Lomé, 6 mars 2025 – Dans l’enceinte solennelle de l’Assemblée nationale togolaise, ce jeudi, une décision d’ampleur a été gravée dans les annales de la première législature de la Vᵉ République. En effet, sous la présidence éclairée de Son Excellence Monsieur Sevon Tépé Kodjo Adedze, les députés ont, d’une voix unanime, entériné la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes pour une durée de douze mois, à compter du 13 mars 2025.
En présence de figures éminentes telles que Pâcome Adjourouvi, ministre des Droits de l’Homme, le colonel Hodabalo Awaté, en charge de l’administration territoriale et le colonel Calixte Madjoulba, garant de la sécurité nationale, cet acte législatif résonne comme une réponse ferme à une menace qui, loin de s’étioler, persiste dans les confins septentrionaux du pays.
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Une région des Savanes sous tension : le défi des savanes
Par ailleurs, la région des Savanes, frontalière du Burkina Faso, demeure depuis novembre 2021 un théâtre d’incursions où des groupes extrémistes, affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, distillent l’effroi. Attaques contre les forces de sécurité, embuscades visant les civils, infrastructures prises pour cibles : le tableau sécuritaire y est sombre.
Cette nouvelle prorogation, qui succède à celle adoptée le 12 mars 2024 et expirant le 13 mars 2025 à minuit, s’inscrit dans une continuité stratégique. Initialement décrété en juin 2022 par le président Faure Gnassingbé, cet état d’urgence confère aux autorités une latitude accrue pour contrer ces assauts récurrents, qui ont déjà ôté la vie à des dizaines de soldats et de civils depuis plus de trois ans.
Une riposte ajustée à un péril mouvant
En outre, loin d’être un simple sursis administratif, cette mesure vise à doter le gouvernement d’un arsenal juridique et opérationnel adapté à l’évolution d’un danger protéiforme. Renforcer la protection des citoyens et de leurs biens, sauvegarder l’ordre public, préserver l’intégrité d’un territoire menacé : tels sont les impératifs qui sous-tendent cette résolution.
La digitalisation des procédures sécuritaires, l’intensification des patrouilles et la coopération régionale avec des voisins comme le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire témoignent d’une volonté de ne pas céder un pouce de terrain à l’adversité. Le ministre de la Sécurité, le colonel Calixte Madjoulba, a d’ailleurs salué cette prorogation comme un outil essentiel pour « gagner la guerre contre le terrorisme et l’extrémisme violent ».
Un écho dans le concert régional des Savanes
Ce choix togolais ne s’isole pas dans le vide. Il s’inscrit dans un contexte ouest-africain où le Sahel, épicentre de l’instabilité, projette ses ombres jusqu’aux côtes du Golfe de Guinée. Les avancées des groupes militants au Burkina Faso, au Mali et au Niger alimentent une pression croissante sur les frontières méridionales.
Face à cette vague, Lomé érige un rempart, non seulement pour ses propres fils, mais aussi pour contribuer à une stabilité régionale chancelante. Les checkpoints, les restrictions de déplacement et une présence militaire renforcée dans les Savanes traduisent cette détermination à juguler une menace qui, sans vigilance, pourrait engloutir davantage.
La force d’un peuple dans l’épreuve
Et pourtant, au-delà des stratégies et des lois, c’est l’âme d’une nation qui se révèle dans cette lutte. Les habitants des Savanes, déplacés par milliers, privés de leurs terres et de leurs foyers, incarnent une résilience muette, mais éloquente.
Le Togo, en prolongeant cet état d’urgence, ne se contente pas de brandir des armes ; il tend une main invisible à ces âmes éprouvées, leur promettant un horizon où la peur cédera la place à la paix.
Car, dans ce combat âpre, où chaque jour est une conquête, se dessine une vérité intemporelle : la grandeur d’un pays ne se mesure pas à la puissance de ses ennemis, mais à la constance avec laquelle il refuse de plier, veillant sur ses enfants comme un phare dans la nuit.