Macky Sall à la tribune des Nations Unies

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) prononce, cet après-midi, un discours dans le cadre de la 77e session ordinaire de l’Assemblée Générale à New York (États-Unis).Macky Sall, après avoir assisté aux obsèques de la reine Élisabeth II à Londres (Angleterre), a mis le cap sur le pays de l’oncle Sam. Le président sénégalais participe, du 20 au 23 septembre 2022, au segment de haut niveau de la 77e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Les chefs d’État et de gouvernement du monde entier vont échanger autour du thème : « Un tournant décisif : des solutions transformatrices face à des défis intriqués ». Les débats porteront notamment sur la guerre en Ukraine, le changement climatique, la transition énergétique, l’éducation et la condition féminine.

Le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence en exercice de l’Union Africaine (UA) s’emploiera à porter la voix du continent noir sur les enjeux de l’heure.

Le déroulé de la 77e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies s’établit comme suit : le Sommet sur la Transformation de l’éducation (19 septembre), le débat général (du 20 au 26 septembre), le Sommet ministériel sur l’information et la démocratie (22 septembre), le Sommet ministériel pour l’information et la démocratie (22 septembre), le Sommet Christchurch sur la lutte contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne et la Réunion ministérielle au Conseil de Sécurité sur l’Ukraine.

Education et santé au menu des quotidiens marocains

L’abandon scolaire, le statut des enseignants-chercheurs et la lutte contre le cancer de l’utérus sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.+Aujourd’hui Le Maroc+, qui s’attarde sur l’abandon scolaire, rapporte qu’en 2020-2021, plus de 331.000 enfants ont abandonné le système scolaire, faute de réforme appropriée.

La réforme de l’enseignement, en plus de transformer qualitativement l’école publique, a également pour finalité de devenir inclusive, mais elle ne peut pas y arriver à elle seule, car l’enseignement et les problèmes techniques de l’apprentissage ne sont qu’une petite pièce d’un grand puzzle, relève le journal.

L’attractivité de l’école trouve également ses déterminants dans d’autres facteurs exogènes au système éducatif lui-même, tels que l’urbanisme, qui a des répercussions directes sur la scolarité des enfants à travers l’agencement des villes, des quartiers, des équipements publics, note-t-il.

L’éloignement, le manque de dessertes par le transport ou encore un emplacement inapproprié parce qu’excentré, non sécurisé, ou non couvert par des services de base ou par la route, sont autant de paramètres qui contribuent à l’abandon scolaire, constate-t-il.

Des agglomérations ou des groupements d’habitations, même en milieu rural, sont surtout un cadre de vie saine qui prend en considération tous les aspects du quotidien et fournit les conditions d’épanouissement à commencer par l’apprentissage et l’enseignement, propose-t-il.

+L’Economiste+ se demande si le gouvernement pourra débloquer quelques milliards de dirhams pour le nouveau statut des enseignants-chercheurs, du fait que dans cette « rude » conjoncture où les charges de compensation explosent, “le souci de l’exécutif est d’abord de trouver de l’argent pour parer aux urgences”, estime le quotidien.

En plus, concéder des revalorisations, sachant que d’autres corps de métiers sont dans l’expectative, pourrait représenter un choix risqué, ajoute-t-il.

Les syndicats sont prêts à tout pour obtenir leur nouveau statut, qui devrait, certes, être l’occasion d’introduire des conditions de rémunération et d’avancement de carrière plus stimulantes, et surtout plus équitables permettant de récompenser les meilleures compétences, mais aussi de relever le niveau d’exigence vis-à-vis du corps enseignant, constate-t-il.

Les enseignants fantômes, et il y en a, ainsi que ceux qui ne s’adonnent jamais à la recherche scientifique, n’encadrent jamais d’étudiants et se contentent de quelques petites heures de cours par semaine “ne devraient pas avoir leur place à l’université”, soutient-il.

+L’Opinion+ écrit que le vaccin préventif contre le cancer de l’utérus devra être administré dans les écoles marocaines aux jeunes filles âgées de 11 ans, notant que cette décision s’inscrit en droite ligne d’une politique sanitaire préventive et bienveillante qui a démontré tout son mérite lors de la parenthèse, toujours ouverte, du Coronavirus.

Au Maroc, après le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus constitue, en effet, l’une des pathologies les plus menaçantes pour la gente féminine : il touche 12,8% des femmes atteintes de maladies oncologiques.

Pis, en cas de retard de diagnostic, plusieurs centaines de personnes en meurent, annuellement, met en garde la publication.

Tchad : démission du ministre des Affaires étrangères

Cinq mois après son arrivée au ministère des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene quitte le gouvernement de transition du Tchad.Chérif Mahamat Zene a remis sa lettre de démission le lundi 19 septembre au président du Conseil militaire de Transition, Mahamat Idriss Deby et au Premier ministre.

Sur son compte Facebook, l’ex chef de la diplomatie tchadienne a expliqué les raisons de son départ du gouvernement dirigé par Albert Pahimi Padacké. « Depuis quelques mois, mon engagement et ma volonté de servir mon pays se trouvent contrariés par des initiatives et actions parallèles de certains membres de votre cabinet et du gouvernement entreprises à mon insu et sur vos instructions. Ces initiatives et interférences répétitives ne visent qu’à entraver l’exercice de mes fonctions et empiéter sur les prérogatives qui sont celles de mon département, telles que définies dans le décret », indique-t-il.

Chérif Mahamat Zene qui occupe la fonction de ministre des Affaires étrangères depuis mai 2022 ajoute : « Devant une situation aussi malsaine que confuse et inacceptable, entretenue à dessein et dépouillant le département que je dirige de toutes ses prérogatives, et me réduisant à un simple figurant, il ne me paraît ni opportun, ni responsable de continuer à occuper mon poste ».

Précédemment ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Cherif Mahamat Zene n’était plus en odeur de sainteté avec son remplaçant Abdraman Kalamoullah, désigné par la « hiérarchie » pour s’adresser au corps diplomatique à propos de l’évolution du dialogue national inclusif et souverain, indiquent des sources locales à APA.

Ouvert le 20 août, le dialogue national inclusif a pour objectif de « réconcilier l’ensemble des Tchadiens » en vue de l’organisation des élections pour le transfert du pouvoir aux civils.

Après le décès du président Idriss Deby Itno en avril 2021 au front face aux rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde (Fact) dans le nord du Tchad, son fils Mahamat Idriss Deby a pris le contrôle du pays et a promis une transition de 18 mois.

Mozambique : le Fmi approuve le programme de relance économique

Le Fonds monétaire international (Fmi), va allouer une enveloppe de 63,8 millions de dollars US au Mozambique pour renforcer ses politiques économiques et financières, a annoncé mardi l’institution de Bretton Woods.L’accord sur la Facilité élargie de crédit (FEC) est l’aboutissement des discussions entre les autorités mozambicaines et une délégation du Fmi dirigée par Alvaro Piris qui était dans le pays la semaine dernière.

« L’équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités mozambicaines sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la première revue du programme dans le cadre de l’accord ECF », a indiqué M. Piris dans un communiqué.

L’accord doit être approuvé par le conseil d’administration du Fmi en décembre, ce qui permettrait le décaissement des 63,8 millions de dollars.

M. Piris a déclaré que l’économie mozambicaine continuait de se redresser, le produit intérieur brut réel ayant augmenté de 4,6% en glissement annuel au deuxième trimestre de 2022.

Portée par des améliorations dans les secteurs des services, de l’industrie et de l’agriculture, il s’agit de la plus forte croissance économique enregistrée par le pays depuis le troisième trimestre de 2018.

La hausse des prix mondiaux des produits de base a soutenu un rebond notable des exportations, mais a également fait grimper les coûts des denrées alimentaires, du carburant et du transport.

Principalement alimentée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la hausse connexe des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires, l’inflation annualisée a atteint 12,1% en août, son niveau le plus élevé depuis septembre 2017.

Sécurité informatique : le site de l’Asecna piraté

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) est victime d’un piratage et doit payer une rançon sous peine de voir ses données exposées dans le darknet.Dix jours. C’est le délai fixé à l’Asecna dont le siège se trouve à Dakar, au Sénégal, pour reprendre possession de ses données chiffrées. Depuis 48 heures, la plateforme numérique de cette Agence qui regroupe 18 pays membres est victime d’une attaque par ramsomware du groupe de hackers connu sous le nom de Lockbit.

« Un ransomware est un logiciel malveillant qui prend en otage des données personnelles. L’attaque consiste à chiffrer des données personnelles puis à demander à leur propriétaire d’envoyer de l’argent en échange de la clé qui permettra de les déchiffrer », a expliqué à APA le hacker Ethique, Saliou Thiam.

L’Asecna doit payer la somme de 25.000 dollars pour empêcher la publication de ses données dans le « darknet », un réseau superposé qui utilise des protocoles spécifiques intégrant des fonctions d’anonymat.

Pour le moment, l’Asecna se refuse à tout commentaire. Selon nos informations, l’affaire est prise très au sérieux par les autorités sénégalaises qui ont été alertées.

Actif depuis 2019, Lockbit est responsable de  1200 attaques depuis sa création, selon Saliou Thiam. « Ils sont actuellement le numéro un en termes d’attaques par ransomware. Ils ont développé une stratégie nouvelle, exigeant de l’argent directement des victimes et ne révélant pas l’attaque publique », ajoute-t-il.

Côte d’Ivoire : dialogue Etat-secteur privé les 20 et 21 septembre 2022

Ce dialogue se déroulera autour des problématiques conjoncturelles et structurelles qui impactent le développement de l’activité économique du pays.Ce rendez-vous, organisé par le Comité de concertation Etat-Secteur privé, est la 6e édition des rencontres Business to Government (B To G). Il se tient pour la première fois en dehors de la Journée nationale du partenariat (JNP), un espace d’échanges sur les réformes et les efforts consentis par l’Etat à l’intention du secteur privé. 

Pour cette sixième édition, 38 structures étatiques ont été identifiées pour participer aux rencontres d’échanges avec les opérateurs économiques. Ces structures de l’Etat présenteront leurs missions, leurs projets et les procédures pour accompagner de manière efficiente le secteur privé. 

Au menu des échanges, seront également abordées des questions liées à la création d’entreprise et aux dispositifs d’appui à l’investissement. Le Centre de promotion des investissements (CEPICI), le Guichet unique de l’investissement, présentera les opportunités et les facilités pour accompagner les entrepreneurs.

Concernant la fiscalité, une question toujours évoquée par les opérateurs économiques, qui trouvent les taxes et impôts élevés, la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des douanes apporteront des éclairages nécessaires sur les dispositions réglementaires.   

 Une fenêtre sera par ailleurs ouverte sur l’accès au foncier économique avec le Guichet unique du foncier et de l’habitat (GUFH), le Guichet unique du permis de construire (GUPC) et l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (AGEDI).  

Des entités telles que l’OIPI, LANEMA, CODINORM, les banques publiques (BNI, Versus, Banque populaire), le Fonds de garantie des PME et l’Association professionnelle des Systèmes de finances décentralisés (APSFD) auront à charge le volet accès au financement et structures de contrôles.

Les rencontres Business to Government (B2G) offrent la possibilité aux opérateurs économiques d’échanger sur leurs préoccupations quotidiennes avec les responsables de l’administration publique, dans le but de faciliter l’accès des opérateurs économiques à la bonne information.

Elles permettent aux acteurs du secteur privé de bénéficier de conseils relatifs aux modes de saisine et de traitement de leurs préoccupations, et offrent une plateforme d’échanges aux administrations publiques pour communiquer sur les nouvelles réformes en cours au sein de l’administration.

A travers cette initiative, le gouvernement ivoirien veut « maintenir » le dialogue entre l’Etat et le secteur privé et partager sa vision. Sur le portefeuille global des investissements du Plan national de développement (PND 2021-2025) estimé à 59.000 milliards Fcfa, la part du secteur privé est de 74%.

La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Uemoa, veut faire du secteur privé le moteur de son économie. Elle ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire dans la Tranche supérieure à l’horizon 2030.

Le roi Charles III, l’Afrique et les « péchés de l’empire »

Depuis que le roi Charles III a succédé à sa mère charismatique, la reine Elizabeth II, sur le trône d’Angleterre, il y a eu une clameur croissante, en particulier dans les pays africains colonisés par la Grande-Bretagne, pour que le nouveau monarque reconnaisse les « péchés de l’empire ».Alors que sa mère sera enterrée après une cérémonie funéraire à Londres lundi 19 septembre 2022, les Africains s’interrogent sur le nouveau roi par rapport à la politique passée de la couronne en Afrique.

Malgré les cérémonies pleines de larmes et de chagrin, les remerciements et les bons souvenirs nés d’un amour sincère pour la reine décédée le 9 septembre 2022 à l’âge de 96 ans, une chose n’a cessé de faire surface : l’occasion manquée de s’excuser pour les atrocités commises au nom de l’empire britannique.

Les Africains refusent d’oublier aussi facilement les torts inextricablement liés au projet colonial en Afrique et les souffrances indicibles subies par de nombreux sujets aux mains de ceux qui représentaient la couronne en tant que fantassins sur le terrain.

Bien qu’elle ait été qualifiée par beaucoup de « Reine de la décolonisation » en raison de la rapidité avec laquelle les pays du continent se sont libérés du joug colonial dans les années 1960 pour devenir des nations indépendantes au sein du Commonwealth, qui était à l’origine une association souple de nations ayant des liens coloniaux avec la Grande-Bretagne, elle n’a jamais présenté d’excuses pour les atrocités commises au nom de l’empire britannique en Afrique.

Dans la mort comme dans la vie, Elisabeth II aura toujours un grand nombre de sympathisants à travers l’Afrique, mais sa position non apologétique constitue une tâche dans son héritage avec les Africains, selon certains historiens du continent.

L’homme politique sud-africain, Julius Malema, du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), a parfaitement saisi l’état d’esprit des citoyens de son pays lorsqu’il a publié une déclaration affirmant catégoriquement qu’il serait déplacé de pleurer la reine, qui symbolisait tout de l’esbroufe monarchique britannique à l’étranger pendant la colonisation.

M. Malema faisait écho au sentiment de nombreux Sud-Africains et, par extension, d’autres Africains, lorsqu’il s’est référé à l’histoire pour dépoussiérer les faits concernant la violence débridée qui a accompagné l’assujettissement de ce qui s’est finalement avéré être des colonies britanniques comme l’Afrique du Sud.

Des centaines de milliers d’Africains sont morts en luttant contre les tentatives britanniques de s’emparer de leurs royaumes et empires, les faits historiques établissant que les conquérants avaient le sang des conquis jusqu’aux genoux dans la dernière décennie du 19e siècle.

D’autres atrocités ont suivi après que la Grande-Bretagne a assujetti des pays tels que le Nigeria, l’Ouganda et le Kenya, où le début du règne de la reine a été marqué par une violente guerre d’indépendance menée par les Mau Mau dans les années 1950.

Les historiens nigérians ont régulièrement rappelé le carnage des troupes britanniques qui ont massacré les résistants anticolonialistes dans ce qui est aujourd’hui l’État du Bénin, ainsi que les violences qui ont résulté de l’émeute d’Aba de 1929, lorsque les femmes sont descendues dans la rue dans la ville d’Iloko, dans l’Est du Nigeria, pour réclamer davantage de droits.

Pa Samba Jow, originaire de Gambie, dernière possession coloniale des Britanniques, qui a obtenu le statut d’État en 1965, estime qu’il est tout à fait naturel que les Africains réagissent de manière critique à l’égard de la reine, car elle a dirigé un empire « qui a commis beaucoup d’atrocités ».

Jow, qui vit aux États-Unis, ajoute que « sa mort suscitera certainement des questions sur son règne » et que si certains Africains ont le droit de la pleurer, d’autres devraient également être autorisés à exprimer publiquement leurs sentiments à son égard, car elle n’était pas une sainte.

« Oui, elle était toujours bien habillée et élégante, mais cela ne suffit pas à blanchir les méfaits de son royaume envers ses sujets », souligne-t-il.

Lorsque le roi Charles III prendra le relais, poursuivra-t-il sur la lancée de sa défunte mère de ne pas exprimer publiquement de remords pour les abus de l’empire britannique en Afrique ou empruntera-t-il une toute nouvelle voie avec le continent ?

Il y a d’ores et déjà des raisons d’espérer pour cette dernière option, étant donné que le penchant du nouveau roi à agir en dehors de la tradition en exprimant son opinion sur des questions autrement sensibles qui ne s’accordent pas nécessairement avec la tradition monarchique est bien connu et documenté.

Lors d’une visite au Ghana en 2018, Charles III avait choqué l’establishment monarchique en qualifiant d’atroces et de honteux les maux de la traite transatlantique des esclaves à laquelle la Grande-Bretagne était un protagoniste principal.

Les observateurs de la monarchie ont admis que la reine Elizabeth ne se serait jamais aventurée sur ce terrain à l’apothéose de son règne.

Avant de participer au sommet des 56 membres du Commonwealth à Kigali, au Rwanda, où il devait représenter sa mère alors malade, il n’a pas ménagé ses efforts pour critiquer la décision controversée de la Grande-Bretagne de décharger littéralement les demandeurs d’asile au Rwanda, avec lequel un accord avait été conclu à cet effet.

En prononçant cette phrase, Charles a dérogé à la tradition sacrée des rois britanniques de rester neutres dans les questions politiques liées au gouvernement.

Reflétant peut-être le chemin parcouru par le Commonwealth, le sommet de Kigali s’était ouvert sur une déclaration de Charles exprimant des remords pour ce qui s’est passé pendant l’esclavage et la soumission politique et économique des nations africaines qui en ont résulté.

Le symbolisme de cette position n’a pas échappé aux participants au sommet, où ce nouvel esprit a parlé d’une vision neuve du monde qui devrait commencer par la redéfinition du rôle du Commonwealth, qui comprend désormais non seulement les pays de l’ancien empire britannique, mais aussi quelques autres pays d’Afrique comme le Gabon, le Togo, le Rwanda et le Mozambique, qui n’ont jamais été colonisés par la Grande-Bretagne.

Flux financiers illicites: l’Afrique mise sur l’entraide judiciaire

Le continent noir perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an à cause des Flux Financiers Illicites (FFI).L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime que 1600 milliards de dollars américains sont perdus chaque année en raison des Flux Financiers Illicites (FFI) provenant notamment de la criminalité transnationale organisée.

Le continent noir, avec des pays majoritairement en développement, perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an dans les FFI selon le Rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (FFI) en provenance de l’Afrique. De nombreux pays  sont ainsi privés de ressources qui auraient pu servir à financer les services sociaux de base tels que la santé, l’éducation…

« Il est clair donc que l’atteinte de nos objectifs de développement durable, passe inéluctablement par notre obligation de lutter contre les flux financiers illicites d’origine très souvent criminelle aussi bien par la prise de mesures préventives que par la répression des faits constitutifs d’infractions notamment de corruption, de trafics de tout genre, d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent et surtout la confiscation des avoirs y résultant ou leur recouvrement », a déclaré la Secrétaire général du ministère sénégalais de la Justice, Aissé Gassama Tall.

Mme Tall présidait l’ouverture de l’atelier sur la collaboration des parties prenantes pour la mise en œuvre de la Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs (Capar, sigle anglais) qui se tient à Dakar du 19 au 22 septembre 2022.

Face à l’ampleur du phénomène et les dégâts qu’il engendre, la magistrate a souligné la nécessité de mettre en place des institutions efficaces, de structures nationales, régionales et internationales.

Ainsi, a-t-elle indiqué, les actions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers la mise en œuvre des normes du Groupe d’Action Financière (Gafi), peuvent, à défaut de les juguler, être de puissants leviers pour les atténuer considérablement.

Par ailleurs, pour lutter contre l’évasion fiscale, l’échange d’informations entre pays est crucial, a relevé Mme Tall. « Si des efforts fort remarquables sont en train d’être faits dans le cadre du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, ils devraient être renforcés davantage dans le sens de rendre systématiques ces échanges », a-t-elle dit.

De même, a plaidé la SG du département de la Justice, la répression de la corruption internationale devrait être accentuée et les pays ne disposant pas d’un arsenal juridique ou institutionnel dans ce sens, devraient, sans délai, s’y investir.

Poursuivant, Aissé Gassama Tall a fait savoir que les pays ayant déjà été évalués par rapport à l’application de la Convention des Nations unies contre la Corruption, devraient instamment mettre en œuvre les recommandations issues de cette évaluation. Et ceux, n’ayant pas encore fait l’évaluation, se soumettre à un tel exercice et le cas échéant, se conformer à cette Convention.

Toutes ces actions devraient permettre, selon elle, le recouvrement d’avoirs illicites y compris leur rapatriement dans leurs juridictions d’origine afin de contribuer à la lutte contre la criminalité transnationale organisée et générer des ressources additionnelles aux pays en voie de développement.

La nécessaire collaboration judiciaire  

Le phénomène des FFI est une problématique mondiale. Aucun pays ne peut le combattre tout seul, d’où le recours à l’entraide judiciaire qui peine cependant à se matérialiser. « Sur la foi des informations qui nous sont parvenues, relativement à notre juridiction, les échanges d’information à travers le Réseau ARIN WEST AFRICA sont quasi-inexistantes au plan sous-régional et international et ce, malgré l’identification de la plupart des points focaux des pays qui le composent », a regretté l’ancien Agent Judiciaire de l’Etat.  

Or, a-t-elle soutenu, l’accès direct aux fichiers centralisés et le pouvoir de communication constituent la pierre angulaire d’un système efficace de facilitation du dépistage et la saisie des avoirs criminels.

C’est pourquoi, en plus des demandes d’entraide pénale internationale classiques qui sont des canaux puissants de neutralisation des avoirs issus de la criminalité transnationale organisée, Mme Tall a invité les procureurs à se rapprocher de plus en plus en signant par exemple des Memorandums of Understanding (MoU) ou en développant une plateforme d’échanges d’informations entre eux.

Congrès mondial des médias : le programme complet connu

Le Congrès mondial des médias (GMC) prévu du 15 au 17 novembre 2022 à Abu Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, promet de faire salle comble grâce à une « avalanche d’inscriptions » de la part de capitaines d’industrie.Quelque 1200 délégués devraient côtoyer environ 200 PDG de médias et plus de conférenciers de renommée mondiale pour animer une série de séances de réflexion et de débats, dont la ministre zimbabwéenne de l’Information, de la Publicité et de la Radiodiffusion, Monica Mutsvangwa ; Mohammed Jalal Alrayssi, Directeur général de l’Agence de presse émiratie (WAM), et Naji Gouiaa, PDG de MediaCity Mauritius.

Il s’agira également d’une plateforme permettant de présenter des produits indispensables à l’évolution des médias mondiaux, tels que des technologies de pointe, du matériel d’équipement et des outils de médias sociaux.

Au centre des préparatifs frénétiques, son programme laisse déjà entrevoir une série d’événements bien remplis, à commencer par une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle seront prononcés des discours qui interrogeront l’état actuel de la scène médiatique mondiale en vue de façonner son paysage futur.

Les organisateurs ont délibérément prévu de faire en sorte que l’événement se déroule sur une plateforme multilingue, ce qui signifie que les discours seront prononcés dans toutes les principales langues du monde, augmentant ainsi son attrait pour un public mondial sans précédent dans l’histoire de l’organisation du congrès.

Il y aura également du temps pour une exposition d’ouverture, des discours principaux expliquant le pouvoir de transformation des médias contemporains, une interface de panel ministériel, une session d’interrogation sur la question de savoir si les médias numériques offrent des possibilités d’investissements futurs, suivie d’autres présentations examinant les tendances d’investissement dans le secteur et la manière dont elles affecteront son paysage, les avantages pour les entreprises et la question de savoir si les grandes entreprises technologiques en Europe devraient être obligées de payer pour le contenu.

Une session mettant l’accent sur l’Amérique du Nord se penchera sur la question de savoir si les régulateurs peuvent suivre le rythme de l’évolution des médias physiques vers les médias virtuels, tandis qu’une présentation sur l’avenir des actualités et des analyses sur la façon dont l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique et l’automatisation transformeront les actualités vont couronner la première journée du congrès.

La deuxième journée s’ouvrira sur l’étude par les participants de l’évolution des défis liés à l’exploitation des innovations technologiques pour lutter contre la diffusion de fausses informations et encourager l’unité sous la bannière de la Journée mondiale de la tolérance.

Les sessions suivantes aborderont les questions relatives à la dynamique des groupes de réflexion sur les médias à l’ère de l’information numérique, et examineront les médias sociaux et la consommation au Moyen-Orient et en Afrique, en faisant le point sur la façon dont ils ont transformé le paysage médiatique dans cette région.

Les discussions porteront également sur la manière dont l’essor des capsules a modifié le secteur des médias, sur l’Asie et sur la question de savoir si les services de streaming constituent un marché encombré ou s’il y a encore de la place pour d’autres.

Au cours de la deuxième journée, les participants échangeront leurs points de vue sur l’économie des créateurs, sa genèse, qui la finance et qui contrôle sa production.

Il y aura également une présentation sur le ESport avant que la journée ne se termine par un panel sur les Objectifs de développement durable (OMD) en référence aux médias mondiaux.

La troisième et dernière journée, le 17 novembre 2022, s’ouvrira par un discours-programme soulignant l’importance d’un design inclusif et le rôle des préjugés cognitifs dans la conception des médias sociaux, qui sera suivi d’une présentation sur la diversité et l’inclusion à l’ère numérique : « Les femmes dans les médias ».

La conférence mettra également l’accent sur la psychologie des consommateurs en examinant les tendances les plus récentes et les prévisions futures en matière de consommation de médias, en se focalisant sur l’Amérique latine, avant un débat sur la grande déperdition dans le secteur des médias, sur la question de savoir si les entreprises de médias devraient être responsables des commentaires sur les réseaux sociaux et sur les présentations visant à séduire les consommateurs dans un monde aux choix infinis.

« Le journalisme d’influence : Une nécessité ou de l’autopromotion ? » sera le thème d’une table ronde, qui sera suivie par une session de clôture sur le thème « Amplifier les voix minoritaires à travers le monde pour une narration précise ».

La formation au cœur d’une réunion des IGE d’Afrique à Abidjan

Le Forum des Inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (FIGE) table sur la « redynamisation » de l’Institut de formation de l’organisation qui sera débattue en Assemblée générale du 17 au 19 octobre 2022 à Brazzaville.Le vice-président ivoirien, M. Tiémoko Meyliet Koné, a procédé lundi à l’auditorium de la Primature, à l’ouverture d’une réunion extraordinaire du Comité directeur du FIGE qui se déroule du 19 au 20 septembre 2022 à Abidjan sur l’enjeu de la formation.   

Les réflexions devraient permettre une impulsion d’un nouveau souffle de l’Institut de formation du FIGE. Selon M. Théophile Ahoua N’Doli, Inspecteur général d’Etat (IGE) de Côte d’Ivoire, l’institut fonctionne depuis 2016 mais « a quelques difficultés ».

Pour ce faire, le FIGE, conformément aux conclusions de la 12ème Réunion du Comité directeur, tenue à Djibouti du 07 au 09 juin 2022, a décidé d’examiner les problèmes rencontrés par l’Institut de formation afin de proposer des mesures à son opérationnalisation à sa prochaine Assemblée générale.  

« Nous avons des inspections, on fait des audits, mais c’est des éléments très spécialisés. Donc, il faut des hommes compétents (…) des spécialistes en audit, en investigation, en inspection et en contrôle interne », a dit l’inspecteur général d’Etat de la Côte d’Ivoire, M. Ahoua N’Doli.  

Le secrétaire exécutif du FIGE, le Djiboutien Hassan Issa Sultan, a indiqué que cette réunion vise à faire « le bilan des 10 années d’existence de l’Institut de formation et voir comment on peut encore améliorer et surmonter les nouveaux défis qu’il rencontre ».     

Le Comité directeur, rappellera-t-il, avait chargé le Comité technique de réfléchir à la question et les membres y ont travaillé pendant trois mois. Durant cette réunion, le Comité directeur « examinera les travaux et approuvera les résolutions proposées par le Comité technique ».

Le Mauritanien Zein El Hassan, le président du Comité directeur du FIGE, a fait observer qu’en raison de la Covid-19 « beaucoup de formations n’ont pas pu avoir lieu en présentiel » et l’organisation n’était « pas forcément très préparée pour les faire en ligne ».

De ce fait, « nous avons décidé de revoir toute la stratégie du FIGE pour l’adapter à nos besoins et à nos moyens. Il ne s’agit pas d’avoir un institut de formation qu’on ne peut pas financer et qui ne répond pas à nos besoins », a-t-il soutenu.

M. Zein El Hassan a fait savoir que les recommandations de ces assises seront analysées en Assemblée générale à Brazzaville en vue de la mise en place d’« un plan de réorganisation du FIGE » pour qu’il puisse répondre aux besoins de toutes les inspections générales d’Etat et institutions assimilées.

Le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné a insisté que l’Institut, « cet important instrument de formation et de renforcement des capacités des acteurs de l’inspection et de contrôle interne, doit rester un de vos atouts forts de promotion de la bonne gouvernance ».

La Côte d’Ivoire est un membre fondateur de cet Institut créé au cours de l’Assemblée générale de 2012, à Luanda, en Angola, mais le pays a accueilli le lancement officiel de ses activités en mars 2015, avec un démarrage effectif de celles-ci en 2016 par les premières formations.

Le pays abrite le siège de l’Institut de formation du Forum des Inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (IFIGE) qui est installé dans les locaux prêtés par l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INHP-HB) à Yamoussoukro (centre), la capitale politique ivoirienne.