Aného : le palimpseste d’une renaissance économique

Aného, 13 février 2025 Sur les rives du lac Togo, où les maisons à colonnades racontent l’épopée d’une ancienne capitale, une nouvelle cartographie se dessine. Ici, à Aného, cité-jardin aux racines plongeant dans le commerce transatlantique et le vaudou, la cinquième édition des Ateliers de Stratégie de Marketing Territorial (SMT) a clos sa tournée nationale. En effet, piloté par le Ministère de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, sous l’égide du Président Faure Essozimna Gnassingbé, ce forum a transformé la ville en laboratoire d’intelligences collectives, mêlant expertise de la GIZ, savoirs endogènes et vision étatique.

Un patrimoine en quête de métamorphose

Aného, naguère épicentre politique du Togo, incarne aujourd’hui un paradoxe fertile : son héritage colonial et ses forêts sacrées en font un palimpseste où chaque couche historique appelle une réinterprétation moderne. « Cette ville n’est pas un musée, mais un écosystème vivant », souligne un expert de la GIZ. Classée ville écotouristique à fort potentiel, elle cristallise des atouts méconnus : plages vierges, architecture afro-brésilienne et un artisanat ancestral lié à la pêche et au tissage. Autant de capital symbolique que le SMT ambitionne de convertir en leviers économiques.

Les ateliers SMT : une alchimie méthodique

Par ailleurs, les SMT, bien plus que des séminaires, fonctionnent comme des agoras stratégiques. Durant cette ultime étape, décideurs, investisseurs et représentants communautaires ont disséqué Aného sous l’angle de la marque territoriale. L’objectif est de forger une identité économique cohérente, capable d’attirer à la fois les capitaux étrangers et les flux touristiques. Parmi les pistes émergentes :

  1.  L’écotourisme responsable, articulé autour de circuits patrimoniaux intégrant les sites historiques (comme la Maison des Esclaves) et les réserves naturelles.
  2. Les clusters artisanaux, visant à transformer les ateliers de tisserands et potiers en pôles d’excellence labellisés, soutenus par des plateformes d’e-commerce.
  3. Les synergies public-privé, avec un accent sur les infrastructures énergétiques vertes, clés pour séduire les investisseurs soucieux de durabilité.

Aného clôt la cinquième édition des Ateliers de Stratégie de Marketing Territorial, transformant la ville en laboratoire de synergies entre expertise, savoirs endogènes et vision étatique.GIZ et acteurs locaux : le triptyque gagnant 

La réussite du SMT repose sur un équilibre délicat entre modernité et tradition. La GIZ, par son approche glocale, a insufflé des méthodologies approuvées : études de marché, modélisation financière, tandis que les chefs traditionnels et artisans ont rappelé l’impérieuse nécessité de ne pas muséifier la culture, mais de la rendre compétitive. Un exemple de projet de maisons d’hôtes patrimoniales, où les familles aného pourraient accueillir des visiteurs dans des demeures restaurées, combinant immersion culturelle et revenu durable.

Aného, laboratoire d’un nouveau récit togolais

Pour le gouvernement, ces ateliers ne sont pas une fin, mais un prélude opérationnel. « Aného doit devenir un archétype de développement glocal », explique un conseiller ministériel. D’ailleurs, les prochains mois verront la mise en œuvre de feuilles de route concrètes : création d’une agence de promotion territoriale, campagnes de storytelling numérique mettant en avant les récits invisibles (comme les rites vaudou ou les techniques de pêche traditionnelle) et appels d’offres ciblant les investisseurs en énergie solaire et agroécologie.

Enjeux : au-delà du marketing, une quête d’identité

Derrière la stratégie marketing se cache un défi plus profond : réconcilier mémoire et modernité sans sombrer dans le folklore. Comme le résume une entrepreneure locale : « Nous ne voulons pas être un décor pour touristes, mais les acteurs d’une économie qui honore nos ancêtres tout en innovant. »

Quand le territoire devient prophète.

En somme, Aného, en tissant sa renaissance, écrit un chapitre audacieux du projet togolais. Sous l’impulsion de Faure Gnassingbé, cette ville devient le miroir d’une nation aspirant à transformer ses vulnérabilités en avantages comparatifs. Ici, chaque initiative, qu’elle soit touristique, énergétique ou artisanale, est aussi un pacte entre hier et demain. Reste à voir si ce modèle, alliant rigueur stratégique et âme collective, pourra essaimer au-delà des rives du lac Togo, offrant à l’Afrique de l’Ouest un nouveau paradigme de développement par et pour les territoires.

« Le marketing territorial, c’est l’art de faire chanter les pierres et danser les mémoires », lance un participant aux ateliers. À Aného, cette maxime prend corps, prouvant que les villes, comme les hommes, peuvent également renaître sans renier leur essence.

Encourager les vocations féminines en science : un défi impératif pour l’avenir

Dans une ère où l’innovation technologique redéfinit les contours du progrès, l’implication des femmes dans les domaines scientifiques et techniques demeure un enjeu de premier plan. C’est dans cette optique que l’initiative UN IPOD Togo, portée par le gouvernement togolais en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), se positionne comme un levier stratégique pour catalyser l’intérêt des jeunes filles pour les disciplines scientifiques.

 UN IPOD Togo favorise l’accès des jeunes filles aux sciences, un levier essentiel pour l’innovation et le développement durable.

En effet, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles en science, une immersion au cœur de cette plateforme novatrice a permis d’évaluer l’impact de cet engagement sur les aspirations académiques et professionnelles des jeunes Togolaises. Accompagnées de Mme Binta Sanneh, Représentante Résidente du PNUD au Togo, et de Dr Edwige Adekambi Domingo, Représentante de l’UNFPA, Coumba D. Sow Coordonnatrice résidente Nations unies Togo a eu l’opportunité d’échanger avec des étudiantes de l’Université de Lomé engagées dans des filières scientifiques.

Briser les clivages, révéler les talents

Si le génie scientifique ne connaît ni genre ni frontières, force est de constater que les barrières culturelles et les stéréotypes de genre entravent encore l’accès des femmes à certaines disciplines. Pourtant, l’histoire regorge d’exemples de figures féminines ayant révolutionné la science, à l’instar de Marie Curie, Katherine Johnson ou encore Rosalind Franklin. Mais au-delà des figures emblématiques, l’enjeu réside aujourd’hui dans la démocratisation de l’accès aux sciences pour toutes les jeunes filles, en particulier dans des contextes où les représentations traditionnelles continuent d’assigner implicitement certains rôles aux femmes.

C’est précisément cette dynamique que UN IPOD Togo ambitionne de transformer. En créant un espace d’expérimentation et d’apprentissage, cette initiative permet aux jeunes filles de s’approprier des compétences scientifiques et techniques essentielles, dans un environnement propice à l’épanouissement intellectuel et professionnel.

 UN IPOD Togo favorise l’accès des jeunes filles aux sciences, un levier essentiel pour l’innovation et le développement durable.

La science, une nécessité partagée

En plus, l’innovation ne saurait être un domaine réservé à une fraction de la société. Le développement durable, la transition énergétique, la santé publique ou encore l’intelligence artificielle sont autant de défis contemporains qui nécessitent une diversité de points de vue et de compétences. Comme l’a souligné Mme Binta Sanneh lors de cette rencontre : « Le monde a besoin de la science, et la science a besoin des femmes. »

Cette assertion, à la fois simple et percutante, traduit une réalité incontournable : priver la science du génie féminin, c’est renoncer à une partie de son potentiel. L’inclusion des femmes dans ces domaines ne relève pas uniquement d’une exigence éthique ou sociale, mais constitue un impératif stratégique pour bâtir un avenir plus équilibré et innovant.

UN IPOD Togo : une mobilisation collective pour un changement durable

Encourager les jeunes filles à embrasser des carrières scientifiques ne se limite pas à des discours incantatoires. Il s’agit d’un engagement qui doit s’inscrire dans la durée, à travers des politiques éducatives adaptées, des modèles inspirants et un accompagnement structuré.

C’est pourquoi des initiatives comme UN IPOD Togo doivent être consolidées et démultipliées, afin de créer un véritable écosystème favorable à l’émergence de talents féminins en science. Car au-delà des enjeux d’égalité, il s’agit d’un investissement dans l’intelligence collective, indispensable pour relever les défis de demain.

Dans cette optique, chaque acteur (parents, enseignants, institutions, entreprises) a un rôle à jouer. Loin d’être une simple revendication, l’accès des femmes aux sciences est une nécessité pour façonner un monde dans lequel l’excellence ne connaît ni frontières ni genres.

Dapaong : Les Savanes, terreau d’accueil et de résilience

Dapaong, 13 février 2025 — Sous un soleil implacable qui dore les terres ocres des Savanes, une alchimie silencieuse se déploie. Ici, au nord du Togo, là où les frontières tremblent sous le poids des conflits voisins, le Programme d’urgence pour la région des Savanes (PURS), porté par les Nations Unies et le gouvernement togolais, tisse une réponse atypique à l’exode forcé. En effet, loin des logiques d’assistanat, cette initiative cultive un écosystème dans lequel l’accueil, la dignité et l’autonomie germinent en symbiose avec les communautés locales.

Le Programme d’urgence pour la région des Savanes (PURS) à Dapaong, porté par les Nations Unies et le gouvernement togolais, L’éducation, pierre angulaire de la réhabilitation à Dapaong

À Dapaong, une école en cours d’extension symbolise cette philosophie. Sous l’égide du HCR et de l’UNICEF, des salles de classe surgissent, non comme des abris temporaires, mais comme des arches de savoir, destinées à réconcilier les enfants déplacés avec leur droit fondamental à l’instruction. « Chaque brique posée est un pari sur l’avenir : éviter que la guerre ne vole aussi leur enfance », explique Coumba D. Sow, Coordonnatrice résidente Nations unie au Togo. Le projet inclut des formations pour les enseignants sur le traumatisme, preuve que reconstruire passe autant par les murs que par les mentalités.

Un sanctuaire contre les violences de genre : le One Stop Center

Par ailleurs, à quelques encablures, un lieu discret, mais essentiel incarne l’approche holistique chère aux agences onusiennes. Le One Stop Center, soutenu par l’UNFPA, offre aux survivantes de violences basées sur le genre (VBG) un havre sous lequel soins médicaux, soutien juridique et accompagnement psychologique convergent. « Ici, on ne se contente pas de panser les plaies : on restaure des destins », souligne une travailleuse sociale. Des ateliers d’autonomisation économique complètent ce dispositif, transformant ainsi la vulnérabilité en potentiel.

Cinkassé : quand la terre panse les exils ?

Plus au nord, à Cinkassé, des femmes réfugiées, jadis productrices dans leurs pays d’origine, redécouvrent un lien vital avec la terre. Avec l’appui du HCR et de la FAO, des périmètres maraîchers ont été aménagés, combinant ainsi techniques agroécologiques et cultures locales. « Ces lopins ne sont pas que des sources de revenus : ce sont des espaces de reconquête identitaire », analyse un agronome de la FAO. Les récoltes, vendues sur les marchés voisins, tissent aussi des ponts avec les communautés hôtes, dissipant les méfiances par l’échange concret.

La communauté hôte : pilier invisible d’une solidarité organique

Si les infrastructures impressionnent, l’âme du PURS réside dans la résilience des habitants de la région des Savanes eux-mêmes. « Ces populations, souvent vulnérables, ont choisi de partager leurs maigres ressources : eau, terres, écoles sans tambour », salue Fanette Blanc. En plus, des comités locaux, formés avec l’appui de l’État, gèrent les tensions potentielles, transformant l’accueil en pratique collective. Une solidarité qui, selon une habitante de Dapaong, « coule de source : hier, c’était nous les déplacés pendant les crises politiques. Aujourd’hui, c’est à notre tour de tendre la main. »

Le Programme d’urgence pour la région des Savanes (PURS) à Dapaong, porté par les Nations Unies et le gouvernement togolais, PURS : un modèle à pérenniser ?

Au-delà de l’urgence, le programme esquisse un modèle avec lequel l’aide humanitaire se mue en levier de développement local. Les écoles rénovées profiteront à tous les enfants de la région. Les maraîchers, conçus pour résister aux sécheresses, deviennent aussi des laboratoires d’agriculture durable. Quant aux mécanismes de cohésion sociale, ils pourraient inspirer d’autres régions frontalières en Afrique.

L’hospitalité comme antidote 

En conclusion, dans un monde où les peurs de l’autre alimentent souvent les replis, les Savanes togolaises offrent un contre-récit. Ici, L’exil contraint devient une opportunité de redéfinir des communautés mixtes, basées sur l’entraide et le pragmatisme. Le PURS, plus qu’un plan d’urgence, est une graine plantée dans l’aridité, preuve que même les crises peuvent, parfois, fertiliser l’avenir.

« L’hospitalité n’est pas une option, c’est une survie », résume une femme réfugiée, les mains dans la terre fertile de Cinkassé. Dans cette phrase simple, tout l’esprit des Savanes semble condensé : un humanisme concret, sans fard, qui rappelle que les frontières les plus solides sont celles que l’on dessine ensemble.

 L’agenda 2025 du CETEF : une odyssée culturelle pour réinventer l’éclat togolais

 Lomé, 12 février 2025 — Sous les auspices d’une synergie inédite entre gouvernance locale et effervescence artistique, le Centre Togolais des Expositions et Foires de Lomé (CETEF-Togo 2000) a dévoilé, vendredi dernier, son Agenda Artistique & Culturel 2025, une mosaïque ambitieuse conçue pour métamorphoser l’institution en épicentre vivant de la création nationale. En effet, porté par une trilogie d’acteurs Alexandre de Souza, directeur général du CETEF ; Kodjo Noukafou Konou, maire de la commune du Golfe 2 ; et Jean Paul Atsu Atchrimi, responsable artistique et culturel, ce projet se veut un laboratoire de renaissance identitaire, où chaque mois de l’année deviendra un chapitre palpable de l’imaginaire togolais.

Le CETEF-Togo 2000 de Lomé dévoile son Agenda Artistique & Culturel 2025, une initiative ambitieuse visant à transformer le centreArchitecturer l’invisible : le CETEF, noyau d’une créativité pérenne 

Fruit d’un labeur assidu étalé sur plusieurs lunes, l’agenda se déploie comme un kaléidoscope d’initiatives : expositions mouvantes, performances in situ, ateliers didactiques et colloques herméneutiques. « Notre ambition est de transcender l’éphémère des foires traditionnelles pour instituer un écosystème où l’artisan, le peintre, le sculpteur ou le danseur ne soient plus des silhouettes éclipsées, mais des phares », a déclaré M. de Souza, dépeignant une vision dans laquelle le CETEF deviendrait unsanctuaire de l’audace, un carrefour sur lequel innovation rime avec enracinement.

En plus, l’objectif nodal est de briser le cycle de l’occultation artistique en offrant aux créateurs locaux une scène mensuelle, transformant ainsi l’ombre en lumière. « Chaque exposition sera un pas vers la reconnaissance, chaque atelier une semence de professionnalisation », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité dedésenclaver le génie togolais des limbes de l’anonymat.

La commune du Golfe 2 : partenaire-catalyseur d’une utopie concrète 

À ses côtés, Kodjo Noukafou Konou, maire du Golfe 2, a souligné la symbiose entre politique locale et rayonnement culturel. « Une commune vibre par ses artistes. » En soutenant cet agenda, nous ne célébrons pas seulement des œuvres ; nous irriguons le tissu social, nous offrons à nos jeunes un miroir où se refléter autrement que par le prisme de l’exode ou de la précarité. » Une rhétorique appuyée par Jean Paul Atsu Atchrimi, pour qui le CETEF doit aussi incarner uneagora panafricaine, un lieu où les dialogues entre tradition et avant-garde forgent une nouvelle esthétique.

Le CETEF-Togo 2000 de Lomé dévoile son Agenda Artistique & Culturel 2025, une initiative ambitieuse visant à transformer le centreMéthodologie d’une révolution silencieuse : mois par mois, œuvre par œuvre  

Par ailleurs, l’agenda, structuré avec une rigueur quasi-chorégraphique, prévoit une rotation mensuelle de disciplines : textiles voduns réinterprétés en janvier, installations numériques inspirées des contes ewés en février, performances culinaires narrant l’histoire des royaumes ashantis en mars… Autant de passerelles entre héritage et futurisme. « Il ne s’agit pas de folklore muséifié, mais d’un dialogue dynamique où chaque artiste est un traducteur de l’âme collective », explique Atchrimi.

Pédagogie de l’émergence : ateliers, conférences et résidences-miroirs 

Au-delà des expositions, le CETEF innove avec des résidences-miroirs, des espace-temps où des artistes européens et africains collaboreront sur des projets hybrides, sous le regard critique du public. « L’idée est de dépasser le mimétisme occidental pour inventer un langage propre, où le Togo ne soit plus un consommateur de culture, mais un producteur-révélateur », précise de Souza.

 Le CETEF, ou l’art comme acte politique

En filigrane de cet agenda se dessine une philosophie : la culture comme antidote aux fractures identitaires. En faisant du CETEF un incubateur de fierté nationale, les initiateurs parient sur l’art pour reconfigurer les imaginaires, pour substituer à la résignation une esthétique de l’espérance. Reste à voir si cette odyssée, aussi noble soit-elle, parviendra à transformer l’essai et à faire de Lomé non pas seulement une escale, mais un phare dans la cartographie culturelle africaine.

À suivre : le coup d’envoi de cet ambitieux calendrier sera donné en mars 2025 avec l’exposition-événement Fibres résilientes, dédiée aux tisserandes du Nord-Togo.

 

Le Togo s’engage à restaurer 1,4 million d’hectares de terres dégradées d’ici 2030

Le Togo figure parmi les six pays africains bénéficiaires du programme AFR100, une initiative continentale visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées en Afrique d’ici à 2030. En effet, financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce programme ambitionne de restaurer les paysages forestiers et agricoles tout en renforçant la résilience des communautés locales.

Le Togo intensifie ses efforts pour restaurer 1,4 million d'hectares de terres dégradées d'ici 2030 grâce au programme AFR100,

Dans le cadre de cette initiative, le Togo s’est engagé à restaurer 1,4 million d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030. Les actions prévues incluent le reboisement, la promotion des plantations et des forêts privées, la réhabilitation des terres dégradées et la protection des forêts contre les incendies. Ces efforts visent à restaurer durablement les écosystèmes dégradés, notamment dans les zones semi-arides du nord du pays.

Renforcement des capacités : le Togo à l’atelier mondial de la FAO en Italie 

Pour assurer une mise en œuvre optimale du programme, une délégation togolaise participe, du 10 au 14 février 2025, à un atelier mondial de renforcement des capacités au siège de la FAO en Italie. Cet atelier vise à harmoniser les outils et les approches en faveur d’une restauration durable, en renforçant les compétences des acteurs impliqués.

En janvier 2025, le Togo a lancé le projet AFR100-Togo, doté d’une enveloppe de 5 millions de dollars pour la période 2024-2027. Ce projet vise à faciliter l’accès des petits producteurs forestiers et agricoles au financement et à une assistance technique adaptée. Parallèlement, le projet FEM-8 cible la conservation et la résilience des écosystèmes forestiers subhumides, couvrant 270 300 hectares de forêts naturelles et 55 000 hectares d’agroforêts.

Ces initiatives s’inscrivent dans la politique décennale de reboisement du Togo, qui vise à planter un milliard d’arbres et à atteindre un couvert forestier de 26 % d’ici à 2030. Le gouvernement togolais, en collaboration avec des partenaires tels que la FAO et la GIZ, ainsi que des acteurs locaux, œuvre pour restaurer les écosystèmes forestiers et améliorer les conditions de vie des communautés locales.

Le Togo intensifie ses efforts pour restaurer 1,4 million d'hectares de terres dégradées d'ici 2030 grâce au programme AFR100, Le renforcement des capacités est au cœur du mandat de la FAO, qui soutient les États membres dans la réalisation de leurs objectifs de sécurité alimentaire, de nutrition et de développement agricole. En participant à ces ateliers et en mettant en œuvre des projets tels que l’AFR100, le Togo démontre ainsi son engagement à restaurer ses paysages dégradés et à renforcer la résilience de ses communautés face aux défis environnementaux et climatiques.

 

Gestion des pesticides au Togo : vers une agriculture plus responsable

Dans un contexte dans lequel l’agriculture demeure un pilier essentiel de l’économie togolaise, la question de l’utilisation des pesticides chimiques revêt une importance capitale. Si ces produits contribuent à la protection des cultures contre les ravageurs et les maladies, leur usage incontrôlé peut engendrer des conséquences désastreuses, tant pour la santé humaine que pour l’environnement.

C’est dans cette optique que le Projet d’Appui à la Gestion Efficiente des Pesticides dans le Secteur Agricole au Togo (ProGePestA), financé par la FAO, a été mis en place. L’objectif est clair : sensibiliser et former les acteurs impliqués dans le commerce et l’utilisation des pesticides afin de limiter les risques associés à ces substances chimiques.

Gestion des pesticides au Togo : un diagnostic préoccupant

Cependant, les conclusions d’une étude menée à travers 39 préfectures du pays ont mis en lumière des réalités alarmantes. Des résidus de pesticides se retrouvent dans les sols, les cours d’eau et même dans certains produits agricoles, exposant ainsi les populations rurales et urbaines à des substances potentiellement nocives. Ces découvertes ont renforcé l’urgence d’une régulation stricte et d’une sensibilisation accrue.

À cet effet, Mme Debi Broohm, cheffe de la division des installations classées et des substances dangereuses au ministère de l’Environnement, souligne la nécessité d’une approche préventive robuste, combinant formation des agriculteurs et contrôles accrus sur le commerce de ces produits.

 

Le Togo intensifie la lutte contre les risques liés aux pesticides grâce au projet ProGePestA, visant à sensibiliser et former les acteurs
Des actions concrètes pour un changement durable

Par ailleurs, face à ce constat, les autorités togolaises ont entrepris une démarche structurée. En décembre 2024, une retraite de travail à Kpalimé a permis de concevoir des outils de formation et de sensibilisation destinés aux acteurs de la chaîne des pesticides. Ces supports, élaborés par des experts en environnement et en agriculture durable, visent à :

  • Éduquer sur les bonnes pratiques d’application des pesticides, en insistant sur les doses appropriées et les équipements de protection.
  • Encourager l’utilisation de méthodes alternatives telles que l’agriculture biologique, la lutte intégrée contre les ravageurs et les biopesticides.
  • Réduire les risques de contamination des ressources naturelles et de la chaîne alimentaire.

Aujourd’hui, ces outils font l’objet d’un atelier de validation à Lomé, réunissant spécialistes, représentants du gouvernement et acteurs du secteur agricole. Cette étape est déterminante, car elle permettra d’adapter les supports aux réalités du terrain et d’assurer leur pertinence avant leur déploiement à grande échelle.

Un engagement en faveur d’une agriculture durable

D’ailleurs, le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières insiste sur le fait que la validation de ces outils marque un tournant décisif dans la lutte contre les risques liés aux pesticides. En dotant les agriculteurs et les commerçants d’informations précises et accessibles, le Togo renforce son engagement en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la santé publique.

Au-delà de la simple réglementation, c’est une transformation des pratiques agricoles qui est amorcée. L’enjeu est double : protéger les générations actuelles des effets nocifs des pesticides tout en préservant les ressources naturelles pour celles à venir.

Grâce à cette initiative, le Togo s’affirme ainsi comme un acteur proactif dans la transition vers une agriculture durable, conjuguant productivité et préservation des écosystèmes.

 

 Le Togo et la Sierra Leone tissent une toile fraternelle à Rabat

Rabat, 11 février 2025 – Dans l’écrin discret de la chancellerie togolaise à Rabat, s’est déroulée une rencontre empreinte de solennité. Monsieur Messan Amakoé Klutse, Chargé d’affaires a.i. de l’Ambassade du Togo, a accueilli S.E.M. Alhaji Momodu Koroma, nouvel Ambassadeur de la Sierra Leone au Maroc, dans un ballet protocolaire où l’art du dialogue a supplanté les simples formalités.

Loin de se réduire à un échange de civilités, cette entrevue a servi de prisme pour ausculter les liens ténus, mais vigoureux unissant les deux nations, révélant une diplomatie africaine en mouvement, subtile et résolument tournée vers l’avenir.

Si les rencontres diplomatiques se parent souvent d’un vernis de rigueur protocolaire, celle-ci s’est distinguée par une convivialité quasi familiale. Les deux émissaires, conscients du poids symbolique de leur fonction, ont choisi d’incarner une diplomatie de l’écoute, où l’empathie et la curiosité mutuelle ont primé.

Ainsi, les murs de la chancellerie, témoins discrets de ces échanges, ont vu défiler des analyses croisées sur des enjeux communs : coopération économique, éducation, sécurité régionale, et surtout, la place de la culture comme ciment identitaire.

De la symbiose historique à l’action concertée : un héritage en mutation

Le Togo et la Sierra Leone, bien que séparés par des géographies distinctes, partagent une histoire marquée par des défis similaires : quête de stabilité politique et d’inclusion sociale. Par ailleurs, lors de cet entretien, les deux diplomates ont évoqué avec une lucidité candide les leçons tirées de leurs trajectoires nationales. « Nos nations sont des laboratoires vivants de résilience », a souligné M. Klutse, rappelant que leur relation, au-delà des accords bilatéraux, s’enracine dans une mémoire collective de luttes et de triomphes discrets.

La discussion a également effleuré des projets concrets : échanges universitaires, jumelages culturels et mécanismes de coopération technique, esquissant une feuille de route où l’humain prévaut sur l’abstraction administrative.

Une diplomatie de proximité : quand les ambassadeurs deviennent passeurs d’espérances ?

En plus,dans un monde dans lequel les relations internationales se virtualisent, cette rencontre a réhabilité le pouvoir du face-à-face. S. E. M. Koroma, dans une allocution teintée d’humilité, a salué « l’hospitalité togolaise, reflet d’une Afrique qui, sans renier ses traditions, embrasse les défis du siècle avec pragmatisme ». En réponse, M. Klutse a insisté sur l’importance de ces micro-événements qui, cumulés, construisent l’édifice de l’unité continentale. « Chaque poignée de main est une semence plantée dans le jardin de la fraternité panafricaine », a-t-il affirmé, métaphorisant une vision dans laquelle la diplomatie ne se mesure qu’aux liens humains consolidés.

 Le Togo et la Sierra Leone : vers un nouvel âge des relations interafricaines ? 

Cette visite, bien que protocolairement modeste, s’inscrit dans un contexte plus vaste : celui d’une Afrique consciente de sa force collective, mais encore en quête de modèles collaboratifs innovants. Le Maroc, terre d’accueil de cette rencontre, n’est pas un hasard : hub diplomatique et carrefour culturel, il incarne cette Afrique ouverte, à la fois ancrée dans ses valeurs et tournée vers le monde.

En somme, cette entrevue rappelle que les relations internationales ne se résument pas aux grands sommets médiatisés. Dans l’ombre des chancelleries, des hommes et des femmes tissent patiemment la toile d’une Afrique interconnectée, où chaque geste compte.

L’éclosion cinématographique togolaise : une exploration culturelle à l’horizon du FESPACO 2025

À l’orée d’une ère où les récits africains se réinventent hors des canons habituels, le Togo, discret, mais ambitieux, hisse son drapeau sur la scène du 29ᵉ Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO 2025). Six œuvres cinématographiques, émanations d’un terreau créatif jadis sous-estimé, ont été admises en sélection officielle, marquant un paroxysme inédit pour la représentation nationale. En effet, cette consécration, à la fois symbole et catalyseur, révèle une dynamique insufflée par des stratégies audacieuses et des talents éclos.

Une sélection plurielle : reflet d’une cinématographie en métamorphose à FESPACO 2025

Par ailleurs, les productions togolaises retenues, éparpillées dans des catégories aussi éclectiques que la critique engagée, les séries narratives, les animations oniriques ou les essais avant-gardistes, témoignent d’une diversité de genres et de regards. Loin de se cantonner à un registre unique, ces créations explorent les interstices de l’humain et du social, portées par une grammaire visuelle où se mêlent traditions locales et modernité globale. Cette pluralité, rarement atteinte auparavant, illustre la maturité croissante d’un secteur longtemps en quête de reconnaissance.

Dogossa Birregah : l’étoile montante de l’Académie Yennenga

Parmi les figures émergentes, le jeune Dogossa Birregah incarne cette nouvelle génération qui ose défier les conventions. Son intégration à la Yennenga Academy, creuset des futurs maîtres du 7ᵉ art africain, n’est pas anodine. Ce programme, conçu pour polir les diamants bruts, lui offrira un laboratoire d’expérimentations techniques et narratives, tout en tissant des liens panafricains indispensables à l’essor du cinéma continental. Sa présence consolide l’idée d’un Togo non plus spectateur, mais acteur clé des mutations culturelles.

Stratégie 2030 : architecturer l’immatériel

En amont de cette consécration, le pays a posé les jalons d’une révolution structurelle. Dévoilée en décembre 2024, une stratégie quinquennale aspire à métamorphoser le secteur créatif en une nébuleuse économique organisée. L’objectif est de transcender l’art pour en faire un levier de développement, générateur d’emplois et de richesses pérennes. Axée sur l’édification des compétences techniques, la professionnalisation des métiers de l’image et l’exportation des œuvres, cette feuille de route entend hisser le Togo au rang de phare culturel ouest-africain.

Les odes officielles et l’ambition collective  

Peu après l’annonce des sélections, la ministre de la Culture, Yawa Kouigan, a rendu un hommage appuyé aux « artisans de l’ombre et de la lumière » : réalisateurs, producteurs, techniciens dont le labeur silencieux façonne l’imaginaire national. « Ces succès ne sont point des épiphénomènes, mais les fruits d’un terreau fertilisé par la persévérance et une vision partagée », a-t-elle déclaré, soulignant l’impératif de soutenir ces dynamiques à l’heure où la culture devient un enjeu géo-économique.

Perspectives : vers une nouvelle cartographie cinématographique 

Si le FESPACO 2025 acte une étape symbolique, il n’en est qu’un prélude. Le Togo, désormais conscient de son potentiel, semble déterminé à défier les hiérarchies établies. En conjuguant héritage et innovation, il écrit une nouvelle page où le cinéma, transcendé en outil de souveraineté narrative, participe à redessiner les contours identitaires d’une nation. Reste à savoir si cette fulgurance saura s’inscrire dans la durée, transformant l’essai en une renaissance culturelle pérenne.

En définitive, cette odyssée togolaise, à la croisée de l’art et de l’ambition politique, rappelle une évidence : le cinéma, lorsqu’il est porté par une vision claire et des âmes passionnées, peut être bien plus qu’un divertissement, un miroir, un pont, et parfois, un manifeste.

Togo – Côte d’Ivoire : Un ballet diplomatique sous le sceau de l’intégration

Lomé, le 11 février 2025 – Dans le cérémonial immuable des relations internationales, certains gestes portent une gravité feutrée, un poids que seule l’Histoire saura mesurer. Hier, dans l’enceinte solennelle du ministère des Affaires étrangères togolais, un acte d’une portée singulière s’est joué en toute discrétion. Robert Dussey, chef de la diplomatie togolaise, a reçu les copies figurées des lettres de créance de Félix Assiélou Tanon, ambassadeur désigné de la Côte d’Ivoire. Un rituel ancré dans la tradition protocolaire, mais dont la résonance dépasse la simple passation de documents.

Vers une alliance stratégique entre le Togo et la Côte d’Ivoire

Car derrière la courtoisie diplomatique, c’est une dynamique plus profonde qui s’enclenche, un engrenage où chaque mot échangé pèse d’un poids insoupçonné. Faure Essozimna Gnassingbé, président du Togo, entend raffermir les liens séculaires unissant son pays à la terre des Ébriés. Alassane Ouattara, son homologue ivoirien, partage cette ambition : consolider une coopération qui, bien au-delà des discours officiels, incarne une nécessité stratégique.

Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest demeure en proie à des tensions diffuses  instabilités politiques, défis sécuritaires, fluctuations économiques  l’alliance entre Lomé et Abidjan revêt une signification presque sibylline. La simple nomination d’un ambassadeur devient alors un symbole : celui d’une volonté inébranlable de tisser des passerelles, de dépasser les contingences immédiates pour façonner un avenir où la stabilité ne serait plus une chimère.

L’intégration sous-régionale au carrefour : une ambition commune pour Lomé et Abidjan

L’intégration sous-régionale, souvent évoquée, rarement concrétisée, se trouve à un carrefour. Les promesses de rapprochement économique, d’harmonisation des politiques, de convergence des ambitions ne sauraient rester de vains engagements couchés sur papier glacé. Dans les arcanes du pouvoir, l’heure est à la stratégie, aux décisions qui, sans fracas, sculptent l’ossature d’une Afrique résolument tournée vers sa propre destinée.

À l’aune de cette nomination, Lomé et Abidjan se renvoient un message limpide : la fraternité n’est pas un concept, mais une œuvre de longue haleine, une architecture dont chaque pierre doit être posée avec minutie. Et dans cette fresque en perpétuelle construction, l’arrivée de Félix Assiélou Tanon s’apparente à un nouveau trait de pinceau, discret mais indélébile.

 

Lomé, théâtre d’une révolution des statistiques agricoles

Lomé, le 11 février 2025 – Sous un soleil accablant et l’ombre mouvante des acacias qui bordent les avenues de la capitale togolaise, un conclave d’experts se tient en toute discrétion. À première vue, rien ne laisse présager l’ampleur des desseins qui s’y trament. Pourtant, derrière les murs de la salle de conférence, une bataille se joue : celle des chiffres, des tendances et des projections. Loin du tumulte médiatique, l’atelier d’analyse des données de l’enquête pilote CORE-ILP 2024 s’impose comme un pivot stratégique pour l’avenir de l’agriculture en Afrique.

Statistiques agricoles : un enjeu crucial pour la sécurité alimentaire en Afrique

Derrière cette initiative, une ambition titanesque : doter les systèmes statistiques agricoles d’une précision chirurgicale, capable d’orienter des décisions vitales pour la sécurité alimentaire. La Banque mondiale, le Fonds international de développement agricole (IFAD) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont orchestré cette croisade numérique dans le cadre de l’initiative 50×2030. Leur dessein est de bâtir un socle de données agricoles fiables dans 50 nations d’ici à 2030, une échéance qui résonne comme une course contre-la-montre.

Lomé, épicentre d’un combat  pour l’avenir des terres nourricières

Au cœur de ce conclave, les experts de l’Agriculture du Togo scrutent les données avec une rigueur d’orfèvre. Chaque chiffre disséqué, chaque courbe analysée, chaque corrélation établie représente une pièce du puzzle géopolitique et économique de demain. Derrière leurs écrans illuminés par des algorithmes impitoyables, ils tracent les lignes d’un futur où les politiques agricoles ne sauraient plus naviguer à vue.

 

Mais dans l’ombre de ces travaux méticuleux, une question demeure : ces statistiques sauront-elles briser l’inertie bureaucratique et inspirer des réformes tangibles ? À travers les méandres des décisions politiques et des intérêts divergents, le destin de millions de paysans pourrait bien dépendre de la précision de ces chiffres et de la sagacité de ceux qui les interprètent.

En ce mois de février, Lomé ne se contente pas d’être le cadre d’une rencontre technique. Elle se transforme en centre névralgique d’une lutte discrète, où les moyens ne sont ni des déclarations passionnées ni des revendications bruyantes, mais des diagrammes et des indices qui, cependant, détermineront le futur des terres nourricières du continent.