Au Togo, un spectre insidieux hante encore l’enfance de nombreuses filles : les mutilations génitales féminines (MGF). En effet, loin d’être une simple coutume, cette pratique est une lame qui tranche dans la chair et l’âme, laissant derrière elle un sillage de douleurs lancinantes, de traumatismes indélébiles et de complications de santé qui volent des vies. Or, ce fléau, ancré dans des traditions tenaces, continue de défier les lois et les consciences. Pourtant, l’heure est venue de briser ce silence oppressant et de rallumer l’espoir en un avenir où les filles togolaises grandissent libres et intactes.
MGF : un mal profondément enraciné
Les MGF, acte consistant à retirer partiellement ou totalement les organes génitaux externes féminins sans raison médicale, sont une plaie béante dans plusieurs régions du Togo. Par ailleurs, dans le nord, notamment la région des Savanes, le taux atteint 7,6 %, un chiffre qui résonne comme une alarme dans le silence. Les filles, souvent âgées de 4 à 14 ans. Cependant, parfois encore nourrissons ou promises au mariage, subissent cette épreuve cruelle, où la chair est coupée et la dignité mutilée. Ce n’est pas un simple héritage culturel : c’est une violence qui marque à jamais.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
La loi face à l’ombre des traditions
Depuis 1998, le Togo a brandi un bouclier juridique avec la loi n° 98-016 interdisant formellement les MGF. En 2015, un nouveau code pénal a affûté cette arme légale, punissant plus sévèrement les coupables. Mais si les textes brillent par leur clarté, leur écho reste faible face aux murailles de la tradition. En plus, dans bien des villages, on considère encore les MGF comme un passage obligé, une clé pour le mariage ou un rempart pour l’honneur familial. Cette dissonance entre la loi et les cœurs révèle une vérité criante : le changement ne s’écrit pas seulement sur le papier, il doit s’enraciner dans les esprits.
MGF: des survivantes qui défient le silence
Au cœur de cette tempête, des âmes résilientes émergent. Prenez Aminata, une femme de 38 ans originaire de Dapaong, qui, à 12 ans, a vu son innocence volée par un couteau rituel. Aujourd’hui, elle refuse de ployer sous le poids de ce passé. « Je veux que mes filles grandissent entières », confie-t-elle, la voix teintée d’une détermination farouche. Comme elle, des survivantes et des activistes se dressent, portées par des initiatives comme la campagne « Tolérance Zéro aux MGF », soutenue par l’UNICEF et l’UNFPA. En somme, ces voix sont des éclats de lumière dans l’obscurité, des guides pour un Togo libéré de ce joug.
Une mobilisation mondiale, un combat local
Le monde entier s’est juré, sous la bannière des Nations Unies, d’éteindre les MGF d’ici à 2030. Mais au Togo, l’urgence est palpable. Chaque année, des milliers de filles risquent de tomber sous cette ombre. Ainsi, la clé réside dans une synergie audacieuse : éduquer les jeunes esprits pour qu’ils rejettent la violence déguisée en tradition, engager les hommes (pères, frères, chefs) dans ce combat et offrir aux femmes des ailes économiques pour s’affranchir des chaînes sociales. En outre, des outils comme l’application « Xonam », qui permet de dénoncer les abus, sont des brindilles d’espoir dans ce brasier.
MGF : Ensemble, levons-nous !
Les mutilations génitales féminines ne sont pas une fatalité ; elles sont un ennemi que nous pouvons vaincre. Protéger les filles togolaises, c’est leur rendre leur corps, leur rire, leur avenir. Par conséquent, cela exige une mobilisation sans faille : des lois appliquées avec rigueur, des écoles transformées en remparts de savoir et de droits, des communautés prêtes à réécrire leurs récits. Ensemble, nous pouvons faire taire ce fléau et rendre aux filles la plénitude qu’on leur a trop longtemps arrachée.
Et si, un jour, sous le ciel immense du Togo, les rires des filles s’élevaient, purs et intacts, comme un chant d’aurore ? Ce jour n’est pas un mirage lointain. Il germe dans nos mains unies, dans chaque pas vers la justice, dans chaque cœur qui refuse la résignation. Pour elles, pour demain, faisons de ce rêve une terre promise.