Sierra Leone : des émeutes contre la vie chère virent au drame

Des civils et des policiers ont perdu la vie, mercredi, dans la capitale sierra léonaise, à la suite de violentes manifestations contre la vie chère.Le gouvernement sierra léonais a imposé un couvre-feu national, de quinze heures à sept heures du matin, après les émeutes qui ont endeuillé hier le pays. Au moins deux policiers ont été « frappés à mort par les manifestants » dans l’est de la capitale, selon Brima Kamara, porte-parole de la police. Le nombre de manifestants tués n’est pas encore précisé. A l’inverse, ils comptent plusieurs blessés et arrestations dans leurs rangs.

Au motif de l’augmentation du coût de la vie, de la corruption et des brutalités policières, des manifestants ont bloqué la principale artère menant à l’aéroport international de Lungi, à Freetown, avant de se heurter aux forces de sécurité. Face aux tirs de gaz lacrymogènes, ils ripostent par des projectiles. Des personnes auraient été tuées après que la police a ouvert le feu, selon des témoignages.

Plusieurs enseignes, telles que banques et magasins, sont restées fermées toute la journée alors qu’un « black-out internet quasi-total » a eu lieu pendant environ deux heures, selon l’observatoire des perturbations de l’internet Netblocks.

Par ailleurs, les émeutes ont concerné plusieurs autres villes, telles que Makeni et Magburuka, situées au centre du pays, affirment certains médias.

A l’initiative d’un groupe de femmes commerçantes, les manifestations devaient être un « rassemblement pacifique ». Dans une lettre adressée à l’inspecteur général de la police, les initiatrices disaient vouloir « attirer l’attention sur les difficultés économiques et les nombreux problèmes qui affectent les femmes de la Sierra Leone ». Toutefois, le coordonnateur de la sécurité nationale a déclaré, samedi, n’avoir reçu aucune demande d’autorisation de manifester d’une quelconque organisation.

Dans la soirée, le président Julius Maada Bio a appelé ses concitoyens au calme. Il a lancé le mois dernier de nouvelles pièces de monnaie et billets de banque pour rétablir la confiance dans un contexte d’importante inflation. Mais certains Sierra Léonais réclament toujours sa démission. « Nous avons la responsabilité de protéger chaque citoyen de la Sierra Leone. Ce qui s’est passé aujourd’hui est malheureux et fera l’objet d’une enquête approfondie. J’exhorte tous les Sierra-Léonais à rester calmes », a-t-il déclaré sur Twitter.

Sur le même canal, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a « fermement condamné les violences ayant conduit à des pertes en vie humaine » dans ce pays de la région. Elle appelle ainsi au « respect de la loi et à l’identification de leurs auteurs pour qu’ils soient présentés devant la justice ».

Malgré la richesse de son sous-sol et ses 7,5 millions d’habitants, la Sierra Leone est classée parmi les pays les plus pauvres de la planète. Longtemps minée par une guerre civile (1991 – 2002), cette ancienne colonie britannique se remettait difficilement de l’épidémie d’Ebola (2014-2016) quand elle a été frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19.

Aujourd’hui, comme plusieurs pays ouest-africains, la Sierra Leone subit les contrecoups de la guerre russo-ukrainienne, au plan alimentaire surtout, ce qui rend le quotidien de ses habitants encore plus difficile.

Social et économie au menu des quotidiens marocains

La nouvelle stratégie en matière de logement social et les contributions des Marocains du monde sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce jeudi.+L’Economiste+, qui revient sur la nouvelle stratégie concernant le logement social, évoquée dans le PLF 2023, écrit que le chef du gouvernement y a glissé un petit paragraphe qui dénote un « changement de cap » en faveur d’aides directes aux familles pour l’achat de logements au lieu des exonérations fiscales aux promoteurs.

Le programme du logement social, qui a pris fin en 2020, a certainement fait les beaux jours des promoteurs immobiliers et des citoyens dont des dizaines de milliers ont pu accéder à la propriété, mais dans ce segment, le ciblage des bénéficiaires a quelque peu été “défaillant” avec un glissement vers une partie de la classe moyenne qui a aussi bénéficié des logements à 250.000 DH, constate le quotidien.

La nouvelle stratégie, qui sera déclinée à l’occasion d’un dialogue national à la rentrée, avec tout l’écosystème de l’urbanisme et de l’habitat, devrait prendre des mesures pour encourager notamment le segment de la location et l’intégration de l’auto-construction dans les activités formelles, prévoit-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+ écrit que la diaspora marocaine est l’une des plus créatives et des plus talentueuses dans toute la région, précisant que le nombre de scientifiques, de professionnels, de champions et de prodiges parmi les Marocains résidant à l’étranger est tout simplement impressionnant.

Du domaine de la recherche et la science au secteur des technologies digitales et start-up, en passant par le sport et l’art, la touche de la diaspora marocaine est aujourd’hui connue et reconnue, relève la publication.

Il estime que les Marocains du Monde demeurent très attachés au Royaume, aussi bien par la culture et les traditions que par l’engagement à la marche de développement du pays et la solidarité.

+L’Opinion+, qui s’attarde sur le phénomène du partage de connexion wifi, estime que contrairement au piratage, emprunter la connexion wifi à son voisin ou partager le code Netflix avec les amis ou des membres de la famille s’inscrivent dans une logique de partage.

A ce jeu, les Africains, en général, et les Marocains, en particulier, ont une longueur d’avance sur le reste de la planète, estime le journal, précisant que les Marocains occupent la 4ème place mondiale dans l’emprunt de la connexion wifi des voisins.

Mais, le partage de connexion wifi ne concerne pas que les pays à faible pouvoir d’achat, fait-t-il remarquer en se basant sur une étude menée entre 2021 et 2022 par le Global Consumer Survey de la plateforme de statistiques allemande Statista, soulignant que les principaux utilisateurs de la wifi des voisins sont Européens : Néerlandais en tête, suivis des Belges, des Mexicains… et des Marocains, relève-t-il.

Sénégal : l’opposition boycotte le HCCT et le Conseil constitutionnel

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur l’opposition, qui décide de boycotter les élections du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et de renoncer au dépôt de recours pour contester les résultats des dernières élections législatives.A la suite des législatives du 31 juillet dernier, l’élection des Haut conseillers des collectivités territoriales (HCCT) est prévue en septembre prochain. Mais déjà, Walf Quotidien indique que « l’opposition vote le boycott », soulignant que l’inter-coalition Yewwi-Wallu (libérer et sauver) « veut tordre le bras à Macky » Sall, le chef de l’Etat sénégalais.

« HCCT, un conseil rejeté », note Le Quotidien, titrant également sur le boycott du scrutin du 4 septembre par l’opposition. Si Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Abdoulaye Wade et Cie « veulent sa suppression », d’autres formations dont la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), « iront aux élections » pour placer leurs membres dans cette institution.

L’une des raisons avancées par l’opposition pour ne pas participer au scrutin est que le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) ainsi que le Conseil économique social et environnemental (Cese) sont des institutions « inutiles et budgétivores », rapporte Tribune. De même, « pour des raisons politiques, nous n’avons aucun intérêt à aller » aux élections du HCCT, ont affirmé les leaders de l’inter-coalition Yewwi-Wallu à Vox Populi.

Par ailleurs, cette formation a décidé de ne pas introduire de recours au Conseil constitutionnel après la proclamation des résultats provisoires des élections législatives lui attribuant un total de 80 députés. Face à la presse, les leaders de l’inter-coalition avaient dénoncé des cas de bourrages d’urnes et promis de saisir la justice.

« La forfaiture est tellement grave qu’à notre niveau, il ne sert à rien d’aller introduire un recours au niveau de ce Conseil constitutionnel. Ce n’est pas au niveau de ce Conseil constitutionnel que les 2 voire 3 députés enlevés à l’inter-coalition vont nous être restitués », a indiqué Déthié Fall, mandataire de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple).

Par ailleurs, Sud Quotidien semble préoccupé par l’avenir de la 14ème législature à moins de deux ans de la tenue de l’élection présidentielle de février 2024. Le journal pense que les nouveaux députés sont « en danger », en considérant que « la quête d’une majorité parlementaire pourrait amener le successeur de Macky Sall à dissoudre l’Assemblée nationale après la date du 31 juillet 2024 ».

En outre, EnQuête retient que « les Wade (sont) au centre du jeu » dans la recomposition politique au Sénégal après que le Parti démocratique sénégalais (PDS) a obtenu 24 députés, 470.000 voix et trois bastions électoraux aux dernières législatives. « Le président Wade et le PDS peuvent maintenant envisager la réhabilitation de Karim Wade », fils de l’ancien chef de l’Etat et ex-puissant ministre du régime libéral (2000-2012), exilé depuis 2016 au Qatar après la grâce présidentielle qui a suivi sa condamnation pour malversations par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).

Le Maroc et l’Espagne discutent des questions sécuritaires

Le Directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi, s’est entretenu, mercredi à Rabat, avec son homologue espagnol, Francisco Pardo Piqueras.Selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté Nationale (DGSN), cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la visite de travail qu’effectue M. Piqueras au Maroc à la tête d’une délégation sécuritaire de haut niveau composée du Commissaire général d’information, Eugenio Pereiro Blanco, du Commissaire général de la police judiciaire, Rafael Pérez Pérez, du Commissaire général des étrangers et des frontières, Juan Enrique Taborda Alvaraz, du chef de la division de la coopération internationale, Alicia Malo Sanchez et du conseiller du Directeur général, Jesus Ramirez Jara.

Cette visite incarne la ferme volonté de consolider et de développer davantage le partenariat et les relations de coopération qui lient les services sécuritaires marocains et espagnols, dans l’objectif d’en faire un partenariat avancé fondé sur des bases solides de confiance et de crédibilité, au service des intérêts communs des deux pays, à même d’assurer la sécurité et la stabilité, tout en favorisant le partage d’expériences et d’expertises en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée, ajoute la même source.

La rencontre a également été l’occasion, poursuit le communiqué, de discuter et d’échanger autour d’un ensemble de questions sécuritaires d’intérêt commun, notamment celles liées à la lutte contre les menaces des groupes terroristes extrémistes et des réseaux criminels organisés actifs en Méditerranée occidentale, ainsi que des moyens de faire face aux activités criminelles liées à la traite humaine et au trafic international de drogue et de psychotropes, en plus du renforcement des mécanismes et des canaux d’échange de données opérationnelles liées au domaine sécuritaire. 

Les deux parties ont aussi examiné les moyens d’accroître les partenariats institutionnels dans des domaines vitaux tels que la sécurité des passages frontaliers et la police scientifique et technique, et de renforcer les programmes de formation policière dans diverses disciplines professionnelles, notamment en ce qui concerne la qualification des équipes de police d’élite et leur mise à niveau sur le plan de la gestion des interventions de haute sensibilité.

Maroc: L’OMP alerte sur la situation alarmante au sein des prisons

L’Observatoire marocain des prisons (OMP) vient de publier son rapport sur les établissements pénitentiaires dans lequel il fait état d’une situation alarmante au sein des prisons marocaines.Intitulé “La situation des prisons connaît toujours plusieurs faiblesses”, le rapport de l’OMP a brossé un tableau sombre de la situation des pénitenciers marocains. Surpopulation carcérale, flambée des cas de détention préventive, conditions défavorables et grèves de la faim, sont autant de facteurs inquiétants de l’état des prisons marocaines.

En outre, la composition des prisonniers pose un problème encore plus grave : 77 % des détenus des prisons marocaines sont des jeunes entre 18 et 40 ans.

À fin 2021, le Maroc comptait 75 prisons au lieu de 78 un an auparavant, soit une diminution du nombre d’établissements pénitentiaires contre une augmentation progressive du nombre de détenus.

En effet, le nombre total de la population carcérale au Maroc était à 88.941 personnes à fin 2021, alors que la capacité d’accueil de l’ensemble de ces 75 établissements pénitentiaires ne dépasse pas les 53.956 places. Un taux de surpopulation de 156,17 %.

Seules quatre régions affichent des taux de remplissage inférieurs à 100 % : Lâayoune-Sakia El Hamra (77,78 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (80,33 %), l’Oriental (96,88 %) et Drâa-Tafilalet (99,63 %).

Selon l’OMP, ce phénomène ne fait qu’augmenter au cours des années, notamment à cause de la diminution progressive du nombre de prisons face à la tendance haussière de la population carcérale, et particulièrement celle des détentions préventives.

Cette situation ne dégrade pas seulement les conditions de détention, mais elle est aussi à l’origine de plusieurs actes de violences, d’automutilation ou d’agression, avertit le rapport.

Selon les statistiques de l’OMP, le nombre de personnes en détention provisoire s’élève à 37.526, soit 42,19 % de l’ensemble de la population carcérale.

Durant la dernière décennie, le pourcentage des cas de détentions préventives a connu une diminution légère, mais progressive, allant de près de 43 % en 2014 à 39 % en 2019. Cependant, la première année de la pandémie a enregistré un record avec plus de 46 %.

La grève de la faim est connue, universellement, comme moyen pacifique pour les détenus de protester contre leurs situations de détention, ou en vue d’acquérir leurs droits. Cet acte de protestation sert aussi à sensibiliser l’opinion publique, éclaire l’OMP dans son rapport. En 2021, les cas de grèves de la faim dans les prisons marocaines ont atteint les 1158, répartis 

Les motifs et raisons de ces grèves étaient nombreux, mais les détenus protestaient principalement contre les jugements et verdicts (79 %) et contre les conditions de détention (16 %), selon le même document.

Et de conclure : “Le pourcentage relatif aux conditions de détention est révélateur. Il remet en question l’accès aux droits fondamentaux garantis” par différents textes juridiques nationaux et universels, “ainsi que la manière dont sont traités les détenus, qui est parfois liée à l’abus, la violence ou la torture.”

Foot : ce qu’il faut savoir de la Superligue africaine

La Confédération africaine de football (Caf) a dévoilé aujourd’hui les contours de la nouvelle compétition interclubs.Une Superligue, ça ne vous dit rien ? Bien sûr que oui ! En avril 2021, l’idée a été agitée en Europe par douze grands clubs parmi lesquels le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester United, Liverpool ou encore la Juventus.

Pour tirer davantage profit du foot business, ces grosses écuries ambitionnaient d’organiser une Superligue dont elles contrôleraient absolument tout. Mais l’Union des associations européennes de football (Uefa) a freiné des quatre fers pour éviter la mort assurée de sa compétition interclubs phare : la Ligue européenne des champions.

« Si certains choisissent la mauvaise voie, ils devront en supporter les conséquences », avait averti Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football association (Fifa), en soutien à Aleksander Ceferin, le patron de l’Uefa.

Face à une pression terrible, les initiateurs du projet révolutionnaire ont finalement lâché prise sans totalement y renoncer. Paradoxalement, M. Infantino a lancé en Afrique la réflexion sur la création d’une Superligue. C’était en novembre 2019 à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, à l’occasion du 80e anniversaire du Tout-Puissant Mazembe.

« L’idée serait de réunir les vingt meilleurs clubs africains capables d’engendrer des revenus à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans » , a expliqué le boss de la Fifa. Deux ans plus tard, la Confédération africaine de football (Caf), réunie au Caire (Égypte) en Assemblée Générale extraordinaire, se prononce en faveur de la Superligue puisque les 54 associations membres ont soutenu à l’unanimité la proposition.

Ce mercredi 10 août à Arusha, en Tanzanie, la Superligue africaine a été approuvée par le Comité exécutif de l’instance faîtière du foot continental lors de son 44e Assemblée Générale ordinaire en présence de Gianni Infantino.

En principe, la première édition se déroulera d’août 2023 à mai 2024. Le tournoi, de 197 matchs au total, mettrait aux prises 24 clubs de 16 pays. Les équipes participantes à la Superligue africaine se partageront 100 millions de dollars et le vainqueur recevra 11,5 millions de dollars.

« Grâce aux fonds de la Superligue africaine, nous avons l’intention de verser à chaque association membre un million de dollars par an. Nous allons également décaisser 50 millions de dollars pour le développement du foot des jeunes et des femmes et pour toutes les autres compétitions, afin de s’assurer qu’elles soient compétitives au niveau mondial », a déclaré Patrice Motsepe, président de la Caf.

L’enthousiasme prédomine du côté des clubs cibles. « Le football est une affaire de business et chaque fois qu’il y a plus d’argent, c’est très positif. Nous sommes très heureux que la Superligue africaine ait été lancée et nous avons hâte qu’elle commence l’année prochaine », a réagi Barbara Jaime Gonzalez, Directrice Générale de Simba Sports Club (Tanzanie). Jessica Motaung, Directrice marketing de Kaizer Chiefs (Afrique du Sud), trouve « excellente » la Superligue, mais attend « d’avoir plus de détails » surtout par rapport au mécanisme de financement d’une telle joute.

La Caf, convaincue que la Superligue « changera le visage et la compétitivité du football africain », s’engage « à adhérer et à se conformer aux meilleures pratiques mondiales en matière de gouvernance, d’audit, d’éthique, de transparence, de finances et de gestion ».

Sur le continent noir, les doutes subsistent comme en atteste le communiqué du Syndicat des footballeurs professionnels d’Afrique du Sud (Safpu, sigle anglais) : « il n’y a aucune preuve que la Superligue bénéficiera au foot en Afrique, à moins qu’elle ne profite à un très petit nombre et tout en diluant la valeur des ligues professionnelles considérées comme bénéfiques ».

En plus, il est à craindre que le fossé abyssal se creuse entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord où les clubs sont plus structurés et riches. Dès lors, ceux-ci dictent généralement leur loi en Ligue africaine des champions et en Coupe de la Caf.

Mali : 42 soldats tués dans l’attaque de Tessit

Le précédent bilan faisait état de 21 victimes dont 17 soldats et 4 civils.Les autorités maliennes annoncent un nouveau bilan de l’attaque du 7 août 2022 dans la commune de Tessit (nord-est) attribuée à des jihadistes. Selon un document officiel circulant, mercredi 10 août 2022, sur les réseaux sociaux, 42 soldats ont perdu la vie dans ces attaques qui ont visé les Forces armées maliennes (Fama) stationnées dans cette zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Dimanche dernier, en début d’après-midi, les Fama indiquent avoir « réagi vigoureusement à une attaque complexe et coordonnée des groupes armés terroristes » à Tessit, dans le cercle d’Ansongo, à 1345 kilomètres à l’est de Bamako.

Des sources locales confient à APA que les combats auraient duré quatre heures à l’issue desquelles, les assaillants se seraient repliés.

Il n’y pas encore de revendication. Mais pour de nombreux observateurs, il n’y a aucun doute. C’est l’Etat islamique au Sahel. Le groupe jihadiste a été très actif dans la même zone depuis le début de l’année.

Le 21 mars dernier, l’armée malienne avait perdu quatre soldats dans une attaque revendiquée par l’Etat islamique au Sahel dans cette localité qui fait partie de la région des trois frontières, où se croisent le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Af’Sud : arrestation de 4.000 mineurs clandestins

La Nation arc-en-ciel a lancé une campagne contre l’orpaillage clandestin.L’Afrique du Sud engage le bras de fer contre les mineurs clandestins. Son ministre de la Police, Bheki Cele, a démenti, mercredi 10 août 2022, les accusations selon lesquelles les policiers vont perdre la bataille contre les mineurs illégaux connus sous le nom de « Zama Zamas » dans les sites miniers en difficulté des quartiers ouest de Johannesburg.

Au contraire, M. Cele a déclaré que ses agents avaient arrêté 4.000 personnes au cours de la campagne actuelle et qu’ils avaient intensifié leurs efforts pour lutter contre les mines illégales dans tout le pays.

« Mon gouvernement ne perd pas la bataille contre les activités criminelles liées aux Zama Zamas », a-t-il déclaré lors d’un débat diffusé sur une radio locale.
La campagne contre les mineurs illégaux a débuté il y a plus de trois semaines, lorsque des dizaines de « Zama Zamas » ont violé collectivement huit femmes qui tournaient une vidéo dans une décharge minière du canton de Kagiso.

La police avait d’abord arrêté au moins 80 personnes trois jours plus tard, et attend maintenant des échantillons d’ADN avant de les inculper de divers délits.

La Côte d’Ivoire initie une Journée de conservation des mangroves

En 20 ans, les forêts de mangrove ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.La première Journée de Conservation des mangroves ivoiriennes a vécu, mercredi 10 août 2022, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers le projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO).

Elle s’est tenue à Niéga, dans le département de Sassandra (Sud-Ouest), en raison de la conservation de la mangrove dans ce village. Dr Yacoub Issola, de la Convention d’Abidjan, coordonnateur de la composante mangrove du Projet IPC-AO, a invité les localités abritant les mangroves à s’inspirer du modèle réussi de Niéga.

« Contrairement aux autres villages de Sassandra, Niéga est l’un des villages qui a pu conserver ses mangroves dans leur état naturel du fait de ses us et coutumes », ce qui a présidé au choix de ce village pour abriter la première édition de cette journée, a-t-il expliqué.

Il a souligné que la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove vise à « encourager et témoigner notre reconnaissance aux populations locales pour leurs efforts pour la protection de cet écosystème unique, spécial et fragile ».

Abondant dans le même sens, Lamine Coulibaly, préfet de région du Gbôklè, préfet du département de Sassandra, a invité les femmes de sa circonscription administrative à contribuer à préserver les mangroves en mettant fin à l’utilisation des palétuviers pour le fumage de poisson.

Pour amener les populations de Niéga à poursuivre leurs efforts de conservation de la mangrove et maintenir le village propre, le Projet ICP-AO, leur a offert un important lot d’équipements d’entretien d’environ 132 articles.

Ces articles sont composés de brouettes, de poubelles, de bottes, de râteaux, de machettes et de pelles d’une valeur d’environ 3.500.000 F CFA. Un don remis en présence des autorités locales dont le directeur départemental du ministère des Eaux et Forêts, qui est la tutelle de gestion des mangroves.

Un atelier de restitution de plusieurs études sur les mangroves menées par le projet IPC-AO a été organisé en marge de cette célébration officielle, en présence d’une quarantaine de parties prenantes dont des pêcheurs à petite échelle et des femmes transformatrices de poisson.

Ces études réalisées sur la période 2000–2020 ont révélé que les forêts de mangrove ont augmenté de 2,72% sur les sites du Projet IPC-AO au Sénégal, alors qu’elles ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.

Parmi les facteurs de destruction, on a l’agriculture avec l’expansion des plantations des produits d’exportation, la construction des infrastructures (routes), l’urbanisation, et surtout la coupe abusive du bois pour des usages divers dont le fumage des produits de la pêche.

« Si rien n’est fait pour leur protection, toutes les superficies de mangroves vont disparaitre, et avec elles, toute la biodiversité qu’elles comportent », a alerté Dr Yacoub Issola.

Guinée : la dissolution du FNDC condamnée par plusieurs organisations

La dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est une violation des libertés individuelles et collectives, selon des organisations de défense des droits humains et des mouvements citoyens africains.La junte guinéenne est passée à l’acte. Alors que des rumeurs couraient lundi soir sur les réseaux sociaux, le gouvernement de transition a sorti un arrêté mardi pour officialiser la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cet important collectif, fer de lance de la contestation contre l’ex-président Condé (2010-2021) et qui s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir en Guinée, préparait pourtant une manifestation le 17 août sur l’ensemble du territoire guinéen.

Mais pour le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, l’arrêté de dissolution du FNDC « prend effet à compter de sa date de signature », c’est-à-dire samedi dernier. « Leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l’ordre », a-t-il chargé avant de noter que « ce groupement de fait (…) provoque des manifestations armées sur les voies et lieux publiques, ayant les agissements d’un groupement de combats et de milices privées ».

Le gouvernement de transition précise que le FNDC, « mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des ONG en Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association (…) et encore moins dans le répertoire des ONG agréées en République de Guinée ».

Un non événement pour le FNDC

Toutefois, le chargé de communication du collectif, Abdoulaye Oumou Sow, a refusé de commenter l’arrêté du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. « Nous ne nous sentons pas concernés », a-t-il dit à l’AFP, comme pour signifier qu’ils maintiennent leurs prochaines manifestations. Le FNDC avait suspendu ses mouvements de contestation pour une semaine, dont celui prévu dans tout le pays le 4 août, « à la demande expresse » du chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette trêve avait pour « unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », avait indiqué le collectif.

De son côté, Cellou Dalein Diallo, principal opposant guinéen sous l’ancien président Alpha Condé, a condamné la décision du gouvernement de transition en estimant que c’était « un coup dur porté à la liberté, la justice, la démocratie et la paix ».

En dehors de la Guinée, le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a qualifié la dissolution du FNDC, un organisme dont le rôle « a été déterminant dans la promotion et l’avancement des droits humains en Guinée », comme « une grave atteinte aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne ». Ainsi, cette ONG des droits humains « appelle les autorités à rétablir le FNDC et à garantir la liberté d’expression et d’association qui sont des droits consacrés par des conventions et traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée a ratifiés, ainsi que par la Charte de la transition ».

Soutiens internationaux

Au Sénégal, le mouvement « Y’en a marre » a apporté également son soutien au collectif guinéen, fondé autour de coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile. Selon son coordonnateur, Aliou Sané, « le FNDC, comme tous les mouvements citoyens, tire sa légitimité du peuple guinéen. Il n’a donc besoin ni d’approbation ni d’autorisation pour parler au nom de ceux qui s’y reconnaissent ».

Ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Sénégalais Alioune Tine s’est insurgé aussi contre l’acte que vient de poser le chef de la junte guinéenne. « Mamadi Doumbouya vient de franchir un seuil critique dans la violation des droits humains avec la dissolution du FNDC. Ce que Alpha Condé n’a jamais fait. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la liberté d’expression doivent intervenir en Guinée », a-t-il souligné sur les réseaux sociaux.

Après avoir renversé le 5 septembre 2021 Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010, le colonel Mamady Doumbouya s’est engagé à remettre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans. Le 1er août dernier, la Cedeao a appelé les acteurs politiques guinéens à s’asseoir autour d’une table pour « désamorcer la tension et convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ». Mais le FNDC estime que la junte refuse « de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition ».

Le collectif, qui exige en outre la libération sans condition de tous ses militants arrêtés lors des dernières manifestations, reproche ainsi au pouvoir guinéen son « attitude de défiance chronique » vis-à-vis de la Cedeao, mais aussi sa « gestion unilatérale et autoritaire de la transition » et « l’usage illégal d’armes létales dans la gestion des manifestations ».