Economie, sécurité et politique au menu des quotidiens marocains

La gestion du secteur de l’eau, l’évolution de la police marocaine et le paysage politique national sont les principaux sujets traités par les quotidiens de ce mardi.+L’Opinion+, qui s’attarde sur la gestion du secteur de l’eau, écrit que la thématique du stress hydrique est devenue aujourd’hui une question d’opinion publique débattue par la masse, qui ressent de plus en plus les effets ravageurs d’un ciel trop peu généreux, mais aussi du « cumul de politiques défaillantes » des anciens gouvernements.

Car, de la mobilisation à la préservation des ressources, en passant par la planification, l’organisation et le financement, la gestion du secteur de l’eau “accusait plusieurs lacunes”, plaçant le Royaume dans la “très redoutée liste” des 20 pays les plus “stressés” au monde en termes de disponibilité de ressources hydriques, explique le quotidien.

Ces “failles” viennent s’ajouter aux “mauvaises pratiques” du consommateur marocain, dont le processus de socialisation a toujours été tari de sensibilisation sur la préservation de cette ressource vitale, ajoute-t-il.

Il est vrai que les efforts du Royaume sont louables, avec une ambition de réaliser 20 stations de dessalement d’eau à l’horizon 2030 et la construction de 120 barrages collinaires à l’horizon 2023, sans oublier un plan visant à réutiliser 300 millions de m3 par an d’ici 2050, dans divers domaines, mais pour faire face “efficacement” à la crise hydrique, “ce sont les perceptions de nous tous qui doivent changer”, suggère-t-il.

+Aujourd’hui le Maroc+ écrit que la police marocaine, née officiellement le 16 mai 1956, a beaucoup évolué avec l’évolution de la société marocaine en termes d’effectifs, de moyens, de modes d’intervention, mais que sa mission a été et restera toujours la même : veiller en premier et en dernier lieu à la sécurité des Marocains au même titre que ses homologues des FAR et de la gendarmerie royale notamment.

Dans certaines conjonctures spécialement, cette mission prend encore tout son sens, constate la publication, expliquant que durant ces deux dernières années de pandémie, le rôle de la police comme de toutes les autres forces a été “décisif” dans la réussite du Maroc dans son dispositif de lutte.

+Al Bayane+ fustige les “prises de bec” constatées ces derniers temps entre certains leaders des partis politiques, estimant que l’échange de “vils” propos, de part et d’autre, “font pitié dans le champ politique national”.

Pour le quotidien, la pratique politique au Maroc est en “décadence” par rapport au développement économique du pays, estimant “impératif” de préconiser la moralisation de la pratique politique, loin de l’individualisme et de l’opportunisme.

Un coup d’état déjoué à Bamako, selon les autorités

Cette annonce intervient 24 heures après le retrait du Mali du G5 Sahel, en signe de protestation contre sa non-accession à la présidence de cette organisation.Lundi 16 mai, en début de soirée, le gouvernement malien a affirmé avoir déjoué un coup d’Etat que tentaient « un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes ».

Selon le communiqué du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, les faits se sont déroulés dans la nuit du 11 au 12 mai 2022. « Ces militaires étaient soutenus par un Etat occidental », accuse le document qui ne précise pas cependant de quel Etat il s’agit.

Bamako qui « condamne avec la dernière rigueur » ce qu’il considère comme une « indigne atteinte à la sureté de l’Etat », assure que tous les moyens nécessaires et mesures appropriées ont été déployés, dans le cadre de l’enquête et de la recherche des complices. A cet effet, les contrôles aux sorties de Bamako et aux postes frontaliers du Mali ont été renforcés.

« En outre, les personnes interpellées seront mises à la disposition de la justice », conclut le communiqué numéro 31 du gouvernement de la transition, issu lui-même d’un coup d’Etat en mai 2021, après un premier neuf mois plus tôt en aout 2020.

Cette annonce intervient 24 heures après le retrait du Mali du G5 Sahel, en signe de protestation de sa non-accession à la présidence de cette organisation régionale.

L’intelligence communautaire et l’innovation low-tech s’invitent à la Smart City Casablanca

L’édition 2022 du « Smart City Casablanca Symposium », une plateforme d’échanges et de réflexions aura lieu les 25 et 26 mai 2022 à Casablanca sous le thème « L’intelligence communautaire et l’innovation low-tech », ont annoncé les organisateurs.La thématique de cette année puise son essence de la pertinence des expériences de résiliences low-tech des citoyens pendant la crise de la Covid-19, mais aussi de l’importance de l’intelligence communautaire pour transiter vers la Smart City. Elle sera traitée sous un triptyque urbanistique, économique et écologique. Cette convergence de l’humain et des low-tech laisse ainsi entrevoir le potentiel de l’intelligence collective dans la co-conception et la co-construction de la ville dite smart tout en mobilisant les outils, ressources, biens et services appropriés.

Cette nouvelle édition de Smart City Casablanca Symposium se propose de réfléchir à la relation entre le citoyen et la technologie low-tech afin de résoudre les grands défis de l’urbanisation et de la métropolisation.

Cinq axes thématiques seront abordés lors de cet évènement qui tiendra sur deux jours dans un format hybride via une plateforme virtuelle de retransmission. Il s’agit de la gouvernance Bottom-up, de l’innovation communautaire, de l’entrepreneuriat social et du développement socio-économique, de la technologie lowtech au service des citoyens et enfin, de la transition écologique des villes et des territoires.

Pour relever les défis actuels et futurs, les villes doivent donc s’appuyer davantage sur l’intelligence communautaire, notamment la coopération entre les acteurs publics et privés. La problématique n’est autre que d’identifier les appuis de la ville pour une approche low-tech menant à bien la transition vers plus de durabilité et de résilience et dans laquelle le citoyen est acteur, concepteur et catalyseur de ces synergies territoriales intégrées.

La session plénière débattra de trois sujets se rapportant à l’innovation communautaire et low-tech dans la fabrique de la ville, des nouveaux business models de la ville low-tech et de la low-tech pour des villes durables et résilientes.

Au programme, l’organisation de quatre ateliers. L’un portant sur l’innovation communautaire au service de la gouvernance « Bottom-up » avec un accent sur les nouvelles approches d’innovation communautaire permettant de catalyser la participation des citoyens par le biais du design-thinking et d’autres approches innovantes permettant de co-construire des villes inclusives.

Le deuxième atelier s’intéressera à la low-tech au service de l’équité sociale et du développement durable inclusif. Il se propose d’explorer le potentiel de la low-tech comme vecteur d’équité sociale et de développement inclusif avec l’ensemble des acteurs pour favoriser l’émergence des territoires qui se caractérisent par une répartition équitable de ressources.

Quant au troisième atelier, il traitera des Startups low-tech et entreprises sociales. Cet atelier se veut une plateforme de partages et d’échanges pour présenter des projets concrets portés par des jeunes startupers ou entrepreneurs innovant dans la low tech.

Le quatrième atelier portera sur les Technologies intelligentes et la sobriété numérique. Il vise à explorer les technologies intelligentes qui privilégient la sobriété numérique pour le bien-être communautaire et le respect de l’environnement.

Smart City Casablanca Symposium sera aussi ouvert au grand public à travers « Smart City Connect Casablanca». L’objectif étant de vulgariser le concept de la Smart City, en mettant les casablancais à l’honneur et en tissant des liens sociaux et culturels, un programme riche axé sur le débat d’idées et le divertissement nouvelle génération est proposé.

C’est dans ce contexte que seront organisés des créations artistiques innovantes, numériques et spectaculaires, ludiques et pédagogiques : installations interactives et immersives, vidéo projections et mapping, réalités virtuelle et augmentée.

Union pour la Méditerranée: Marrakech abrite une réunion sur l’emploi et le travail

Les États membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) se réuniront, les 17 et 18 mai à Marrakech, pour la 5ème réunion ministérielle de l’UpM sur l’emploi et le travail.Organisée par le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et co-présidée par la Commission européenne à travers la Direction Générale en charge de l’Emploi et des Affaires sociales, ainsi que le ministère du Travail du Royaume hachémite de Jordanie, en présence de l’Union pour la Méditerranée, cette rencontre va débattre des défis pressants sur le marché du travail dans la région euro-méditerranéenne, en particulier sur la manière d’assurer à tous, surtout aux plus vulnérables, une reprise inclusive, verte, numérique et durable, selon une note de l’UpM oubliée sur son site officielle.

La conférence permettra de présenter l’ambition derrière la stratégie jeunesse de l’UpM, consistant à se concentrer sur les initiatives régionales pour l’employabilité des femmes et à mettre en lumière les actions de l’ONUDI pour les soutenir dans leurs efforts d’autonomisation économique.

Le débat sera enrichi par des témoignages de femmes bénéficiaires des initiatives de l’ONUDI et de l’UpM au Maroc, ainsi que par des exemples de bonnes pratiques mises en œuvre dans le Royaume, dans le cadre du programme de subventions de l’UpM sur l’emploi

La 4e réunion ministérielle de l’UpM sur l’emploi et le travail a eu lieu à Cascais, au Portugal, les 2 et 3 avril 2019, sous le titre « Emplois, compétences et opportunités pour tous ».

La région euro-méditerranéenne possède l’une des populations les plus jeunes du monde, une personne sur trois étant âgée de moins de 25 ans. A cette population fortement touchée par les défis de l’emploi, s’ajoutent les femmes qui ont été durement touchées par la pandémie qui a forcé les fermetures des magasins et des secteurs qui emploient les femmes et des soins non rémunérés.

Afrique : vers l’implantation de 7 usines pharmaceutiques

La Guinée, le Sénégal, la Mauritanie, le Bénin, le Nigeria, le Congo et l’Angola ont été choisis par les sociétés Turk Ilaç et Interglobe IEG, porteuses du projet.L’indépendance pharmaceutique, ce n’est pas encore une réalité en Afrique. En 2020, le continent noir importait plus de 80 % de ses produits pharmaceutiques et consommables médicaux. Récemment, la Covid-19 a montré les risques encourus par l’Afrique.

Turk Ilaç, une grande entreprise turque de production de produits pharmaceutiques et Interglobe IEG, une société américaine active dans la recherche d’opportunités d’investissement en Afrique pour les compagnies étrangères, ont signé un accord en décembre 2021 lors 3e Sommet Turquie-Afrique. L’objectif commun est que les sept usines pharmaceutiques,  similaires à celles réalisées avec succès en Turquie, sortent de terre d’ici 2024.

« Le développement de ces unités de production à travers l’Afrique est d’une importance capitale pour le développement durable, non seulement de l’Afrique mais aussi de l’économie mondiale dans son ensemble », a déclaré Mehmet Berat Battal, président de Turk Ilaç.

Les gouvernements des différents Etats concernés adhèrent au projet. À la suite des réunions avec les autorités compétentes, Turk Ilaç affirme avoir reçu de « très bons échos » sur la garantie d’achat et l’attribution d’espaces afin d’encourager la production locale.

Le groupe turc dit réaliser des productions intégrées à faible coût et sans compromis sur la qualité. Il entend maintenant apporter en Afrique son expérience et son savoir-faire pour contribuer à l’émergence d’une industrie pharmaceutique.

Dans ce projet ambitieux, Turk Ilaç devrait bénéficier du soutien des sept pays ciblés, de la Banque africaine d’import-export (Afrexim) et d’autres fonds connexes. Globalement, la stratégie de l’entreprise turque en Afrique s’articule autour de quatre axes : l’investissement dans le secteur pharmaceutique, le transfert de technologies avancées, la promotion de l’emploi des femmes et le développement.

Pour sa part, Interglobe IEG s’était engagée avec le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour développer l’industrie pharmaceutique locale, créer des emplois, attirer les investissements étrangers et faciliter le transfert de technologie en Afrique.

Bunmi Jinadu, le président exécutif du groupe américain, croit « fermement que soutenir le développement d’une industrie pharmaceutique durable en Afrique est une contribution puissante à la réalisation des Objectifs de Développement Durable ».

Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa s’insurge contre le travail des enfants

Le président sud-africain a soutenu que « les enfants devraient être à l’école, pas au travail » lors de la 5e Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants organisée à Durban.Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), plus de 160 millions d’enfants, soit près d’un enfant sur dix dans le monde, sont obligés de travailler. Plus de la moitié d’entre eux ont entre 5 et 11 ans.

En Afrique du Sud, pays accueillant la 5e Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants, l’âge légal du travail est fixé à 15 ans. Bien qu’il existe des lois qui protègent les enfants, le président Cyril Ramaphosa a invité les citoyens à redoubler de vigilance pour signaler les cas de travail infantile.

« De telles pratiques de travail privent les mômes d’une enfance.
Elles ont un impact sur le développement spirituel, moral et social des enfants et les privent de la possibilité d’explorer, d’apprendre, de se développer et de réaliser leurs potentiels », a expliqué hier dimanche le chef de l’Etat sud-africain.

La 5e Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants se tient à Durban du 15 au 20 mai 2022. L’objectif est d’éliminer d’ici 2025 le travail des enfants et le travail forcé d’ici 2030 conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

L’Union Européenne regrette le retrait du Mali du G5 Sahel

La décision du Mali de se retirer des instances du G5 Sahel a fait réagir l’Union Européenne.Dimanche 15 mai, le Mali a quitté le G5 Sahel, l’organisation régionale dont il était membre avec la Mauritanie, le Burkina, le Niger et le Tchad. Bamako a justifié cette décision par le refus qui lui est opposé d’accéder à la présidence de l’organisation régionale alors que la règle de la présidence tournante lui en confère le droit depuis février 2022.  

Si au sein du G5 Sahel, on semble s’être passé le mot pour ne pas commenter publiquement la décision malienne, tel n’est pas le cas pour l’Union Européenne, l’un des principaux bailleurs de cette institution censée servir de cadre de coopération entre les États membres dans la lutte contre les groupes jihadistes actifs dans plusieurs parties du Sahel. 

Par la voix de son haut-représentant, Joseph Borell, l’UE dit prendre note de cette décision. Le haut responsable européen reconnait que la « décision ou non d’un membre du G5 Sahel appartient à chacun des membres souverains », mais regrette cette sortie d’un instrument qui, selon lui « répondait à une reconnaissance par tous ses Etats membres – dont le Mali – de l’absolue nécessité d’une coopération renforcée et à terme d’une intégration régionales, seules à même de relever les multiples défis de la région ». 

Selon Joseph Borell, la décision de Bamako de claquer la porte du G5 Sahel, « s’ajoute à d’autres décisions récentes de repli des autorités de transition » et s’inquiète « davantage des conséquences de ce choix sur la sécurité des populations au Mali et dans la sous-région ». L’annonce en juin 2021 par le président français, Emmanuel Macron, de la réarticulation de l’opération Barkhane a été décriée par le Mali comme un « abandon en plein vol ». Depuis, les relations diplomatiques entre Bamako et Paris n’ont cessé de se détériorer. 

Le Mali qui s’est rapproché de la Russie aurait fait appel à des mercenaires de la société militaire privée controversée Wagner. De quoi rendre furieux ses partenaires traditionnels. Début mai, le pouvoir à Bamako, dominé par les militaires auteurs de deux putschs entre août 2020 et mai 2021, a dénoncé les accords de défense liant le Mali et France, accusée d’avoir violé les clauses de ces accords organisant l’intervention sur le territoire malien de Serval lancée en 2013 puis Barkhane en 2014 et la Task Force européenne, Takuba créée en 2020.

Macky Sall attendu à Moscou et Kiev

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) se rendra très prochainement dans les deux capitales pour plaider en faveur de la paix.Dans les pays africains, les impacts de la guerre en Ukraine commencent à se faire rudement ressentir. L’inflation repart de plus belle, menaçant du coup la stabilité de plusieurs nations. Face à cette situation, l’Union Africaine (UA) ne veut plus rester attentiste.

« Nous avons reçu mandat de l’Afrique pour nous déplacer à Moscou et à Kiev pour demander au président Vladimir Poutine de créer les conditions qui permettront à l’Ukraine d’exporter ses graines dont nous avons besoin, mais également pour que certaines sanctions infligées à la Russie soient levées. Cela va nous permettre de commercer avec elle et d’acheter des fertilisants indispensables pour notre agriculture », a déclaré Macky Sall.

Le président en exercice de l’UA s’est exprimé ce lundi à la cérémonie officielle d’ouverture de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique qui se tient du 11 au 17 mai au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Après deux années de Covid-19, l’espoir d’un retour à la normale renaissait peu à peu dans le monde. Mais « voilà que la guerre en Ukraine a commencé. Et ses impacts sur la planète entière, surtout sur l’Afrique, vont définitivement compromettre toute perspective de reprise économique. Toutes les solutions préconisées avant sont aujourd’hui obsolètes », a déploré le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’organisation panafricaine.

A en croire Macky Sall, toutes les économies du continent noir « se trouvent dans un état de fatigue générale dont hélas, nous ne mesurons encore ni l’ampleur ni la durée ». Poursuivant, le président sénégalais a fustigé l’impossibilité pour son continent de s’approvisionner dans les deux pays en conflit à cause des sanctions occidentales alors que « les robinets du gaz ne sont toujours pas fermés et continuent d’alimenter certains pays européens ».

Le chef de l’Etat sénégalais a fait remarquer que des projections sont aujourd’hui difficiles car « personne ne sait quand est-ce que cette crise va s’arrêter ». Partant de là, il a réitéré « l’appel pressant
de l’UA
pour
un cessez-le-feu et une solution négociée du conflit pour éviter le pire ».

La 54e Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances (COM2022), organisée à l’initiative de la Commission économique pour l’Afrique de l’Organisation des Nations Unies, a débuté mercredi dernier ses travaux avec la réunion des experts. Celle-ci s’est déroulée sur trois jours et se poursuit avec la réunion ministérielle qui prend fin mardi au Cicad.

Présidentielle somalienne: Hassan Mohamoud revient aux affaires

Cinq ans après son départ, Hassan Cheikh Mohamoud redevient président de ce pays en proie avec la violence des Shebab après sa victoire, dimanche 15 mai, sur le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo.Hassan Cheikh Mohamoud retrouve son perchoir, après un premier passage entre 2012 et 2017. Il a terminé hier premier d’un vote marathon au troisième tour du scrutin, récoltant plus de 165 voix sur les 329 des députés et sénateurs somaliens, selon le décompte effectué par des fonctionnaires du Parlement.

La Somalie, située à l’extrémité orientale de la Corne de l’Afrique, est un pays pauvre et instable de plus de 630.000 km2 ayant connu deux décennies de guerre civile et de chaos politique. Toutefois, le président de la République y est élu par les deux chambres parlementaires. En effet, le candidat doit rassembler au moins les deux-tiers des voix des députés et des sénateurs pour être élu.

Les adversaires de Hassan Cheikh Mohamoud, parmi une dizaine, figuraient le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed et Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, un autre prédécesseur qui a été à la tête du pays de 2009 à 2012. Le nouveau président prend ainsi sa revanche, un fait qui ne s’était jamais produit dans ce pays. Avec ses dynamiques d’alliances complexes, le vote en Somalie n’avait jusqu’à présent pas permis à un président sortant de rempiler pour un second mandat.

Pour ce scrutin, qui devait se tenir initialement en 2021 mais reporté à plusieurs reprises en raison de fortes divergences au sein de l’exécutif, plusieurs analystes avaient prédit que les parlementaires allaient choisir une figure connue plutôt qu’un nouveau visage.

La menace Shebab

Ces derniers mois, Hassan Cheikh Mohamoud a été très présent sur la scène politique et a joué un rôle majeur dans l’opposition au président sortant. Dans sa campagne électorale, il a surtout promis de restaurer les relations entre le gouvernement fédéral somalien et les États membres. Sous Farmajo, elles ont souvent été très conflictuelles au point d’entraver la bonne marche du pays et même de la présidentielle.

Par ailleurs, son premier mandat avait été marqué par quelques avancées sur le plan sécuritaire, dans la lutte contre les Shebab principalement. Ces islamistes radicaux liés à al-Qaïda mènent une insurrection depuis quinze ans contre le pouvoir central, soutenu par la communauté internationale.

La mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom), déployée dans le pays depuis 2007, a réussi à les repousser dans les grandes villes comme la capitale Mogadiscio. Toutefois, ce groupe terroriste dispose toujours d’une capacité de nuisance.

Pas plus tard que dimanche dans l’après-midi, des tirs de mortiers ont été entendus près de l’aéroport de Mogadiscio où se déroulait le vote. Récemment aussi, il a été rapporté que les Shebab avaient attaqué une base de la Mission de transition en Somalie (Atmis), en tuant une dizaine de militaires burundais. Une situation qui témoigne de la fragilité et de l’ampleur du défi sécuritaire pour le nouveau chef de l’Etat somalien.

Le Gabon adopte enfin le passeport de la Cemac

Le Gabon devient le dernier pays de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac) à adopter le passeport biométrique.Ça y est ! Il a fallu dix ans au régime d’Ali Bongo Odimba pour adopter le passeport biométrique de la Cemac après plusieurs années d’hésitation. Le nouveau document matérialise la libre circulation des ressortissants entre les six pays de la zone Cemac.

La Cemac est un espace d’environ 45 millions d’habitants, situé en Afrique centrale et regroupant actuellement six pays : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad. Ces six partagent aussi le franc Cfa comme monnaie d’échange et de paiement.

Le nouveau passeport biométrique Cemac est considéré comme sécurisé car disposant d’une « puce plus sécurisée qui comporte une page de données en polycarbonate, une des dernières technologies en la matière », confie Eddy N’Gaba, directeur des systèmes d’information à la Direction générale de la documentation et de l’immigration du Gabon.

Une épine du pied enlevée à Daniel Ona Ondo, le Gabonais qui assure la présidence de la Commission de la Cemac. « Je dois vous avouer que grande était ma gêne, de m’entendre dire, à chaque réunion de la Cemac, que mon pays, le Gabon, était le seul pays à ne pas disposer du passeport biométrique Cemac », indiquait-il, après la signature officielle des documents d’homologation, le 15 mai 2022, à Libreville.

Les premiers passeports seront délivrés aux usagers qui en feront la demande dans les prochains jours. Cependant, en plus de ce passeport, les citoyens de la Cemac devront demander un visa et une carte de séjour pour résider dans un pays membre au-delà de 90 jours. Les passeports en circulation restent valables jusqu’à leur expiration, indique le ministre de l’Intérieur gabonais.

Seuls les passeports ordinaires seront délivrés dans les prochains jours. Des discussions sont en cours pour les passeports de service et diplomatique, a déclaré Bernard Gnamakala, directeur général de la documentation et de l’immigration du Gabon

Contrairement aux cinq autres pays de la Cemac, le Gabon délivrera un passeport biométrique de couleur bleu aux réfugiés.