Golfe 3 : un budget équilibré à 1 317 318 124 FCFA validé

Lomé, 16 décembre 2025 – Les élus de la commune du Golfe 3 ont validé lundi, lors d’une session extraordinaire, le budget initial pour l’exercice 2026. Présidée par le maire Essohanim Gnassingbé, cette réunion a rassemblé les conseillers municipaux, les responsables administratifs et le trésorier communal, marquant ainsi un consensus total autour des priorités financières locales.

La commune du Golfe 3 (Lomé) adopte son budget 2026 de 1,3 milliard FCFA. Priorité à la propreté urbaine, aux infrastructures scolaires et à la modernisation numérique pour le bien-être des citoyens.

 Budget 2026 : une gestion prudente et équilibrée

Le budget s’équilibre à 1 317 318 124 FCFA en recettes et en dépenses, affichant une légère hausse de 0,67 % par rapport à 2025. Bien que cette progression soit modeste, elle reflète une approche prudente de la part des élus. L’objectif est en effet de consolider les finances communales tout en respectant scrupuleusement les règles d’une gestion saine et transparente.

 

Priorité au cadre de vie des citoyens

Concernant la répartition des ressources, près de 78 % des fonds, soit plus d’un milliard de FCFA, seront répartis aux opérations courantes. Ces crédits privilégient avant tout les besoins quotidiens des habitants : entretien des routes, propreté urbaine, collecte des déchets et renforcement de la sécurité. Par ailleurs, l’exécutif communal a mis l’accent sur une meilleure efficacité des équipes, tout en exerçant un contrôle strict des dépenses salariales pour optimiser le service public.

La commune du Golfe 3 (Lomé) adopte son budget 2026 de 1,3 milliard FCFA. Priorité à la propreté urbaine, aux infrastructures scolaires et à la modernisation numérique pour le bien-être des citoyens.

Des investissements ciblés pour l’avenir

En ce qui concerne le volet développement, les investissements représenteront environ 22 % du budget total, avec près de 290 millions FCFA dédiés à des projets concrets. Notons que ces projets sont financés majoritairement par des ressources propres (plus de 255 millions FCFA). Ils cibleront principalement :

  • La construction et la réhabilitation d’écoles ;
  • L’amélioration des services d’état civil ;
  • L’acquisition d’équipements et de véhicules ;
  • La modernisation numérique de l’administration municipale.

 

 Budget 2026 : vers une gouvernance moderne et accessible

Cette enveloppe traduit l’ambition claire de l’équipe municipale : développer des infrastructures durables tout en favorisant une gouvernance plus fluide. Finalement, l’unanimité obtenue lors du vote souligne une cohésion forte au sein du conseil, prête à relever les défis d’une commune en pleine croissance.

En somme, avec ce budget adopté, le Golfe 3 pose les bases d’une année 2026 axée sur le bien-être des citoyens et le progrès local, dans un esprit de rigueur et de proximité.

Togo-Bénin : Richard-Gabin Gbédé, l’homme de la solidarité, assassiné

Cotonou, 16 décembre 2025 – La mort brutale de Richard-Gabin Gbédé plonge la communauté entrepreneuriale et associative ouest-africaine dans le deuil. Ce jeune promoteur togolais engageait toute son énergie dans la promotion de la solidarité continentale. Alors qu’il fondait le Comité international de la solidarité africaine (CISA), des assaillants lui ont ôté la vie début décembre lors d’un déplacement à Cotonou, au Bénin, suite à un différend financier au sein de son réseau.

 

L’ambition d’un bâtisseur panafricain

 

Diplômé en diplomatie et communication, Richard-Gabin Gbédé s’était imposé comme un acteur dynamique du développement africain. À travers son cabinet de formation au Togo et surtout le CISA, créé en 2023, il œuvrait aussi à valoriser les initiatives locales, à honorer les bâtisseurs du continent et à organiser des événements comme la « Grande Nuit de la Solidarité Africaine » à Lomé. Son ambition : étendre ces manifestations à travers l’Afrique, de Cotonou à Kinshasa, pour renforcer la cohésion sociale et économique.

 

Meurtre de Richard-Gabin Gbédé : du différend financier au drame

 

Le drame s’est noué autour d’un conflit financier survenu dès mars 2025 avec un collaborateur local chargé de la logistique pour l’implantation du CISA au Bénin. Accusé de détournement de fonds – une somme estimée à plusieurs millions de FCFA –, ce relais béninois avait vu sa relation avec Gbédé se détériorer.

Convaincu que le dialogue pouvait apaiser les tensions, l’entrepreneur togolais s’est rendu personnellement à Cotonou début décembre, séjournant dans un hôtel de Godomey. Ainsi le 4 décembre, il quitte son hébergement pour une rencontre censée régler le différend à l’amiable. Malheureusement, il n’en reviendra jamais.

Meurtre de Richard-Gabin Gbédé : enquête et aveux

 

Inquiète de son silence, sa famille alerte les autorités. Le corps de Richard-Gabin Gbédé est découvert quelques jours plus tard, abandonné dans un caniveau sur la route entre Togbin et Ouidah, une scène qui accentue l’horreur de cet acte.

Par ailleurs, l’enquête, menée par la police béninoise, a rapidement progressé. Le principal suspect, un proche collaborateur identifié comme un acteur culturel et relais local du CISA, est interpellé mi-décembre avec au moins un complice. Selon les sources judiciaires, il a avoué le crime, motivé par ces tensions financières persistantes. L’affaire est désormais entre les mains de la brigade criminelle, et une procédure judiciaire est également en cours pour établir tous les détails et identifier d’éventuels autres impliqués.

 

Un appel à la justice face au chagrin

 

Cette tragédie provoque une profonde émotion dans les milieux associatifs et entrepreneuriaux togolais et béninois. De nombreuses personnes rendent hommage à la mémoire d’un homme qui s’est entièrement consacré à l’unité africaine et dont cette perte irréparable menace de ralentir les projets ambitieux en faveur d’une solidarité renforcée.

 

Les proches et les partenaires du CISA exigent que les autorités rendent pleinement justice, afin que les auteurs de ce crime ne restent pas impunis et que les idéaux de coopération panafricaine continuent d’avancer malgré la douleur. Cet événement tragique rappelle brutalement que même les aspirations les plus nobles se heurtent parfois à la violence des conflits humains.

Décès de Zarifou Ayéva : le Togo perd un pilier de la conciliation politique

Lomé, 16 décembre 2025 – La classe politique togolaise est en deuil suite au décès, survenu lundi 15 décembre, de Zarifou Ayéva, à l’âge de 83 ans. Fondateur et président du Parti Démocratique pour le Renouveau (PDR), cet homme d’État a marqué plusieurs décennies de l’histoire nationale par son engagement constant en faveur de la démocratie et du dialogue.

 

Un héritage familial et une figure de l’opposition

Originaire de Sokodé, dans la préfecture de Tchaoudjo, Zarifou Ayéva appartenait à une lignée imprégnée de tradition politique. Fils de Dermane Ayéva, ancien président de l’Assemblée nationale et figure clé de l’Union des chefs et des populations du Nord (UCPN) à l’époque préindépendance, il a aussi  hérité d’un sens aigu du service public et d’une vision progressiste pour le développement du pays.

C’est dans les années 1990, période tumultueuse de revendications pour l’ouverture démocratique, que Zarifou Ayéva s’est illustré comme l’un des piliers de l’opposition. Ainsi, aux côtés d’autres dirigeants, il a contribué à mobiliser les consciences et à pousser pour l’instauration d’un véritable pluralisme politique, marquant une étape décisive dans l’évolution institutionnelle du Togo.

 Zarifou Ayéva : du combat à la conciliation nationale

 

Son parcours ne s’est toutefois pas limité à l’opposition. Démontrant une capacité à transcender les clivages, il a accepté de servir l’État en occupant le poste de ministre d’État chargé des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine entre 2005 et 2007, sous la présidence de Faure Gnassingbé. À cette fonction clé, il a également travaillé à redorer l’image diplomatique du Togo sur la scène continentale et internationale, tout en défendant une politique active d’unité régionale.

 

 Zarifou Ayéva : la perte d’une génération de bâtisseurs

 

Connu pour ses convictions profondes, son esprit de conciliation et sa fidélité aux principes de gouvernance inclusive, Ayéva incarnait une opposition constructive, capable de collaborer lorsque l’intérêt national l’exigeait. Son départ s’ajoute à une série de pertes récentes qui ont endeuillé la sphère politique togolaise, d’importantes personnalités comme Yaovi Agboyibor, Edem Kodjo ou encore Martin Aduayom.

En somme ,  Avec la disparition de Zarifou Ayéva, le Togo a dit adieu à un acteur majeur de sa modernité politique. Son héritage – fait de luttes pour la liberté et de contributions à la stabilité – continue d’inspirer les générations futures. Les hommages affluent déjà de tous les bords, témoignant de la respectabilité transpartisane dont il jouissait et de son rôle irremplaçable dans l’histoire de la nation.

État civil : Le Togo lance la dématérialisation des actes administratifs

Lomé, 16 décembre 2025 – Dans un pays où les démarches administratives ont longtemps rimé avec des déplacements répétés et des attentes interminables, le Togo franchit un cap décisif. Le gouvernement a désormais mis en ligne un service dédié à la demande de copies d’actes d’état civil — naissance, mariage ou décès — accessible directement sur la plateforme nationale du Guichet Unique : service-public.gouv.tg.

 

Un guichet unique pour plus d’efficacité

 

Pilotée par le ministère de l’Administration territoriale et celui chargé de l’Efficacité du service public, cette dématérialisation s’inscrit dans l’ambition globale de digitaliser l’ensemble des procédures d’ici fin 2025. L’objectif est double : rendre les services plus fluides et faciliter la vie des citoyens, qu’ils résident à Lomé ou dans les régions les plus reculées.

Concrètement, les usagers peuvent désormais soumettre leur requête depuis un ordinateur ou un smartphone. Une fois le formulaire rempli, le système envoie des notifications par e-mail et SMS pour permettre un suivi en temps réel du dossier. Cette transparence inédite évite désormais les allers-retours inutiles vers les guichets physiques.

 

Sécurité des données et déploiement progressif

 

Face au caractère sensible des documents d’identité, les autorités insistent sur la robustesse du système. En effet, la plateforme intègre des protocoles de cybersécurité avancés pour préserver la confidentialité des informations personnelles.

Toutefois, pour garantir la réussite du projet, le service est d’abord déployé à titre expérimental dans plusieurs communes pilotes (Agoè-Nyivé 1, Golfe 1, Avé 2, Zio 2 et Lacs 1). Ce choix stratégique permet de tester l’outil en conditions réelles avant un déploiement national prévu dans les prochains mois.

 

État civil : un dispositif d’assistance complet

 

Pour accompagner les usagers dans cette transition numérique, un système de support a été mis en place :

  • Assistance en ligne : un chat en direct sur le portail et une adresse e-mail (info@service-public.gouv.tg).
  • Assistance téléphonique : le shortcode 8988 et la ligne fixe 22 23 94 70.

Cette initiative marque une avancée majeure dans la transformation numérique du Togo. En rendant les services publics plus inclusifs et efficaces, le pays renforce non seulement la confiance entre l’administration et ses administrés, mais s’impose également comme un pionnier de la gouvernance numérique en Afrique de l’Ouest. Le défi réside désormais dans l’adoption massive de cet outil par la population et sa généralisation rapide à l’ensemble des communes du territoire.

CEDEAO : le Sénégal prend les rênes de la Commission pour restaurer l’unité

Abuja, 15 décembre 2025 – Les chefs d’État ouest-africains, réunis dimanche à Abuja pour la 68ᵉ session ordinaire de la Conférence de la CEDEAO, ont porté un choix historique : le Sénégal dirigera la Commission de l’organisation de 2026 à 2030. Dakar proposera ainsi le successeur du Gambien Omar Alieu Touray, dont le mandat, marqué par des avancées économiques mais plombé par des crises profondes, touche à sa fin.

 

La reconnaissance du leadership sénégalais

 

Cette désignation, une première pour le Sénégal, couronne des mois de négociations discrètes et affirme le poids croissant de Dakar dans l’espace communautaire. Le président Bassirou Diomaye Faye, qui a pris part aux travaux avec une implication notable, a immédiatement réagi : il exprime sa gratitude envers ses homologues pour cette marque de confiance, qui oblige le Sénégal à redoubler d’efforts pour une CEDEAO renforcée, plus intégrée et résolument orientée vers la paix et le développement des peuples ouest-africains.

La diplomatie sénégalaise célèbre ce succès comme la reconnaissance du rôle pivot joué par le pays fondateur de l’organisation. Ce choix a mis en exergue le leadership du président Faye et consacre la fiabilité du Sénégal en matière d’intégration régionale et de gouvernance collective, dans une sous-région confrontée à des vents contraires.

Un héritage contrasté face au défi de l’AES

 

Le bilan d’Omar Alieu Touray reste contrasté : des progrès notables sur le plan économique et commercial contrastent avec une période tumultueuse. En effet, celle-ci a été rythmée par une insécurité galopante, une vague de putschs et, surtout, le retrait coordonné du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont fondé l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces départs ont fragilisé l’organisation, réduite à 12 membres, et notamment sa capacité à imposer son autorité face aux changements anticonstitutionnels.

 

Un chantier immense pour le Sénégal : unité, dialogue et sécurité

 

Le futur président sénégalais héritera d’un chantier immense : premièrement, restaurer l’unité communautaire ; deuxièmement, relancer le dialogue avec les pays dissidents de l’AES ; et enfin, renforcer la lutte contre le terrorisme et accélérer l’intégration économique.

Dakar réaffirme son engagement total pour consolider l’institution et promouvoir la prospérité et la stabilité dans l’espace CEDEAO. Cette nomination propulse le Sénégal au premier plan régional et offre à Bassirou Diomaye Faye une tribune influente pour imprimer sa vision d’une Afrique de l’Ouest souveraine et solidaire. Un défi exaltant pour un président jeune, dont l’ascension rapide continue de marquer les esprits.

En somme, le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye a désormais la lourde responsabilité de prouver que la CEDEAO, malgré ses failles, reste l’institution vitale capable de se réinventer. La réussite de Dakar sera la réussite de la résilience communautaire face à la désunion. Pour le futur président de la Commission, la tâche est claire : faire de la restauration du dialogue avec l’AES la première pierre d’un mandat qui doit impérativement réconcilier l’Ouest africain avec l’idée même de solidarité régionale.

 

Tingban Paab 2025 : La culture renaît, la crise de l’eau persiste à Dapaong

Dapaong, 15 décembre 2025 –Sous un soleil ardent, la ville de Dapaong a vibré au rythme des tambours et des danses traditionnelles ce samedi 13 décembre, marquant le grand retour de Tingban Paab, la fête ancestrale des moissons chez les populations du grand Tône. Interrompue depuis 2019 d’abord à cause de la pandémie de covid-19 puis ensuite par les menaces sécuritaires qui ont ensanglanté la région des Savanes, cette célébration symbolise un espoir de retour à la normale. Pourtant, au milieu des réjouissances, un cri unanime s’est élevé : celui de la soif, face à un accès à l’eau potable toujours précaire.

 

 

Tingban Paab 2025 : le retour de la tradition sous haute surveillance

 

La cérémonie a attiré un parterre d’autorités, dont le général Yark Damehame, directeur de cabinet du président du Conseil, et Barry Moussa Barqué, président du Sénat, venus représenter Faure Gnassingbé. Leur présence a souligné l’importance accordée par le pouvoir central à cette reprise culturelle, dans une zone encore marquée par les stigmates de l’insécurité jihadiste. Les discours officiels ont salué la résilience des communautés et le progrès vers la paix. Néanmoins, les habitants n’ont pas manqué l’occasion de transformer cette plateforme festive en tribune pour leurs doléances quotidiennes.

 

Le paradoxe des maisons sans eau potable

 

Au-delà des offrandes aux ancêtres et des récoltes abondantes célébrées, les voix locales ont martelé un besoin vital : l’eau potable. Dans de nombreuses localités du Grand Tône, les femmes et les enfants parcourent encore des kilomètres pour puiser une eau souvent douteuse, exposant les familles à des risques sanitaires. Ce déficit chronique, malgré des promesses passées et la présence d’anciens responsables du secteur hydraulique, a volé la vedette à la joie collective. En effet, les participants ont insisté : une fête des moissons perd de son sens si les champs ne peuvent être irrigués convenablement et si les foyers manquent d’eau pour la vie quotidienne.

 

Le miroir des aspirations non résolues

 

Cette édition 2025 de Tingban Paab illustre le double visage de la région des Savanes : une richesse culturelle préservée et une fragilité infrastructurelle criante. Le retour de la fête témoigne d’un apaisement sécuritaire relatif, permettant aux traditions de renaître. Mais surtout, il met en lumière les priorités non résolues du développement rural.

Les populations attendent désormais des actes concrets : fourrages, adductions d’eau et programmes durables, afin de célébrer les prochaines moissons non seulement avec gratitude, mais dans la dignité qu’offre un accès universel à cette ressource essentielle. Tingban Paab reste plus qu’une fête – un miroir des aspirations profondes d’un peuple résilient.

 

9ᵉ Congrès panafricain de Lomé : l’Afrique se tourne vers les réparations

Lomé, 15 décembre 2025 – Après cinq jours de débats passionnés et fructueux, le 9ᵉ Congrès panafricain s’achève le 12 décembre au Palais des congrès de Lomé. Cet événement historique, héritier d’une tradition lancée il y a plus d’un siècle, vient confirmer le rôle central du Togo dans la diplomatie continentale. Ouvert solennellement par le président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, et clôturé par le président de l’Assemblée nationale, Komi Selom Klassou, ce rassemblement a réuni des délégués du continent, de la diaspora et des communautés afrodescendantes autour d’un thème ambitieux : le renouveau du panafricanisme et le rôle décisif de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales.

Le Togo, nouveau coordinateur du panafricanisme

 

Organisé en partenariat avec l’Union africaine, ce rassemblement marque un tournant pour le Togo, qui se positionne comme un acteur incontournable du dialogue panafricain. En effet, en confiant à Lomé la coordination du suivi des résolutions adoptées, les participants ont reconnu l’engagement togolais dans la promotion d’une Afrique souveraine et connectée. Six décisions majeures et une quarantaine d’engagements concrets émergent de la déclaration finale, que sera transmise officiellement aux chefs d’État de l’UA pour son intégration dans les processus continentaux.

 

9ᵉ Congrès panafricainSoutien majeur aux réparations et à la mémoire

 

Parmi les phares avancés, le Congrès a affirmé un soutien ferme à l’institutionnalisation d’une Journée panafricaine dédiée à la mémoire des victimes de l’esclavage et de la colonisation, avec des consultations impliquant l’UA, la CARICOM et la CELAC. De manière concrète, le Togo saisit ​​même l’Assemblée générale de l’ONU pour une résolution sur les réparations.

Autre mesure structurante : l’organisation tous les cinq ans d’un congrès panafricain, assortie de la création d’un bureau permanent. Ces choix soulignent la volonté de pérenniser le mouvement, et par conséquent, de mobiliser des ressources endogènes et des partenariats choisis pour une action continue.

Le 9ᵉ Congrès panafricain de Lomé a adopté des résolutions majeures sur les réparations (ONU) et la mémoire. Le Togo s'affirme.

9ᵉ Congrès panafricain : une Afrique fière et influente

 

La clôture, présidée par Komi Selom Klassou au nom de Faure Gnassingbé, a mis l’accent sur l’action collective pour une Afrique fière et respectée. Par ailleurs, les discussions ont porté sur des enjeux cruciaux : réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, restitution des biens culturels, rôle des femmes, décolonisation du savoir et mobilisation économique de la diaspora. Ainsi, Lomé émerge comme une capitale de la paix et du dialogue, renforçant l’image du Togo comme médiateur régional et continental.

En somme, ce 9ᵉ Congrès propulse le Togo au cœur du renouveau panafricain. Grâce à la coordination du suivi avec l’UA, le pays démontre sa capacité à transformer les idées en actions concrètes, au service d’une Afrique unie, inclusive et influente sur la scène mondiale.

 

Lomé dégringole dans le classement des villes africaines les plus propres

Lomé, 15 décembre 2025 – Le dernier classement des villes africaines les plus propres, publié par Jeune Afrique, place une fois de plus Kigali en tête avec un indice impressionnant, suivi de Rabat, tandis que Cotonou intègre le podium à la troisième place. Or, pour le Togo, l’information est amère : Lomé chute lourdement, passant de la 16ᵉ à la 25ᵉ position. Cette régression brutale interroge directement la gouvernance urbaine togolaise et expose les failles persistantes dans la gestion des déchets à Lomé, la capitale qui concentre les défis environnementaux du pays.

 

La chute de Lomé du classement des villes propres : un reflet des problèmes chroniques

 

Ce classement, basé sur les perceptions des résidents et des indicateurs concrets comme la collecte des déchets et l’entretien des espaces publics, a mis en lumière des contrastes critiques en Afrique de l’Ouest. À Lomé, la collecte des déchets solides couvre à peine une partie de la ville, laissant des quartiers entiers noyés sous les ordures. Les dépotoirs anarchiques prolifèrent, les plastiques envahissent les plages et les caniveaux, favorisant les inondations et les maladies. De fait, les rues de la capitale togolaise restent encombrées de dépotoirs sauvages et d’eaux usées stagnantes – des problèmes que les autorités peinent à endiguer malgré des initiatives sporadiques comme la relance de l’opération « Togo Propre ».

 

Le contraste cruel : Cotonou, l’exemple d’une politique volontariste

 

Pendant ce temps, Cotonou, voisine immédiate, bondit dans le top 3 grâce à des investissements massifs en assainissement et une mobilisation citoyenne renforcée. La comparaison avec la métropole béninoise est cruelle : Cotonou démontre qu’une politique volontariste – modernisation des infrastructures, partenariats public-privé et éducation citoyenne – peut transformer une ville en modèle régional. Inversement, Lomé, autrefois mieux positionnée, paie aujourd’hui le prix d’une inaction prolongée. Cette dégringolade dans le classement n’est pas anodine – elle reflète un manque d’engagement soutenu à plus haut niveau et une gouvernance locale défaillante face à l’urbanisation galopante.

 

Les conséquences de la chute de Lomé du classement des villes propres: au-delà de l’image ternie

 

Au-delà de l’image ternie, cette insalubrité a de lourdes répercussions. L’état de la capitale impacte directement la santé publique, décourage le tourisme et freine les investissements. Malgré des projets pilotes soutenus par des partenaires internationaux et des campagnes de sensibilisation, la réalité sur le terrain reste alarmante : taux de collecte insuffisant, manque de ressources municipales et incivisme persistant minent les efforts. Dans un contexte où la propreté urbaine devient un critère clé d’attractivité économique, le Togo risque de voir sa capitale reléguée au rang des métropoles négligées.

 

Appel à l’action : réformer la gouvernance environnementale

 

Les autorités togolaises doivent urgemment passer à l’action : renforcer les mécanismes de collecte, investir dans le recyclage, sanctionner l’incivisme et impliquer réellement les communautés. Des initiatives comme l’Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique (ANASAP) existent, mais elles manquent cruellement de moyens et de coordination. La chute de Lomé dans ce classement 2025 sonne comme un avertissement sévère : sans réforme profonde de la gouvernance environnementale, la capitale continue de s’enfoncer, au détriment de ses habitants et de l’image du pays tout entier.

Le temps presse : Lomé peut-elle inverser la tendance avant que le classement ne devienne un miroir impitoyable d’un échec collectif ?

Le drame de Peller : alerte sur la santé mentale des jeunes Africains à l’ère des réseaux

Le 14 décembre 2025, le TikToker nigérian Peller (Habeeb Hamzat) a choqué des millions de followers en crashant sa Mercedes-Benz neuve (valeur estimée à plus de 100 millions de nairas) lors d’un live. En pleurs, au téléphone avec son ex-petite amie Jarvis suite à une dispute amoureuse, il a menacé de se suicider avant de percuter violemment une barrière sur la Lekki-Epe Expressway à Lagos. Secouru et hospitalisé, il s’en est sorti avec des blessures. Toutefois, cet incident spectaculaire met en lumière une crise bien plus profonde et silencieuse.

 

Le drame de Peller : une crise sanitaire aux proportions alarmantes

 

Au Nigeria et en Afrique subsaharienne, les jeunes font face à une explosion des troubles mentaux. Les statistiques sont alarmantes : la dépression touche jusqu’à 30-37 % des adolescents, l’anxiété généralisée est courante, et les idées suicidaires concernent 8 à 10 % d’entre eux, selon des études récentes (OMS, études locales 2025). Le Nigeria porte le plus lourd fardeau de dépression en Afrique. Pourtant, la réponse est terriblement insuffisante : le pays ne compte qu’environ 150 psychiatres pour 200 millions d’habitants. De plus, un stigmate culturel persistant empêche l’accès aux soins, obligeant les personnes en souffrance à se taire.

 

Le piège des réseaux : la pression de la « Naira Culture »

 

Les réseaux sociaux n’arrangent rien ; bien au contraire, ils sont un puissant catalyseur de cette détresse. Ils imposent une pression constante pour afficher une vie « parfaite » – souvent synonyme d’opulence et de succès matériel, un phénomène appelé la « Naira Culture » au Nigeria. Les comparaisons toxiques, le cyberharcèlement et l’exposition publique des relations intimes sont monnaie courante.

Chez les influenceurs comme Peller et Jarvis, dont les vies sont scrutées 24 heures sur 24, cette visibilité est dévastatrice. Une simple rupture sentimentale se transforme en spectacle mondial. L’acte de Peller, mis en scène en direct devant des milliers d’yeux, transforme un cri de douleur privé en un contenu viral, amplifiant ainsi la détresse par la recherche d’une validation ou d’une attention extrême.

 

Agir sans attendre : Briser le silence

 

Il est urgent d’agir. En premier lieu, il est impératif de briser le tabou autour de la santé mentale. Ensuite, l’État doit investir massivement dans la formation de plus de professionnels et l’intégration des soins de santé mentale dans les soins primaires. Par ailleurs, compte tenu du contexte socio-culturel, les dirigeants communautaires, religieux (églises et mosquées) et traditionnels doivent être sensibilisés et formés pour servir de premiers points de contact et de soutien.

Les jeunes Africains méritent mieux que de transformer leur souffrance en contenu viral – ils méritent écoute, soutien et espoir réel. Parler, c’est déjà guérir.

Sénat du Togo : formation sur la gouvernance et le genre

Lomé, 12 décembre 2025 –À Lomé, les sénateurs togolais ont pris part les 11 et 12 décembre 2025 à une session de formation consacrée à la gouvernance législative et à la budgétisation sensible au genre (BSG), une démarche qui s’inscrit dans la volonté des institutions togolaises de renforcer l’inclusivité et l’efficacité des politiques publiques. Organisé dans le cadre du projet des législatures inclusives, l’atelier a réuni durant deux jours des experts, des parlementaires et des acteurs institutionnels engagés dans la modernisation de l’action publique.

 

Renforcer les capacités d’une institution récente

 

Depuis son installation, le Sénat togolais multiplie les initiatives pour consolider ses compétences techniques et affiner son rôle dans le processus législatif. C’est pourquoi cette formation répond à un besoin stratégique : permettre aux sénateurs de mieux appréhender les mécanismes de gouvernance parlementaire, d’analyse budgétaire et de contrôle de l’action gouvernementale.

Les modules ont porté sur la structuration du travail législatif, les outils d’évaluation des politiques publiques, ainsi que les principes d’une gouvernance budgétaire transparente et responsable. Les participants ont également été initiés aux méthodes permettant d’intégrer la dimension genre dans l’élaboration et l’exécution du budget de l’État.

 

La budgétisation sensible au genre, un enjeu national

 

Au-delà de l’aspect technique, la formation a mis en lumière un enjeu majeur : la nécessité de concevoir des politiques publiques qui tiennent compte des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes. La budgétisation sensible au genre vise précisément à orienter les ressources publiques de manière à réduire ces écarts, qu’il s’agisse d’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi ou à la participation politique.

Par conséquent, pour les sénateurs, cette approche constitue un levier essentiel pour accompagner les réformes engagées par le Togo en matière d’équité et de justice sociale. Elle permet également d’améliorer la qualité du débat parlementaire en intégrant des critères d’impact social dans l’examen des projets de loi et des budgets sectoriels.

 

Gouvernance législative et budgétaire : vers un Parlement plus outillé et plus représentatif

 

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation institutionnelle. En renforçant les compétences des élus, le Togo entend consolider un cadre législatif capable de répondre aux défis contemporains : gouvernance démocratique, transparence, participation citoyenne et réduction des inégalités.

Les organisateurs ont salué l’engagement des sénateurs et souligné l’importance de poursuivre ces sessions de renforcement de capacités afin d’ancrer durablement les pratiques de gouvernance inclusive au sein des institutions.

À l’issue de la formation, plusieurs participants ont exprimé leur volonté de mettre en pratique les connaissances acquises, notamment lors de l’examen des prochains textes budgétaires. En définitive, cette montée en compétences constitue une étape déterminante pour faire du Sénat un acteur central dans la construction d’un Togo plus équitable. Avec cette initiative, Lomé confirme sa volonté de promouvoir une gouvernance parlementaire moderne, sensible aux enjeux sociaux et attentive aux besoins de toutes les composantes de la population.