L’agriculture togolaise, et plus précisément la culture du coton, est en pleine mutation. Après des années de tensions et de déceptions, la campagne cotonnière togolaise semble avoir franchi un cap décisif. Les récentes négociations entre les cotonculteurs, le groupe Olam et les autorités togolaises ont jeté les bases d’une prochaine saison agricole prometteuse.
Des discussions constructives et des décisions prometteuses
En effet, du 11 au 12 juin, la salle de conférence du ministère de l’Agriculture à Lomé a été le théâtre de discussions cruciales. M. Antoine Gbegbeni, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, a supervisé ces échanges stratégiques avec les représentants de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) et de la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton du Togo (FNGPC).
Ces discussions ont permis de fixer le prix d’achat du coton graine à 300 F CFA pour le premier choix et à 280 F CFA pour le deuxième choix. En outre , cette décision vise à assurer une meilleure rémunération aux agriculteurs. De plus, la cession des engrais NPKSB et Urée à des prix subventionnés (14 000 F CFA le sac de 50 kilogrammes) répond directement aux préoccupations des producteurs quant aux coûts des entrants.
Un comité tripartite pour une gestion inclusive
Une avancée majeure est la création d’un comité tripartite, composé de représentants de la FNGPC, de la NSCT et de l’État. Ce comité sera chargé d’examiner toutes les questions stratégiques concernant la filière.
Vers une rupture avec les tensions passées
Par ailleurs, ces choix marquent une rupture avec le climat de méfiance qui prévalait entre les cotonculteurs et Olam. L’entreprise singapourienne, qui détient la majorité de la NSCT depuis 2020, semble avoir pris acte des critiques concernant la gestion de la filière. Les accusations de rendements stagnants et de retards dans la distribution des intrants essentiels avaient alimenté une forte animosité envers Olam.
M. Koussouwè Kouroufei, président de la FNGPC, avait exprimé son scepticisme : « Nous avons observé Olam pendant plus de trois ans, et actuellement, cela ne nous met pas en confiance d’être avec eux pour avancer. » Cependant, le ministre a salue l’esprit de collaboration qui a marqué les récentes discussions et a encouragé les cotonculteurs à redoubler d’efforts pour optimiser les résultats de la prochaine campagne.
Des défis persistants mais des perspectives encourageantes pour la filière cotonnière
Les réactions des cotonculteurs dans les jours à venir seront cruciales. Depuis sa prise de contrôle en 2020 avec l’ambition de doubler la production, Olam a eu du mal à réaliser ses objectifs. Cette année, l’entreprise asiatique a enregistré une première hausse de production après des performances en dessous des attentes.
Plusieurs facteurs expliquent cette stagnation : la gestion par Olam est souvent ressentie par les cotonculteurs, mais les changements climatiques et le désintérêt croissant pour la culture du coton au profit d’autres cultures comme le soja contribuent également à la réduction des rendements et à la baisse continuer la production.
Malgré ces défis, la nouvelle ère d’optimisme et de collaboration pourrait bien être le début d’une renaissance pour la filière cotonnière togolaise. En somme, La volonté des parties de s’engager dans un dialogue constructif et de prendre des décisions concertées est un signe encourageant pour l’avenir de cette filière essentielle à l’économie togolaise.