Mali-France : Pourquoi Le Drian est convoqué par un juge de Bamako ?

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à l’année 2015.Nouvel épisode dans le bras de fer diplomatique entre Bamako et Paris. Le juge d’instruction du deuxième cabinet au tribunal de Grande instance de la Commune III du district de Bamako (Pôle économique et financier) a « invité » le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, à se présenter le 20 juin prochain à 8 heures, devant ladite juridiction pour « affaire le concernant ».

Au bas de la convocation émise le 20 avril, le juge malien rappelle que cette affaire a un lien avec la « société civile et MP/C Jean Yves et Thomas, tous Le Drian, pour atteintes aux biens publics et autres infractions aux dépens de l’Etat du Mali ».

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à l’année 2015. A l’époque, Jean Yves Le Drian, alors ministre français de la Défense, aurait fait pression sur l’alors président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK pour que l’entreprise Oberthur Technologies (actuelle Idemia) obtienne le juteux marché des passeports biométriques pour une durée de quinze ans. Une « manœuvre » dénoncée par le mouvement Maliko (en français, l’affaire du Mali), constitué par plusieurs organisations de la société civile malienne qui a introduit une plainte déposée le 22 février auprès du pôle économique et financier de Bamako contre Jean Yves Le Drian et son fils Thomas, pour « complicité de prise illégale d’intérêts et favoritisme ».

Le mouvement proche de la junte au pouvoir estime que « ces malversations ont conduit à porter atteinte aux deniers publics du Mali », littéralement les mêmes termes repris par le juge du 2e cabinet qui, à travers cette convocation risque d’envenimer davantage les relations déjà pourries entre la France et le Mali.

Les deux pays ne parlent plus le même langage depuis quelques temps. Dépassées par une insurrection jihadiste qui a fait une partie du pays une zone de non-droit, les autorités maliennes reprochent à la France « un abandon en plein vol », après que le président français, Emmanuel Macron a annoncé en juin 2021 la réarticulation de l’Opération Barkhane au Sahel.

Le recours présumé des autorités maliennes à la société militaire privée russe très controversée, Wagner, n’a pas facilité les choses entre les deux parties. Le 2 mai, Bamako a d’ailleurs unilatéralement décidé de mettre fin aux accords de défense avec Paris pour « atteintes flagrantes » et « multiples violations » de son espace aérien par les aéronefs français.

Pour réponse, la France a dénoncé une « décision injustifiée » et assure que le retrait déjà amorcé des forces françaises du territoire malien se poursuivra « conformément aux engagements pris à l’égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces maliennes ».

A Dakar, les Ouest-africains pensent la démocratie

Autour du jeune think tank Wathi, des chercheurs ouest-africains se réunissent durant trois jours, à Dakar, pour se pencher sur l’état de la démocratie dans la sous-région.Comment va la démocratie en Afrique de l’Ouest ? La question a dominé les discussions mercredi 11 mai lors de l’ouverture de la septième édition de la rencontre « Solution Think Tank » (STT) qui se tient à Dakar, au Sénégal, sous le thème « Les pratiques politiques : Gouvernance politique, économique et stabilité en Afrique de l’Ouest ».

L’évènement qui se tient sur trois jours est une initiative du jeune centre de réflexion ouest-africain Wathi (West african think tank), soutenu par la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung.

Ministre d’Etat auprès de la présidence de la République du Sénégal, Ismaïla Madior Fall, à qui revenait la charge d’inaugurer la rencontre, s’est félicité du choix d’un thème « qui touche les vrais problématiques de nos pays ». « Nous juristes, nous sommes habitués à considérer que c’est l’élaboration des normes, de beaux textes qui nous permettent de régler le problème », déplore celui qui est aussi professeur de droit public à l’université de Dakar.

L’ancien ministre de la Justice du Sénégal (2017-2019) pense que dans le principe, « la démocratie en Afrique de l’Ouest est un acquis ». Mais il regrette que les pratiques politiques ne soient pas toujours conformes aux textes constitutionnels et aux lois. « Les pratiques du pouvoir affectent la structure de gouvernance. Il y a des pratiques politiques qui sont incompatibles avec une bonne gouvernance », martèle l’ancien garde des sceaux sénégalais.

Fondateur et animateur de Wathi, l’économiste et politologue béninois Gilles Yabi, estime, lui, qu’ « il y a des progrès dans beaucoup de pays de la sous-région ». « Si on observe sur la longue durée, il ne faut pas oublier par exemple, qu’il y avait beaucoup plus de coups d’Etat dans le passé et qui, à ce moment-là, ne s’inscrivaient pas dans un cadre de transition », rappelle-t-il. « Aujourd’hui, on envisage plus qu’un militaire s’installe au pouvoir durablement », confirme le ministre d’Etat Ismaïla Madior Fall qui fait remarquer d’ailleurs qu’on assiste de plus en plus à des « coups d’Etat soft », que beaucoup trouvent « plus ou moins sympathique ».

Son hôte trouve néanmoins qu’ « il faut admettre la réalité ». « Lorsque vous avez un coup d’Etat, le mal est déjà fait. Il ne faut plus se focaliser sur le principe. La question c’est comment est-ce qu’on fait pour que les transitions qui sont en place permettent non seulement de revenir à un pouvoir civil et démocratique, mais permettent de changer les institutions », philosophe le jeune président de Wathi.

Pour Ismaïla Madior Fall, il ne faudrait pas limiter les problèmes de la démocratie en Afrique de l’Ouest uniquement à des problèmes d’institutions.  « On a l’impression que les progrès démocratiques accentuent la pauvreté. C’est ça le drame », insiste le ministre d’Etat sénégalais, qui se veut pourtant « d’un optimisme raisonnable ». Selon lui, l’extension un peu partout des problèmes de sécurité liés aux groupes djihadistes ne rend pas les constructions démocratiques faciles dans cette partie de l’Afrique.

COP15 : Alain Richard Donwahi porté à la présidence

L’Ivoirien va effectuer un mandat de deux ans à la tête de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).La Côte d’Ivoire, porte-flambeau de la lutte contre la désertification. L’un de ses fils, Alain Richard Donwahi pour ne pas le nommer, a été élu ce mercredi président de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) qu’elle accueille sur son sol.

« Je suis honoré. Avec humilité et dévouement, je mettrai tout en œuvre pour assurer » cette mission, a déclaré M. Donwahi, tout ému. Dans son discours, l’ancien ministre ivoirien des Eaux et Forêts n’a pas manqué d’exprimer sa « sincère gratitude » aux États parties pour la confiance, mais aussi au président Alassane Ouattara pour son soutien sans faille.

Ce dernier, au nom de la nation ivoirienne, a remercié l’ensemble des États pour le choix porté sur son compatriote qui à n’en pas douter dispose « des compétences et de l’expérience pour conduire avec succès les discussions et les travaux » sur les thématiques majeures de la COP15.

Depuis lundi dernier, environ 6000 personnes participent à la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Prenant fin le 20 mai prochain, l’évènement se tient au moment où près de 40 % des terres sont déjà dégradées sur la planète. 

Cette situation affecte directement la moitié de l’humanité. Les résolutions, consignées dans l’Initiative d’Abidjan, devraient contribuer à lutter efficacement contre la désertification.

Afrique : Le terrorisme fait 3.461 victimes en 2021 (Bourita)

En 2021, l’Afrique subsaharienne a enregistré 48 % des décès dus au terrorisme mondial, avec 3 461 victimes et lus de 1,4 million de personnes ont été déplacées en Afrique de l’Ouest et au Sahel en raison des affrontements en cours, a fait savoir le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Lors d’une conférence conjointe, mercredi à Marrakech, avec la Sous-secrétaire américaine chargée des affaires politiques, Victoria Nulan, à l’issue de la cérémonie de clôture de la réunion ministérielle sur la Coalition anti-Daech, le ministre marocain a relevé que l’impact économique du terrorisme sur le continent au cours de la dernière décennie s’est élevé à 171 milliards de dollars, ce qui a eu des répercussions directes sur la stabilité politique et sociale des pays africains.

« Nous avons observé le développement de tactiques terroristes à travers l’utilisation accrue de drones à des fins de reconnaissance et d’attaque, ainsi que l’utilisation de nouvelles technologies pour mener des opérations de financement, telles que l’utilisation de crypto-monnaies », a-t-il fait observer.

L’accent a été mis sur la situation en Afrique. Cette focalisation était nécessaire car l’Afrique est devenue une cible majeure du terrorisme. Permettez-moi de mentionner brièvement quelques faits à cet égard :

Aujourd’hui, 27 entités terroristes basées en Afrique figurent sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que groupes terroristes ;

Au total, 30 000 personnes ont été tuées dans des attentats terroristes dans la région au cours des 15 dernières années.

Il s’est dit « heureux » de noter que la réunion ministérielle a exprimé sa solidarité avec les pays africains et a réaffirmé la volonté collective de faire face à la menace évolutive de l’Etat islamique en Afrique, notant également avec satisfaction le soutien ministériel aux résultats du Groupe de réflexion sur l’Afrique, qui a tenu sa première réunion plénière à Marrakech, il y a deux jours, sous la coprésidence du Maroc, des États-Unis, du Niger et de l’Italie.

En outre, la réunion ministérielle de la Coalition internationale a été une occasion unique de réfléchir ensemble sur l’évolution de la menace posée par l’Etat islamique dans d’autres régions du monde, en particulier le soi-disant ISIS-Khorasan.

Tout en résumant les principaux messages adressés par la réunion ministérielle anti-Daech, à laquelle ont pris part 73 pays membres de la Coalition, dont 47 ministre des Affaires étrangères et 400 délégations, le ministre a indiqué que les participants ont réaffirmé la détermination et l’engagement continus à garantir les gains de la coalition anti-Daech au Moyen-Orient, en particulier par le biais d’efforts de stabilisation.

Aussi, la réunion a réitéré que la lutte contre la menace mondiale de l’Etat islamique par une coordination holistique et globale des efforts est une caractéristique de la coalition et souligné l’importance des efforts menés par des civils en tant que pierre angulaire de la prochaine vague de campagne pour vaincre Daech.

De même, la réunion a reconnu que toute solution durable pour juguler

la propagation de l’EI en Afrique dépendra des autorités nationales ainsi que des efforts et initiatives sous-régionaux et régionaux sur le continent.

« Nous devons rester vigilants et unis – et nous le sommes assurément. Nous devons anticiper la menace terroriste et adapter nos réponses à l’évolution de la menace », a-t-il lancé.

La réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech a ouvert ses travaux, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.

Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques ont pris part  à cette conférence.

La BERD tient son assemblée annuelle à Marrakech

La 31ème assemblée générale (AG) annuelle de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), a ouvert ses travaux, mercredi à Marrakech.Cette assemblée générale de la BERD, se poursuivant jusqu’au 12 mai à Marrakech, réunit les représentants des 73 pays et actionnaires institutionnels de la Banque, dont le Maroc.

S’exprimant à la séance d’ouverture du Conseil des gouverneurs de la BERD, marquant le lancement officiel du programme de l’AG, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch a indiqué que cette assemblée, qui se déroule dans un contexte international sans précédent, se veut une occasion de concertation et de dialogue sur les répercussions économiques et sociales des défis actuels et une plateforme de réflexion sur les perspectives d’avenir.

Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le monde est confronté à une succession de crises, provoquant une récession économique sans précédent, a-t-il dit, notant qu’avec l’émergence d’espoirs d’amélioration de la situation sanitaire et une reprise de l’économie mondiale en 2021, une nouvelle crise s’est déclenchée, liée notamment à la hausse des prix des matières premières due à une forte demande.

Pour répondre aux défis actuels, M. Akhannouch a souligné la nécessité d’unir les efforts des différents acteurs internationaux, dans un esprit de responsabilité partagée, à même de trouver des solutions à cette crise et atténuer ses effets sur les économies, notamment, sur les pays à revenus moyens et faibles, les pays en développement, en particulier, pâtissant d’un déséquilibre entre l’offre et la demande de matières premières importées.

Par ailleurs, le chef du gouvernement a affirmé que le Maroc s’est engagé dans l’activation d’un ambitieux plan de relance économique, visant, principalement, à réaliser un saut qualitatif en matière de restructuration de l’économie nationale.

Cette restructuration s’opère, notamment, à travers l’encouragement des secteurs porteurs à haute valeur ajoutée, la promotion de l’économie verte et numérique et l’augmentation du taux d’insertion des femmes sur le marché du travail, conformément aux orientations stratégiques de la politique de l’économie de marché adoptée par le Maroc depuis des décennies.

Pour réussir ce chantier, le Royaume accorde une attention particulière à la création d’un environnement des affaires attractif qui favorise le développement de l’investissement privé, tant national qu’étranger et déploie d’importants efforts pour simplifier les procédures administratives, développer le secteur financier et soutenir l’investissement privé.

Pour sa part, la Présidente de la BERD, Odile Renaud-Basso s’est arrêtée sur les objectifs stratégiques de la Banque, relevant qu’ils deviennent de plus en plus pertinents durant cette conjoncture.

Il s’agit, premièrement, d’objectifs verts, a dit Mme Renaud-Basso, ajoutant que lors de la dernière réunion annuelle, l’institution financière européenne s’est engagée à aligner toutes ses activités sur les objectifs de l’Accord de Paris à partir de la fin de cette année.

Ces objectifs revêtent désormais un caractère urgent dans le sillage de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, a-t-elle expliqué, faisant état d’un réel progrès en matière de transition de la Banque vers les objectifs verts.

« Nous sommes convaincus que nous atteindrons cet objectif d’alignement, en devenant la première banque multilatérale de développement à le faire, à temps », a-t-elle dit.

S’agissant du deuxième objectif relatif à l’égalité des chances et des sexes, elle a rappelé le lancement par la BERD des stratégies portant, entre autres, sur la promotion de l’égalité des chances au niveau de son portefeuille de projets, a affirmé Mme Renaud-Basso, notant que le troisième objectif, axé sur l’approche numérique de la BERD, se matérialise par des efforts visant la mise en place des bases de la transformation numérique et l’accompagnement de ses partenaires dans ce genre de processus

Premier rassemblement physique de la BERD depuis Sarajevo en 2019, cet événement, placé sous le thème « Relever les défis dans un monde turbulent », se veut une occasion pour débattre des défis mondiaux tels que le soutien à la croissance économique, la lutte contre le changement climatique et le renforcement de l’environnement des affaires dans les régions où la Banque investit.

En parallèle avec son assemblée générale, la BERD tiendra son forum d’affaires qui s’impose en tant que plateforme idoine pour explorer les opportunités d’investissement et nouer des liens durables d’affaires.

Les panels du Business Forum se pencheront, quant à eux, sur la numérisation, la durabilité et la transition vers une économie verte, la mobilisation des capitaux privés, l’égalité et l’inclusion, aux côtés d’autres thèmes d’actualité.

Sahara: Les Pays-bas considèrent le plan d’autonomie présenté par le Maroc comme « une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l’ONU »

Les Pays-Bas considèrent le plan d’autonomie, présenté en 2007 par le Maroc, comme « une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l’ONU » pour trouver une solution à la question du Sahara.Par cette nouvelle position, exprimée dans le communiqué conjoint publié à l’issue des entretiens, mercredi  à Marrakech, entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, les Pays-Bas viennent de s’inscrire clairement dans la dynamique internationale de soutien au plan d’autonomie marocain pour clore définitivement le différend artificiel autour de la question  du Sahara.

La nouvelle position de La Haye intervient ainsi dans le sillage de l’appui exprimé par les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Espagne ou encore les Philippines en faveur de l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 comme seule et unique base pour clore ce différend.

Dans le communiqué conjoint, qui a sanctionné les entretiens Bourita-Hoekstra, les Pays-Bas et le Maroc ont réaffirmé leur soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, et à ses efforts pour poursuivre « un processus politique visant à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ainsi qu’aux objectifs et principes de la Charte des Nations Unies.

La rencontre de M. Bourita avec le chef de la diplomatie néerlandaise a eu lieu en marge de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale anti-Daech.

Kigali et Bamako veulent renforcer leur coopération militaire

Le Mali veut s’inspirer de l’expérience du Rwanda en matière de sécurité.Le ministre rwandais de la Défense, le général de division Albert Murasira, et le général de division Oumar Diarra, chef d’Etat-major général des Forces armées maliennes (FAMa), ont eu des entretiens à Kigali, au cours desquels les deux armées ont convenu d’améliorer leur coopération pratique.

Le chef d’Etat-major des FAMa a entamé, hier mardi, une visite officielle de trois jours au Rwanda afin d’acquérir une expertise dans la reconstruction d’un pays et le renforcement des capacités des forces de sécurité.

Au cours d’un point de presse à Kigali, le général Diarra a déclaré que l’objectif de la visite est de tirer parti de « l’expérience unique du Rwanda et de la stabilité du pays, ainsi que de la capacité de l’armée rwandaise à intervenir, par exemple, dans le cas du Mozambique ».

Selon lui, la coopération militaire entre les pays africains est vraiment importante pour faire face à la question du terrorisme sur le continent qui nécessite un renforcement des capacités.

Parmi les autres domaines clés de la coopération entre les deux armées, figurent les ressources humaines, la formation et le bien-être des militaires.

Maroc : Ouverture à Marrakech de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech

Les travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech ont démarré, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.

Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques participent à cette conférence.

Ouvrant cette conférence, le ministre marocain des Affaires étrangères, a mis en avant les liens pernicieux entre terrorisme et séparatisme, y voyant « les deux faces d’une même médaille ».

« Le séparatisme et le terrorisme sont très souvent les deux faces d’une même médaille », a-t-il souligné, mettant en garde contre « une tendance inquiétante qui s’est développée sans susciter l’attention nécessaire : le lien entre terrorisme et séparatisme ».

Il a soutenu que « la collusion contre la souveraineté et la stabilité des Etats, outre la convergence des moyens financiers, tactiques et opérationnels, créent une alliance objective entre les groupes terroristes et séparatistes ».

Cela a été confirmé par le nombre croissant d’individus passant des groupes séparatistes aux groupes terroristes et vice-versa, a fait remarquer le ministre, précisant que « ceux qui financent, abritent, soutiennent et arment le séparatisme contribuent en fait à la propagation du terrorisme et compromettent davantage la paix et la sécurité régionales ».

« Ne nous y trompons pas : encourager le séparatisme équivaut à une complicité avec le terrorisme », a averti M. Bourita, lors de ce conclave, qui connait la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales.

De son côté, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires politiques, Victoria Nulan, a indiqué que l’enjeu de cette conférence consiste à une sensibilisation et au lancement d’une mobilisation mondiale contre le fléau du terrorisme, qui s’est déplacé du Moyen-Orient vers l’Afrique, et en particulier dans les régions du Sahel.

« Nous nous sommes réunis avec un engagement commun pour assurer la défaite durable de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, sur tout le continent africain et dans le monde entier. Notre travail s’est étendu de la libération du territoire envahi par l’Etat islamique en Irak et en Syrie à l’identification des régions du monde qui sont des terrains fertiles pour les groupes terroristes et à la résolution des causes profondes », a-t-elle souligné

Selon elle, cette réunion se consacrera à l’évaluation du travail que la Coalition et les membres individuels ont accompli au cours de l’année dernière en Irak et en Syrie, sur le continent africain et dans la région de l’Afghanistan et à l’identification des lacunes à combler.

Il a annoncé que son pays cherche à lever 700 millions de dollars pour des activités de stabilisation essentielles dans les communautés libérées du contrôle de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, 350 millions de dollars pour l’Irak et 350 millions de dollars pour la Syrie.

Au cours de la seule année écoulée, les États-Unis ont fourni plus de 45 millions de dollars d’aide à la stabilisation pour le nord-est de la Syrie et plus de 60 millions de dollars pour l’Irak, a rappelé la responsable américaine, appelant les autres donateurs à accroître également leur soutien.

« Nous reconnaissons également que le financement de stabilisation à lui seul est insuffisant pour aider les communautés à se reconstruire après le fléau de Daech. Et pour cette raison, les États-Unis ont l’intention dans les prochains jours de délivrer une licence générale pour faciliter l’investissement privé dans les zones non contrôlées par le régime de l’Etat islamique en Syrie afin de générer davantage de revenus pour aider ces communautés à se reconstruire et à se rétablir.

En même temps que nous empêchons la résurgence de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, nous devons rester vigilants face à la menace continue qu’il représente ailleurs dans le monde, notamment ici sur le continent africain, a-t-elle insisté.

Sénégal : que cache le Cash transfert de Macky Sall ?

Au Sénégal, plus de 540.000 ménages vont recevoir chacun un transfert d’argent de 80.000 FCFA.Le chef de l’Etat sénégalais poursuit ce qu’il appelle sa politique « volontariste d’inclusion sociale », en ciblant notamment les familles vulnérables du pays. Il a procédé, mardi 10 mai, au Grand Théâtre national de Dakar, au lancement officiel des opérations de transferts monétaires exceptionnels destinés à 542.956 ménages inscrits dans le Registre national unique (Rnu). Pour une enveloppe globale de 43,4 milliards FCFA, Macky Sall souligne que chaque famille pourra récupérer un montant de 80.000 FCFA.

« L’objectif est de donner 80.000 FCFA par ménage et d’améliorer ainsi leur niveau de consommation et l’éducation de leurs enfants. Nous avons réussi ce pari grâce à un montage financier innovant en matière d’assistance sociale et de solidarité nationale », a-t-il précisé devant le représentant de la Banque mondiale, principal partenaire financier du programme.

D’après Nathan Belete, directeur des opérations de cette institution, l’opération permet à chaque famille bénéficiaire « de répondre à ses besoins particuliers, en faisant des achats auprès de commerçants et en dynamisant l’économie locale ».

Toutefois, ce transfert de fonds à deux mois des élections législatives interpelle plusieurs internautes dans un pays où la coalition présidentielle a perdu de grandes villes et communes lors des élections locales de janvier dernier. En 2020, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye ne s’était pas empêché de critiquer ces opérations financières qu’il qualifie de « scandale ». Il déplorait le fait que l’aide de l’Etat distribuée aux populations par cash transfert le soit avec la mention « Macky Sall vous a envoyé ».

Ainsi, ce n’est pas la première fois que l’Etat, sous l’impulsion du président Sall, fait ce geste à l’égard des familles vulnérables. Outre les bourses familiales de 25.000 FCFA versées chaque trois mois, il a appuyé à hauteur de 2,5 milliards près de 2500 familles victimes des inondations en septembre 2020 à Keur Massar, nouveau département de la banlieue dakaroise.

Pour le chef de l’Etat, l’impact de ces financements est considérable puisqu’ils ont contribué à la baisse du niveau de pauvreté dans le pays. « Grâce aux efforts conjugués du gouvernement du Sénégal et des partenaires, le taux de pauvreté au Sénégal a diminué de 5 % en attendant les résultats consolidant de la dernière enquête qui seront disponible en décembre 2022 », a-t-il affirmé hier mardi.

Par ailleurs, la politique du Cash transfert « ne se limite pas seulement à lutter contre l’extrême pauvreté et la vulnérabilité, mais elle intègre l’autonomisation des personnes bénéficiaires en contribuant à améliorer les conditions de vie des populations », a précisé Macky Sall, écartant toute idée politicienne derrière ces transferts de fonds.

Pour lui, ce soutien pécuniaire va permettre aux populations d’améliorer le niveau d’éducation des enfants ainsi que la consommation, dans un contexte de crise mondiale marqué par la cherté des prix des denrées de première nécessité.

Af’Sud/Mines : vers la suppression des lourdeurs administratives

L’Afrique du Sud veut supprimer les goulots d’étranglement qui ralentissent sa croissance économique.Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a invité mardi le gouvernement à supprimer les formalités administratives qui entravent la croissance et le développement de l’industrie minière dans le pays.

S’exprimant lors de la deuxième journée de la cérémonie dite « Investing in Mining Indaba », qui se déroule sur quatre jours au Cap, le dirigeant sud-africain s’est dit préoccupé par le classement de son pays dans les dix dernières places de l’Indice d’attractivité des investissements de l’Institut Fraser.

« Nous nous situons actuellement à la 75e ou 84e place, ce qui constitue le pire classement de notre histoire », a déclaré M. Ramaphosa.

Selon lui, ce classement souligne la réalité fondamentale selon laquelle l’Afrique du Sud doit agir avec plus de détermination et promptitude pour supprimer les différents goulots d’étranglement à la croissance et au développement de l’industrie minière.

« Malgré les grandes perspectives de l’industrie minière sud-africaine, le pays est confronté à des défis importants. Nous devons résorber le retard noté dans le toilettage des droits miniers et de prospection, des demandes de transfert de droits miniers, mettre en place un système cadastral moderne et efficace, et mettre en œuvre une stratégie d’exploration efficace », a poursuivi le président de la nation arc-en-ciel.

Il a également demandé l’amélioration considérable du « fonctionnement de nos chemins de fer et de nos ports » pour garantir un approvisionnement sûr et fiable en électricité à un prix abordable.

« Ces tâches sont au premier plan de nos efforts de reconstruction et de relance économique », a conclu Cyril Ramaphosa.