Maroc: Près de 50.000 nouveaux cas de cancer par an

Au Maroc, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer par année avoisine les 50.000. Ainsi, les tumeurs seraient à l’origine de 13,4% des décès après les maladies de l’appareil cardio-vasculaire.La lutte contre le cancer au Maroc a connu une restructuration profonde depuis 2010 avec le lancement du premier Plan National de Prévention et de Contrôle du Cancer. Ce plan était une opportunité majeure d’aborder la lutte contre le cancer avec une approche inclusive, intégrée, globale et centrée sur le patient, réalisant de nombreux acquis, notamment le changement de perception de la population face au cancer, l’institutionnalisation de programmes de prévention et de détection précoce, l’amélioration considérable de l’accès et de la qualité de la prise en charge, et la mise en place d’un programme de soins palliatifs.

Un deuxième Plan 2020-2029 a été mis en place en vue de consolider et de pérenniser les acquis du premier plan, de corriger les insuffisances identifiées, particulièrement celles relatives à la gouvernance du plan et à la qualité des soins, et de proposer des actions et mesures innovantes dans tous les domaines.

A cet égard, la maîtrise des facteurs de risque du cancer notamment ceux liés au tabac, aux agents pathogènes, à l’environnement et au milieu professionnel, fait partie intégrante de ce Plan.

Par ailleurs, le Plan National de Prévention et de Contrôle du Cancer 2020-2029 tiendra compte durant tout son déroulement des nouvelles connaissances scientifiques, des innovations technologiques et adoptera les approches et concepts les plus appropriés en cancérologie pour accompagner les professionnels de santé dans l’évolution de leurs pratiques de soins afin d’améliorer la prise en charge en cancérologie.

Étant donné que 30 à 50% des cancers sont évitables, il est possible d’échapper à la maladie avant son stade avancé, à travers une détection précoce et un traitement adéquat au profit des patients, dans le but d’atténuer les ravages du cancer et d’assurer des taux de survie plus élevés.

Au niveau mondial, près de 10 millions de décès par an dans le monde, dont 700.000 en Afrique, sont dus au cancer. Ces chiffres alarmants qui continuent de s’alourdir font de cette maladie l’une des principales causes de mortalité, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Les cancers les plus courants varient d’un pays à l’autre, tandis qu’en termes de mortalité, le cancer du poumon vient en première place (1,80 million de décès), suivi par le cancer colorectal (916.000 décès), le cancer du foie (830.000 décès), le cancer de l’estomac (769.000 décès) et le cancer du sein (685.000 décès).

La journée mondiale contre le cancer, célébrée le 04 février de chaque année, demeure une occasion pour sensibiliser au cancer en tant que problème de santé publique et de multiplier les actions visant à renforcer le dépistage et l’accès aux soins.

Le thème de 2023 représente la deuxième année de la campagne “Combler les lacunes en matière de soins” dont le point de mire est de trouver les moyens nécessaires afin de parer aux inégalités dans la prise en charge du cancer. En effet, il s’agit d’un appel pour élaborer des stratégies et plans plus efficients de lutte contre le cancer, assurer un financement durable et investir davantage dans l’amélioration de la situation des personnes atteintes de cette maladie.

Côte d’Ivoire : grève des boulangers les 6 et 7 février (syndicat)

Le Haut Patronat de la boulangerie et de la pâtisserie de Côte d’Ivoire (HPBP-CI) veut « un nouveau prix de vente de la baguette du pain » pour garantir la rentabilité du secteur.Le président du Haut Patronat de la boulangerie et de la pâtisserie de Côte d’Ivoire (HPBP-CI), Amadou Coulibaly, a annoncé ce samedi 4 février 2023 un « arrêt de travail » des boulangers pour interpeller le gouvernement sur la hausse continue du prix du sac de farine.

Cette grève vise à amener l’Etat à avoir « une oreille attentive parce que la farine a augmenté, passant de 21.750 Fcfa le prix usine (du sac de 50 Kg) à 25.500 F CFA », soit une progression de 3.750 Fcfa, a dit à APA M. Amadou Coulibaly.

Selon le président du Haut Patronat de la boulangerie et de la pâtisserie de Côte d’Ivoire, le sac de farine de 50 Kg, dont le prix usine est passé de 21.750 à 25.500 Fcfa, est cédé par les revendeurs et les distributeurs à 26.500 à Abidjan et jusqu’à 27.000 Fcfa à l’intérieur du pays.

« On ne peut plus absorber (ce coût). Il doit y avoir une augmentation, sinon à ce prix on ne s’en sort pas », a insisté M. Amadou Coulibaly, qui relève que les membres de l’organisation vont se réunir pour décider des nouveaux prix.

Face aux velléités de la crise énergétique, les acteurs du secteur de la boulangerie avaient décidé le 5 juillet 2021 d’entrer en grève, estimant que la situation n’était plus tenable depuis plusieurs années. A la suite de concertations avec le gouvernement, de nouveaux grammages et prix du pain ont été fixés.

Le gouvernement ivoirien a fixé en mars 2022 la baguette standard de pain à 150 Fcfa pour 174g et autorisé une autre baguette qui tend vers la fourchette haute, évaluée à 232g et qui devrait coûter 200 Fcfa.

Pour une viabilité du secteur, le gouvernement a pris des mesures additionnelles, notamment l’exonération des droits de douane sur l’importation de blé en vue d’un appui au secteur de la farine-blé pour assurer un approvisionnement régulier du marché ivoirien.

A court terme, le gouvernement prévoyait de créer une ligne de garantie dédiée au secteur de la boulangerie-pâtisserie au sein du Fonds de soutien aux petites et moyennes entreprises et apporter une subvention à travers le Fonds d’appui au secteur informel en vue de l’émergence de champions nationaux.

Le gouvernement de Côte d’Ivoire avait également lancé une étude sur la mise en place d’une fiscalité adaptée au secteur de la boulangerie au regard de la spécificité de ce secteur, ainsi qu’un projet lié essentiellement au caractère social du pain.

Côte d’Ivoire : Blé Goudé salue la libération de Pulchérie Gbalet

Figure de la société civile ivoirienne, Pulchérie Gbalet, a été mise en liberté provisoire ce 3 février 2023, après six mois de détention.« Le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), le parti de Blé Goudé, « se réjouit de cette libération qui participe à n’en point douter, à la décrispation du climat sociopolitique en Côte d’Ivoire », indique un communiqué.

Pour le parti de l’ex-leader des « Jeunes patriotes » traduit sa gratitude à toutes les personnes physiques et morales dont les efforts conjugués ont conduit à cet aboutissement heureux, poursuit le communiqué.

Mme Pulchérie Gbalet, la présidente du Conseil d’administration de l’organisation Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), s’est prononcée, de retour du Mali en août 2022, sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens dans une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux.

Il lui est reproché « des manœuvres de nature à jeter du discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public, et de diffuser des nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population ».

Selon le procureur, ces faits sont d’une « gravité qui tombe sous le coup des articles 155 ; 179 et 183 du Code pénal et sous les chefs d’entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire ».

L’activiste ivoirienne, Pulchérie Gbalet, prend souvent des positions tranchées dans des débats d’ordre socio-politique et économique. Elle est taxée d’être une militante des droits de l’Homme proche de l’opposition.

Avec la grâce présidentielle accordée aux 49 soldats ivoiriens par Assimi Goita, le président de la Transition et chef d’Etat du Mali, Pulchérie Gbalet pourrait bénéficier d’une clémence de la justice au regard du dénouement heureux de cette affaire qui avait créé une tension entre Abidjan et Bamako.

Côte d’Ivoire : les résultats de la 1ère journée du contrôle routier

Le ministère des Transports dévoile le bilan à la mi-journée du vendredi 3 février 2023, premier jour de l’opération « Semaine de la sécurité routière » qui s’étend du 03 au 10 février 2023 à travers le pays.Le bilan partiel du vendredi 3 février 2023, premier jour de l’opération « Semaine de la sécurité routière » a enregistré 106 véhicules mis en fourrière, 377 engins verbalisés et 2584 usagers sensibilisés, indique une note du ministère des Transports.

Selon les infractions récurrentes constatées au cours de cette journée, il y a « le défaut de visite technique, le défaut de plaque, le défaut d’assurance, l’usage du téléphone au volant, le non-port de casque et le non-respect du code de la route ».

Le ministre des Transports, Amadou Koné, se félicite du résultat partiel et salue l’important appui des forces de défense et de sécurité. Plus de 11.000 policiers ont été déjà mobilisés sur le terrain pour cette opération de sensibilisation et de répression.

L’opération « Semaine de la sécurité routière », un volet de la Stratégie nationale de sécurité routière, vise à réduire les accidents de la circulation et l’incivisme sur les routes. Elle se tiendra « tous les mois » jusqu’en février 2024.

Le Premier ministre burkinabé prône la création d’ « une fédération » avec le Mali

Le Premier ministre du Gouvernement burkinabè, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a clôturé, le jeudi 2 février dernier sa visite de travail de 48 heures au Mali.C’est la deuxième visite effectuée par un responsable de la transition burkinabé au Mali en trois mois. Le 2 novembre dernier, soit un peu plus d’un mois après son installation au pouvoir, le nouvel homme fort du Burkina Faso, Ibrahim Traoré a consacré au Mali son premier voyage à l’extérieur.

L’enjeu de ces visites est de renforcer l’axe Ouagadougou-Bamako sur plusieurs plans, mais principalement sur notamment la situation sécuritaire.

Toutefois, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, lors de sa visite de travail de 48 heures entamée, le mardi 31 janvier, est allé beaucoup plus loin que son président.  Le chef du gouvernement de la transition burkinabè a proposé la création d’une « fédération » entre son pays et le Mali. Une entité, à ses yeux qui pourrait également regrouper la Guinée, voire le Togo où il a fait un détour avant son séjour au Mali.

Dans sa vision de la nouvelle dynamique de la coopération maliano-burkinabé, il a indiqué que « nous pouvons constituer une fédération souple, qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres chez eux ».

Cette démarche est loin d’être la première du genre à être expérimentée. Déjà, entre 1958 et 1960, durant les années des indépendances, de nombreux pays tels que le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, le Benin, la Guinée, le Ghana avaient tenté en fédération ou en union, mais ces tentatives se sont soldées par des échecs obligeant chacun de ces Etats à proclamer son indépendance.

Apparemment, la volonté des actuels dirigeants burkinabé et maliens est de ressusciter ces projets profitant d’une opinion africaine qu’ils espèrent acquise à leur cause et n’étant pas très édifiée sur les raisons ayant conduit à l’échec de ces initiatives expérimentées par les pères des indépendances.  

Pour les actuels dirigeants de ces deux pays, le fait de disposer d’importantes ressources naturelles (or, coton, bétail) est suffisant pour concrétiser ce projet même si celles-ci ne sont pas transformées sur place. Mais pour le premier ministre burkinabé, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, « c’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile ».

Le Mali et le Burkina ont en commun le fait d’être confronté au terrorisme qui sévit de plus en plus sur la bande frontalière entre les deux pays.

Issues de coups d’Etats respectivement en mai 2021 et en septembre 2022, les transition en cours au Mali et au Burkina ont également mis fin à la présence militaire française sur leurs territoires. Si le Mali a été le premier dans ce cas depuis le 15 août dernier, les autorités burkinabé n’ont pris cette décision que très récemment donnant aux militaires français un délai d’un mois pour quitter le pays.  De plus, depuis décembre 2021, les autorités de la Transition au Mali ont décidé de se tourner vers la Russie au détriment de la France. Un partenariat orienté vers le renforcement de l’équipement et l’instruction, même si des pays occidentaux soutiennent un déploiement des « mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner ». Le même reprochent est fait aux nouvelles autorités burkinabé.

Avant d’avoir demandé aux militaires français de partir, les autorités en avaient fait de même avec l’ambassadeur français, Luc Hallade rappelé depuis fin janvier dernier par les autorités de son pays pour « consultations ». Comme pour sonner le glas de cette coopération militaire avec  la France, dans une récente sortie médiatique, le chef du gouvernement de Transition au Burkina Faso avait déclaré que « nos partenaires traditionnels (NDRL : La France) ne voulaient pas que nous ayons des armes. Ils les bloquaient… ».

Politique, tourisme et habitat au menu de la presse marocaine

Les quotidiens marocains parus ce samedi se focalisent sur nombre de sujets notamment la résolution du Parlement européen contre le Maroc, le secteur touristique et la nouvelle stratégie de réhabilitation des habitats délabrés+Telquel+ se fait l’échoi d’une déclaration de l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, qui a annoncé: « Je ne suis pas le directeur commercial de la France, je ne suis pas payé au chiffre d’affaires; ma réussite sera celle du partenariat entre nos deux pays, c’est le seul critère sur lequel je serai jugé.” 

+Le Canard Libéré+, s’intéresse au lobby du béton qui accentue sur emprise du Casablanca. Pour la publicaton, la déception commence à gagner les milieux casablancais face à l’absence de signaux forts émanant de la nouvelle équipe aux commandes qui s’est glissée dans les pantoufles des islamistes. 

Le changement de majorité en septembre 2021 et l’arrivée d’une femme, Nabila Rmili du RNI (Rassemblement National des Indépendants), à la tête de la mairie avaient pourtant soulevé bien des espoirs… qui risquent, en l’absence d’un changement de méthodes, de crever comme des bulles illusoires… Mais qui gère véritablement Casablanca ? La question se pose avec insistance car la métropole donne de plus en plus l’impression d’être administrée en sous-main par des lobbys puissants qui roulent pour leurs propres intérêts, écrit la publication.

+La Nouvelle Tribune+ rapporte que quelque 10,9 millions de touristes ont visité le Maroc durant l’année 2022. Ainsi, le Royaume a réussi à récupérer près de 84% de touristes au cours de l’année écoulée par rapport à 2019, a expliqué la ministre du Tourisme, Fatima Zahra Ammor, citée par le journal.

 Les recettes touristiques en devises se sont établies à 81,7 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre, soit un taux de recouvrement de 112%, a-t-elle ajouté. Ce résultat revient à l’approche sage adoptée par le Royaume dans la gestion de la crise sanitaire, laquelle ayant renforcé la crédibilité du Maroc au niveau international. Il est également le fruit de l’appui apporté par l’Etat dans le cadre du plan d’urgence de soutien au secteur touristique, en plus du processus de promotion et de commercialisation, de garantie des vols à destination du Maroc et de la pleine implication des professionnels et autres partenaires, a-t-elle expliqué.

+Maroc Hebdo+, qui met la lumière sur la nouvelle stratégie de réhabilitation des habitats délabrés, souligne que les bâtiments menaçant ruine ont toujours la vie dure au Maroc. Malgré les efforts du gouvernement, l’éradication de ce phénomène se heurte à plusieurs contraintes. 

L’État a du mal à cerner le caractère évolutif de l’habitat menaçant ruine, en plus d’une absence de données préliminaires claires sur ce phénomène et un manque d’expertise technique. Il n’empêche que le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, envisage de poursuivre ses efforts. Il a ainsi mis en place une nouvelle feuille de route pour la période 2022-2026, qui sera déployée par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine, explique le journal.

Premier volet de cette nouvelle stratégie : le recensement des habitats menaçant ruine dans certaines régions. Un recensement qui vise à établir un diagnostic précis de la situation, avant de procéder à un classement de ces bâtiments selon le niveau de dangerosité, et prioriser les interventions selon la gravité et la dégradation des constructions.

Le capitaine Traoré dément la présence de Wagner au Burkina

Le Président du Faso a affirmé que le Burkina ne fera pas appel aux mercenaires russes du groupe Wagner.Alors que plusieurs informations ont fait cas de la présence de Wagner au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré a dit l’avoir appris à travers la presse, « comme tout le monde ». « Nous avons appris même qu’ils sont à Ouagadougou. Même logés dans un hôtel », s’est-il étonné. 

Il a indiqué c’est une histoire montée de toute pièce pour que tous les partenaires « fuient » le pays. 

« Quand vous êtes coincés, c’est là vous créez des situations endogènes. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les Volontaires pour la défense de la patrie sont nos Wagner… », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré. 

Avant lui, la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba avait affirmé que « nos Forces de défense et de sécurité et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso ». 

Début janvier, des sources ont fait part de la présence, à Ouagadougou, d’individus parlant le russe, qu’elles ont présenté comme des éléments de Wagner.

En décembre 2022, le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le sud du pays en échange d’une mine industrielle. Cette sortie avait crispé les relations entre les deux pays.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a séjourné en Russie, début décembre. De même, le Burkina s’est rapproché du Mali où les mercenaires russes seraient déjà en activités aux côtés des forces armées nationales. 

Burkina : « il n’y a pas de rupture avec la France » (Capitaine Traoré)

Les relations entre Ouagadougou et Paris n’ont jamais été aussi tendues.Le Président de la Transition au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est exprimé sur la brouille diplomatique entre son pays et l’Hexagone, vendredi 03 février 2023, dans un entretien diffusé sur la télévision nationale.

« Il n’y a pas de rupture de relation avec la France », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré précisant qu’il n’y a pas de haine contre un pays particulier.

« Nous voulons des partenariats gagnants-gagnants et non flous. La seule chose qui nous anime est le bonheur de notre peuple », a expliqué l’officier de 34 ans, arrivé au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, lui-même tombeur de Roch Kaboré, huit mois plus tôt.

Il a estimé que le recours aux Volontaires pour la défense de la patrie pose problème à certains pays qui « refusent de nous fournir des armes ». C’est pourquoi le Burkina s’est tourné vers des partenaires qui pourront lui fournir des équipements de guerre.

« Nous n’allons pas nous asseoir et laisser le peuple mourir. Plusieurs chancelleries sont venues ici.. je leur ai dit cela. Si elles nous empêchent de payer des armes, nous allons aller voir ailleurs…», a insisté le président de la Transition.

Les relations entre Ouagadougou et Paris n’ont jamais été aussi tendues. En mi-janvier 2023, la Transition a demandé et obtenu le départ des forces spéciales françaises, basées à la périphérie de Ouagadougou.

Quelques semaines plutôt, c’est l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, qui a payé les frais de la desescalade diplomatique. Le gouvernement a demandé son départ.

Début décembre 2022, le gouvernement de transition avait déjà expulsé deux citoyens français soupçonnés d’espionner l’armée, seulement quelques jours après avoir suspendu la Radio France Internationale dans le pays.

Depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, le Burkina s’est considérablement rapproché de la Russsie. Plusieurs manifestations ont été organisées pour demander le départ de Paris et plus de coopération avec la Moscou. 

« Nous n’allons jamais négocier avec les jihadistes » (Capitaine Traoré)

Contrairement à son prédécesseur, le capitaine Ibrahim Traoré a exclu, vendredi 03 février 2023, au cours d’une grande interview accordée à la télévision nationale, toute idée de « négociation » avec les groupes jhadistes.« Il n’y a pas de négociations. Le Burkina est un pays souverain, c’est un pays laïc et ces valeurs-là ne se négocient pas. Nous ne sommes pas là pour vendre certaines valeurs contre quoi que ce soit », a affirmé le président de la Transition.

Le capitaine s’est demandé « comment ont peut négocier » avec des gens qui « attaquent des civils désarmés qui sont sur un site,  tranquillement chez eux ou qui voyagent, on les attend, on les arrête, on les assassine ». « Nous n’avons pas décidé d’attaquer. On nous attaque », s’est indigné Ibrahim Traoré.

« Ceux qui font ces exactions doivent comprendre que nous n’allons jamais négocier (…). Ceux qui veulent déposer des armes, nous sommes ouverts. Nous allons trouver le canal pour le faire… », a soutenu le capitaine Traoré, appelant ainsi à faire la différence entre négocier et tendre la main.

L’ancien chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait entamé un processus de dialogue avec les groupes armés non étatiques. L’ancien ministre de la réconciliation nationale, Yéro Boly avait exprimé son optimisme quant à une issue favorable.

Pour le capitaine Traoré, les rares actions offensives de l’armée contre les groupes jihadistes les ont emmenés à s’en prendre aux populations civiles, alors que « le combat au sol en tant que tel n’a pas encore commencé ».

Les jours à venir, a-t-il promis, la lutte prendra un nouveau tournant. « Les opérations réelles vont commencer », a-t-il annoncé. Des moyens matériels ont été acquis et le seront toujours, dans l’optique d’équiper convenablement les forces engagées contre les exactions terroristes sur toute l’étendue du territoire national.

«  La victoire est certaine. Le Burkina Faso retrouvera son calme d’antan », a assuré le capitaine Ibrahim Traoré.

Afrique : recourir aux ressources domestiques pour financer les infrastructures

Les Etats africains doivent intensifier la mobilisation des ressources locales pour financer leurs projets de développement selon le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba.Compter d’abord sur soi-même, ensuite faire appel aux autres. Dans un contexte mondial marqué par des chocs multiples, l’Afrique, trop dépendante de l’aide extérieure, doit apprendre à voler de ses propres ailes pour poursuivre son développement. Pour ce faire, le continent noir doit davantage miser sur ses ressources domestiques, a indiqué le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba.

Il s’exprimait vendredi 3 février lors d’une table ronde ministérielle consacrée à la mobilisation des fonds de pension, fonds souverains, investisseurs locaux et autres fonds privés, … organisée dans le cadre de la seconde édition du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique.

Mamadou Moustapha Ba a ainsi invité les dirigeants africains à améliorer la collecte des impôts et taxes en mettant l’accent sur la fiscalité intérieure et à élargir progressivement l’assiette d’imposition en réduisant les niches fiscales par notamment la taxation progressive du secteur informel.

Aussi, il a plaidé pour le renforcement des capacités des administrations fiscales à travers l’atteinte de la maturité digitale, et la rénovation de la gouvernance des administrations fiscales à travers le pilotage par la performance et la maîtrise des risques.

Pour accroître le consentement à l’impôt et améliorer la collecte, a dit le ministre, il est nécessaire de simplifier les règles et procédures fiscales ; d’établir un équilibre entre les droits et obligations des contribuables ;    de renforcer le contrat social autour de l’impôt et l’amélioration de son rendement à travers des investissements à fort impact socio-économique et de limiter le poids de la fiscalité sur le secteur (formel) productif.

La mobilisation de l’épargne nationale est l’autre levier sur lequel peuvent s’appuyer les gouvernants pour financer les infrastructures. Mamadou Moustapha Ba a ainsi souligné la nécessité de mettre en place un dispositif efficace de mobilisation de l’épargne non-détenue dans le système financier traditionnel, à travers des instruments plus adaptés tels que la microfinance, la finance islamique (émission de sukuk).

De même, il faudra améliorer les conditions d’accès au système bancaire/financier traditionnel pour accroître les capacités de mobilisation de l’épargne nationale, a-t-il poursuivi.

Le ministre des Finances et du Budget a également appelé à promouvoir davantage les partenariats public-privé pour permettre l’accroissement de la contribution du secteur privé au financement des projets d’infrastructures à fort potentiel de rentabilité.

Enfin, il a relevé l’enjeu de renforcer la collaboration entre Etats et la mutualisation des moyens dans le cadre de la taxation des firmes multinationales et l’évitement des transferts de profit (source d’érosion des bases taxables).