L’Afrique en chantier : Faure Gnassingbé esquisse les fondations d’un marché commun à visage humain

Accra/Ghana, 3 février 2025 – À l’occasion des Dialogues sur la Prospérité en Afrique (APD 2025), le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a déposé, samedi, une pierre angulaire dans le débat sur l’intégration continentale. Devant un aréopage de dirigeants et d’investisseurs réunis à Accra, il a défendu une vision hybride du marché commun africain : ni utopie libre-échangiste, ni forteresse protectionniste, mais un écosystème économique souverain, ancré dans le pragmatisme et l’équité. Un plaidoyer qui résonne comme un antidote aux fractures persistantes du continent.

Lors des APD 2025, le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a défendu une vision hybride du marché commun africain, Résilience ou résignation ? Le marché commun comme bouclier collectif

D’emblée, le chef de l’État a campé son discours sur un constat sans fard : « L’Afrique ne peut plus se contenter d’être un spectateur branché aux chaînes de valeur globales. » Face aux crises mondiales d’inflation, de pénuries, de dérèglements climatiques, il a appelé à une « intégration régionale immunisante », conçue pour réduire les dépendances stratégiques. « Notre marché doit être un espace-refuge, où la coopération renforce les capacités locales plutôt que de les diluer », a-t-il martelé, rejetant une libéralisation commerciale « aveugle », au profit d’une logique de souveraineté mutualisée.

Pour illustrer son propos, Gnassingbé a évoqué les asymétries entre économies africaines, comparant les petites nations à « des pirogues face à des cargos ». « Un modèle d’intégration à géométrie variable est possible, à condition de reconnaître ces déséquilibres et d’y répondre par des mécanismes de solidarité sur mesure », a-t-il précisé, plaidant pour des institutions régionales « incubatrices d’égalité », capables de protéger les plus vulnérables.

Lors des APD 2025, le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a défendu une vision hybride du marché commun africain, Infrastructures : les artères d’un continent en quête de sa sève

Champion du marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA), le président togolais a porté un plaidoyer vibrant pour les infrastructures, qualifiées de « système circulatoire de la prospérité ». « Routes, ports, réseaux électriques… » « Sans eux, le marché commun reste un mirage cartographique », a-t-il asséné, rappelant que 70 % des échanges intra-africains dépendent encore de routes non pavées.

Mais au-delà du béton, Gnassingbé a mis en avant la digitalisation comme « passerelle invisible » pour connecter les territoires. « La 5G et les paiements mobiles ne sont pas des luxes technologiques. » « Ce sont des outils d’inclusion, permettant à un producteur de café togolais de négocier en direct avec un acheteur kényan », a-t-il illustré, appelant à une « course africaine vers l’innovation utile ».

La flamme du commerce africain : symbole ou étincelle ?

En clôture des travaux, le Président a participé à l’allumage d’une « flamme du commerce africain », geste symbolique visant à incarner l’espoir d’un marché unifié. Pourtant, derrière le rituel, les défis persistent : comment concilier ambitions continentales et réalités locales ? Comment éviter que l’intégration ne profite qu’aux économies dominantes ?

Interrogé en marge de l’événement, un diplomate ouest-africain, sous couvert d’anonymat, a salué une vision décomplexée, tout en soulignant les écueils : « Les accords commerciaux africains ressemblent trop à des châteaux de sable, beaux sur le papier, mais vulnérables aux premières vagues. » « Le vrai test sera de traduire ces idées en politiques capillaires, touchant le paysan, l’artisan, les PME. »

L’intégration, entre urgence et patience

Si le discours de Faure Gnassingbé a suscité des ovations, il rappelle une évidence : l’Afrique ne manque pas de visions, mais de ponts entre les échelles. Alors que le continent représente à peine 3 % du commerce mondial, son avenir dépendra de sa capacité à mêler audace structurante et humilité opérationnelle. La flamme allumée à Accra brille désormais comme un rappel : sans carburant concret, même le plus beau symbole finit par s’éteindre.

Togo : un appel à la cohésion sociale dans la préfecture du Haho

Préfecture du Haho, 3 fevrier 2025 — Vendredi dernier, le Ministre d’État, Ministre des Ressources Halieutiques, Animales et de la Réglementation de la Transhumance, le Général Damehame Yark, a tenu une séance de travail dans la préfecture du Haho, située dans la région des Plateaux au Togo. Par ailleurs, lors de cette rencontre, il a exhorté les bouviers et les producteurs agricoles à promouvoir la paix et la cohésion sociale, soulignant l’importance d’une coexistence harmonieuse pour le développement socio-économique de la région.

Le Ministre d'État, le Général Damehame Yark, exhorte les bouviers et les producteurs agricoles à promouvoir la paix et la cohésion sociale Conflits de transhumance : une tension persistante au Togo

Les relations entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires au Togo sont souvent marquées par des tensions. Les conflits liés à la transhumance ont entraîné des affrontements violents, causant des pertes en vies humaines et des destructions de biens. En 2020, ces conflits ont fait 12 morts dans le pays. Les causes principales identifiées incluent l’entrée précoce et le départ tardif des transhumants, le non-respect des points d’entrée, le pâturage nocturne, la complicité des éleveurs sédentaires et le déplacement des transhumants hors des couloirs prévus.

Le Ministre d'État, le Général Damehame Yark, exhorte les bouviers et les producteurs agricoles à promouvoir la paix et la cohésion sociale Mesures gouvernementales pour une cohésion sociale

Pour prévenir ces incidents, le gouvernement togolais a mis en place des mesures telles que l’adoption du Plan Opérationnel de Gestion de la Transhumance, qui préconise une gestion apaisée à travers la coexistence pacifique entre les différentes communautés. Les autorités ont également mené des campagnes de sensibilisation pour informer les acteurs concernés sur les bonnes pratiques à adopter.

Lors de la séance de travail dans le Haho, le Général Damehame Yark a insisté sur la nécessité pour les bouviers de respecter les itinéraires de transhumance et les zones de pâturage autorisées, tout en appelant les producteurs agricoles à faire preuve de tolérance et de compréhension. Il a également encouragé la mise en place de comités locaux de dialogue pour résoudre les différends de manière pacifique.

En somme, cette initiative s’inscrit dans une série d’actions entreprises par le ministère pour renforcer la cohésion sociale et assurer une gestion durable des ressources pastorales au Togo. En promouvant le dialogue et la compréhension mutuelle, les autorités espèrent réduire les tensions entre bouviers et agriculteurs, contribuant ainsi à la stabilité et au développement du pays.