Côte d’Ivoire : des « incidents et impairs » sur la liste électorale

La Commission électorale indépendante (CEI) assure que ces données seront traitées avant l’affichage de la liste électorale provisoire ouvrant la phase du contentieux.Dans un point sur la fin du recensement électoral, la CEI note qu’il y a eu « dès l’entame de cette phase de recensement, quelques incidents et impairs ». Elle annonce des « mesures nécessaires pour y mettre fin ou, à tout le moins, pour rendre marginal leur impact sur la sincérité du fichier électoral ».

La Commission électorale insiste « qu’elle usera de tous les moyens légaux et techniques pour déceler, lors du traitement en cours et du contentieux à venir, toute personne ou entité qui aura tenté de s’inscrire ou de faire inscrire indûment tout individu sur la liste électorale ».

L’article 9 du code électoral ivoirien prescrit que quiconque s’inscrit sur la liste électorale d’une circonscription électorale où il n’a ni son domicile ni sa résidence ou dans laquelle il n’est pas inscrit au rôle des contributions ou n’est pas immatriculé est puni d’un emprisonnement.

La peine encourue va de six mois à un an avec une amende de cinq cent mille à un million de francs. La CEI invite, par ailleurs, toutes les personnes intéressées à introduire une requête en contentieux à se munir des pièces justificatives pour participer « sans violence » à cette phase prévue dans quelques semaines.   

La CEI a conduit l’opération de recensement de la révision de la liste électorale du 19 novembre au 10 décembre 2022. A la demande des parties prenantes au processus électoral notamment les partis politiques, l’enrôlement électoral a été prorogé jusqu’au 20 décembre 2022.

« A l’issue de cette phase, la Commission électorale indépendante se réjouit de l’intérêt que celle-ci a suscité auprès des populations ivoiriennes et des parties prenantes au processus électoral », a déclaré le porte-parole de l’institution, Emile Ebrottié.

 

Gambie : nouvelles arrestations liées au putsch raté

De nouvelles arrestations ont été effectuées dans le cadre d’un présumé complot de coup d’État par des unités des forces armées gambiennes, selon un communiqué du gouvernement.Parmi les personnes arrêtées ce week-end figurent le capitaine Ebrima Baldeh, de l’unité de sécurité et de renseignement militaire des GAF basée au quartier général de la Défense à Banjul, et le sous-lieutenant Omar Colley du premier bataillon d’infanterie de la caserne de Yundum.

Tous deux étaient liés à un plan avorté visant à renverser le gouvernement actuel dirigé par le président Adama Barrow. Parmi les autres suspects arrêtés la semaine dernière figure le caporal Baboucarr Njie, du bataillon de la garde nationale, qui a été identifié comme faisant partie du complot avorté.

Cette arrestation porte à sept le nombre de suspects détenus dans le cadre de l’insurrection ratée, après l’arrestation, mercredi dernier, du caporal Sanna Fadera, de la marine gambienne, qui serait le meneur. Les autres suspects sont le couple Mbarra Touray du 1er bataillon d’infanterie, le couple Ebrahima Sanno de la police militaire, actuellement en congé d’études, et le sergent Gibril Darboe de la marine.

Le caporal Baboucarr Njie était l’un des trois suspects supposés être en fuite depuis que la tentative de coup d’Etat a été déjouée par le haut commandement des forces armées gambiennes.

La hiérarchie militaire a déclaré qu’une chasse à l’homme est toujours en cours pour appréhender deux autres suspects toujours en fuite, identifiés comme étant l’adjudant de classe deux Lamin Jadama et un autre nommé simplement Badjie. La nature complète du complot présumé fait toujours l’objet d’une enquête, a déclaré le porte-parole Sakareh.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine ont condamné cette tentative de prise de pouvoir par la force, la qualifiant « d’affront inacceptable à la démocratie ». Bien qu’il se soit adressé à la nation pendant la période des fêtes de fin d’année, le président Barrow, qui a remporté un second mandat en décembre 2021, n’a rien dit au sujet du prétendu coup d’Etat.

M. Barrow a battu son prédécesseur Yahya Jammeh (1994-2016) pour son premier mandat en décembre 2016. Son règne de six ans a fait l’objet de vives critiques de la part des citoyens en raison de son apparente inaction face à l’augmentation du coût de la vie et à l’insécurité dans le pays. Pendant ce temps, la vie dans le plus petit Etat d’Afrique continentale semble se poursuivre normalement, les gens vaquant à leurs occupations au lendemain du coup d’Etat déjoué.

Les informations faisant état d’un coup d’Etat déjoué surviennent quelques jours seulement après que Jammeh,  exilé en Guinée équatoriale après sa chute, a juré qu’il reviendrait diriger la Gambie à l’avenir et qu’il purgerait le gouvernement de ceux qui ont apparemment trahi son héritage. Il s’est adressé à ses partisans en téléphonant à un récent rassemblement d’une faction de l’ancien parti au pouvoir qui le reconnaît toujours comme son chef.

Jammeh, 57 ans, est accusé de violations flagrantes des droits de l’homme, notamment de viols, de tortures et de disparitions forcées, au cours de ses 22 ans de règne. Il a fait un revirement spectaculaire en reconnaissant sa défaite face à Barrow et en contestant les résultats, ce qui a plongé le pays dans une crise politique d’un mois.

L’Onu critique l’expulsion de sa Représentante à Ouagadougou

Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Antonio Guterres, a condamné la décision des dirigeants militaires du Burkina Faso d’expulser la représentante de l’organisation dans le pays.M. Guterres a exprimé sa confiance en Barbara Manzi, la plus haute responsable de l’Onu au Burkina Faso, à qui le gouvernement a ordonné de quitter le pays vendredi dernier.

Dans une déclaration, M. Guterres a annoncé qu’il avait pleinement confiance dans le système des Nations Unies au Burkina Faso, ainsi que dans l’engagement et le professionnalisme de Mme Manzi.

Depuis des années, le Burkina Faso souffre d’instabilité politique et a connu deux coups d’Etat militaires au cours de la seule année 2022. Cette année a également été marquée par la poursuite des attaques terroristes meurtrières qui frappent depuis longtemps le pays.

Au moins 79 personnes sont mortes dans une attaque contre une ville du nord du pays en juin et, lundi, un minibus aurait heurté une mine terrestre, tuant une dizaine de personnes.

Au milieu de ce manque de sécurité, le Burkina Faso est confronté à une énorme crise humanitaire, avec plus d’un million de personnes déplacées de leurs foyers ou victimes des conflits en cours et de la pauvreté.

En novembre, dans un blogue de « United Nations News », Mme Manzi a décrit la vulnérabilité des services d’éducation et de santé face aux groupes terroristes, dont beaucoup ont été contraints de fermer, exacerbant ainsi la crise.

Selon les médias, le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso a invoqué la décision de Mme Manzi de retirer le personnel non essentiel de la capitale, Ouagadougou, pour justifier sa déclaration de persona non grata.

Cependant, comme l’a souligné M. Guterres dans sa déclaration, la doctrine de la persona non grata ne s’applique pas aux fonctionnaires des Nations Unies.

« En vertu des articles 100 et 101 de la Charte des Nations Unies, les fonctionnaires des Nations Unies sont nommés par le Secrétaire général, ne sont responsables que devant l’Organisation, et les Etats membres des Nations Unies s’engagent à respecter leur caractère exclusivement international », a déclaré le chef de l’Onu.

La déclaration explique ensuite que les membres du personnel de l’Onu ont le droit de rester au Burkina Faso afin d’exercer leurs fonctions au nom de l’organisation, et que seul le Secrétaire général de l’Onu, en tant que chef de l’administration de l’organisation, à l’autorité de retirer un fonctionnaire de l’Onu.

M. Guterres a réitéré l’engagement des Nations Unies à continuer à s’engager auprès des autorités de transition du Burkina Faso et à soutenir le pays et son peuple.

Ethiopie : l’accord de paix avec le TPLF tient toujours

L’accord de paix entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré tient bon, malgré des difficultés dans sa mise en œuvre.Alors qu’une délégation du gouvernement fédéral éthiopien se rend dans la ville de Mekele, tenue par les rebelles, des signes encourageants montrent que l’accord de paix, bien qu’encore fragile, semble tenir bon, malgré des difficultés dans sa mise en œuvre.

Conduite par le président de la Chambre des représentants, Tagesse Chafocapital, la délégation se trouve dans la capitale du Tigré depuis lundi pour superviser la mise en œuvre de l’accord de paix, dont une partie cruciale consiste à désarmer les combattants du Front de libération du peuple du Tigré qui mènent un conflit contre Addis-Abeba depuis deux ans.

Lors de l’accord de paix conclu en novembre en Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ont accepté de cesser les combats, de laisser partir les combattants étrangers, de désarmer les rebelles et de rétablir l’aide bloquée et les autres services de secours.

Jusqu’à présent, toutes ces conditions semblent remplies étant donné que les forces érythréennes qui ont joué un rôle actif dans le conflit aux côtés des forces fédérales ont quitté leurs bases dans la région pour leur propre territoire. C’était l’une des principales demandes du TPLF lors des pourparlers de cessez-le-feu et de l’accord de paix qui a suivi et qui a mis fin aux hostilités des deux côtés.

Sous l’impulsion de l’Ethiopie, l’Erythrée, ancien ennemi, a montré sa volonté de respecter les termes de l’accord de paix en retirant ses troupes des zones qu’elles occupaient dans le Tigré. Le TPLF a également montré des signes tangibles de respect de sa part du marché en acceptant un calendrier pour le désarmement de ses troupes.

La communauté internationale voit dans la visite des fonctionnaires fédéraux à Mekele, lundi, un signe encourageant de l’enracinement de la confiance mutuelle et de la pérennité de l’accord de paix. « On pense que ce geste est une attestation que l’accord de paix est sur la bonne voie et progresse », a déclaré le gouvernement fédéral éthiopien dans un communiqué. Des membres de la Commission nationale du dialogue, soutenue par le gouvernement, faisaient partie de la délégation à Mekele.

Cependant, malgré cette image positive, certains fédéralistes affirment que le TPLF n’est toujours pas irréprochable. Selon les détracteurs du TPLF à Addis-Abeba, le mouvement rebelle se prépare à l’éventualité d’un quatrième round de conflit en construisant des tranchées secrètes et en déployant en coulisse des combattants dans différentes parties de la région.

Cependant, les propos rassurants du Premier ministre Abiy Ahmad tendent à démontrer le contraire. Dans un message publié sur les médias sociaux ce week-end, le Premier ministre Ahmad a fait référence au sentiment d’optimisme et de confiance qui accompagne la mise en œuvre de l’accord de paix de Nairobi II signé entre son gouvernement et le TPLF.

Bien qu’il n’ait été donné aucun détail sur les progrès réalisés à ce jour, il a laissé entendre que la confiance dans l’accord de paix actuel, que les deux parties semblent respecter jusqu’à présent, est toujours de rigueur.

Les forces fédérales éthiopiennes sont engagées dans un conflit acharné avec les forces rebelles du TPLF depuis novembre 2020, ce qui a déclenché une crise humanitaire dans le Tigré, avec plus de dizaines de milliers de morts, dont des civils, et quelque deux millions de personnes déplacées. 

Sénégal: Macky Sall reprend ses «tournées économiques» avant 2024

Le séjour du président Macky Sall dans la région de Tambacounda (est), dans le cadre de ses « tournées économiques » qualifiées de « politiques » par ses adversaires, est le principal sujet qui préoccupe les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA.Le Quotidien indique que « Macky lance sa campagne à l’est » du pays, dans la région de Tambacounda précisément. « Accueilli comme un roi à son arrivée » lundi dans la capitale du Sénégal oriental, le président Sall s’est offert « un bain de foule » en « mobilisant » la ville, constatent Sud Quotidien et Le Témoin.

La venue du chef de l’Etat à Tamba est motivée surtout par la tenue du « premier Conseil des ministres décentralisé » de mercredi et d’un « Conseil présidentiel territorialisé » alors que l’opposition taxe cette initiative de Macky Sall de « précampagne déguisée » pour tenter de légitimer son éventuelle et controversée troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024, note Sud Quotidien.

Mais dans cette tournée de « quatre jours » au Sénégal oriental, L’Observateur souligne que le président de la République a eu droit à un « beau mackyllage ». Il abordera ainsi plusieurs thématiques dont la santé, l’éducation, le tourisme, l’artisanat et l’emploi, sans oublier « les 248 milliards FCFA d’investissements face à la déception des acteurs ».

A quatorze mois de la présidentielle de 2024 au Sénégal, Walf Quotidien note que la ministre des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, « n’ose pas l’avenir sans Macky » Sall. Pour cette avocate et présidente du mouvement politique « Osez l’avenir », la troisième candidature de son allié « n’est ni juridique ni politique, elle est mathématique ».

L’ancienne mairesse de Podor (nord) poursuit dans L’AS en estimant que « le décompte du mandat commence avec la nouvelle Constitution » adoptée après le référendum de 2016 qui a ramené la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans.

Ce genre d’argument met dans tous ses états l’opposition, particulièrement la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. L’AS note que « Yewwi veut perturber Macky Sall » en décidant de coupler son nouveau concert de casseroles à l’heure du discours à la nation de fin d’année du chef de l’État, le 31 décembre prochain à vingt heures.

Dans Le Témoin, Ousmane Sonko appelle les Sénégalais à protester de cette façon pour s’indigner notamment de la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, chiffrés à mille milliards de FCFA. La Cour des comptes a épinglé dans son dernier rapport une série de malversations dans ces fonds publics et appelé le ministère de la Justice à ouvrir douze informations judiciaires contre les présumés auteurs.

Mais d’après le principal opposant du pouvoir de Macky Sall arrivé troisième avec plus de 15% des suffrages à la dernière présidentielle, « Macky Sall est le parrain du carnage financier du Sénégal ». L’actuel maire de Ziguinchor (sud) appelle dès lors, avant le concert de casseroles de samedi, « à un grand soutien populaire à la manifestation de la société civile (prévue) le 30 décembre » en attendant le « grand rassemblement (du) 6 janvier » de l’opposition, qui ne compte pas donner de répit au régime de Macky Sall.

Politique et tourisme au menu des quotidiens marocains

Les relations entre le Maroc et les Etats-Unis, le secteur touristique et la scène politique nationale sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.Abordant les relations entre le Maroc et les Etats-Unis, +L’Opinion+ écrit que le président américain, Joe Biden, a apposé sa signature sur la Loi relative à l’autorisation de la défense américaine, qui ne comprend aucune restriction sur la coopération militaire avec le Maroc, notant qu’il s’agit d' »un message fort » qui démontre l’attachement de l’establishment américain aux relations avec le Maroc.

Ce maintien du statu quo affirme également le soutien de la classe politique américaine à la marocanité du Sahara malgré le lobbyisme pro-polisarien aux Etats-Unis, soutenu et financé principalement par Alger, relève la publication.

Maintenant que la loi est passée, l’aide et l’assistance militaires américaines au Maroc restent intactes, donnant libre cours aux nombreux exercices conjoints, tels qu’African Lion, dont le Royaume restera l’hôte principal en 2023, relève-t-il.

Au-delà des considérations militaires, l’Administration démocrate a tout intérêt à maintenir ses relations au beau fixe avec Rabat, du fait du bousculement des équilibres géopolitiques en Afrique, théâtre d’une nouvelle rivalité entre les grandes puissances, estime-t-il.

Abordant le secteur du tourisme, +L’Économiste+ écrit que grâce au “coup de pub planétaire du Mondial du Qatar 2022”, tous les regards sont braqués sur la destination Maroc, notant que les aéroports du pays retrouvent, voire dépassent leurs niveaux de 2019, et que les hôtels affichent un taux de remplissage de plus de 80% en cette fin d’année.

La publication souligne la nécessité d’améliorer “notre expérience client”, étant donné que “nous disposons des moyens financiers et humains pour le faire”.

“L’expérience d’un touriste démarre dès son embarquement dans l’avion (…) Ce touriste doit sortir de l’aéroport avec le sourire, payer le prix normal d’une course en taxi, marcher sur un trottoir sans trous, trouver des toilettes publiques lors de ses promenades, se faire servir correctement dans un restaurant, ne pas se faire arnaquer dans un magasin et surtout avoir envie de revenir”, ajoute-t-il.

S’attardant sur la scène politique nationale, +Albayane+ évoque un “mutisme effroyable” au sein de la classe politique et de l’élite intellectuelle, du moins celle aux mouvances progressistes qui se la coulent douce, alors que “la nation est en proie à une dérive politique asphyxiante”.

Presque toute cette panoplie de l’avant-garde nationale semble avaler sa langue, alors que le pays vit une “vacation politique inouïe”, face aux “tares régnantes et aux insanités funestes qui assassinent notre démocratie vulnérable”, souligne le journal.

Depuis l’Alternance, le train des réformes était remis sur les rails, mais “une décennie passée, on s’est vite pressé de le dérailler de nouveau”, estime-t-il, estimant que le Maroc a besoin aujourd’hui de “replacer le train sur son lit, par la mise en œuvre d’un nouveau souffle démocratique”.

Sénégal : inauguration d’un camp militaire près de la frontière du Mali

L’armée sénégalaise renforce sa présence dans l’Est près de la frontière malienne.Face à la menace jihadiste, le Sénégal prend les devants, en renforçant la présence de ses forces de défense et de sécurité à l’est à travers la construction de camps militaires à Koungheul (région de Kaffrine) et à Goudiry (Tambacounda). Après deux ans de travaux, celui de Goudiry, à 618 kilomètres à l’est de Dakar, sera livré ce mardi 27 décembre en présence du président du Sénégal, Macky Sall.

Lors de la pose de la première pierre, en juillet 2020, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba avait indiqué que « ce nouveau cantonnement entre dans le cadre des hautes autorités de densifier le maillage territorial des unités afin de s’adapter à l’évolution du contexte stratégique régional et répondre davantage aux besoins des populations en matière de sécurité ».

Implanté près de la frontière avec le Mali, ce nouveau camp militaire où sera redéployé le 4e Bataillon d’infanterie permettra aussi « de lutter avec plus d’efficacité contre l’insécurité et les menaces transfrontalières, tout en facilitant la coopération sécuritaires avec les forces des pays voisines ». L’avancée jihadiste depuis l’ouest malien constitue l’une des menaces transfrontalières les plus importantes. 

L’année dernière, un rapport de l’Onu alertait sur la présence « d’éléments  du GSIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) soutenus par des influenceurs islamistes radicaux, le long de la route de Kayes à Kaffrine, à Bakel, dans la réserve de Ferlo et dans la zone d’extraction aurifère de Saraya ». Quelques temps après, la gendarmerie sénégalaise a arrêté à Kidira, à la frontière avec le Mali, des individus qui seraient liés à la Katiba du Macina.

Contenir l’avancée jihadiste

Depuis quelques années, les jihadistes de la Katiba du Macina, branche la plus dynamique du GSIM, affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) progressent vers l’ouest malien à partir de leur fief du centre. Cette expansion se manifeste par des prêches dans plusieurs villages de la région de Kayes, mais aussi à travers des attaques contre des cibles militaires. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, une double attaque jihadiste a visé le poste de Douane et le camp militaire de la ville de Yélimané, dans la région de Kayes. Ces assauts revendiqués par le GSIM ont fait deux morts, un civil et un militaire.

Rétro sports : le Maroc boucle merveilleusement la belle année de l’Afrique

Du sacre historique du Sénégal à la Coupe d’Afrique des nations de football à la qualification inédite du Maroc en demies du Mondial au Qatar en passant par les deux finales en tournois du Grand Chelem de tennis de la Tunisienne Ons Jabeur, revisitez les faits saillants du sport africain en 2022.Souvent cité parmi les favoris de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de foot, le Sénégal lorgnait le titre continental depuis 1965. Au soir du 6 février, la cour assidue des Lions, opposés aux Pharaons en finale de l’épreuve, a enfin été couronnée de succès.

Mais que ce fut tendu ! Sadio Mané a manqué un penalty, tiré en force et à mi-hauteur, dès la 7ème minute. L’Égypte, n’ayant clairement pas la meilleure équipe de son glorieux passé, a cru arracher une 8ème étoile au moment d’entamer les tirs au but. Une séance fatidique qui lui a souri contre la Côte d’Ivoire en huitièmes et face au Cameroun en demi-finales.

Le raté de Bouna Sarr devant l’impressionnant gardien Mohamed Abou Gabal dit « Gabaski » a été effacé par l’arrêt d’Édouard Mendy sur la tentative de Mohanad Mostafa Lasheen. Quand le portier sénégalais a auparavant été battu sur la frappe de Mohamed Abdelmonem, son poteau l’a miraculeusement sauvé. Mané, en position de 5ème tireur du Sénégal, a converti la balle de match pour installer son pays sur le toit de l’Afrique.

Dans cette Can, disputée en milieu de saison, huit personnes dont un enfant et deux femmes, sont mortes le 24 janvier lors d’une bousculade à l’entrée du stade Olembé de Yaoundé, en marge du huitième de finale entre le Cameroun et les Comores. Une cinquantaine de blessés ont également été dénombrés.

Chez les dames, l’Afrique du Sud brise aussi la malédiction

Après cinq finales perdues (1995, 2000, 2008, 2012, 2018), les Banyana Banyana ont remporté pour la première fois de leur histoire la Coupe d’Afrique féminine des nations de football en venant à bout du pays hôte, le Maroc, sur le score de 2 à 1.

Un doublé de l’attaquante Hildah Magaia (63′ et 71′) a suffi au bonheur de l’Afrique du Sud dans le stade du Prince Moulay Abdellah de Rabat rempli comme un œuf (45.000 spectateurs). Côté marocain, Rosella Ayane a réduit l’écart à la 80ème minute.

Outre les finalistes, la Zambie et le Nigeria défendront les chances du continent au Mondial qui se tiendra en Australie et en Nouvelle-Zélande du 20 juillet au 20 août 2023. De plus, le Sénégal a disposé de la Tunisie (0-0, TAB 4-2) et composté son ticket pour les barrages programmés en Océanie du 17 au 23 février 2023. Les Lionnespeuvent donc s’adjuger l’une des trois dernières places en jeu.

Sadio Mané, un peu plus dans la légende

Le 17 octobre, l’international sénégalais s’est classé 2ème au Ballon d’Or France Football, derrière Karim Benzema. Seul George Weah, vainqueur du célèbre trophée individuel en 1995, fait mieux en Afrique.

Pour obtenir ce rang de choix, Sadio Mané a également remporté avec Liverpool la Coupe d’Angleterre et la Coupe de la Ligue, terminé 2ème de la Premier League et finaliste de la Ligue européenne des champions. Dans ces compétitions, il a inscrit 23 buts en faveur desReds.

Au Théâtre du Châtelet, à Paris (France), où s’est tenue cette cérémonie du Ballon d’Or, le joueur formé à l’Académie Génération Foot, à la périphérie de Dakar, est monté sur l’estrade afin de recevoir le tout premier Prix Socrates pour son engagement dans «des projets sociétaux et caritatifs ».

Dans son village natal de Bambaly, situé dans le Sud du Sénégal, l’actuel sociétaire du Bayern Munich a construit sur fonds propres un hôpital, un lycée et une mosquée. Avec ses partenaires, Mané a aussi doté la localité, qu’il a placée sur la carte du monde, d’une station-service et d’une antenne 4G.

La Can 2025 retirée à la Guinée

En 2014, la Confédération africaine de football (Caf) avait attribué l’organisation de la Can 2025 à la Guinée. Huit ans plus tard, l’instance présidée par le Sud-Africain Patrice Motsepe s’est rendue à l’évidence : « en l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ou prêts », a déclaré, fin septembre, le successeur du Malgache Ahmad Ahmad. Pas une surprise aux yeux des observateurs dans la mesure où presque rien n’a bougé dans un pays dirigé par une junte après le coup d’État contre Alpha Condé en septembre 2021.

Un appel à candidatures a été lancé par la Caf pour trouver un nouveau pays hôte. L’Algérie est officiellement candidate, tandis que l’Afrique du Sud, le Maroc, la Zambie ou encore le Nigeria et le Bénin, dans le cadre d’une co-organisation, sont aussi intéressés selon la presse spécialisée. En tout cas, l’annonce du remplaçant de la Guinée est prévue le 10 février 2023.

Mondial 2022 : le Maroc écrit l’histoire

C’est la sensation de cette fin d’année civile. Les Lions de l’Atlas, pas censés jouer les premiers rôles au Qatar, ont dominé leur groupe au premier tour avec un nul contre la Croatie (0-0) et deux victoires contre la Belgique (0-2)  puis le Canada (1-2). En phase à élimination directe, le Maroc s’est défait de l’Espagne (0-0, TAB 3-0), du Portugal (1-0), avant de courber l’échine devant la France (2-0) et la Croatie (2-1) en match de classement.

Vous l’aurez compris, les soldats du sélectionneur Walid Regragui sont tombés les armes à la main en demi-finales. Jamais une formation du continent noir n’avait atteint ce niveau de la compétition. Le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) avaient échoué au palier d’en dessous respectivement contre l’Angleterre, la Turquie et l’Uruguay. 

Conséquence : les Lions de l’Atlas bondissent dans le classement de la Fédération internationale de football association (Fifa), publié jeudi dernier, en passant de la 22ème à la 11ème place. Au plan africain, ils doublent le Sénégal, qui était en tête du peloton africain depuis novembre 2018. 

À Doha, les champions d’Afrique en titre se sont aussi hissés au second tour. Cependant, sans Sadio Mané, forfait en raison d’une blessure au péroné en club, le capitaine Kalidou Koulibaly et ses partenaires ont coulé face aux Three Lions anglais en huitièmes de finale (3-0).

Les Camerounais, Tunisiens et Ghanéens ont fait leurs valises au terme du premier tour. Toutefois, ils ont vaincu le Brésil, la France (1-0) et la Corée du Sud (2-3). C’est la seule et unique fois dans l’histoire que les cinq représentants de l’Afrique à un Mondial remportent tous au moins un match dans le tournoi.

Ons Jabeur, à jamais la première

Dans le circuit professionnel de tennis depuis 2010, la joueuse tunisienne a disputé cette année deux finales de Grand Chelem. Du jamais vu pour une Africaine ! Le 9 juillet, Ons Jabeur a perdu à Wimbledon face à la Kazakhe Elena Rybakina en trois sets (3-6, 6-2, 6-2).

Deux mois plus tard, la native de Ksar Hellal, à l’Est de la Tunisie, a récidivé à l’US Open. Cette fois-ci, c’est la Polonaise Iga Swiatek qui a fait mordre la poussière en deux manches (6-2, 7-6) à l’athlète de 28 ans très tôt initiée au tennis par sa mère.

Malgré ces deux revers, Ons Jabeur occupe actuellement la 2èmeplace du classement WTA (Association des joueuses de tennis) avec 5055 points cumulés. Elle compte remettre l’ouvrage sur le métier si l’on s’en tient à l’une de ses déclarations : « J’ai mis du temps à gagner mon premier titre WTA, alors je pense qu’il m’en faudra aussi pour gagner un Majeur. Le plus important est de tirer les enseignements des finales perdues. Je ne vais pas abandonner. Je suis persuadée que je jouerai d’autres finales et je sais que je ferai mieux ».

Athlétisme : les Kényans, rois du marathon

Ils ont trusté les titres à l’occasion des six dates phares du calendrier mondial. Une performance exceptionnelle ! Le 6 mars, à Tokyo (Japon), Eliud Kipchoge a franchi la ligne d’arrivée en 2h02’40 ». À Boston, aux États-Unis, le 18 avril, Evans Chebet l’a fait en 2h06’51 ». Eliud Kipchoge, encore lui, avec un chrono de 2h01’09 », a gagné le marathon tenu le 25 septembre à Berlin, en Allemagne.

Amos Kipruto a dominé celui de Londres (Angleterre), 2 octobre, en parcourant le trajet en 2h04’39 ». Sept jours après, un autre Kipruto, nommé Benson, s’est imposé à Chicago avec un temps de 2h04’24 ». Evans Chebet s’est offert un doublé le 6 novembre, à New York, en 2h08’41 ».

Lors des 18èmes Mondiaux d’athlétisme, ayant eu lieu du 15 au 24 juillet à Eugene, aux États-Unis, l’Afrique a décroché 28 médailles (9 en or, 12 en argent et 7 en bronze). Avec un total de dix breloques, l’Éthiopie a talonné le pays de l’oncle Sam au classement final des nations. Le Kenya, le Nigeria, l’Ouganda, le Maroc, l’Algérie et le Burkina Faso ont aussi rapporté des médailles au continent noir.

Dans ces championnats, Tobi Amusan a frappé fort en établissant un nouveau record du monde du 100 mètres haies. En demi-finales, la Nigériane a signé un chrono de 12’12 ». Elle a amélioré sa marque en finale (12’06 »), mais il n’y a pas eu d’homologation à cause d’un vent dans le dos trop favorable (2,5 mètres par seconde). Le précédent record du monde était détenu par l’Américaine Kendra Harrison, qui avait couru en 2016 un 100 mètres haies en 12’20 ».

Au cours des marathons féminin et masculin, les Éthiopiens Goytom Gebrelase (2h18’11 ») et Tarmirat Tola (2h05’36 ») ont dicté leur loi et réalisé de nouveaux records des championnats du monde d’athlétisme.

Cyclisme : le Tour du Faso annulé

La 34ème édition de la course n’a pu se tenir du 11 au 20 novembre. Depuis la création du Tour du Faso en 1987, c’est la troisième fois que cela arrive. Si en 2014 et 2020, Ebola et le coronavirus ont été invoqués par les organisateurs, l’explication est tout autre cette année.

En effet, c’est en raison de la situation sécuritaire précaire dans le pays avec les activités de mouvements jihadistes que la Fédération burkinabè de Cyclisme a annulé l’évènement. Le coureur allemand Daniel Bichlmann a été le plus rapide en 2021 devant le Marocain Oussama Khafi et le Burkinabè Souleymane Koné.

Handball  féminin : l’Angola confirme sa suprématie

Les Perles ont une nouvelle fois brillé sur la scène continentale. Elles ont mis la main sur la Coupe d’Afrique féminine des nations de handball pour la 15ème fois depuis 1989. Le 12ème triomphe sur les 13 dernières éditions de l’Angola, confronté au Cameroun en finale (29-19), a eu comme cadre la Dakar Arena de Diamniadio, au Sénégal.

À domicile, les Lionnes sont passées tout près de l’exploit en demi-finales face aux futures championnes d’Afrique (21-24, après prolongations). Sonnées, les coéquipières de l’étincelante demi-centre Soukeina Sagna n’ont pas su se remobiliser contre le Congo (défaite 20-19) lors du match pour la 3ème place. Peu importe, toutes les sélections du dernier carré seront au Mondial 2023 que vont abriter le Danemark, la Norvège et la Suède.

Maroc : Saisie de plus de 98 tonnes de résine de cannabis en 2022

Les services sécuritaires marocains ont procédé à la saisie d’une quantité de 98,543 tonnes de résine de cannabis au cours de l’année 2022, soit une régression de près de 49% par rapport à l’année précédente, selon le bilan annuel de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN).Les opérations sécuritaires intenses au cours de l’année 2022 ont également permis la saisie de 190,178 kg de cocaïne, en baisse de 87%, et de 2,821 kg d’héroïne, soit une diminution de 5%.

De même, les quantités de psychotropes saisies (ecstasy, captagon, et comprimés psychotropes) ont enregistré une hausse de 85% avec un total de 2.668.473 comprimés psychotropes, révèle le bilan de la DGSN.

D’après la DGSN, les opérations sécuritaires liées à la drogue et aux psychotropes ont permis le traitement de 92.713 affaires, l’interpellation de 120.725 individus, dont 241 étrangers.

Une tendance haussière a été enregistrée au niveau des crimes de cyber-extorsion, avec une hausse de 5 %, et un nombre d’affaires de 5.623, contre 5.366 affaires signalées l’année précédente. Le nombre des contenus utilisés dans les affaires enregistrées a atteint 3.935 contenues criminels, avec 752 mandats pour l’identification des mis en cause, alors que 1.617 personnes ont été interpellées et déférées devant la justice pour ces affaires.

Pour ce qui est des affaires de sextorsion, les services de la sûreté nationale ont enregistré au cours de cette année 417 affaires, avec une baisse de 17 % par rapport à l’année précédente, ayant conduit à l’interpellation de 237 personnes impliquées dans ce genre de crimes à l’encontre de 428 victimes, dont 77 étrangers.

Les tendances de la criminalité durant l’année 2022 ont montré un recul notable du nombre des affaires répressives enregistrées avec moins de 30,22%, pour un total de 820.274 affaires, permettant de repérer et de déférer 875.879 individus aux différents parquets, alors que les statistiques de la criminalité violente n’ont pas dépassé le seuil de 6,59%.

Le taux de résolution des crimes commis a continué à enregistrer des niveaux record pour la sixième année consécutive, se situant à 94,43% du total des affaires enregistrées et à 85,34% des crimes violents.

Ce sont autant d’indicateurs qualitatifs résultant principalement du développement des mécanismes d’enquête pénale, de la consécration du rôle primordial de la police scientifique et technique dans les enquêtes réalisées, à la coordination fructueuse entre les services de la DGSN et de la DGST, outre la dénonciation immédiate des crimes par les victimes et les témoins, ce qui a grandement contribué à la baisse des indicateurs des « crimes de l’ombre » et à la répression des personnes impliquées.

Ecole ivoirienne : des tentatives de congé anticipé jugulées

Le calendrier scolaire, respecté au premier trimestre de cette année académique 2022-2023, n’a pas enregistré de congé précipité depuis 15 ans.Le premier trimestre qui s’est achevé ce vendredi 23 décembre 2022, date de départ en congés de Noël et du nouvel an, n’a enregistré aucun heurt. Auparavant, l’on assistait à des départs anticipés en congés avant la date indiquée pour les fêtes de fin d’année.

Ces départs précipités étaient suivis de violences. A l’orée des congés de Noël et du nouvel an, la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation Mariatou Koné, et le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique Mamadou Touré ont visité des établissements.

Il s’agit entre autres du Lycée moderne de Cocody et du Lycée De Garçons de Bingerville, à l’Est d’Abidjan. L’objectif de ces visites était de féliciter les élèves et la communauté éducative pour le respect du calendrier scolaire.

« Le premier trimestre de cette année scolaire 2022-2023 n’a pas enregistré de congé anticipé en dépit de quelques tentatives très vite jugulées par les juridictions compétentes », a déclaré la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation.

L’environnement scolaire était apaisé ce premier trimestre grâce à la « stratégie » mise en place par la ministre de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation en collaboration avec le ministère de la Promotion de la Jeunesse en liaison avec les forces de défense et de sécurité.

Les ministres Mariatou Koné et Mamadou Touré ont sillonné des établissements avec des artistes de renom dont Kerozene , Didi B, Abou Nidal et bien d’autres pour souhaiter aux élèves un bon départ en congés, toujours avec les cahiers et livres ouverts.

Cette initiative conjointe s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation dénommée « Zéro congé anticipé ». Débutée en novembre 2022, cette campagne a touché plus de 551.848 élèves issus de 253 établissements dont 208 à l’intérieur du pays et 45 à Abidjan.

L’an dernier, 70 élèves ont passé un séjour au Centre de resocialisation de Bimbresso pour cause de congé anticipé. La rigueur affichée par le gouvernement à travers ces ministères a interpellé plus d’un sur la nécessité de mutualiser les efforts afin d’apaiser l’environnement scolaire.