Togo : La Cour d’appel de Lomé maintient Honoré Sitsopé Sokpor, alias Affectio, en prison malgré les appels à sa libération

Lomé, 26 février 2025 – La lutte pour la liberté d’expression au Togo a connu un nouveau revers ce mercredi avec la décision de la Cour d’appel de Lomé de rejeter la demande de mise en liberté provisoire d’Honoré Sitsopé Sokpor, plus connu sous son pseudonyme « Affectio ». En effet, cet activiste, devenu une figure emblématique pour ses prises de position audacieuses, reste derrière les barreaux, au grand dam de ses défenseurs et des organisations de droits humains qui espéraient un dénouement plus clément.

Arrêté le 12 janvier 2025 dans des circonstances controversées, Affectio avait été placé en détention deux jours plus tard à la prison civile de Lomé, accusé d’« atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». À l’origine de cette incarcération : un poème intitulé « Fais ta part », publié sur sa page Facebook. Dans ce texte, l’activiste évoque un « cri contre l’arbitraire et l’oppression » et appelle ses compatriotes à agir pour « fissurer les murs de ce pouvoir austère ». Pour les autorités togolaises, ces mots constituent une incitation à la révolte, un chef d’accusation que les avocats d’Affectio jugent infondé et dépourvu de preuves tangibles.

Honoré Sitsopé Sokpor : une audience sous haute tension

Par ailleurs, ce mercredi matin, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Lomé s’est penchée sur la demande de liberté provisoire formulée par la défense. Menée par Me Apevon Dodji, l’équipe d’avocats a plaidé avec vigueur, mettant en avant des irrégularités dans la procédure et l’absence de fondements solides dans le dossier. Ils ont proposé des alternatives, telles qu’un contrôle judiciaire ou une libération sous caution, pour garantir la présence d’Affectio à son procès tout en respectant ses droits fondamentaux. Mais leurs arguments n’ont pas convaincu les juges, qui ont décidé de maintenir la détention provisoire, confirmant ainsi le jugement initial rendu le 14 janvier.

« Nous nous attendions à cette issue, compte tenu du climat actuel, mais nous ne baissons pas les bras », a déclaré Me Apevon Dodji à la sortie de l’audience. « Nous allons explorer toutes les voies légales possibles pour obtenir sa libération et prouver son innocence. » Cette détermination reflète la frustration croissante de ceux qui voient dans cette affaire une tentative d’intimidation contre les voix dissidentes.

Une arrestation qui fait des vagues

L’arrestation d’Affectio avait déjà suscité une onde de choc au Togo. Selon des témoins, le 12 janvier, des policiers en civil l’auraient appréhendé au carrefour La Pampa, dans le quartier d’Adidogomé à Lomé, dans une opération qualifiée de « guet-apens » par ses proches. Violenté puis conduit à la gendarmerie nationale de Djidjolé, il avait ensuite été présenté au parquet du Tribunal de Grande Instance avant d’être écroué. Les organisations de la société civile, dont le mouvement citoyen Lucha, ont dénoncé une détention arbitraire, soulignant que le poème incriminé relève de la liberté d’expression, un droit garanti par la Constitution togolaise.

« Aucun citoyen ne devrait finir en prison pour avoir écrit un texte », s’est indigné un internaute sur les réseaux sociaux, où le mot LibérezAffectio a pris de l’ampleur ces dernières semaines. Pour les partisans de l’activiste, cette affaire illustre une répression accrue sous le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Ils accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour museler les critiques, dans un pays où les tensions politiques restent vives depuis les manifestations massives de 2017-2018.

Le gouvernement campe sur ses positions.

Face à cette mobilisation, les autorités togolaises restent inflexibles. Dans une déclaration succincte, un porte-parole du ministère de la Justice a défendu la décision de la Cour, affirmant que la détention d’Affectio est « nécessaire pour préserver l’ordre public et la sécurité nationale ». Le gouvernement considère que les écrits de l’activiste, en appelant à « briser les chaînes de l’injustice », franchissent la ligne rouge entre la critique légitime et l’incitation à la violence. Une interprétation contestée par les défenseurs des droits humains, qui rappellent que le président Gnassingbé lui-même a reconnu, dans son message de fin d’année 2024, les difficultés socio-économiques traversées par le Togo – des réalités que le poème d’Affectio ne faisait qu’évoquer.

Honoré Sitsopé Sokpor : une bataille juridique et symbolique

Alors que le délibéré de ce mercredi marque un coup dur pour la défense, l’affaire Affectio est loin d’être close. Ses avocats envisagent de porter le dossier devant des instances régionales, comme la Cour de Justice de la CEDEAO, déjà saisie par le passé dans des cas similaires au Togo. En parallèle, les appels à une mobilisation citoyenne se multiplient avec des rassemblements prévus devant le Palais de la Cour d’appel dans les prochains jours.

Pour beaucoup, Honoré Sitsopé Sokpor incarne désormais une lutte plus large : celle d’un peuple aspirant à s’exprimer librement dans un contexte de restrictions croissantes. Entrepreneur, père de famille et cyberactiviste, cet homme discret devenu symbole malgré lui continue de susciter l’admiration de ses soutiens. « Affectio n’est pas à sa place en prison », clament-ils, déterminés à faire entendre leur voix.

En attendant de nouveaux développements, l’activiste reste enfermé, son poème résonnant comme un défi lancé à un système qui, pour l’heure, refuse de plier. À Lomé, la bataille pour sa liberté dépasse désormais les murs de la prison, devenant un test pour la démocratie togolaise et ses promesses encore fragiles.

 

Côte d’Ivoire : Téné Birahima inaugure l’Hôtel des Armées,

Abidjan, 26 février 2025 – Une nouvelle page s’est écrite hier, mardi, dans l’histoire des forces armées ivoiriennes avec l’inauguration du nouvel Hôtel des Armées par le Ministre d’État, Ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara. Niché au cœur du Plateau, dans l’enceinte même de l’État-Major Général des Armées, cet établissement hôtelier trois étoiles incarne une ambition forte : améliorer les conditions de vie et de travail des militaires tout en consolidant les liens entre l’armée et la nation, une priorité chère au Président de la République, Alassane Ouattara, Chef Suprême des Armées.

Hôtel des Armées : un écrin moderne pour les forces armées

L’Hôtel des Armées, dont les travaux ont été achevés après plusieurs mois d’efforts, se dresse comme une infrastructure moderne au sein du quartier administratif d’Abidjan. Doté d’une capacité d’accueil significative, cet établissement offre des commodités dignes d’un hôtel de standing : chambres confortables, espaces de restauration et lieux de détente. Cette réalisation s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des infrastructures militaires, un chantier porté avec détermination par Téné Birahima Ouattara depuis sa prise de fonction en 2021.

Lors de la cérémonie d’inauguration, le ministre n’a pas caché sa fierté. « C’est un honneur d’inaugurer ce nouvel hôtel des Armées, une initiative qui contribue à l’amélioration du cadre de vie et de travail de nos hommes », a-t-il déclaré, entouré de hauts gradés et de dignitaires. Cette nouvelle structure, a-t-il souligné, répond à un double objectif : valoriser le quotidien des soldats et offrir un espace dans lequel la population civile peut, dans une certaine mesure, interagir avec l’institution militaire, renforçant ainsi ce lien Armée-Nation si souvent invoqué par le président Alassane Ouattara.

Hôtel des Armées : une vision au service de la cohésion nationale

La Genèse de ce projet trouve ses racines dans la volonté affichée par le gouvernement ivoirien de faire de l’armée un pilier non seulement de la sécurité, mais aussi de l’unité nationale. En plaçant cet hôtel au sein de l’État-Major Général des Armées, les autorités envoient un message clair : les forces armées ne sont pas une entité isolée, mais une composante intégrale de la société. « Cet établissement doit devenir un lieu de vie, un espace dans lequel nos soldats se ressourcent et où la nation peut se reconnaître dans son armée », a ajouté Téné Birahima Ouattara, appelant à en faire un très bon usage.

Cette inauguration intervient dans un contexte où la Côte d’Ivoire poursuit sa montée en puissance militaire, notamment face aux menaces sécuritaires dans la sous-région ouest-africaine. Ces dernières années, le pays a investi dans l’équipement de ses forces, la formation de ses troupes et la surveillance de ses frontières, particulièrement au nord, où les risques d’infiltrations jihadistes restent préoccupants. L’Hôtel des Armées s’ajoute ainsi à une série d’initiatives visant à doter les militaires d’un environnement propice à leur mission.

Un symbole dans un climat de transition

L’événement prend une résonance particulière alors que la Côte d’Ivoire se prépare à une année électorale cruciale en octobre 2025. Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, voit son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), multiplier les gestes symboliques pour consolider son bilan. L’inauguration de cet hôtel par Téné Birahima Ouattara, frère cadet du président et figure influente du régime, s’inscrit dans cette logique de démonstration de résultats tangibles, notamment dans le domaine de la défense, un secteur clé pour un pays sorti d’une décennie de crises politico-militaires dans les années 2000.

La présence du ministre à cette cérémonie reflète également son rôle croissant au sein de l’appareil étatique. Surnommé « Photocopie » en raison de sa ressemblance frappante avec son aîné, Téné Birahima Ouattara s’impose comme un acteur incontournable, cumulant les fonctions de Ministre d’État et de Ministre de la Défense. Sa gestion du portefeuille militaire, marquée par des partenariats renforcés avec des pays comme la France et les États-Unis ainsi que par des projets d’infrastructures, témoigne d’une ambition de moderniser l’armée tout en la rapprochant des citoyens.

Une coopération maintenue avec la France

Cette inauguration survient une semaine après une interview accordée par le ministre à Radio France Internationale (RFI), où il a réaffirmé la continuité de la coopération militaire avec la France, malgré le retrait annoncé des forces françaises de la base d’Abidjan en janvier 2025. Ce partenariat, qui inclut un soutien logistique et la formation des pilotes ivoiriens à Bouaké, reste un pilier de la stratégie de défense ivoirienne. L’Hôtel des Armées, bien que destiné principalement aux nationaux, pourrait aussi accueillir des délégations étrangères dans le cadre de ces collaborations, renforçant ainsi la stature régionale de la Côte d’Ivoire.

Une invitation à l’excellence

En clôture de son discours, Téné Birahima Ouattara a lancé un appel clair aux forces armées : faire de cet hôtel un outil au service de leur mission et de leur fierté. « Je souhaite que nous en fassions un très bon usage, à la hauteur des attentes du Chef Suprême des Armées et du peuple ivoirien », a-t-il insisté. Cet établissement, au-delà de son aspect pratique, se veut donc un symbole de discipline et de rigueur, des valeurs que le ministre entend promouvoir au sein de l’institution militaire.

Alors que le ruban a été coupé et que les premiers invités ont découvert les lieux, l’Hôtel des Armées s’annonce comme bien plus qu’une simple infrastructure : il est une promesse d’un avenir sur lequel l’armée ivoirienne, forte et unie à sa nation, joue pleinement son rôle dans la stabilité et le développement du pays. À l’approche de nouveaux défis, cet édifice pourrait bien devenir un point d’ancrage pour une Côte d’Ivoire en quête de renouveau.

Massacre au bar 3e Mi-temps : Goma plongée dans l’horreur par un acte attribué à l’armée rwandaise et au M23

Goma, 26 février 2025 – La ville de Goma, déjà marquée par des années de conflits et de souffrances, s’est réveillée ce mercredi matin dans un climat de terreur et de deuil. Dans la nuit de mardi à mercredi, un acte d’une violence inouïe a secoué le quartier populaire de Don Bosco, à la périphérie de cette métropole du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon des témoins, des éléments appartenant à l’armée rwandaise et au groupe armé M23 ont tué et brûlé plusieurs dizaines, voire des centaines de personnes dans un bar bien connu sous le nom de « 3ᵉ Mi-temps ».

Massacre au bar 3e Mi-temps : Une nuit de carnage

D’après un membre du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), identifié sous les initiales E.A., l’attaque s’est déroulée vers 22 heures, heure locale. « Les Rwandais ont encerclé le nganda [bar] à Don Bosco et ont brûlé vives plus de 200 personnes, y compris les gérants, sous prétexte qu’ils seraient des voleurs », a-t-il rapporté, la voix chargée d’émotion. Ce témoin, joint tôt mercredi, dénonce une exécution sommaire visant à terroriser la population locale dans une ville sous contrôle précaire depuis la prise de pouvoir par le M23 fin janvier 2025.

Par ailleurs, les récits convergent pour décrire une scène cauchemardesque : des assaillants lourdement armés auraient fait irruption dans cet espace de convivialité fréquenté par des habitants cherchant à échapper, ne serait-ce que pour quelques heures, aux tensions quotidiennes. Après avoir bouclé les lieux, ils auraient ouvert le feu avant de mettre le feu au bâtiment, piégeant les victimes dans les flammes. « Nous avons entendu des cris, puis une odeur de chair brûlée a envahi le quartier », confie un résident de Don Bosco sous couvert d’anonymat, encore sous le choc.

Une barbarie dénoncée

Ce massacre, s’il est confirmé dans son ampleur, s’ajoute à une longue liste d’atrocités attribuées aux forces rwandaises et au M23, un mouvement rebelle que Kinshasa et plusieurs rapports des Nations unies accusent d’être soutenu par Kigali. « Nous déplorons toujours ce comportement barbare des Rwandais. » « Nous craignons que d’autres civils soient calcinés dans ce feu pour effacer leurs crimes », s’indigne E.A., reflétant un sentiment de révolte partagé par de nombreux Gomatraciens. Pour les habitants, cet acte ne viserait pas seulement à punir, mais aussi à semer la peur et à asseoir une domination brutale sur une population déjà épuisée par des décennies de guerre.

Les motivations avancées par les assaillants, un prétendu règlement de comptes contre des « voleurs », sont accueillies avec scepticisme. « C’est une excuse grotesque. » Qui brûle 200 personnes pour un vol ? « C’est une stratégie pour vider Goma de ses habitants et briser notre résistance », estime une commerçante du quartier qui a perdu un proche dans l’attaque. Cette hypothèse fait écho aux récentes vagues de déplacement forcé dans la région, où le M23, fort de ses conquêtes territoriales, semble multiplier les actes d’intimidation.

Goma, une ville sous tension

Depuis que le M23 a repris Goma en janvier 2025, avec le soutien présumé de troupes rwandaises, la ville vit sous une occupation tendue. Malgré des déclarations publiques de vouloir protéger les populations tutsies et stabiliser la région, le groupe armé et ses alliés sont régulièrement accusés de violations des droits humains. La prise de Goma, suivie de celle de Bukavu dans le Sud-Kivu, a exacerbé une crise humanitaire sans précédent, avec des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés en moins de deux mois. L’incendie du bar 3ᵉ Mi-temps pourrait marquer un nouveau tournant dans cette escalade de violence.

Les habitants de Don Bosco, un quartier populaire connu pour sa résilience malgré les privations, se disent abandonnés. « Où est l’armée congolaise ? » « Où est la MONUSCO ? » « On nous laisse mourir comme des animaux », s’écrie un père de famille, les yeux rougis par les larmes et la fumée encore présente dans l’air. La mission de stabilisation des Nations unies (MONUSCO), en phase de retrait progressif du Nord-Kivu depuis 2024, semble impuissante face à l’ampleur de la crise, tandis que les forces gouvernementales peinent à reprendre le contrôle.

Appel à la justice et à l’action internationale

Face à ce drame, les voix s’élèvent pour exiger des enquêtes indépendantes et une intervention internationale. Le mouvement Lucha, connu pour son engagement contre les injustices en RDC, appelle à une mobilisation citoyenne pour documenter les faits et faire pression sur la communauté internationale. « Ces crimes ne doivent pas rester impunis. » « Il faut que le monde sache ce qui se passe ici », insiste E.A.

À Kinshasa, le gouvernement congolais n’a pas encore réagi officiellement à l’incident, mais des sources proches du ministère de la Communication laissent entendre qu’une déclaration pourrait être imminente. Sur la scène internationale, le Conseil de Sécurité des Nations unies a adopté, le 21 février, une résolution condamnant les avancées du M23 et demandant le retrait des forces rwandaises, sans toutefois nommer explicitement Kigali. Une prudence diplomatique qui agace les victimes sur le terrain.

Massacre au bar 3e Mi-temps : Une blessure de plus pour le Nord– Kivu

Alors que les fumées s’élèvent encore au-dessus de Don Bosco, Goma pleure ses morts et craint pour son avenir. Le bar 3e Mi-temps, autrefois lieu de rires et de détente, n’est plus qu’un amas de cendres et de souvenirs calcinés. Pour les survivants, cet acte résonne comme une déclaration de guerre contre leur humanité même.

Dans une province martyrisée par des décennies de conflits alimentés par des rivalités régionales et des convoitises sur ses richesses minières, cette nouvelle tragédie pourrait bien galvaniser la résistance ou, au contraire, plonger davantage la population dans le désespoir. Une chose est sûre : à Goma, la nuit du mardi restera comme un cri silencieux dans un monde qui tarde à répondre.

 

Tragédie aérienne au Soudan : 46 morts dans le crash d’un avion militaire près de Khartoum

Khartoum, 26 février 2025 – Une catastrophe aérienne a endeuillé le Soudan dans la nuit du mardi 25 février, lorsqu’un avion militaire s’est écrasé dans une zone résidentielle peu après son décollage de la base aérienne de Wadi Seidna, située au nord d’Omdurman, la ville jumelle de la capitale Khartoum. Les autorités locales et des sources militaires annoncent un bilan lourd : au moins 46 personnes ont péri dans la tragédie, dont des soldats à bord et des civils au sol, et une dizaine d’autres ontsubi des blessures.

Un drame dans un ciel déjà tourmenté

L’appareil, un Antonov de fabrication russe utilisé par l’armée soudanaise, transportait des militaires, dont plusieurs hauts gradés, selon des informations relayées par des médias locaux. Parti en direction de Port-Soudan, bastion stratégique du gouvernement soutenu par l’armée sur la mer Rouge, l’avion a perdu le contrôle quelques instants seulement après avoir quitté la piste. Les raisons exactes de l’accident restent floues, mais l’armée a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de cette tragédie.

Le crash s’est produit dans le quartier densément peuplé d’Al-Thawra, dans le district de Karrari à Omdurman, aggravant les pertes humaines. Des témoins ont décrit une scène de chaos : l’avion s’est disloqué en frappant le sol, projetant des débris sur les habitations voisines. « J’ai entendu un bruit assourdissant, puis une explosion. » « Tout le quartier tremble », raconte Ahmed Ibrahim, un résident. Des maisons ont subi de gros dégâts et et le choc a rompu des lignes électriques, plongeant une partie de la zone dans l’obscurité.

Crash d’avion militaire : un bilan qui s’alourdit

Initialement, le ministère soudanais de la Santé avait fait état de 19 morts, mais les chiffres ont rapidement grimpé à mesure que les secours fouillaient les décombres. Le gouvernement de l’État de Khartoum a confirmé mercredi que le bilan s’élevait désormais à 46 victimes, incluant des femmes et des enfants parmi les civils touchés au sol. Dix blessés ont été recensés, certains dans un état critique, selon le bureau médiatique de Khartoum. Les équipes d’urgence, épaulées par des volontaires locaux comme le Comité de résistance de Karrari, ont travaillé sans relâche pour extraire les survivants et les corps des gravats.

Ce drame marque l’un des accidents aériens les plus meurtriers de l’histoire récente du Soudan, un pays où les crashs impliquant des appareils militaires ou civils ne sont pas rares, en raison d’un parc aérien vieillissant et d’un entretien souvent déficient. L’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) classe depuis longtemps le Soudan parmi les nations à la sécurité aérienne préoccupante.

Un pays en guerre, une douleur amplifiée

Cet accident survient dans un contexte de guerre civile qui ravage le Soudan depuis avril 2023, opposant l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (RSF), une puissante milice paramilitaire commandée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, alias « Hemeti ». Ce conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 11 millions de personnes et plongé près de la moitié de la population dans une crise humanitaire aiguë, avec des risques imminents de famine.

Omdurman et Khartoum, épicentres des combats, portent les stigmates de cette lutte acharnée. Les récents gains de l’armée contre les RSF dans la capitale et ses environs avaient redonné un semblant d’espoir au gouvernement militaire, mais ce crash vient assombrir le tableau. La perte de hauts gradés à bord, si elle est confirmée, pourrait également porter un coup dur au commandement militaire à un moment clé de l’offensive.

Crash d’avion militaire : Réactions et interrogations

Dans un communiqué laconique, l’armée soudanaise a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, militaires et civiles, tout en assurant que « des investigations approfondies » étaient en cours pour établir les causes de l’accident. Aucune hypothèse n’a été privilégiée pour l’instant : défaillance mécanique, erreur humaine ou même sabotage dans ce climat de guerre ? Les spéculations vont bon train, mais les autorités restent muettes sur les détails.

Sur les réseaux sociaux, la tragédie a suscité une vague d’émotion et de colère. « Nos soldats et nos civils meurent pendant que le pays s’effondre. » « Qui est responsable ? » s’interroge un habitant de Khartoum sur une plateforme en ligne. D’autres pointent du doigt l’état désastreux des infrastructures militaires, héritage de décennies de gestion chaotique sous l’ancien régime d’Omar el-Béchir, renversé en 2019.

Une nouvelle épreuve pour le peuple soudanais

Alors que le Soudan tente de panser ses plaies après des années de conflits et de crises, cet accident ajoute une couche de souffrance à un quotidien déjà marqué par l’incertitude. Les habitants d’Omdurman, habitués aux bombardements et aux violences, se retrouvent une fois de plus confrontés à la mort venue du ciel, mais cette fois-ci sans lien direct avec les combats.

Pour beaucoup, ce drame illustre l’urgence d’une stabilisation politique et d’un effort concerté pour reconstruire un pays à bout de souffle. En attendant les conclusions de l’enquête, les familles des victimes pleurent leurs proches, et le Soudan, meurtri, continue de naviguer entre désespoir et résilience. La nuit du mardi  restera gravé comme une nuit noire dans la mémoire collective d’une nation qui aspire à la paix, mais ne cesse de côtoyer la tragédie.

José Mourinho : Verve polémique et incertitudes morales sur la pelouse turque

Dans le tumulte d’une rencontre acharnée opposant Fenerbahçe à Galatasaray, le résultat stellaire du 0–0 s’est transformé en théâtre d’une joute verbale aux accents inaccoutumés. L’illustre stratège portugais, José Mourinho, dont le parcours est jalonné de succès et de controverses, se trouve une fois de plus au cœur d’un ouragan discursif dont les répercussions dépassent le cadre strictement sportif.

 

À l’issue du match, lors d’une conférence de presse empreinte d’une franchise acerbe, Mourinho n’a pas hésité à formuler des critiques cinglantes à l’encontre des arbitres turcs, insinuant qu’un regard étranger incarné par l’arbitre slovène Slavko Vinčić conférerait une neutralité plus authentique. Dans un propos qui frôle l’irrévérence, il aurait comparé la réaction du banc adverse à un comportement bestial, évoquant l’image de « singes bondissant » dans un moment d’effervescence. Ce commentaire, d’une verve pour le moins déconcertante, a déclenché une onde de choc au sein des instances rivales.

Galatasaray Indigné : Vers des Poursuites contre Mourinho

Galatasaray, emporté par une indignation quasi solennelle, a déclaré que depuis l’arrivée de Mourinho en Turquie, ses diatribes se sont muées en une rhétorique inhumaine, voire effrontément raciste. Selon les responsables du club, les propos injurieux à l’encontre du peuple turc ne sauraient être tolérés dans une discipline qui se veut être le miroir d’un respect mutuel. Dans cette optique, le club envisage de diligenter des poursuites pénales et de saisir tant l’UEFA que la FIFA afin de mettre en lumière ce qu’ils qualifient d’acte de dénigrement moral.

Une saison tumultueuse : le Special One en pleine tourmente

Ce tumulte verbalisé s’inscrit dans une saison tumultueuse pour le « Special One ». Depuis son arrivée à Fenerbahçe en juin dernier, Mourinho n’a arrêté d’alimenter une controverse née d’un fâcheux antécédent de novembre. Ce mois-là, ses propositions acerbes à l’encontre du football turc et de ses arbitres lui ont valu une sanction. Pourtant, derrière l’image d’un meneur aux succès éclatants, détenteur de deux Ligues des Champions, de plusieurs titres nationaux et de palmarès internationaux inestimables, se cache une personnalité dont les déclarations semblent parfois égarées dans un dédale d’excès verbaux.

Réflexion sur l’éthique sportive : la responsabilité des personnalités du sport

Sur le plan didactique, cette affaire révèle l’enjeu crucial de l’éthique dans l’arène sportive. En effet, si la passion et la compétitivité sont les piliers sur lesquels se construit le spectacle du football, elles ne sauraient excuser l’emploi d’un langage qui porte atteinte aux valeurs fondamentales du vivre-ensemble. La tentation de recourir à des expressions hyperboliques ou même injurieuses, bien que parfois perçue comme un moyen de galvaniser ses troupes, risque d’engendrer des fractures plus profondes, tant sur le plan institutionnel que sociétal.

Au-delà des chiffres et des trophées, le débat s’articule désormais autour d’une réflexion sur la responsabilité sociale des personnalités du sport. Les clubs, tout comme les instances dirigeantes, se doivent d’être les gardiens d’un discours empreint de respect et de civilité, afin que la passion du jeu ne se mue pas en un vecteur de division.

L’incident révèle bien plus qu’une simple querelle post-match : il incarne une remise en question de la frontière entre passion sportive et dérapage injurieux. Dans un environnement déjà saturé de rivalités historiques, la vigilance des institutions et l’engagement de tous les acteurs (joueurs, entraîneurs et dirigeants) s’imposent pour restaurer un climat où l’éthique prime sur l’excès de verve. Seule une approche mesurée et responsable permettra de transcender ces polémiques et de redonner au football turc son éclat moral et sportif.

 

Entre souffle et silence : la vigile fragile d’un pasteur universel

Sous les voûtes silencieuses d’une clinique romaine, un souffle lutte contre l’ombre. Le pape François, figure tutélaire d’une humanité en quête d’espérance, affronte une tempête pulmonaire qui ébranle jusqu’aux racines de son existence. En effet, à 88 ans, le souverain pontife, dont la voix a longtemps porté les murmures des oubliés, se trouve aujourd’hui prisonnier d’un corps meurtri, oscillant entre une « légère amélioration » et un état toujours « critique ». Le Vatican, gardien discret de son calvaire, dévoile par fragments l’évolution d’un combat où chaque respiration devient une victoire éphémère.

 Lutte acharnée et prières mondiales : la résilience du souverain pontife

Les poumons, jadis remplis des prières du monde, sont désormais envahis par une pneumonie insidieuse. Les bronchioles, telles des rivières asséchées, peinent à irriguer l’organisme d’un homme dont la vie fut un hymne à la fraternité. Si l’asthme a momentanément désarmé ses crises, les médecins, sentinelles d’un pronostic muet, refusent de dessiner l’horizon. « La complexité du tableau clinique impose la prudence », murmurent-ils, comme pour conjurer un destin qu’ils ne maîtrisent plus.

Pourtant, dans cette chambre blanche où résonnent les machines, l’infatigable pasteur refuse de céder. Il reçoit l’Eucharistie, geste sacré qui ancre son âme dans la foi, tandis que ses doigts tremblants feuillettent des dossiers, ultime résistance d’un esprit indompté. La nuit, il appelle Gaza, écoutant la détresse d’un prêtre sous les bombes, comme si, même à l’agonie, son cœur battait au rythme des souffrances lointaines.

À Buenos Aires, sur la place où il célébrait la messe, des fidèles en larmes étreignent son portrait, les visages levés vers un ciel indifférent. En Italie, sa cousine nonagénaire, Carla, guette chaque nouvelle avec l’angoisse des derniers adieux. « Nous espérons… », murmure-t-elle, voix brisée par l’âge et l’effroi. À New York, le cardinal Dolan évoque une fin proche, des mots lourds qui glacent l’assemblée : « Sa santé est très, très fragile. »

 Entre souffrances et espoirs, le monde retient son souffle pour François.

Les reins, ces sentinelles silencieuses, ajoutent leur note ténue à cette symphonie de vulnérabilité. Une insuffisance légère, « non inquiétante », assurent les bulletins, mais suffisante pour rappeler que même les plus grands ne sont que chair. « Les reins résistent, mais ils pleurent en secret », confie un urologue, métaphore pudique d’un équilibre précaire.

Le monde retient son souffle. Les agendas se vident, les chancelleries chuchotent, et les prières, comme des lucioles dans la nuit, montent vers Rome. Car François n’est pas qu’un homme : il est le symbole vacillant d’une Église à la croisée des chemins, pont entre les blessures du passé et les espérances futures.

L’aube incertaine

Dans l’attente, chaque minute devient un pèlerinage. Le crépuscule de ce pape des périphéries interroge autant qu’il émeut : que reste-t-il quand la lumière d’un guide pâlit ? Peut-être cette certitude, ténue, mais tenace, que même dans le silence d’une chambre d’hôpital, l’espérance, fragile et obstinée, continue de veiller.

Entre les lignes des communiqués médicaux, entre les sanglots étouffés de Buenos Aires et les murmures de Gaza, se dessine une vérité universelle : la grandeur n’est pas dans l’invulnérabilité, mais dans la grâce avec laquelle on affronte l’ombre. Et François, jusqu’à son dernier souffle, en sera le témoin émouvant.

Togo : une vaste opération de régularisation des occupations administratives dans la région des Plateaux

Dans la région des Plateaux, au cœur du Togo, une initiative d’envergure se dessine pour remettre de l’ordre dans la gestion des bâtiments administratifs. Le gouvernorat local a récemment annoncé le lancement imminent d’une campagne de vérification des autorisations d’occupation de ces infrastructures publiques. L’objectif est clair : garantir la conformité des usages et renforcer la maîtrise du patrimoine de l’État, souvent sujet à des occupations irrégulières.

Cette opération, qui s’inscrit dans une dynamique plus large de rationalisation des ressources publiques, impose aux occupants actuels de justifier leur présence. Les concernés devront ainsi présenter les documents officiels attestant de leur droit à occuper ces bâtiments, et ce, au plus tard le 21 mars 2025. « Tout occupant n’ayant pas fourni la preuve de son habitation dans ce délai devra libérer les lieux », a martelé le gouvernorat dans un communiqué ferme, laissant peu de place à l’ambiguïté.

Cette mesure n’est pas une surprise pour les observateurs locaux. Depuis l’année dernière, les autorités togolaises ont entamé une croisade contre l’occupation illégale des propriétés publiques, notamment les fameuses « réserves administratives ». Des particuliers ou des entités sans autorisation formelle usurpent fréquemment ces espaces, destinés à des usages étatiques ou communautaires, au fil du temps, à des fins personnelles. En 2024, les autorités avaient donné un ultimatum d’un an aux occupants illégaux pour quitter ces domaines. La vérification annoncée dans les plateaux semble ainsi être une nouvelle étape dans cette politique de reprise en main.

Vérification des occupations administratives au Togo : Un enjeu de gouvernance et de transparence

La région des Plateaux, connue pour son rôle économique et agricole, abrite de nombreuses infrastructures administratives stratégiques. Mais la gestion de ces bâtiments a parfois souffert d’un manque de suivi, permettant à des occupations informelles de s’installer durablement. Cette opération pourrait donc marquer un tournant, en mettant fin à des pratiques opaques qui privent l’État de ressources précieuses.

Les habitants de la région, joints par des témoignages informels, affichent des réactions mitigées. Si certains saluent une initiative visant à rétablir l’équité, d’autres s’inquiètent des conséquences pour ceux qui occupent ces lieux depuis des années, parfois sans alternative immédiate. « Il faut réguler, c’est vrai, mais il ne faudrait pas que cela devienne une source de tensions inutiles », confie un commerçant d’Atakpamé, une des principales villes des Plateaux.

Vérification des occupations administratives  :  Une deadline sous pression

Avec la date butoir fixée au 21 mars 2025, le compte à rebours est lancé. Les occupants concernés devront rapidement rassembler leurs titres de propriété, baux ou toute autre pièce justificative. Une tâche qui sera difficile pour certains, dans un contexte où les archives administratives ne sont pas toujours bien tenues. Le gouvernorat n’a pas encore précisé les modalités exactes de cette vérification ni les sanctions précises encourues, mais le ton ferme de l’annonce laisse présager une tolérance limitée.

Cette initiative pourrait également avoir des répercussions au-delà des plateaux. Si elle réussissait, elle pourrait servir de modèle pour d’autres régions togolaises confrontées à des problématiques similaires. À Lomé, la capitale, des voix s’élèvent déjà pour réclamer une opération analogue, les domaines publics y étant également sous pression.

Vers une gestion patrimoniale modernisée ?

Au-delà de la simple régularisation, cette campagne soulève des questions plus profondes sur la gestion du patrimoine public au Togo. Dans un pays aux ressources budgétaires restreintes, il est impératif d’optimiser l’usage des infrastructures publiques. Certains analystes y voient une volonté de l’État de poser les bases d’une gouvernance plus transparente, en prévision de projets de développement à venir.

Pour l’heure, les regards sont tournés vers les Plateaux. Le succès de cette opération dépendra autant de la rigueur des autorités que de la coopération des occupants. À un mois de l’échéance, le 21 mars 2025 risque de devenir une date charnière pour la région, entre régularisation et bouleversements.

 

Lomé, capitale de l’autonomisation féminine en Afrique de l’Ouest.

Ce mardi 25 jusqu’au 26 février 2025, la capitale togolaise, Lomé, vibre au rythme d’un événement majeur : le Forum Régional de la Société Civile sur l’éducation des filles et l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre. Organisée à l’Hôtel 2 Février par le Groupe de la Banque mondiale, en collaboration avec la Fondation Brazzaville, cette rencontre ambitionne de repositionner la société civile comme un levier essentiel dans la quête d’un avenir plus équitable pour les femmes et les filles de la région.

Une plateforme pour l’action et le dialogue sur l’autonomisation féminine

En premier lieu, ce forum n’est pas une simple réunion de circonstance. Il s’inscrit dans une dynamique visant à amplifier la voix des Organisations de la Société Civile (OSC) tout en leur offrant un espace privilégié pour échanger avec les décideurs de la Banque mondiale. À cet égard, au programme : des discussions approfondies pour identifier les priorités d’action, des partages d’expériences inspirantes et la création de réseaux solides destinés à pérenniser les efforts en faveur de l’éducation des filles et de l’indépendance économique des femmes. En d’autres termes, l’objectif est clair : transformer les bonnes intentions en initiatives concrètes et mesurables.

Qui plus est, l’événement intervient à un moment charnière pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, où les inégalités de genre restent un frein majeur au développement. De ce fait, en réunissant des acteurs de divers horizons, le forum entend poser les bases d’une collaboration renforcée entre la société civile, les institutions financières internationales et les gouvernements locaux.

Le Togo, un modèle en devenir

Par ailleurs, le choix de Lomé comme ville hôte n’est pas anodin. Le Togo se distingue ces dernières années par des progrès significatifs dans la promotion de l’égalité des sexes, appréciés à l’échelle internationale. Pour preuve, selon le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » publié par la Banque mondiale, le pays a décroché un score impressionnant de 97,5 sur 100, le réunissant en tête des nations d’Afrique subsaharienne. Ce résultat reflète des réformes audacieuses, notamment en matière d’accès des femmes à l’entrepreneuriat, à la propriété et aux opportunités économiques.

Ces avancées ne sont pas le fruit du hasard. Elles témoignent d’une volonté politique affirmée, portée par des figures comme Sandra Ablamba Johnson, Ministre et Secrétaire générale de la Présidence de la République togolaise. Lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI tenues en octobre 2024 à Washington, elle avait martelé un message fort : « Le développement de l’Afrique est inconcevable sans une implication pleine et entière des femmes, qui représentent la majorité de notre population. » Cette déclaration résonne comme un appel à l’action, alors que le Togo s’engage à faire de l’autonomisation féminine un pilier de sa stratégie nationale.

Les enjeux d’un continent en mouvement

Cependant, au-delà des performances togolaises, le forum de Lomé met en lumière une réalité régionale : l’éducation des filles et l’autonomie économique des femmes sont des catalyseurs indispensables à la prospérité collective. En effet, dans une région où des millions de jeunes filles sont encore privées d’accès à l’école et où les femmes peinent à s’extraire des cercles de précarité, les initiatives portées par la société civile apparaissent comme un complément vital aux politiques publiques.

En l’occurrence, les débats prévus durant ces deux jours aborderont des thématiques cruciales : comment lever les barrières culturelles et économiques qui limitent l’accès des filles à l’éducation ? Quels mécanismes financiers innovants peuvent soutenir l’entrepreneuriat féminin ? Et surtout, comment garantir que les engagements pris se traduisent par des changements tangibles sur le terrain ?

Un rendez-vous porteur d’espoir pour l’autonomisation féminine

En conclusion, en accueillant ce forum, Lomé ne se contente pas de jouer les hôtes. La ville se positionne comme un carrefour d’idées et d’ambitions pour une Afrique plus inclusive. Pour les participants, qu’ils soient militants associatifs, experts en développement ou représentants institutionnels, ces 48 heures représentent une opportunité rare de conjuguer leurs forces et d’imaginer des solutions adaptées aux réalités locales.

Ainsi, alors que les projecteurs sont braqués sur l’Hôtel 2 Février, le message est limpide : l’avenir de l’Afrique passe par ses femmes et ses filles. Et le Togo, fort de ses acquis et de son dynamisme, entend bien montrer la voie.

 

Une inédite convergence : les États-Unis et la Russie opposent un front commun à l’ONU

Dans un geste diplomatique qui défie les logiques géopolitiques établies depuis des décennies, les États-Unis ont choisi, ce lundi, de sceller une alliance paradoxale avec la Russie en rejetant une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies condamnant l’invasion russe en Ukraine. En effet, ce virage inattendu, survenu à l’aune du troisième anniversaire du conflit, interroge non seulement les fondements de la politique étrangère américaine, mais redessine les contours d’un ordre mondial en pleine recomposition.

Les États-Unis : un vote aux résonances historiques 

La résolution, portée par Kiev et ses alliés européens, a recueilli 93 voix favorables, dénonçant avec vigueur « les conséquences dévastatrices et durables » de l’offensive russe et appelant à une « désescalade immédiate ». Pourtant, dans une manœuvre aussi surprenante que symbolique, Washington a préféré s’aligner sur Moscou, rompant avec le consensus occidental. Un tel choix, perçu comme une fracture dans le bloc atlantiste, soulève des interrogations sur l’évolution des priorités stratégiques américaines sous l’administration Trump, engagée dans des pourparlers opaques avec le Kremlin pour « clore le chapitre de la guerre ».

Entre deux résolutions : le jeu d’échecs diplomatique

Par ailleurs, les États-Unis avaient préalablement soumis une proposition concurrente, au lexique volontairement aseptisé. Ce texte, évitant soigneusement de désigner la Russie comme « agresseur » et omettant de réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine, prônait une « paix durable » sans en définir les conditions. Une approche jugée équivoque par les alliés européens, qui y ont vu un affaiblissement des principes onusiens. Malgré des amendements tardifs introduisant une condamnation plus ferme de Moscou, Washington a finalement choisi l’abstention lors du vote sur sa propre résolution, une pirouette procédurale révélant les tensions internes à la diplomatie américaine.

Discours et realpolitik : les paradoxes d’une puissance en transition 

En plus, l’ambassadrice Dorothy Shea, porte-voix de la délégation américaine, a défendu cette posture en invoquant la nécessité d’une « déclaration tournée vers l’avenir ». « Une résolution doit être une boussole, non un miroir accusateur », a-t-elle plaidé, appelant au retrait du texte ukrainien au profit d’un engagement  pragmatique  pour la paix. Un langage qui contraste avec la rhétorique traditionnelle des États-Unis, habituellement champions de la défense du droit international.

Ce repositionnement s’inscrit dans un contexte dans lequel Donald Trump durcit son ton à l’égard de Volodymyr Zelensky, tout en multipliant les gestes d’apaisement envers Moscou un double jeu qui alimente les spéculations sur un éventuel marchandage géopolitique.

Les États-Unis : l’écho d’un monde en fracture 

En somme, ce vote, bien plus qu’un simple épisode protocolaire, cristallise les métamorphoses d’un système international en crise. En choisissant de fraterniser avec le camp adverse, les États-Unis ont non seulement érodé leur crédibilité de gardien de l’ordre libéral, mais ont aussi exposé les fissures d’une communauté internationale incapable de parler d’une seule voix.

Si la résolution ukrainienne a été adoptée, son impact symbolique est écorné par l’abstention américaine, rappelant que les principes fondateurs de l’ONU peinent à résister aux calculs des puissances révisionnistes.

En filigrane, cette séquence interroge : jusqu’où les alliances survivront-elles à la realpolitik ? Et quelle paix peut naître d’un consensus miné par les ambiguïtés ? Trois ans après le début de l’invasion, le chemin vers la réconciliation semble pavé de silences complices et de renoncements stratégiques : un constat sombre pour ceux qui croyaient encore à l’inébranlabilité des valeurs collectives.

Un abattoir moderne à Kpalimé : une avancée majeure pour la filière viande au Togo

Vendredi dernier, la ville de Kpalimé, dans la région des Plateaux au Togo, a été le théâtre d’un événement marquant pour le secteur agroalimentaire togolais. En effet, le Ministre d’État a procédé à l’inauguration d’un abattoir moderne, une infrastructure rattachée à l’Office National des Abattoirs et Frigorifiques (ONAF). Par ailleurs, ce nouvel équipement, conçu pour répondre aux besoins croissants en viande de qualité, illustre la volonté du gouvernement de moderniser la filière viande tout en garantissant des standards élevés en matière d’hygiène, de sécurité alimentaire et d’amélioration des conditions de travail.

L’inauguration d’un abattoir moderne à Kpalimé, une avancée pour la sécurité alimentaire et les conditions de travail au Togo.

 Abattoir moderne : une capacité de production prometteuse

Avec une capacité quotidienne estimée entre 4 et 5 tonnes de viande, cet abattoir moderne se positionne comme un outil clé pour renforcer l’approvisionnement en produits carnés dans la région et au-delà. En plus, cette performance permettra non seulement de répondre à la demande locale, mais aussi de soutenir les ambitions du Togo de devenir un acteur incontournable dans la production et la distribution de viande de qualité en Afrique de l’Ouest. L’infrastructure est équipée de technologies avancées, incluant des chambres froides, des zones d’abattage conformes aux normes sanitaires internationales et des installations facilitant le traitement des animaux dans des conditions optimales.

Hygiène et sécurité alimentaire au cœur du projet

En outre, l’un des objectifs majeurs de ce nouvel abattoir est de garantir une viande saine et irréprochable sur le plan sanitaire. Dans un pays où la consommation de viande est un pilier de l’alimentation quotidienne, cette initiative répond à une préoccupation croissante des consommateurs et des autorités : la qualité des produits mis sur le marché.

En renforçant les contrôles sanitaires et en modernisant les processus d’abattage, l’ONAF entend réduire les risques liés aux maladies d’origine alimentaire et offrir une alternative fiable aux pratiques traditionnelles, souvent réalisées dans des conditions moins rigoureuses. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de sécurité alimentaire, un axe prioritaire de la feuille de route gouvernementale Togo 2025.

Des conditions de travail repensées

Au-delà de la qualité de la viande, cet abattoir marque une avancée significative pour les travailleurs de la filière. Les bouchers, souvent confrontés à des environnements précaires et à des outils rudimentaires, bénéficieront désormais d’un cadre modernisé et sécurisé. Équipements ergonomiques, espaces ventilés et installations sanitaires : autant d’améliorations qui visent à réduire les risques professionnels tout en valorisant les métiers liés à l’abattage et à la transformation de la viande. Cette attention portée aux conditions de travail reflète l’engagement des autorités togolaises à conjuguer développement économique et bien-être social.

 Abattoir moderne : un maillon dans la modernisation de la filière viande

L’inauguration de cet abattoir à Kpalimé s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation de l’industrie de la viande au Togo. Ces dernières années, le pays a multiplié les efforts pour doter ses régions d’infrastructures modernes, comme en témoigne l’ouverture d’un abattoir dans la préfecture des Lacs en 2023. À Kpalimé, Sokodé, Kara ou encore Lomé, où l’abattoir principal de l’ONAF reste un centre névralgique, le gouvernement togolais poursuit une stratégie ambitieuse visant à optimiser la production, à améliorer la traçabilité des produits et à soutenir les éleveurs locaux. Ce projet s’aligne également avec les objectifs de développement durable, en promouvant une agriculture durable et une économie locale résiliente.

Une étape vers l’autosuffisance alimentaire

Alors que le Togo s’efforce de réduire sa dépendance aux importations de viande et de renforcer son autosuffisance alimentaire, cet abattoir moderne apparaît comme une réponse concrète aux défis du secteur. En facilitant la transformation locale et en valorisant les ressources nationales, il offre aux éleveurs et aux commerçants de nouvelles perspectives économiques. Les communautés locales, présentes en nombre lors de la cérémonie d’inauguration, ont salué cette initiative, perçue comme un levier de croissance pour la région des Plateaux, connue pour son dynamisme agricole.

 Abattoir moderne : un symbole d’avenir pour le Togo

En somme, l’inauguration de cet abattoir moderne à Kpalimé représente davantage qu’une banale cérémonie d’ouverture. Elle incarne une vision d’avenir où la modernisation, la qualité et le bien-être des acteurs se conjuguent pour faire du Togo un modèle en matière de sécurité alimentaire et de développement agro-industriel. Alors que le pays avance vers les échéances de sa feuille de route Togo 2025, cette réalisation illustre la détermination des autorités à transformer les promesses en actions tangibles, au bénéfice des Togolais et de leur assiette.