Un colloque à Lomé revisite l’esprit de Bandung : vers une nouvelle solidarité Afrique-Asie
Ce 24 avril 20, à 09 h 00 précises, l’Auditorium de l’Université de Lomé s’est mué en un carrefour intellectuel d’envergure avec l’ouverture du colloque international intitulé « Reconstruire le monde, 70 ans après Bandung : quelle solidarité pour une communauté de destin Afrique-Asie ? ». En effet, orchestré par le Centre de Recherche Chine-Afrique (CRCA) en synergie avec des institutions académiques africaines et asiatiques, cet événement a réuni un aréopage de chercheurs, d’universitaires et d’experts pour sonder l’héritage de la conférence historique de Bandung de 1955 et en scruter la portée dans un monde contemporain en pleine mutation.
Un colloque : une plongée dans l’héritage de Bandung
Dès lors, sous un ciel chargé d’attentes, cette rencontre savante a entrepris de raviver l’esprit de Bandung, ce jalon de 1955 où 29 nations africaines et asiatiques, galvanisées par des aspirations communes, défièrent l’hégémonie mondiale pour prôner le non-alignement et la solidarité. Pour ce faire, les travaux, structurés autour de trois axes majeurs, ont exploré l’histoire et l’héritage de cet événement, les contours d’un nouvel ordre mondial et l’émergence du Sud global comme héritier des idéaux d’antan. Panels et communications scientifiques, menés en français, en anglais et en mandarin, ont permis des échanges transdisciplinaires, mêlant perspectives historiques, économiques et géopolitiques.
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Par ailleurs, le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Kanka-Malik Natchaba, a présidé l’ouverture, saluant la pertinence d’un tel cénacle dans un contexte où les dynamiques globales redessinent les alliances. Dans son allocution, relayée sur les réseaux sociaux, il a magnifié les liens étroits entre le Togo et la Chine, incarnés par l’amitié entre les présidents Faure Essozimna Gnassingbé et Xi Jinping. « En effet, ce colloque illustre notre volonté commune de bâtir un avenir solidaire », a-t-il déclaré.
Une réflexion pour l’avenir
De plus, les discussions ont mis en lumière l’évolution du monde depuis Bandung. L’émergence de la Chine comme puissance mondiale, l’ascension des BRICS+ et la redéfinition du Sud global ont alimenté des débats sur les formes modernes de coopération Afrique-Asie. À cet égard, les intervenants, issus d’universités du Togo, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Chine et d’Indonésie, ont interrogé la notion de « communauté de destin », un concept cher à la diplomatie chinoise, tout en revisitant les expériences historiques de colonisation et de lutte pour l’indépendance partagées par les deux continents.
En outre, le CRCA, créé pour approfondir les relations sino-africaines, a joué un rôle pivot dans l’organisation, renforçant le positionnement de Lomé comme un hub académique régional. Parallèlement, la présence d’experts asiatiques, notamment de l’Université de Pékin, a enrichi les perspectives, tandis que les contributions africaines ont insisté sur la nécessité d’une solidarité équitable, loin des dynamiques d’exploitation.
En conclusion, alors que le colloque de Lomé poursuit ses travaux jusqu’au 25 avril 2025, il s’affirme d’ores et déjà comme un jalon décisif, ravivant l’esprit de Bandung pour éclairer les voies d’une solidarité Afrique-Asie renouvelée, portée par des engagements concrets et une vision partagée d’un avenir équitable.