Le récent incendie qui a ravagé le marché d’Agoè Assiyéyé à Lomé, au Togo, a laissé derrière lui un tableau de désolation et de pertes importantes pour de nombreux commerçants. Cependant, les circonstances entourant cet incident soulèvent des questions troublantes sur la corruption au sein de la police et l’impunité qui persiste dans le pays.
Le mouvement d’humeur du 7 décembre, initié par un groupe de femmes excédées par les rackets et les tracasseries policières, a mis en lumière un aspect plus sombre. Des commerçantes, victimes de vols nocturnes, ont découvert grâce à une caméra discrètement installée que des policiers, chargés de protéger le site, étaient eux-mêmes les auteurs de ces larcins. Au lieu de condamner ces agissements, les autorités municipales ont curieusement réprimandé la femme ayant exposé cette affaire, jetant ainsi un voile sur la véritable source du mécontentement.
Le communiqué martial du maire Adanbounou, pointant du doigt une « principale instigatrice », soulève des inquiétudes quant à la protection des lanceurs d’alerte au Togo. Alors que des sanctions ou mutations discrètes ont été évoquées pour les policiers ripoux, l’incendie survenu deux semaines plus tard soulève des questions sur d’éventuelles représailles ou tentatives de dissimulation.
Le manque d’action immédiate des autorités, notamment du Procureur de la République, après l’incendie, renforce les préoccupations quant à la crédibilité du système judiciaire. Le pillage impuni qui a suivi l’incendie souligne également l’absence de mesures de sécurité adéquates sur le site.
En cette période de crise, les victimes du marché d’Agoè Assiyéyé méritent justice et soutien. Les enquêtes sur les incendies passés des marchés de Kara et Lomé, restées sans réponse, soulignent l’urgence de déterminer les responsabilités et de mettre fin à l’impunité qui prévaut au Togo.
Alors que le pays traverse des moments difficiles, le drame d’Agoè Assiyéyé met en lumière la nécessité d’une gestion plus transparente et responsable de la part des autorités. Tant que l’impunité persiste, le Togo continuera de faire face à des crises récurrentes, mettant en péril la stabilité et le bien-être de ses citoyens.