités de la Wallonie pour le développement d’un centre de bio-production, l’organisation d’un master de spécialisation qui aborde spécifiquement les risques sanitaires à l’interface entre l’Homme, l’animal et l’environnement » selon l’Iressef.

Cette collaboration s’oriente également vers « le développement d’une plateforme de diagnostic moléculaire de la covid-19 semblable à celle que l’Université de Liège a mis en œuvre en Belgique en réponse à la pandémie. »

Pour « faire le point sur les avancées de cette collaboration exemplaire », le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en visite de trois jours au Sénégal, s’est rendu mardi 17 mai au siège de l’Iressef, à Diamniadio.

Reçu par le professeur Souleymane Mboup, président fondateur de l’Iressef, Jean-Yves Jeholet a déclaré vouloir « amplifier la collaboration » avec la structure qui travaille dans la recherche sanitaire et la formation.

« Nous voulons donner un signal fort dans les mois, dans les années à venir. Nous voulons construire un écosystème avec le monde universitaire, avec les entreprises que nous avons en Wallonie et à Bruxelles, et forcément avec le gouvernement du Sénégal ainsi qu’avec tous les instituts comme celui-ci au niveau de la recherche », s’est engagé le ministre-président de Bruxelles-Wallonie, après une visite des lieux.

Pour sa part, le président fondateur de l’Iressef s’est félicité de la visite de l’officiel wallon et a assuré que l’implémentation du centre de développement de bioproduits, « avec toutes les opportunités de formation », sera construit dans le moyen terme.

Selon le virologue sénégalais, cette innovation concerne « le développement de vaccins mais aussi d’autres produits comme des anticorps clonaux, avec une technologie miniaturisée, à des prix abordables ».

Concours en accréditation d’Afrique de l’Ouest : Mahamadi Sebogo primé

Le journaliste burkinabè, Mahamadi Sebogo a remporté vendredi à Abidjan la première édition du concours d’écriture pour la conformité en accréditation de l’Afrique de l’Ouest.Les résultats de ce concours ont été dévoilés au cours d’une cérémonie présidée par Jacques Esso, directeur de Cabinet du ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME de Côte d’Ivoire en présence du Commissaire chargé du développement de l’entreprise, des mines, de l’énergie et de l’économie numérique de la commission de l’Uemoa, Paul Koffi Koffi, du président du Système ouest-africain d’accréditation (SOAC) Aboubacry Baro et du Représentant de l’ONUDI en Côte d’Ivoire et au Togo, Tidiane Boye.

Le jury présidé par Khady Evelyne Denise Ndiaye, et également directrice du secteur privé de la Commission de l’Uemoa a attribué dans la catégorie « journaliste », la première place à Mahamadi Sebogo spécialiste économie et finances du journal Sidwaya du Burkina Faso.

De son côté, Rosalie Dibor Diene de l’Ecole supérieure de journalisme, des métiers de l’internet et de la communication (EJICOM) du Sénégal a été primée dans la catégorie « étudiant ». Les lauréats ont reçu notamment des certificats, des ordinateurs, des abonnements à zoom d’une année et des bourses de formation en ligne.

Cette cérémonie a été en outre marquée par la présentation du certificat de reconnaissance mutuelle par la Coopération africaine d’accréditation (AFRAC). « Les accréditations que le SOAC vous attribue sont valables partout dans le monde (…) », s’est félicité le président du Conseil d’administration du SOAC, Aboubacry Baro.

« Le SOAC a été accrédité par les instances internationales », a renchéri à ce propos, le Commissaire de l’Uemoa, Paul Koffi Koffi.

La proclamation des résultats du concours a été précédée par la quatrième Assemblée générale qui a vu le renouvellement du mandat du bureau du SOAC de deux ans et l’adhésion de nouveaux membres. Un atelier sur le développement et le financement de l’accréditation en Afrique de l’Ouest a été également organisé dans la foulée.

Au cours de cet atelier, la Commission de l’Uemoa a présenté ses actions en matière de promotion de la qualité ainsi que les perspectives d’accompagnement du SOAC.

Le SOAC a été appuyé par la Commission de l’Uemoa à hauteur de 430 millions de FCFA sur trois ans à travers une Convention dont le renouvellement est en cours pour le même montant sur la période 2022-2024.

Africités 9 : le Kenya pour des solutions innovantes à la réduction des vulnérabilités

Le Sommet Africités doit permettre aux villes de discuter des solutions aux besoins du nombre croissant des citadins afin d’améliorer leurs conditions de vie, selon un ministre kényan.L’autonomisation des populations africaines doit passer par des programmes transformateurs et durables. Ayant compris cet enjeu, le ministre kényan de la Déconcentration, Eugène Wamalwa, invite l’Afrique à considérer toutes les opportunités qui s’offrent à elle « pour améliorer notre environnement et la gestion des ressources naturelles, et améliorer l’accès au marché, le commerce et les services financiers ».

« Nos discussions et interactions au cours de ce Sommet devraient s’efforcer d’explorer des possibilités innovantes de réduction des vulnérabilités et d’augmentation de la résilience de nos populations urbaines croissantes. Il est impératif que nous travaillions à l’autonomisation économique de nos communautés grâce à des programmes socio-économiques transformateurs et durables », a dit M. Wamalwa.

Il s’exprimait à l’ouverture officielle du 9e Sommet Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, dans l’Ouest du Kenya. L’événement est organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) en partenariat avec le Gouvernement du Kenya, le Conseil des gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu. La présente édition à laquelle prennent part environ 5000 participants porte sur le thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Poursuivant, le ministre de la Déconcentration du Kenya et ancien ministre de la Défense a affirmé que « nos efforts pour construire la Nation et fournir un environnement pacifique pour la coexistence seront cruciaux pour mener nos communautés vers le décollage économique ».

« Il est important pour nous tous de commencer à poser les problématiques et de trouver des solutions sur la façon dont nous allons financer nos développements infrastructurels dans nos villes, municipalités, villages et centres commerciaux en tant que facteur essentiel pour garantir que notre urbanisation réponde aux principes de base du développement », a poursuivi l’ancien ministre de la Justice du Kenya.

Selon Eugène Wamalwa, les discussions au cours de ce Sommet forment le lien permettant à l’Afrique de tracer sa propre approche et trajectoire vers le développement humain durable en fonction de ses réalités tout en faisant le point sur les connaissances et les expériences acquises à travers le monde.

Organisateur du sommet Africités tous les cinq ans en partenariat avec le pays accueillant, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) regroupe 16.000 collectivités territoriales et 51 associations nationales d’élus locaux, selon sa présidente, Christine Mba Ndutume.

La 8e édition du Sommet Africités s’était tenue du 20 au 24 novembre 2018 à Marrakech, au Maroc, sous le thème : « La transition vers des villes et territoires durables : le rôle des collectivités territoriales africaines ».

La planification, une solution au changement climatique (Onu-Habitat)

Le dérèglement climatique impacte négativement plusieurs villes en Afrique.Beaucoup de pays manquent de bonnes politiques de planification urbaines, exposant ainsi les villes et les populations africaines aux conséquences du changement climatique. Pour inverser la tendance, Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) a plaidé pour des plans d’urbanisation tenant compte des réalités de chaque ville.

« Une bonne politique de planification est la solution au changement climatique », a dit Mme Sharif, ce mardi à Kisumu (Kenya, Ouest).

L’ancienne maire de Penang et première femme à être nommée présidente du conseil municipal de Seberang Perai (Malaisie) s’exprimait au cours d’une plénière portant sur urbanisation et changement climatique. La rencontre entre dans le cadre du 9e Sommet Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 sous l’égide de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) en partenariat avec le Gouvernement du Kenya, le Conseil des Gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu.

Pour la directrice exécutive d’Onu-Habitat, de nombreux États injectent beaucoup d’argent dans la lutte contre le changement climatique sans se doter de bonnes politiques de planification. « Ce qui est du gâchis. Ce qu’il faut, c’est plutôt de bons plans d’adaptation au changement climatique adossés à une bonne planification. Cela permet d’être résilient et de sauver nos villes des catastrophes. Une ville bien planifiée peut réduire les effets du changement climatique », a poursuivi Maimunah Mohd Sharif, par ailleurs urbaniste.

Le Sommet Africités, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année a lieu pour la première fois dans une ville intermédiaire, Kisumu (Ouest), troisième plus grande ville du Kenya après Nairobi et Mombasa, située sur les bords du Lac Victoria.

Plus de 5000 personnes y participent pour débattre autour des Agendas 2030 et 2063 qui appellent à l’urgence de réfléchir à une urbanisation résiliente et durable en Afrique. D’ici 2050, la majeure partie de la population africaine vivra dans les villes et la majorité des citadins s’installeront dans des villes intermédiaires, d’après les statistiques.

Afrique: l’idée d’une agence de notation fait son chemin

Cette institution financière devrait prendre en compte les réalités des économies du continent noir largement dominées par le secteur informel.L’avis des agences de notation financière a une grande influence sur l’accès aux marchés financiers. En rehaussant la note d’un pays, elles diminuent le risque d’y investir et favorisent son accès aux crédits. Les économies africaines, souvent victimes d’une dégradation de leurs notations, sont ainsi confrontées à une surestimation des risques d’investissement et une flambée des primes d’assurance et par ricochet des taux d’intérêt de la dette. D’où la nécessité pour le continent de se doter d’une structure parallèle d’évaluation des risques.

« Avoir une agence de notation africaine nous permettra d’avoir notre propre benchmarking. Une agence qui comprend mieux les réalités africaines et qui prendra en compte davantage l’impact du secteur informel dans notre Produit Intérieur Brut (PIB) », a déclaré le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.

Il s’exprimait ce mardi à la clôture de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique (CoM2022) tenue au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Cette institution panafricaine, a fait savoir l’ancien directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), « devra prendre en compte davantage la résilience de nos économies et faire des rapports qui vont inspirer les agences de notation internationale » afin que celles-ci revoient leurs méthodes d’évaluation des risques en Afrique.

Dans son discours d’ouverture officielle de la CoM2022, lundi dernier, Macky Sall avait déjà fustigé les procédés utilisés par les agences de notation quand il s’agit des pays africains. Le président sénégalais a signalé à ce titre que le rapport 2022 sur le financement du développement durable avait pointé du doigt les limites et les méthodes d’évaluation de ces agences.

« L’étude établit un parallèle entre la célérité des agences de notation vis-à-vis des pays du Sud et leur relative mansuétude à l’égard des nations riches », a dénoncé le successeur d’Abdoulaye Wade.

Citant le rapport, Macky Sall a rappelé que les pays développés, ayant connu une augmentation de la dette et un ralentissement économique beaucoup plus important, ont largement échappé aux dégradations, non sans ajouter que cette notation renforce leur accès aux marchés financiers.

Le document insiste ainsi sur l’importance de méthodologies transparentes afin de ne pas saper la confiance dans la notation.

Ce rapport a été réalisé par une soixantaine d’institutions multilatérales dont le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, le Comité de Bale sur la supervision bancaire, le Comité international des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière.

Maroc: levée de l’obligation du test PCR pour accéder au pays

Le Maroc a annulé, mardi, l’obligation du test PCR pour accéder à son territoire. La décision a été annoncée par le département du Chef du gouvernement avec effet immédiat.  « Cette décision entrera en vigueur dès publication de ce communiqué », a-t-on indiqué. Elle a été prise sur la base des dispositions juridiques relatives à la gestion de l’état d’urgence sanitaire et en prenant en considération l’amélioration de la situation épidémiologique dans notre pays », ajoute la même source.

Rappelons que le Maroc a rouvert ses frontières en février 2022 en imposant aux voyageurs à destination du territoire national de présenter un pass vaccinal. Toutefois, le communiqué du département du chef du gouvernement ne précise pas si cette obligation sera également levée. 

OCP: un chiffre d’affaires en hausse de 77% au premier trimestre 2022

Le groupe OCP a enregistré un chiffre d’affaires de près de 2,39 milliards d’euros (25,33 milliards de dirhams) au premier trimestre de 2022, en hausse de 77% par rapport à celui réalisée une année auparavant, a indiqué mardi l’Office chérifien des Phosphates.

Cette performance s’explique par la hausse des prix de vente dans toutes les catégories de produits, qui a largement compensé la baisse des volumes de ventes, explique l’OCP dans un communiqué sur ses résultats au T1-2022. 

« Les résultats records affichés par OCP en 2021 se sont poursuivis au premier trimestre 2022, portés par des conditions de marché solides et une efficacité opérationnelle continue. Le conflit russo-ukrainien a intensifié la situation tendue en termes d’équilibre offre/demande sur le marché des phosphates et a entraîné une nouvelle hausse des prix, qui a également été soutenue par l’augmentation des coûts des matières premières, en particulier l’ammoniaque et le soufre », indique le groupe.

La marge brute s’est établie, quant à elle, à 1,5 milliard d’euros (15,88 MMDH), contre 875 millions d’euros (9,267 MMDH) un an plus tôt, la hausse des prix de vente ayant neutralisé l’impact de la hausse des coûts des intrants, principalement le soufre et l’ammoniaque, fait savoir le communiqué, notant que le taux de marge brute a atteint 63% contre 65% au premier trimestre 2021.

Sur la même période, les dépenses d’investissement ont évolué de +70,7%, ajoute l’OCP qui s’attend à une croissance significative en 2022. « La hausse des prix devrait se poursuivre sur l’année, soutenue par des conditions de marché solides, reflétant une forte demande globale, une situation tendue de l’offre et des prix de matières premières en hausse », note le groupe. Dans ces conditions, l’Office prévoit d’augmenter ses volumes de production de 10% cette année pour répondre à la demande des marchés à forte croissance.

Zuma impliqué dans une affaire de vente d’armes

L’ancien président sud-africain (2009-2018) Jacob Zuma, est poursuivi pour corruption, dans une affaire de ventes d’armes avec Thalès, le géant français de l’armement.Jacob Zuma, 79 ans, est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin de la part du groupe français Thales, dans un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros attribué en 1999. À l’époque des faits, il était « ministre » provincial puis vice-président d’Afrique du Sud.

Jacob Zuma est retourné à la Haute Cour de Pietermaritzburg ce mardi son procès. Mais l’audience devrait être reportée en raison d’un recours introduit par les avocats de l’ancien président sud-africain. En effet, le mois dernier, le juge de la Haute Cour Piet Koen a accordé à l’ancien président sud-africain, un report du procès dans l’attente du résultat de la demande de ce dernier attribuée au juge-président de la Cour suprême Mandisa Maya. Un report se dessine, car la demande n’est pas encore examinée.

Zuma demande à Mandisa Maya de reconsidérer sa demande de renvoi du procureur principal Billy Downer pour « partialité » présumée contre l’ancien président. La Cour suprême avait précédemment rejeté la demande d’autorisation d’appel de Zuma.

L’ancien président fait face à 16 accusations de corruption aux côtés de Thales, le fabricant d’armes français, qui remontent à 1999. A l’époque, Thabo Mbeki, le président de la République, l’avait même démis de ses fonctions de vice-président en raison de ces allégations de corruption.

Africités 9 : plaidoyer pour le développement des villes intermédiaires

Le président Uhuru Kenyatta a ouvert mardi 17 mai à Kisumu, à l’ouest du Kenya, la neuvième édition du sommet Africités.Clap de départ de l’édition 2022 du Sommet Africités, organisé tous les trois ans par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique). La rencontre se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, troisième ville du Kenya après Mombasa, située à près de 400 km de la capitale, Nairobi. Cet événement est axé cette année sur le thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture ont plaidé pour des politiques publiques qui tiennent compte des villes intermédiaires. Celles-ci doivent « être considérées comme des facteurs de développement », a plaidé le chef de l’Etat kényan.

« Les dirigeants politiques, les universitaires et les acteurs économiques doivent tous se mobiliser pour les villes intermédiaires pour accélérer le développement de l’Afrique. Il est temps que nos villes intermédiaires soient prises pour des facteurs de développement car, elles contribuent de 20% au Pib du continent », a affirmé Uhuru Kenyatta.

Selon lui, les politiques publiques doivent tenir compte des villes intermédiaires en faisant de la planification pour satisfaire les besoins émergents des populations. « C’est pourquoi, a-t-il souligné, le sommet Africités 9 doit aboutir sur une feuille de route et une décennie d’actions au profit des villes intermédiaires ».

Insistant sur l’importance d’une politique d’urbanisation pour les villes intermédiaires, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a noté que ces dernières connaissent une croissance démographique galopante.

« Or, nos politiques publiques sont centrées sur les villes principales au détriment des villes intermédiaires. Pourtant, les villes intermédiaires ont d’énormes potentialités », a-t-il constaté.

« Les villes intermédiaires sont le reflet de notre niveau de développement. Elles doivent être des atouts pour promouvoir le développement socio-économique de nos pays », a dit, pour sa part, la présidente de CGLU-A, organisatrice d’Africités et à laquelle 16.000 collectivités territoriales et 51 associations nationales d’élus locaux sont affiliées.

Cela fait dire à John Kerry, ancien secrétaire d’Etat américain, que « les villes intermédiaires doivent être la locomotive du développement ».

Le sommet Africités 9, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année, organisée en partenariat avec le gouvernement du Kenya, le Conseil des gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu, a lieu pour la première fois dans une ville intermédiaire.

Plus de 5000 personnes y participent pour débattre autour des Agendas 2030 et 2063 qui appellent à l’urgence de réfléchir à une urbanisation résiliente et durable en Afrique. D’ici 2050, la majeure partie de la population africaine vivra dans les villes et la majorité des citadins s’installeront dans des villes intermédiaires, d’après les statistiques.

Macky Sall fait le procès du système financier international

Le chef de l’Etat sénégalais a durement critiqué les règles régissant la gouvernance économique mondiale « qui ne correspondent pas à nos réalités ».Le président Macky Sall n’y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les exigences des institutions financières internationales envers les pays africains. « Tout le monde est d’accord que les conditions actuelles qui régissent la gouvernance économique sont dépassées et inadaptées à la réalité. A quoi bon donc continuer à imposer à l’Afrique de respecter des chiffres de déficit de 5 % ou 6 % dans cette double crise ? Ça n’a aucun sens », a pesté le président en exercice de l’Union Africaine (UA).

Selon ce dernier, les politiques économiques en vigueur ont été adoptées bien avant les indépendances des pays africains. « Nos réalités ne sont prises en compte ni par les agences de notation ni par ceux qui décident. Mais c’est clair que ça ne marche pas. Et ça ne peut pas marcher. C’est ça la vérité. Soit, nous avons le courage de le dire ou on se tait », a soutenu le président Sall.

Macky Sall s’exprimait lundi à l’ouverture à Diamniadio de la réunion ministérielle de la 54e Conférence de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies.

A en croire le chef de l’exécutif sénégalais, si le statu quo perdure « c’est l’atteinte même des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 qui sera définitivement compromise ». Partant de là, il a souligné la nécessité de sortir des schémas classiques qui ont déjà montré leurs limites même en temps normal. « C’est pourquoi, nous plaidons pour l’effectivité des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) pour nos pays », a déclaré Macky Sall.

Sur les 250 milliards de DTS émis par le FMI, seuls 33 milliards, soit 5 % ont été alloués à l’Afrique. « C’est ce que nous pesons selon les règles qui gouvernent le monde. Est-ce que c’est ce que nous pesons réellement sur l’économie mondiale et la population mondiale ? Les règles sont injustes. Elles sont dépassées et il faut que nous ayons ensemble le courage de remettre cela en cause avec ceux qui veulent progresser. Ceux qui ont un humanisme et une solidarité pour faire bouger les lignes », a-t-il martelé.

Soulignant la volonté des Etats africains d’innover en cette période de double crise, le président Macky Sall a invité les initiatives américaines et européennes consacrées à la relance à s’inscrire dans cette approche innovante avec des prêts longues durées en contrepartie de réalisation de projets d’infrastructures structurantes en co-traitance avec le secteur privé africain.

« Cela me parait essentiel et sans conditionnalité parce qu’autrement ces belles initiatives risquent de connaître les mêmes trajectoires », a-t-il averti.

Par ailleurs, Macky Sall a appelé l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE) à revoir ses règles d’octroi de crédits aux pays africains. « Les pays développés veulent vendre, nous voulons acheter et construire notre développement alors le dialogue entre nous devrait être facile mais les règles sont difficiles », s’est-il désolé.

Pour le successeur de Félix Tshisekedi à la tête de la présidence tournante de l’UA, « l’Afrique ne parle pas d’aide pour se développer mais de partenariats puisque l’aide ne permet de régler aucun problème mais au moins qu’on discute sur les conditions d’accès aux crédits, aux marchés financiers dans des conditions que les pays développés utilisent pour avoir des ressources ».

Il a ainsi plaidé pour l’allongement des maturités des prêts de l’OCDE pour une meilleure adéquation avec la durée d’exploitation des infrastructures financés par ces crédits import-export.

De même, Macky Sall a dénoncé l’obligation d’acompte de 15 % et la mauvaise notation des pays africains du fait de la perception très élevé du risque par rapport aux risques réels. Ces paramètres entraînent, d’après lui, un renchérissement des crédits qui rend les pays africains moins compétitifs.

Il a ainsi pointé du doigt ces pays qui souvent ont des problèmes de recettes et ont du mal à s’acquitter de l’acompte alors qu’on pourrait se contenter de 5% avec des durées d’au moins vingt ans.

« On ne peut pas construire un chemin de fer et demander un remboursement sur 10 ans, ou une centrale électrique à rembourser sur la même durée, ce n’est pas possible », a soutenu M. Sall.

Le chef de l’Etat sénégalais a enfin réitéré la nécessité de mettre un terme aux congés fiscaux induits dans le secteur extractif afin de renforcer le financement des économies africaines. Selon le président Sall, l’autre enjeu de financement des économies africaines réside dans la justice fiscale notamment dans le secteur extractif, mines, gaz…

« Comme partout ailleurs, l’exigence du paiement de l’impôt là où la richesse se crée, doit être effective en Afrique. Si, on nous paie les taxes dus, on n’aurait même pas besoin de l’aide publique au développement. C’est un enjeu de plusieurs milliards par an, une opportunité de croissance et de prospérité pour nos pays », a-t-il fait savoir.