Lomé, la capitale togolaise baignée par les effluves de l’Atlantique, s’est drapée d’un éclat particulier mardi dernier. Dans une salle empreinte de solennité, le Ministre des Ressources Halieutiques, Animales, Général Damehame YARK a donné le coup d’envoi d’une formation pas comme les autres, dédiée aux points focaux nationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA) des pays francophones d’Afrique. En effet, loin d’être un simple rituel administratif, cette initiative se veut une bourrasque d’élan pour renforcer les remparts de la santé animale sur le continent, avec le Togo en éclaireur.
Une forge pour aiguiser les sentinelles de la santé animale
Sous les plafonds tendus de l’Hôtel Sarakawa, où l’événement a pris racine, des délégués de plus de vingt nations francophones du Sénégal au Gabon, en passant par le Bénin et le Tchad ont convergé, leurs regards tournés vers un même horizon : approfondir leur extension, affûter leurs savoir-faire et croiser leurs vécus. Durant trois jours, jusqu’à aujourd’hui jeudi, ces gardiens des normes vétérinaires s’attellent à une mission qui dépasse les frontières : faire de la santé animale un pilier inébranlable face aux défis sanitaires et économiques.
Par ailleurs, Général Damehame YARK , dans une allocution qui a résonné comme un appel à l’unisson, a planté le décor. « Vous êtes les éclaireurs d’un continent dans lequel la santé des bêtes façonne celle des hommes », a-t-il lancé, soulignant combien ces points focaux, désignés par chaque pays membre de l’OMSA, sont les chevilles ouvrières d’une harmonie régionale. À cet égard, approfondir leurs engagements, c’est leur donner les clés pour mieux répondre aux exigences internationales, qu’il s’agisse de surveiller les maladies zoonotiques ou de garantir la sécurité des échanges commerciaux d’animaux.
OMSA : Des compétences taillées dans le vif
En outre, cette formation, orchestrée avec le soutien logistique du gouvernement togolais et le financement de partenaires comme le Fonds mondial pour la santé animale de l’OMSA, n’a rien d’une promenade oisive. De fait, les participants plongent dans un bain de connaissances pratiques : élaboration des normes internationales, gestion des crises sanitaires, ou encore partage des bonnes pratiques face aux épidémies qui menacent le bétail et la faune sauvage. « Nous ne sommes pas là pour apprendre à réciter des textes, mais pour forger des réflexes », confie un délégué burkinabè, les yeux brillants d’une détermination tranquille.
En outre, le Togo, hôte de cette rencontre, n’a pas été choisi par hasard. En 2019, Lomé avait déjà accueilli une formation similaire pour les points focaux anglophones sur les produits vétérinaires, prouvant sa capacité à fédérer autour des enjeux vétérinaires. Cette fois-ci, l’accent est mis sur le bien-être animal, un domaine dans lequel l’OMSA multiplie les efforts depuis sa stratégie mondiale adoptée en 2017. À titre d’exemple, les ateliers, ponctués de récits d’expériences comme la lutte contre la peste des petits ruminants au Mali ou la surveillance de la faune au Cameroun , tissent une toile de savoirs partagés, rares et précieux.
Un souffle continental porté par le Togo
Ainsi, le choix de Lomé traduit aussi une ambition plus grande : faire du Togo une balise dans la gouvernance de la santé animale en Afrique francophone. « Nous voulons être un carrefour sur lequel les idées s’entrelacent pour germer ailleurs », a glissé un responsable de l’OMSA, tandis que les participants, entre deux sessions, esquissaient des ponts entre leurs réalités nationales. Car au-delà des compétences techniques, c’est une fraternité d’action qui se dessine, un réseau vivant prêt à affronter les tempêtes sanitaires qui ne respectent ni les cartes ni les langues.
En conclusion, les mots du ministre d’État ont résonné comme une braise dans la pénombre : « Votre rôle est de faire entendre la voix de l’Afrique dans les arènes mondiales. » Et cette voix, nourrie par les échanges de ces trois jours, promet de porter loin. Mardi soir à Lomé, il était évident que cette formation marquait le début d’un effort continu pour préparer l’Afrique aux défis futurs.