Le MIATO 2025 s’embrase à Lomé : une ode à l’artisanat africain et à la coopération régionale
Hier, 23 avril, à 10 h 00, heure locale, le Centre togolais des expositions et foires (CETEF) de Lomé s’est métamorphosé en un écrin vibrant d’effervescence créative avec l’inauguration de la quatrième édition du Marché international de l’artisanat du Togo (MIATO). Placée sous le thème « Protection des œuvres artistiques : enjeux et défis », cette grande célébration met à l’honneur le talent artisanal du Togo et de l’Afrique, tout en créant des ponts pour des opportunités commerciales et culturelles.
Sous l’égide de la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Rose Kayi Mivédor-Sambiani, l’événement s’est ouvert dans une ambiance d’unité, avec le Burkina Faso à l’honneur, incarnant les liens indéfectibles entre Lomé et Ouagadougou.
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Une mosaïque de savoir-faire et d’ambitions
Avant l’ouverture officielle qui sera marquée par une cérémonie solennelle le 25 avril à partir de 15 h, le MIATO a dévoilé ses ambitions : offrir une tribune aux artisans pour magnifier leurs créations et tisser des partenariats durables. Ainsi, avec 310 stands déployés dans l’enceinte modernisée du CETEF, cette édition accueille des délégations de 14 nations, parmi lesquelles la Belgique, la Tunisie, le Cameroun, le Gabon, le Tchad, le Mali et le Niger, dont une cinquantaine de représentants, conduits par la ministre de l’Artisanat et du Tourisme Soufiane Agaichata Guichene, exposent le raffinement de leur artisanat. De plus, le Burkina Faso, invité d’honneur, rayonne à travers des délégations ministérielles, illustrant une coopération régionale renforcée, comme l’a souligné la ministre Mivédor-Sambiani lors de sa visite des préparatifs le 18 avril.
En outre, le MIATO transcende les simples transactions commerciales. Des panels savamment orchestrés explorent la protection des œuvres artisanales, les droits d’auteur et les stratégies de conquête des marchés. Parallèlement, des ateliers interactifs permettent aux visiteurs de s’immerger dans des techniques ancestrales, tandis que des démonstrations de métiers – tissage, sculpture, bijouterie – captivent les foules. Un accent particulier est mis sur la région des Plateaux, dont le patrimoine artisanal, riche de techniques uniques, est célébré à travers des expositions dédiées et des animations culturelles, mêlant danses traditionnelles et concerts.
Le MIATO : une plateforme d’inclusion et d’intégration
Par ailleurs, l’événement se distingue par son engagement social. Des audiences foraines, organisées pour délivrer des jugements supplétifs aux artisans démunis d’actes de naissance, favorisent leur inclusion administrative, un geste salué par les participants. Cette initiative, couplée à la présence de ministres du Congo-Brazzaville et du Gabon, reflète l’aspiration du MIATO à devenir un carrefour d’intégration régionale, où les savoir-faire s’entrelacent et les frontières s’effacent. Comme l’a exprimé un artisan nigérien sur les réseaux sociaux, « le MIATO est une chance de mutualiser nos talents et de rayonner au-delà de nos terres ».
Les chiffres témoignent de l’ampleur de l’événement : plus de 800 exposants avaient marqué l’édition 2023, et les organisateurs tablent sur une affluence accrue en 2025, avec des milliers de visiteurs attendus jusqu’au 4 mai. En conséquence, le déménagement au CETEF, un espace plus vaste que l’esplanade du Palais des Congrès des éditions précédentes, répond à cette montée en puissance, offrant un cadre propice aux échanges et à la convivialité.
Un avenir à tisser ensemble
En conclusion, Organisé par le ministère du Commerce en synergie avec l’Union des Chambres régionales de métiers, le MIATO s’affirme comme un levier économique et culturel pour le Togo, où l’artisanat contribue à 18 % du PIB. En sensibilisant à la protection des œuvres, cette édition pose une pierre angulaire pour la reconnaissance des artisans, souvent confrontés à la contrefaçon et à la précarité. Les innovations introduites – stands climatisés, programme culturel étoffé – traduisent une volonté de hisser l’événement au rang des grandes foires continentales, à l’image du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).
Alors que les échos des premiers jours résonnent, une question demeure : le MIATO saura-t-il transformer cette effervescence en un élan durable pour les artisans et la coopération africaine ? En effet, ce rendez-vous, par sa capacité à fédérer talents et ambitions, esquisse un avenir où l’artisanat pourrait devenir le socle d’une prospérité partagée, un fil à tisser patiemment pour les générations à venir.