Le Burkina Faso « espère » encore sauver les mineurs coincés

Au Burkina Faso, les sauveteurs continuent leurs opérations de pompage d’eau dans « l’espoir » de retrouver vivants les huit mineurs coincés dans une mine de zinc depuis plus de trois semaines.Les Burkinabè retiennent leur souffle. Vingt-quatre jours sont passés sans qu’ils n’aient aucune nouvelle sur la vie de leurs six compatriotes, du Tanzanien ainsi que du Zambien tous coincés dans la mine de Perkoa, exploitée par la compagnie canadienne Trevali Mining.

Ces agents ont été précipités dans ce gouffre, à environ 700 mètres de profondeur, par les pluies diluviennes qui se sont abattues dans cette localité située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, la capitale du pays. Les secours sont organisés depuis lors et l’enjeu est de pouvoir pomper le maximum d’eau en un minimum de temps. Cela n’a pas été possible les premiers jours puisque les sauveteurs ne disposaient pas d’équipements complets.

Selon Moussa Palenfo, directeur de la société Nantou Mining, filiale de la compagnie canadienne Trevali Mining Corporation, une commande d’urgence de matériel de pompage a été passée au Ghana et en Afrique du Sud. Il s’agit de sept pompes électriques qui doivent venir s’ajouter aux 17 pompes diesel déjà opérationnelles. Le Burkina a obtenu aussi le soutien de l’Union européenne et du Maroc dans ces manœuvres, sans compter les appuis d’autres entreprises minières du pays.

Ainsi, les responsables du site d’extraction ont affirmé dimanche dernier que deux millions de litres d’eau ont pu être vidés. Cela a notamment permis aux sauveteurs de dégager les galeries et créer une chambre de refuge à l’intérieur de la mine.

Une gestion de crise contestée

C’est d’ailleurs une des raisons qui poussent les autorités, après avoir mis en place une cellule de crise, à fonder un « espoir » pour retrouver les mineurs vivants. De plus, leur sentiment est renforcé par le fait que le personnel a été formé aux mesures d’urgence, assure Trevali Mining Corporation qui dispose d’une capacité de broyage de zinc de 2000 tonnes par jour.

Hier lundi, le ministre des Mines et des Carrières, Jean Alphonse Some, a informé les membres de la cellule de crise et les proches des victimes que les sauveteurs n’étaient plus loin de ladite chambre souterraine sur laquelle reposent tous leurs espoirs. « Avant d’atteindre le fonds de ces onze mètres, il y a encore une galerie qui contient énormément d’eau et cette galerie est importante et immense », a-t-il dit même s’il ne convainc pas plusieurs parmi ses compatriotes qui fustigent la gestion de la crise.

« L’espoir que nous avons, c’est qu’il est confirmé que la jauge d’aération de la chambre de refuge est toujours fonctionnelle. Nous nous accrochons à cela (et) espérons que dans les jours où les heures à venir nous aurons de bonnes nouvelles de Perkoa », a affirmé en revanche le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo.

En outre, plusieurs observateurs ont critiqué la faible mobilisation autour du soutien de ces mineurs contrairement à l’affaire Rayan, du nom du garçon de cinq ans tombé dans un puits au Maroc. Il avait suscité une émotion mondiale en février passé. Heure par heure, les chaînes d’information ont relayé les opérations de secours depuis sa chute accidentelle, à plus de trente mètres de profondeur, jusqu’à l’évacuation de son corps inanimé.

Pour le cas du Burkina Faso, « huit vies sont en jeu et chacun s’imagine à leur place. Nous multiplions les efforts malgré les difficultés pour les sauver. Nous comprenons la charge émotionnelle pour les familles, les communautés et la nation », indique le responsable de la filiale de la société minière canadienne.

COP 15 : restaurer un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030

La Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification vise la restauration de 1 milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030.En restaurant un milliard de terres, l’objectif est d’arriver à « briser les chaînes de la destruction, parce que jusqu’à présent, on a une exploitation linéaire de la nature », a dit à la presse le secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw.

Il a fait savoir que « de manière générale, la lutte contre le changement climatique et la dégradation des terres ne sont pas tout à fait appropriées, parce qu’elle n’est pas suffisamment inclusive dans la mesure où on n’adresse pas les causes profondes ».

« Nous sommes en train de traiter des questions de surface et nous n’adressons pas les causes profondes », a-t-il martelé au terme de la première journée de la 15e session de la Conférence des parties de la Convention des Nations Unies (COP15) sur la lutte contre la désertification.

La secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Mme Amina Mohamed, s’est félicitée de l’engagement des États sur les questions de déforestation et de sécheresse dont l’objectif est de réduire la pauvreté, dans une approche globale.

Pour sa part, le ministre ivoirien de l’Environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi, a assuré que l’Etat de Côte d’Ivoire a édité des politiques afin de préserver son couvert forestier et initié des techniques culturales agroforestières qui conservent la richesse des sols.

Quelque 6.000 participants sont enregistrés au terme du premier jour de la 15e session de la conférence des parties Conférence des parties de la Convention des Nations Unies (COP15), un événement mondial qui se déroule du 9 au 20 mai 2022.

La COP 15 s’inscrit dans un contexte d’avertissement sévère émis par les Nations unies. Près de 40% des terres sont déjà dégradées, ce qui affecte directement la moitié de l’humanité et pèse environ la moitié du PIB mondial.

Durant ces prochains jours, les participants échangeront sur la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à l’année 2030. Les résolutions devront aboutir à l’Initiative d’Abidjan, un ensemble de programmes visant à lutter contre la désertification.

Arganier, numérique et lutte contre terrorisme au menu des quotidiens marocains

La journée internationale de l’arganier, les enjeux de la numérisation et la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, prévue mercredi au Maroc, sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains de ce mardi.+Aujourd’hui Le Maroc+, qui s’attarde sur la journée internationale de l’arganier, célébrée le 10 mai, écrit que ce sera la première fois, puisque les Nations Unies n’ont proclamé et adopté cette date qu’en 2021, à l’initiative du Maroc où cet arbre constitue un « véritable patrimoine ».

“Célébrer l’arganier, c’est le protéger” certes, mais aussi “le développer et, pourquoi pas, le moderniser”, d’autant plus que les huiles et essences produites à base d’argan figurent aujourd’hui parmi “les plus rares, les plus recherchées et les plus chères aussi”, explique la publication.

L’agence créée il y a quelques années au Maroc et dédiée à l’arganeraie est donc loin d’être inutile: elle se trouve plus que jamais investie d’une mission de préservation, non pas d’une ressource, mais d’un arbre appartenant au patrimoine de l’humanité, estime le journal.

+L’Economiste+ écrit qu’à la veille de l’implémentation de la 5G, le Maroc “ne peut faire l’impasse sur la numérisation tous azimuts”, sauf que des défis majeurs sont à relever.

A commencer par le facteur culturel, la vulgarisation, l’éducation, la pédagogie… pour une meilleure inclusion sociale et une forte adhésion de la population afin d’exploiter le plein potentiel, explique le quotidien.

Autre enjeu stratégique, celui de l’indépendance et de la souveraineté numérique, ajoute-t-il, estimant que le défi est de veiller à “verrouiller” le stockage des données sensibles.

+L’Opinion+, qui aborde la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech prévue mercredi à Marrakech, écrit que loin d’être une “simple rencontre protocolaire”, cette réunion vient “consacrer la position du Royaume comme acteur majeur dans la lutte contre le terrorisme”.

Le choix du Maroc s’explique également par la montée en puissance d’organisations affiliées à Daech sur le plan continental, tant au niveau de la bande sahélo-saharienne, qu’au Sinaï ou encore en Afrique de l’Est, estime le journal.

En co-présidant cette réunion de la Coalition anti-Daech, Rabat a non seulement l’occasion de mettre l’accent sur le théâtre africain des opérations, mais peut également faire en sorte d’intégrer la composante politique et socio-économique dans l’arsenal de lutte contre Daech qui, contrairement à la situation au Moyen Orient, joue sur la carte économique pour asseoir sa domination et s’assurer un recrutement constant, ajoute-t-il.

Le Film sahraoui marocain  » Summer Pack » en sélection officielle au festival de la Méditerranée

Après avoir reçu le prix Feprisci en Egypte, le film documentaire sahraoui marocain  » Summer Pack » revient en force en participant cette fois-ci au festival du cinéma méditerranéen de Tétouan.Celui qui a représenté le Maroc au festival international d’Ismailia du film en  Egypte et décroché le prix de la Fédération internationale des critiques de cinéma (Feprisci), concourt, en sélection officielle, au festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan (nord), considéré au Maroc comme l’un des plus grands rendez-vous cinématographiques internationaux.

« La sélection du film Summer Pack pour participer pour la première fois à une manifestation au Maroc témoigne de l’effort considérable déployé par son équipe pour donner une belle image de la production cinématographique dans les provinces du Sud « , a souligné son réalisateur Said Zribiaa dans une déclaration à APA.

Ce film, tourné dans les environs de la ville de Smara dans les provinces du sud du Maroc, raconte l’histoire de personnes ayant choisi de vivre en isolement loin de la ville et de ses conditions environnementales difficiles. Des personnes qui invoquent le Créateur en marge de la société et dans des espaces infinis.

Pour rappel, « Summer Pack » avait concouru, au Festival d’Ismailia, aux côtés de neuf films étrangers, sélectionnés parmi pas moins de 971 productions à l’échelle internationale.

COP 15 : 12,5 milliards Fcfa de la FAO pour « l’Initiative d’Abidjan »

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) apportera un appui de 12,43 milliards Fcfa à l’Initiative d’Abidjan dans le cadre de la COP 15, a annoncé lundi la directrice générale adjointe de l’institution, Maria Helena Semedo.« Ces 20 millions de dollars (12,43 milliards Fcfa) concernent des programmes directement liés à la Côte d’Ivoire » dans le cadre de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies (COP15) sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, a dit Mme Maria Semedo.

La directrice générale adjointe de la FAO, la capverdienne Maria Helena Semedo, s’exprimait face à des journalistes, en marge de l’ouverture officielle de la COP 15.

« On a aussi d’autres programmes qu’on peut appeler programmes régionaux, notamment le programme de la grande muraille verte, de la restauration des terres dégradées dans la sous-région », a ajouté Mme Maria Semedo.

Elle a également évoqué « des programmes régionaux qui vont aussi inclure la Côte d’Ivoire » qui bénéficiera « de financements directs et d’appuis dans ce programme Abidjan legacy (Initiative d’Abidjan) ».

L’Initiative d’Abidjan, ensemble des résolutions de la COP15, se veut un programme de développement durable et de transformation des systèmes agro-alimentaires visant à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres et à lutter contre la désertification.

L’appui de la FAO à l’Etat ivoirien devrait permettre de soutenir les filières agricoles afin « d’être plus durables » et favorisent plus de création d’emplois pour aider les gens à sortir de la pauvreté et donner plus de valeurs à certaines filières : cacao, anacarde et d’autres…

Toutefois, Mme Semedo a souligné que l’organisation apporte son appui technique pour le développement et l’implémentation des programmes, en termes d’échanges d’expériences avec d’autres pays et au niveau des systèmes d’informations pour adopter les politiques appropriées.

Au-delà de cela, fera-elle remarquer l’institution a des programmes conçus avec le Fonds vert pour l’environnement, notamment dans la récupération des terres dégradées en vue de la transformation de la filière cacao.

La FAO signera, mercredi, avec le ministère d’Etat, en charge de l’Agriculture et du développement rural de la Côte d’Ivoire Un projet intitulé « Scolur » qui devrait permettre la gestion durable et la restauration des paysages à cacao.

L’organisation a un vaste programme de coopération avec la Côte d’Ivoire et intervient beaucoup dans le développement des connaissances, dans la formation, les supports au gouvernement et la définition de politiques de développement durables.

Elle appuie surtout les secteurs de l’agriculture, de la forêt, de la pêche et de toutes les chaînes de valeur au niveau du pays. Mme Semedo a salué « l’engagement de la Côte d’Ivoire dans cette problématique de la désertification et la restauration des terres dégradées ».

Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dans le cadre de la COP 15 sur la Lutte contre la désertification et la sécheresse s’est ouvert lundi autour du thème « Sécheresse et Restauration des Terres ».

La Cop 15, qui se déroule du 9 au 20 mai 2022, a pour thème général « Terres. Vie. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère ». Quelque 5000 participants issus de 196 pays prendront part à cet événement mondial.

Sénégal : le Ter subit des actes de vandalisme

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur le sectionnement de 60 mètres de câble du système de signalisation du Train express régional (Ter) de Dakar.« Un sabotage qui a failli virer au drame », indique Le Soleil à propos de cet incident sur la ligne du Ter. Selon le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux du Sénégal (APIX), il ne s’agit rien d’autre que d’un « acte de vandalisme, d’incivisme, criminel ».

Si le trafic est revenu à la normale hier nuit, Walf souligne toutefois que le Ter a roulé pendant de longues heures « à pas de tortue ». C’est « une catastrophe ferroviaire (qui a été) évitée de justesse », d’après Sud Quotidien qui fait état de vol de câbles de signalisation sur la plateforme de cette infrastructure à Mbao, dans la banlieue dakaroise.

Le Quotidien parle de son côté de « tremblement de TER » pour qualifier ces actes de vandalisme causant des perturbations du trafic. Le journal précise, en outre, que « l’APIX porte plainte ». Son directeur, Mountaga Sy, déplore dans EnQuête que « 15 mille Sénégalais n’ont pu aller travailler ».

En politique, EnQuête note un « imbroglio », illustrant sa Une par la photo de Macky Sall. Evoquant ainsi la question du troisième mandat, le journal souligne que « le Sénégal est suspendu à la décision d’un homme, alors que les dispositions de la constitution sont sans équivoque ». Toutefois, la situation actuelle est « différente de celle de 2012 avec Abdoulaye Wade », précise-t-il. Le quotidien note que Léopold Sedar « Senghor reste le meilleur élève du Sénégal » dans le respect de la durée du mandat présidentiel.

A propos des élections législatives du 31 juillet prochain, L’AS note que le parti présidentiel APR est « un danger » pour lui-même. Walf Quotidien explique de son côté pourquoi l’alliance Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal (opposition) « peut faire mal ». Pour Sud Quotidien, « l’opposition joue le coup KO » contre le président Macky Sall et sa mouvance.

Désignée tête de liste de la majorité présidentielle pour ce scrutin, l’ex-Premier ministre Aminata Touré mène « le combat d’une vie », selon L’Observateur qui présente ses « atouts et faiblesses ».

L’Afrique de l’Est adopte un tarif extérieur commun

Les ministres des Finances et du Commerce de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) ont fixé à 35 % la base de leur droit de douane commun.À partir du 1er juillet 2022, le tarif extérieur commun de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) entrera en vigueur selon un communiqué daté du 6 mai dernier. Les ministres des Finances et du Commerce de ce bloc régional étaient réunis à Mombasa, au Kenya, pour travailler sur la révision complète du tarif extérieur commun.

Le lait, la viande, les céréales, le coton, le textile, le fer, l’acier, les huiles comestibles, les boissons sucrées et alcoolisées, les meubles, le cuir, les fleurs fraîches, les fruits, les noix, le sucre, les confiseries, le café, le thé et les épices sont entre autres les produits concernés.

De l’avis de Peter Mathuki, Secrétaire Général de la CAE, cette initiative est importante pour la promotion des industries dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). « Le tarif extérieur commun devrait stimuler le commerce intrarégional en encourageant la fabrication locale, la création de valeur ajoutée et l’industrialisation », a indiqué M. Mathuki.

Avec cette mesure, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda et la République démocratique du Congo espèrent accroître leurs échanges pour booster la croissance. Toutefois, ces pays reconnaissent qu’il faut faire preuve de souplesse dans la mise en œuvre du tarif extérieur commun du fait notamment de la conjoncture mondiale.

Comment Islam et Chrétienté cohabitent au Sénégal?

Le Sénégal est un exemple de coexistence pacifique entre différentes communautés religieuses.« Mon grand-père était musulman. Le jour de mon ordination, il était devant dans l’église à prier avec tout le monde même s’il avait son chapelet. Ce grand-père, pour qui j’ai beaucoup d’estime et à qui je rends encore hommage pour l’éducation qu’il nous a transmise, a des enfants qui sont devenus musulmans et d’autres chrétiens. Ma mère est chrétienne, mais certaines de ses sœurs sont restées musulmanes. Et nous avons toujours vécu en bonne entente et en cohésion », raconte avec émotion l’Abbé Alphonse Birame Ndour, curé de la paroisse Saint-Paul de Grand Yoff à Dakar, dans un entretien avec Apa news vendredi 6 mai. Son témoignage, rare dans le monde, est pourtant fréquent dans son pays le Sénégal où la majorité musulmane s’accommode largement des minorités religieuses, chrétiennes notamment.

« L’histoire du Sénégal est jalonnée de rencontres avec des peuples et des cultures différentes ayant abouti à un métissage au sein des ethnies et des familles », rappelle Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine, président fondateur du Think Tank GUESS dont le père, Abdoul Aziz Sy Al Amin décédé en 2017 était le sixième khalife générale des Tidjanes (ou Tarika Al Tijaniya, en arabe), une des principales confréries musulmanes soufies au Sénégal, avec les Mourides (Al Mouridiya)  et les Khadres (Al Kadiriya).

Cette particularité sénégalaise « s’explique par le fait que l’islamisation de nos peuples n’a pas été imposée mais acceptée de fait à la suite des brassages culturels entre les caravanes venues d’Afrique du nord et les autochtones », poursuit cet ancien président du Cadre unitaire de l’Islam, une organisation qui regroupe les principales confréries musulmanes soufie au Sénégal.

« Nous devons cette situation non seulement à ce que nous avons en commun, c’est-à-dire la famille, la parenté, le sang, mais aussi grâce à la perspicacité et à la sagesse de nos pères devanciers qui, dès le lendemain des indépendances dans les années 60 ont pu installer dans notre pays un souci de l’autre, ce souci du vivre ensemble…», confirme l’Abbé Alphonse Birame Ndour, qui cite comme exemple récent des relations cordiales entre religieux au Sénégal, cette visite de l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye à Serigne Mountakha Mbacké, le khalife général des Mourides, à l’occasion de l’inauguration en 2019 à Dakar de la splendide mosquée Massalikoul Djinan, la plus grande de la ville avec plus de 30000 places assises. Un geste dont il faut se féliciter d’autant que « le Dieu que nous aimons et adorons, n’est pas le Dieu de la division. C’est le Dieu de l’amour, de la paix, de la Concorde et de l’Unité », insiste le curé de Grand-Yoff.

Pour Cheikh Ahmed Tidiane Sy al amine, il n’y a d’ailleurs pas de « lignes de séparation claires entre les communautés mais plutôt une symbiose ou une émulsion entre les communautés religieuses »,

Cette « cohabitation » ou « coexistence » que magnifient le curé et le leader musulman est parfois secouée par des propos extrémistes.

« Nous notons une tendance à saper l’exception sénégalaise du vivre ensemble en raison de l’émergence de nouveaux courants plus ou moins structurés n’ayant pas les mêmes bases spirituelles que les confréries soufies », regrette Cheikh Ahmed Tidiane Sy.

L’Abbé Alphonse Birame Ndour, lui aussi, déplore « l’émergence de nouveaux prédicateurs qui n’hésitent pas à mettre sur le dos de l’autre des accusations infondées et insensées ». Ce qui, selon le curé, « ne peut pas manquer de susciter l’émoi et l’émotion et même parfois des réactions violentes de la part de ceux qui se sentent visés ».

Pour faire face à ces discussions qui menacent la bonne entente entre confessions au Sénégal, le Catholique et le Musulman souhaite des mesures fortes de la part des autorités politiques.

Pour l’Abbé Alphonse Birame Ndour, il est urgent que le pouvoir fasse « respecter la laïcité de l’Etat sénégalais ». Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine, «il  faut introduire dans le cursus scolaire l’enseignement obligatoire des valeurs de tolérance et de paix portées par les grandes figures religieuses aux générations actuelles et futures ». Il propose également « la régulation des réseaux sociaux, lieux propices à tous les débordements quitte à durcir la loi sur toutes les formes d’incitation à la violence ou à la haine entre communautés ».

Confusion dans les chiffres de la Covid-19 en Afrique

Les pays africains ont eu du mal à dresser un bilan précis de la Covid-19.Un pays comme la Tanzanie a été à maintes reprises pointé du doigt pour ne pas avoir fourni un décompte exact du nombre d’infections à la Covid-19, laissant de nombreux observateurs de la santé craindre qu’une dose malsaine de cynisme africain n’empêche le continent d’obtenir une image fiable de l’état du virus contracté par les Africains.

Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée le 7 avril 2022 révèle qu’une seule une fraction de l’étendue réelle de la pénétration de la Covid-19 en Afrique est confirmée. Le reste relève de la conjecture et de la devinette.

La directrice de l’OMS pour l’Afrique, Dr. Matshidiso Moeti, n’aurait pas pu mieux résumer la situation lorsqu’elle a déclaré que, bien que les nouvelles infections et les décès liés au coronavirus poursuivent leur baisse sur le continent, « une nouvelle analyse…révèle que les données disponibles ne font probablement que gratter la surface de l’étendue réelle des infections au coronavirus en Afrique ».

Le continent compte 97 fois plus de cas que ne le suggèrent les chiffres officiels, selon l’étude de l’OMS qui a également établi la moyenne mondiale des infections à la Covid à un niveau 16 fois supérieur au nombre de cas confirmés dans le monde.

Selon Mme Moeti, l’examen des échantillons de sang a révélé une sous-comptabilisation de 4,5% des cas dans le monde en septembre dernier.

« Il est toutefois difficile de comparer les chiffres de l’Afrique avec ceux d’autres régions, car bon nombre des études réalisées couvrent des périodes différentes et les stratégies de dépistage varient considérablement d’une région à une autre », a déclaré Mme Moeti.

L’étude s’est appuyée sur 151 études antérieures menées en Afrique, étudiant des échantillons de sang en vue de déterminer la proportion d’Africains infectés par le SRAS-CoV-2.

En utilisant cette formule, l’étude a constaté que les infections avaient augmenté de 3% en juin 2020 pour atteindre 65% en septembre 2021, moment de l’apparition des variants bêta et delta.

De l’avis de la directrice de l’OMS-Afrique, la réponse à cette dernière augmentation documentée réside dans la hausse du nombre de tests, de traçage de contacts et de la surveillance sur tout le continent, étant donné que la proportion de cas asymptomatiques est plus élevée en Afrique qu’ailleurs dans le monde (67%).

Sur les 1,3 milliard d’habitants que compte le continent, plus de 100 millions de tests avaient été réalisés à la fin du mois d’avril 2022, l’Afrique du Sud étant en tête avec 24,3 millions de tests.

Le Nigeria, qui compte plus de 200 millions d’habitants, a effectué un peu moins de 5,5 millions de tests, selon le Centre africain de contrôle des maladies (Africa CDC). Il note que le nombre de personnes vivant avec le coronavirus sur le continent a dépassé les 11,5 millions et près de 260.000 décès ont été enregistrés.

Maroc : nouvelle plateforme numérique regroupant plus de 10.000 hadiths

Le ministère marocain des Habous et des affaires islamiques a lancé, le lundi 9 mai à Rabat, une plateforme numérique regroupant plus de 10.000 hadiths du Prophète Sidna Mohammed (PSL).Accessible via les sites électroniques « hadithm6.com » et « hadithm6.ma », ainsi que sur Play Store et bientôt sur App Store, cette plateforme numérique a pour vocation d’informer le grand public sur le degré d’authenticité ou de faiblesse d’un hadith.

« Le lancement de cette plateforme constitue un événement religieux, scientifique et informatif d’envergure, à même de répondre au besoin du grand public en termes d’apprentissage de la religion et de la Sunna », a déclaré à cette occasion le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq.

La Sunna, a-t-il poursuivi, regroupe entre autres les paroles, actions ou encore les comportements du Prophète Sidna Mohammed (PSL), qui constituent les « hadiths », a-t-il rappelé, mettant en avant l’importance de vérifier l’authenticité de chaque hadith.

A ce titre, le ministre a précisé que si un hadith est rapporté par l’imam al-Boukhari ou Moslim dans leurs « Sahihs » ou par l’imam Malik dans son « Mouwatta’a », il est alors authentique, estimant que bon nombre de hadiths, non cités par ces sources, demeurent cependant faibles.

La plateforme « Mohammed VI pour le Hadith Acharif », qui peut accueillir jusqu’à 10.000 utilisateurs en même temps, regroupe une dizaine de milliers de hadiths du prophète Sidna Mohammed (PSL), dont l’authenticité fut ou non vérifiée, a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, elle permet une interaction entre l’utilisateur et les oulémas via la rubrique « questions-réponses », a souligné le ministre, ajoutant que le questionneur recevra une réponse par mail dans un délai de 24 heures.