La CEDEAO célèbre son jubilé d’or à Accra : le Togo réaffirme son engagement
Dans une effervescence empreinte de solennité, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a inauguré, le mardi 22 avril à 10 h 00 heure locale, les festivités de son cinquantième anniversaire à Accra, au Ghana. En fait , cet événement, tenu au Centre International de Conférences d’Accra, a réuni des dignitaires de la région, dont la Première ministre togolaise, Victoire Tomégah-Dogbé, représentant le président Faure Essozimna Gnassingbé. Sous le thème évocateur « Ensemble plus forts pour un meilleur avenir », ce jubilé d’or marque en effet un jalon pour célébrer les acquis de l’organisation et envisager son rôle dans une sous-région en quête de stabilité et de prospérité.
Une cérémonie porteuse d’unité
Présidée par le président ghanéen John Dramani Mahama, la cérémonie a vibré au rythme de prestations culturelles retraçant l’épopée de la CEDEAO depuis sa fondation le 28 mai 1975 à Lagos. Le logo du jubilé, dévoilé en présence de figures comme le président libérien Joseph Boakai, seul chef d’État présent, symbolise l’aspiration à une intégration renforcée. Victoire Tomégah-Dogbé, dans son allocution, a réitéré l’attachement du Togo, membre fondateur, à une CEDEAO « forte et solidaire ». Elle a salué les avancées majeures de l’organisation, telles que la libre circulation des personnes, la suppression des visas entre États membres, et des projets d’infrastructures comme le corridor Abidjan-Lagos et l’autoroute Abidjan-Dakar.
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Le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a loué le leadership du président togolais dans la résolution des crises régionales, notamment son rôle de co-facilitateur dans le dialogue avec l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger après leur retrait en janvier 2024. Touray a plaidé pour une CEDEAO « unie par le sang », insistant sur la nécessité de maintenir le dialogue malgré l’absence remarquée de ces trois pays à Accra, due à des contraintes d’agenda.
Un bilan impressionnant, des défis à relever
Fondée pour promouvoir l’intégration économique et la stabilité, la CEDEAO a transformé l’Afrique de l’Ouest en un espace de libre-échange partiel, avec des initiatives comme la ligne maritime Praia-Dakar et un marché régional de 400 millions de consommateurs. Cependant, Mahama a appelé à une « réflexion solennelle » face aux défis actuels, notamment les crises sécuritaires et la fragmentation régionale illustrée par l’AES. Un Conseil extraordinaire des ministres, débuté ce 23 avril à Accra, examine les implications de ce retrait et explorera des voies de réconciliation.
Par ailleurs, le Togo, hôte de plusieurs événements du cinquantenaire, incarne un esprit de dialogue. Faure Gnassingbé, reconnu pour ses médiations dans des crises comme celle de la Guinée en 2021, continue de promouvoir la paix, un engagement salué comme un « pilier de la diplomatie régionale ».
Une vision pour l’avenir
Ponctuée de vibrantes performances, cette cérémonie marque le début d’un an de festivités pour les 12 États membres restants. Le Togo, à travers ses initiatives à Lomé, soulignera son rôle de hub logistique et son engagement envers l’inclusion sociale, en accord avec sa Feuille de Route 2020-2025. Face aux tensions géopolitiques et aux défis économiques, l’unité régionale de la CEDEAO reste un objectif. Ce jubilé d’or sera-t-il un catalyseur pour une CEDEAO plus résiliente et inclusive ? L’avenir de l’intégration ouest-africaine s’écrit alors qu’Accra lance les célébrations.