Ogou : Les maires co-construisent le budget régional

Atakpamé, 8 décembre 2025 – La salle des délibérations de la mairie d’Atakpamé a accueilli ce lundi matin une réunion peu ordinaire : pour la première fois, les maires des quatre communes de la préfecture de l’Ogou (Atakpamé, Danyi, Ogou 1 et Ogou 2) se sont assis autour de la même table avec le Conseil régional des Plateaux pour co-construire le futur budget régional.

 

Ogou : vers la mutualisation des projets préfectoraux

 

Conduite par le vice-président du Conseil régional, Kasségné Adjonou, et en présence du secrétaire général de la préfecture, Kpapou Kondo (représentant le préfet), la région est venue avec un message clair : le budget 2026 réservera une enveloppe spécifique à des projets « à vocation préfectorale » portés et parrainés par la région, mais uniquement sur proposition concertée des communes.

Kasségné Adjonou a déclaré clairement : « Nous voulons des projets qui franchissent les frontières communales et qui bénéficient à toute la préfecture. » Il a ensuite ouvert largement la porte aux idées : pistes rurales reliant plusieurs cantons, marchés régionaux modernes, forages et adductions d’eau dans les lycées et collèges, équipements collectifs… Toutes les propositions sont les bienvenues, pourvu qu’elles relèvent des compétences de la région et qu’elles servent réellement plusieurs communes à la fois.

Le maire d’Atakpamé, Dr Komlan Mensah Kassamada, qui recevait la rencontre, a salué cette approche « enfin collaborative » et insisté sur la nécessité de sortir des logiques de clocher pour penser l’Ogou comme un seul et même bassin de vie.

Une petite révolution dans la subsidiarité

 

Après deux heures d’échanges animés, plusieurs pistes concrètes ont déjà émergé : réhabilitation de l’axe Atakpamé–Kamassi–Danyi, création d’un marché de gros intercommunal, ou encore un programme d’adduction d’eau dans une dizaine d’établissements scolaires répartis sur les quatre communes.

Les travaux reprendront demain, mardi 9 décembre, à 15 heures, toujours à la mairie d’Atakpamé, pour arrêter définitivement la liste des deux projets prioritaires que la préfecture soumettra au Conseil régional. Une fois validés, ceux-ci seront officiellement parrainés par le préfet et inscrits en bonne place dans le budget 2026 de la région des Plateaux.

C’est une petite révolution dans la gouvernance locale : pour la première fois, ce ne sont plus seulement les élus régionaux qui décident seuls, mais bien les communes qui proposent et la région qui exécute, dans un esprit de subsidiarité revendiqué. À suivre.

Kara : l’Université forme les « Citoyens-Acteurs »

Kara, le 8 décembre 2025 – Pendant dix jours, du 8 au 17 décembre 2025, le campus Nord de l’Université de Kara vibre au rythme d’une session de formation pas comme les autres. Organisée par le Programme Campus Citoyen, cette initiative cible particulièrement les étudiants en fin de cycle et vise à les préparer concrètement à l’entrée sur le marché du travail tout en cultivant chez eux un esprit citoyen et responsable.

Une boîte à outils pratique pour le marché de l’emploi

 

Au menu, une boîte à outils dense pour les futurs professionnels : rédiger une lettre de motivation qui fait mouche, maîtriser les outils informatiques indispensables, soigner sa présentation orale et écrite, rédiger un rapport professionnel, ou encore comprendre les codes administratifs du monde du travail. L’idée n’est pas seulement de leur donner des « trucs et astuces » pour décrocher un emploi, mais plutôt de les doter d’une véritable posture éthique face aux réalités professionnelles.

La séance d’ouverture a été assurée par M. Égbaou Assote, Secrétaire général de l’université, qui a insisté sur les attentes précises des employeurs en matière de rigueur administrative et de professionnalisme. Un ton franc et direct qui a immédiatement placé la barre haut concernant les exigences de cette formation.

L'Université de Kara lance le Programme Campus Citoyen (8-17 déc.) pour les étudiants de fin de cycle. L'objectif : améliorer l'employabilité et former des diplômés responsables, conscients de leur rôle.

Au-delà du diplôme : former des citoyens-acteurs

 

Par ailleurs, au-delà des compétences techniques, le Programme Campus Citoyen veut former des diplômés capables de s’engager activement dans la société. Ainsi, autonomie, initiative et sens des responsabilités sont les mots qui reviennent souvent dans les échanges entre formateurs et étudiants.

En conclusion, en lançant cette session, l’Université de Kara et ses partenaires affichent clairement leur ambition : faire en sorte que les futurs lauréats ne soient plus seulement des « diplômés sur le papier », mais des citoyens-acteurs, immédiatement opérationnels et conscients de leur rôle dans le développement du pays. Une démarche qui, à quelques mois de la remise des parchemins, tombe à point nommé.

Lomé : Ouverture sous tension du 9e Congrès panafricain

Lomé, le 8 décembre 2025 – Au Palais des congrès de Lomé, les drapeaux africains flottent fièrement ce lundi matin, tandis que des centaines de délégués affluent pour l’inauguration du 9e Congrès Panafricain, un événement historique. Prévu jusqu’au 12 décembre, ce rassemblement réunit chefs d’État, intellectuels, activistes et représentants de la diaspora autour d’une réflexion ambitieuse sur l’avenir du continent. Pourtant, dans les rues environnantes, l’ambiance est loin d’être festive : une présence policière massive encadre la capitale togolaise, car un appel à la mobilisation populaire menace de perturber les débats.

Lomé accueille le 9e Congrès Panafricain (8-12 déc.). Objectifs : Réparations, réforme de l'ONU, et la Diaspora. Analyse des débats, de l'idéal d'unité africaine et des tensions politiques internes au Togo.

 9e Congrès Panafricain : l’ambition d’un panafricanisme renouvelé

 

Organisé conjointement par le gouvernement togolais et l’Union africaine, ce sommet marque le retour d’une tradition séculaire, huit ans après l’édition d’Accra au Ghana. Lancé en 1900 à Londres pour dénoncer les ravages de la colonisation, le mouvement des congrès panafricains a depuis évolué pour embrasser des enjeux contemporains, comme l’égalité des droits et la solidarité transatlantique. Cette neuvième mouture, préparée depuis mai 2023 via six conférences régionales – de Bamako à Alger en passant par des hubs diasporiques en Europe et aux États-Unis –, vise à repositionner l’Afrique comme un acteur pivot sur la scène mondiale.

 

Au cœur des discussions, on trouve un programme thématique audacieux, intitulé « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Les panels exploreront la restitution des artefacts pillés lors de l’ère coloniale, les réparations pour les crimes historiques contre les peuples noirs, et l’intégration accrue de la diaspora – reconnue comme la « sixième région » de l’Afrique par l’UA.

 

Des voix influentes, comme celle de Nathalie Yamb, militante suisso-camerounaise et conseillère diplomatique nigérienne, ou Samia Nkrumah, fille du fondateur ghanéen Kwame Nkrumah, promettent des échanges vifs sur l’autonomie économique et culturelle. Ainsi, à l’issue des travaux, une Déclaration de Lomé et un « livre blanc » devraient tracer les contours d’une feuille de route collective, alignée sur la Décennie des racines africaines et de la diaspora (2021-2031).

 

 Ouverture officielle du 9e Congrès Panafricain : Plaidoyer pour un « panafricanisme pragmatique »

 

Le président du Conseil togolais Faure Essozimna Gnassingbé a présidé l’ouverture officielle, soulignant un « panafricanisme pragmatique » qui unirait peuples, marchés et savoirs. Le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, a ensuite enchaîné avec un plaidoyer pour une Afrique « jeune, forte et déterminée à ne plus être modelée par d’autres ». Parmi les premiers intervenants, on a salué des artistes comme ceux du collectif Belabélo pour leur rôle dans la promotion d’une identité culturelle unifiée, tandis que des juristes et économistes plaidaient pour une réforme des instances comme l’ONU ou la Banque mondiale, où le continent reste sous-représenté.

Lomé accueille le 9e Congrès Panafricain (8-12 déc.). Objectifs : Réparations, réforme de l'ONU, et la Diaspora. Analyse des débats, de l'idéal d'unité africaine et des tensions politiques internes au Togo.

La réalité du terrain : une ville sous quadrillage

 

Cependant, ce tableau idyllique cache une réalité plus âpre. Dès le week-end, des patrouilles motorisées et des barrages aux carrefours stratégiques ont quadrillé la ville, transformant Lomé en un bastion fortifié. Ces mesures, justifiées par le gouvernement comme un rempart contre les « troubles potentiels », répondent directement à un appel lancé par le Mouvement du 6 Juin (M66), un collectif citoyen né en ligne il y a six mois. Ce dernier dénonce l’organisation d’un tel sommet dans un contexte de « dérive autoritaire », pointant du doigt la pauvreté endémique, l’inflation galopante et les restrictions aux libertés publiques. « Comment célébrer l’émancipation africaine dans un pays où le pouvoir se perpétue par la force, au mépris des urnes ? », interroge un de ses soutiens sur les réseaux, évoquant la réforme constitutionnelle récente qui aurait verrouillé une longévité au sommet contestée par l’opposition.

Lomé accueille le 9e Congrès Panafricain (8-12 déc.). Objectifs : Réparations, réforme de l'ONU, et la Diaspora. Analyse des débats, de l'idéal d'unité africaine et des tensions politiques internes au Togo.

Un boycott symbolique contre la longévité au pouvoir

 

Le M66, sans hiérarchie formelle mais porté par une mobilisation numérique et des appuis diasporiques, avait fixé le 8 décembre comme date symbolique pour une « grande marche » visant à marquer les 20 ans de règne de Faure Gnassingbé. Des pétitions en ligne, comme celle de TogoDebout, appellent même au boycott total de l’événement, accusant les participants de « blanchir » un régime soupçonné de réprimer les voix dissidentes. D’ailleurs, des figures panafricanistes radicales, tel Kemi Seba, ont publiquement décliné l’invitation, qualifiant le congrès de « mascarade opportuniste ». D’autres, tel l’historien Amzat Boukari-Yabara, dénoncent un « révisionnisme historique » qui détournerait l’héritage anticolonial pour des fins diplomatiques.

 9e Congrès Panafricain : l’Afrique face à ses propres contradictions

 

Malgré ces remous, les autorités togolaises insistent sur la sérénité des lieux : « Lomé s’éveille librement et sereinement », ironise un observateur pro-gouvernemental , moquant les « clowns au nez rouge » des opposants. Jusqu’à présent, aucun incident majeur n’a été signalé, mais la vigilance reste de mise. Ce congrès, reporté d’octobre 2024 pour affiner les préparatifs, pourrait ainsi devenir un miroir des fractures internes au continent : entre un idéal d’unité et les luttes pour la démocratie locale, l’Afrique se cherche un chemin incertain. Reste à voir si la Déclaration finale portera l’élan d’une renaissance, ou les échos d’un débat avorté par les ombres de la rue.

Ouattara prête serment pour un nouveau quinquennat

Abidjan, 8 décembre 2025 – Sous un ciel clair et une brise océanique légère, le Palais présidentiel du Plateau, cœur historique d’Abidjan, a vibré d’une solennité protocolaire impeccable. À 83 ans, Alassane Ouattara, réélu triomphalement le 25 octobre dernier, a prêté serment pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. En effet, devant un parterre de chefs d’État africains, de dignitaires internationaux et de milliers de citoyens rassemblés, ce rituel constitutionnel a scellé l’entrée dans un nouveau quinquennat, marqué par des engagements renouvelés envers la stabilité et le développement. Chronologie détaillée d’une journée qui, au-delà des formalités, interroge l’avenir d’une nation en pleine mutation économique et politique.

 

Le processus électoral : une victoire confirmée dans un contexte tendu

 

L’ascension d’Alassane Ouattara vers ce nouveau quinquennat, qualifié de « quatrième mandat » par ses détracteurs, s’ancre dans un scrutin présidentiel tenu le 25 octobre 2025. L’opposition, largement réprimée, avait appelé à un boycott massif, ce qui a maintenu le taux de participation à un faible 50,10 %. Le chef de l’État sortant a ainsi récolté 89,77 % des suffrages exprimés, une domination entérinée le 4 novembre par le Conseil constitutionnel, malgré la contestation.

Ce scrutin a été marqué par de lourdes controverses. L’opposition a dénoncé non seulement des irrégularités, mais aussi l’exclusion de candidats clés, comme l’ancien président Laurent Gbagbo et Tidiane Tiam. Plus grave, les semaines précédant le vote ont été émaillées de manifestations et d’un boycott actif, entraînant l’emprisonnement de plusieurs leaders et militants de l’opposition. Bien que les observateurs internationaux – notamment l’Union africaine (UA) et la CEDEAO – aient salué un processus globalement pacifique, la répression des voix dissidentes alimente les accusations de « dérive autoritaire » et interroge sérieusement la maturité démocratique post-crise de la Côte d’Ivoire.

 

Cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara : Solennité et faste diplomatique 

 

La journée a débuté aux premières heures par un renforcement sécuritaire massif autour du Palais présidentiel, avec des barrages routiers et des hélicoptères survolant le skyline abidjanais. À 10 h précises (GMT), la cérémonie s’est ouverte dans la grande salle des actes du palais. Devant les neuf juges du Conseil constitutionnel, Alassane Ouattara, vêtu d’un costume sombre impeccable, a posé la main gauche sur la Constitution de 2016 et levé la droite pour prononcer le serment solennel :

« Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, d’incarner l’unité nationale et de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l’intérêt supérieur de la Nation, » a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le Conseil constitutionnel a fait suivre ce rituel de la remise du Grand Collier de l’Ordre National, distinction suprême.

 

Une constellation de leaders africains

 

L’événement a réuni une constellation de figures continentales et mondiales, transformant l’investiture en un sommet informel sur la gouvernance ouest-africaine. Au total, une dizaine de présidents ont convergé vers Abidjan, dont Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), ainsi que Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) et John Dramani Mahama (Ghana), l’ancien Président Issoufou Mahamadou, président de la Fondation FIM. Le vice-président nigérian Kashim Shettima et le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, étaient également présents, soulignant l’importance régionale.

Sur le plan international, la présence de Jacob Helberg, secrétaire d’État américain aux Affaires économiques, a marqué un temps fort. Représentant l’administration Trump, il a symbolisé l’engagement des États-Unis pour une « prospérité économique via les technologies clés et la sécurité partagée ». Des émissaires de l’Union européenne, de la Chine et du Japon ont complété ce tableau diplomatique. Pendant ce temps, les abords du palais ont aussi accueilli des milliers de supporters du RHDP, avec des chants traditionnels et des danses qui ont rythmé l’arrivée des invités, diffusées sur des écrans géants dans les quartiers populaires.

 

Discours et vision du quinquennat

 

Immédiatement après le serment, Alassane Ouattara s’est adressé à la nation lors d’un discours d’une quarantaine de minutes, retransmis en direct par la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) et les chaînes privées. Prenant un ton humble et visionnaire, il a d’abord exprimé « sa profonde gratitude envers les électeurs », qualifiant ce choix de « victoire de la démocratie, de la paix et de la stabilité ».

Les axes majeurs de son intervention ont dessiné les contours d’un mandat placé sous le signe de  » l’audace, de l’innovation et de la transmission générationnelle. » Ouattara a insisté sur la nécessité de consolider les acquis précédents : modernisation des infrastructures, réforme économique (visant à diversifier les revenus au-delà du cacao, qui représente 40 % des exportations), et amélioration du cadre de vie (promettant l’accès à l’eau potable pour 90 % de la population d’ici 2030). Il a également promis une accélération des réformes sociales, avec un focus crucial sur l’emploi des jeunes, une catégorie qui représente 60 % de la population.

 

Les prochaines actions d’Alassane Ouattara : transmission, Sécurité et Avenir

 

Le passage le plus poignant a été consacré à la « transmission générationnelle », qualifiée d’acte de responsabilité et de maturité politique ». Le président a annoncé la formation d’une « élite intègre, compétente et attachée à l’intérêt général », via des programmes de mentorat et de leadership, dissipant par là les spéculations sur une retraite imminente. « Ce mandat est celui de préparer l’avenir, en élevant une génération prête à porter la Côte d’Ivoire émergente, » a-t-il martelé.

Sur le plan sécuritaire, face aux menaces jihadistes aux frontières nord et aux tensions ethniques résiduelles, Ouattara s’est engagé à renforcer la cohésion nationale : « Je resterai le président de tous les Ivoiriens, sans distinction, au service exclusif de l’intérêt général ». Il a appelé à l’unité face aux défis régionaux, évoquant la coopération avec la CEDEAO pour contrer l’instabilité sahélienne.

En conclusion, il a lancé un appel vibrant : « Rien n’est impossible pour un peuple uni. Avec humilité et sens du devoir, nous forgerons une Côte d’Ivoire stable et ambitieuse. » Ce discours a été perçu comme un « nouveau pacte avec la nation », selon le Premier ministre sortant, Robert Beugré Mambé.

 

Un mandat sous tension : la contestation au regard des 6 % de croissance

 

Ce quatrième mandat s’inscrit dans une Côte d’Ivoire qui a connu une trajectoire économique remarquable depuis 2011. Sous Alassane Ouattara, le PIB a triplé, passant de 25 milliards de dollars à près de 80 milliards en 2025, porté par les investissements massifs dans l’énergie (barrages hydroélectriques) et les télécoms. Avec une croissance annuelle avoisinant les 6 %, Abidjan s’est clairement imposée comme un hub ouest-africain attractif pour les capitaux étrangers.

Pourtant, les ombres persistent. L’opposition conteste vivement la légalité de ce nouveau quinquennat, le qualifiant d’« anticonstitutionnel » en raison de la réforme de 2016 qui a ouvert la voie à ces mandats supplémentaires. L’exclusion de figures politiques majeures, comme Tidiane Thiam, alimente les griefs d’exclusion et de dérive. Sur les réseaux sociaux, des voix dissidentes dénoncent une « polarisation accrue », signalant des risques de tensions post-électorales qui menacent d’éroder le consensus national.

 

Le défi de l’après-2030 : Ouattara consolide son legs

 

Ce 8 décembre 2025 marque un jalon : la Côte d’Ivoire entre dans une ère de continuité, avec la formation d’un nouveau gouvernement attendue dans les prochains jours, mais aussi avec l’urgence d’une transition fluide. Comme l’a résumé un analyste local anonyme : « Ouattara consolide son legs, mais l’épreuve du feu sera la préparation d’après-2030. » Pour l’heure, Abidjan respire l’optimisme, bercée par les promesses d’un leader qui, à l’aube de ses 84 ans, mise sur l’unité pour bâtir un avenir serein.

Bassar : 600 dépistages gratuits contre les cancers grâce à l’Université de Kara

Bassar, 5 décembre 2025 – Ce n’est pas tous les jours que le Centre Hospitalier Préfectoral de Bassar voit autant de monde avant même 8 heures du matin. En effet, depuis mercredi, des centaines d’hommes et de femmes font la queue, parfois dès l’aube, pour bénéficier d’un dépistage gratuit du cancer du sein, du col de l’utérus, de la prostate et de consultations pédiatriques offertes par l’Université de Kara, l’hôpital Nurnberg (Allemagne) et l’association locale Fi-Bassar.

 

L’enseignement supérieur au service direct du peuple

 

Le lancement officiel, mercredi sous un soleil déjà ardent, a réuni le préfet de Bassar, le lieutenant-colonel Assiah Hodabalou, la présidente de l’Université de Kara, Pr Prénam Houzou-Mouzou, et le directeur du CHP, le médecin-commandant Anaté Serges Trésor.

Devant une foule compacte, le préfet n’a pas caché son émotion : « Voir une université venir jusqu’ici, au cœur de nos villages, pour sauver des vies, c’est la preuve que l’enseignement supérieur peut et doit servir directement le peuple. »

La présidente Houzou-Mouzou a pris la parole sous les applaudissements : « Nous ne formons pas seulement des médecins dans des amphithéâtres climatisés. Au contraire, nous les formons pour qu’ils reviennent ensuite là où on a le plus besoin d’eux. Cette campagne, c’est notre façon de dire merci à la population qui nous fait aussi confiance. »

 

La campagne de dépistage de l'Université de Kara et de l'hôpital de Nurnberg à Bassar a déjà permis de consulter 600 personnes. La campagne de dépistage de l'Université de Kara et de l'hôpital de Nurnberg à Bassar a déjà permis de consulter 600 personnes.

600 dépistages en trois jours : un succès palpable à Bassar

 

Dans la cour de l’hôpital, les tentes blanches alignées ressemblent à un petit village médical éphémère. Sous l’une, des urologues allemands et togolais pratiquent les touchers rectaux et les dosages PSA. Sous une autre, des gynécologues réalisent échographies mammaires et frottis. Un peu plus loin, des pédiatres auscultent les enfants amenés par des mamans parfois venues à pied de villages à plus de 10 km.

« J’ai 58 ans, je n’avais jamais fait de dépistage de la prostate », confie Koffi, cultivateur, après son examen. « Si on m’avait dit qu’un jour des professeurs d’Allemagne viendraient jusqu’à Bassar gratuitement… je n’y aurais pas cru. »

La campagne, qui court jusqu’à demain samedi 6 décembre, est déjà un succès : plus de 600 personnes dépistées en trois jours, selon les premiers chiffres du CHP. De plus, les cas suspects sont immédiatement orientés vers Lomé ou Kara pour prise en charge, souvent couverte par le programme d’accès universel aux soins cher au président du Conseil.

En partant, la présidente de l’Université de Kara a promis que ce n’était qu’un début : « L’année prochaine, nous reviendrons avec plus de spécialités et plus de jours. Parce que la santé n’attend pas. »

À Bassar, on parle déjà de “la semaine où l’université a sauvé des vies”. Et pour nombre d’habitants, ce n’est pas une image : c’est la vérité.

Droit : l’IA et le numérique au cœur du Congrès CIB à Lomé

Lomé, 5 décembre 2025 – Pendant quatre jours, du 3 au 6 décembre, la capitale togolaise vibre au rythme des avocats venus de près de trente pays. Le 39ᵉ congrès de la Conférence Internationale des Barreaux (CIB), organisé pour célébrer les quarante ans de cette institution francophone, a choisi un thème d’une brûlante actualité : « De la robe au nuage : comment le numérique réinvente l’avocat ? »

La Justice face au défi de l’intelligence artificielle

 

C’est le Ministre de la Justice et des Droits humains, Garde des Sceaux Pacôme Adjourouvi, qui a ouvert les travaux au nom du Président du Conseil, en présence du Président de l’Assemblée nationale. Devant une salle comble, il a dressé un constat sans concession : la révolution numérique n’est plus une option pour la profession, mais une réalité qui bouscule les pratiques, les délais, les preuves et même la relation client-avocat.

« Le Togo a fait le choix de ne pas subir cette transformation, mais de l’anticiper », a martelé le ministre. Il a également détaillé la stratégie nationale portée par le Projet d’accélération numérique du Togo (PANT) et l’ambition d’adopter prochainement un Code du numérique complet, destiné à offrir un cadre clair et protecteur aux acteurs du droit comme aux justiciables.

Sur l’intelligence artificielle, sujet qui a dominé nombre de panels, Pacôme Adjourouvi a adopté une position équilibrée : « L’IA peut devenir un allié puissant pour rendre la justice plus rapide et plus accessible, mais elle ne remplacera jamais l’humanité du juge ni la conscience de l’avocat. » En conséquence, il a insisté sur la nécessité d’un encadrement éthique strict et d’une formation continue des professionnels.

Le 39ᵉ congrès de la CIB à Lomé explore l'impact du numérique et de l'IA sur le droit. Le Ministre Pacôme Adjourouvi insiste sur l'anticipation de la transformation et l'encadrement éthique. Le 39ᵉ congrès de la CIB à Lomé explore l'impact du numérique et de l'IA sur le droit. Le Ministre Pacôme Adjourouvi insiste sur l'anticipation de la transformation et l'encadrement éthique.

 CIB : l’humanité de la Justice au cœur des priorités

 

Au-delà des outils technologiques, le Garde des Sceaux a tenu à rappeler une priorité politique forte : maintenir une justice profondément humaine. Il a ainsi révélé que le Président a donné des instructions pour préparer des mesures de grâce en faveur des détenus les plus vulnérables – personnes âgées, malades, longues peines pour délits mineurs – afin de désengorger les prisons et de réaffirmer les valeurs d’équité.

Clou de la cérémonie, la CIB a attribué le prix « CIB Bâtonnier Stasi », qui récompense chaque année la défense acharnée des droits fondamentaux, au collectif togolais « Nos Voix Pour Elles ». Cette association, fer de lance de la lutte contre les violences faites aux femmes, a été saluée pour son action de terrain et son plaidoyer juridique incessant.

Le 39ᵉ congrès de la CIB à Lomé explore l'impact du numérique et de l'IA sur le droit. Le Ministre Pacôme Adjourouvi insiste sur l'anticipation de la transformation et l'encadrement éthique.

Lomé, Carrefour judiciaire francophone

 

Troisième fois que le Togo accueille ce congrès après 1994 et 2012, Lomé confirme son statut de carrefour judiciaire francophone. Entre intelligence artificielle, cybersécurité du secret professionnel et accès au droit pour tous, les débats ont été denses. Les participants repartiront demain avec une certitude : la robe noire n’a pas fini de se réinventer, mais elle garde, au Togo comme ailleurs, le même cœur battant pour la justice.

Électrification : Le Togo accélère avec le projet PERECUT

Kara, 5 décembre 2025 – Le Togo franchit un cap décisif dans sa marche vers l’accès universel à l’électricité. En effet, fin novembre dernier, Benjamin Neumann, directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) au Togo, s’est rendu dans la région de la Kara pour constater l’avancement du vaste chantier PERECUT (Projet d’extension et de renforcement des réseaux électriques en milieu urbain et périurbain).

Le Togo avance vers l'objectif 100% d'électrification en 2030. La région de la Kara reçoit 46 milliards FCFA via le projet PERECUT (AFD/UE)

Un dialogue fructueux avec les populations

 

Accompagné des équipes de la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) et des autorités locales, il a parcouru plusieurs localités où les poteaux neufs et les câbles fraîchement tirés témoignent d’un travail déjà bien engagé.

« Ce qui nous frappe, c’est la qualité du dialogue avec les populations et les collectivités », a confié le responsable de l’AFD, soulignant l’importance d’un partenariat réel avec les acteurs togolais pour la réussite du projet.

Projet PERECUT : 46 milliards de FCFA pour 6 500 nouveaux abonnements

 

Financé à parts égales par l’AFD et l’Union européenne pour un montant total de 46 milliards de francs CFA, PERECUT vise ainsi à densifier et moderniser les réseaux dans plusieurs villes et zones périurbaines.

Rien que dans la région de la Kara, plus de 6 500 nouveaux abonnements domestiques et commerciaux verront le jour à l’achèvement des travaux.

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Énergie, le taux d’exécution physique du projet atteint déjà 48 %. Un rythme soutenu qui conforte Lomé dans son ambition affichée : porter le taux national d’électrification à 100 % à l’horizon 2030.

Pour les habitants des quartiers visités, l’arrivée prochaine du courant n’est plus une promesse lointaine mais une réalité palpable. « Avant, on vivait à la lampe-tempête. Bientôt, les enfants pourront étudier le soir et les petits commerces fonctionneront également plus longtemps », témoigne une habitante de Kantè, l’un des sites inspectés.

En somme, avec PERECUT, le Togo accélère nettement sa transformation énergétique et réduit chaque mois l’écart qui le séparait encore de l’électrification totale. Le compte à rebours vers 2030 est bel et bien lancé.

Le Togo, un des pays les plus sûrs d’Afrique pour les avocats

Quand les avocats du monde entier pointent le Togo comme terre sûre de la défense, ce n’est plus du protocole, c’est un signal fort.

 

Lomé, 5 décembre 2025 – On a l’habitude des visites de courtoisie où tout le monde sourit poliment et repart avec des cadeaux. Mais, le jeudi, au palais de l’Assemblée nationale, c’était différent. Quand la présidente de la Conférence internationale des barreaux (CIB), Me Murielle Renar-Legrand, est sortie de son audience avec le Président de l’Assemblée Prof. Komi Selom Klassou, elle n’a pas usé de la langue de bois diplomatique. Son “merci” était franc, presque ému.

Le Togo salué par la CIB comme l'un des pays les plus sûrs d'Afrique pour les avocats. La Présidente Me Renar-Legrand loue l'absence de menaces et les gestes d'humanité.

Un État où « aucun avocat n’est menacé »

 

« Ici, au Togo, l’État ne menace aucun avocat et n’emprisonne personne pour avoir défendu son client. Une réalité rare, très rare, qu’il faut dire haut et fort. »

Devant les caméras, la patronne des 250 barreaux membres de la CIB a répété ce que beaucoup de ses collègues chuchotaient déjà dans les couloirs du congrès : en effet, le Togo est devenu, sans tambour ni trompette, un des pays les plus sûrs d’Afrique pour exercer le métier d’avocat. Ainsi, pas d’arrestations arbitraires, pas de pressions sur les robes noires, pas de disparitions nocturnes. Il y a simplement le droit de défendre, même quand le dossier est brûlant.

Par ailleurs, elle a ajouté un détail qui a fait tilter plus d’un observateur : elle a publiquement salué la décision récente de Faure Gnassingbé de gracier des détenus âgés ou gravement malades. « C’est un geste d’humanité qui dit beaucoup sur la façon dont ce pays conçoit la justice. »

L’État de droit, une « pratique quotidienne »

 

Au nom du Président du Conseil, le Président de l’Assemblée nationale a salué la réussite du 39ᵉ congrès de la CIB, jumelé au 40ᵉ anniversaire de l’organisation à Lomé. Il a également réaffirmé l’engagement du Togo à renforcer sans relâche l’État de droit et la justice, piliers essentiels de la vie démocratique. À cet égard, le Président Klassou n’a pas cherché l’effet de manche, mais a affirmé que « l’État de droit n’est pas un slogan au pays, mais une pratique quotidienne », avant de rappeler aussi que le Togo continuera à protéger ceux qui défendent les droits des autres : les avocats.

Un « Label » qui vaut de l’or

En somme, en une phrase, le Togo vient de marquer des points là où on ne l’attendait pas : sur le terrain de la liberté de la défense. En plus, quand ce sont les avocats du monde entier qui le disent, ce n’est plus de la communication. C’est un label. Et il vaut de l’or.

Lomé : « L’Europe a besoin de l’Afrique autant que l’Afrique a besoin de l’Europe », l’ambassadeur Jones secoue l’auditorium de l’Université

Lomé, 5 décembre 2025 – Il n’y a pas eu de langue de bois le jeudi à l’auditorium de l’Université de Lomé. Devant plus de 300 étudiants en journalisme et communication de l’ISICA (Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts), l’ambassadeur de l’Union européenne au Togo, Gwilym Ceri Jones, a posé la question sans filtre : « Dans un monde où la Chine, la Russie et la Turquie redessinent la carte des influences, que pèse encore le partenariat UE-Afrique ? »

Et il a répondu lui-même, sans détour : « Il pèse lourd, mais seulement si on arrête les discours paternalistes et qu’on passe enfin à un partenariat d’égaux. »

Organisée à l’initiative de la Délégation de l’UE, cette conférence-débat tombait à pic : deux semaines après le sommet UE-UA de Luanda, alors que l’Afrique est courtisée comme jamais et que l’Europe cherche à ne pas devenir le grand absent du XXIᵉ siècle.

Le nouveau pacte stratégique de l’Union Européenne

 

L’ambassadeur n’a pas mâché ses mots. Sur la gouvernance : « On ne viendra plus donner de leçons. On vient proposer des outils, pas imposer des modèles. »

Sur le développement : « Vos matières premières ne doivent plus quitter le continent brut. L’usine du futur est ici, et non à Rotterdam. »

Sur la sécurité : « On ne financera plus des opérations si elles ne sont pas pilotées par des Africains. »

À l'Université de Lomé, l'Ambassadeur de l'UE, Gwilym Ceri Jones, prône un partenariat "d'égaux" avec l'Afrique. Un débat sans filtre sur la concurrence des puissances mondiales.

Le pouvoir des questions qui dérangent

 

Les étudiants, eux, n’ont pas fait de cadeau. Une jeune femme en deuxième année a lancé : « Pourquoi l’UE continue de nous imposer des normes phytosanitaires qui tuent nos exportations d’ananas et de soja ? » Réponse cash de l’ambassadeur Jones : « Parce que certains lobbies agricoles européens sont plus puissants que notre volonté politique. Mais ça change. Et vous, futurs journalistes, vous avez le pouvoir de faire bouger les lignes. »

Un autre étudiant a demandé si l’Europe n’était pas en train de paniquer face à l’arrivée massive des investissements chinois. Réponse : « Paniquer, non. Réveiller, oui. On a dormi vingt ans. Par conséquent, vous êtes notre réveil matin. »

L’Afrique, une force dont on doit respecter les choix

 

À ses côtés, l’ambassadeur du Sénégal, Mamadou Moustapha Loum, a rappelé que « l’Afrique n’a plus besoin de tuteurs. Elle a besoin de partenaires qui respectent ses choix, même quand ils ne plaisent pas. »

Le directeur de l’ISICA, le Professeur Mawusse Akue Adotevi, a conclu sous les applaudissements : « Vous sortirez d’ici non pas avec des réponses toutes faites, mais avec des questions qui dérangent. Et c’est exactement ce qu’on attend de vous. »

À la sortie, les étudiants ne parlaient plus de « coopération Nord-Sud ». Ils parlaient d’un monde multipolaire où l’Afrique a enfin les cartes en main.

En conséquence, pour une fois, personne n’a applaudi poliment. On a applaudi fort. Parce que, dans cet auditorium, on venait de comprendre que le futur ne se négocie plus à Bruxelles ou à Washington. Il se discute aussi ici, à Lomé, en français, en éwé, en kabiyè avec des jeunes qui n’ont plus envie d’attendre.

Dapaong : Inauguration du 3e One Stop Center

Dapaong, 4 décembre 2025 – Dans la cour de la polyclinique de Dapaong, l’émotion était palpable ce matin. Pour la première fois dans les Savanes, un centre intégré entièrement dédié aux survivantes de violences basées sur le genre vient d’ouvrir ses portes. Et cette fois, l’UNFPA a pensé dès le départ pour celles que l’on oublie trop souvent : les femmes et les filles en situation de handicap.

C’est la ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, Mme Martine Moni Sankaredja, qui a coupé le ruban du troisième One Stop Center (OSC) du Togo, en présence des autorités régionales et d’une délégation UNFPA. Le message est clair : personne ne doit plus être laissé sur le bord du chemin.

Le Togo inaugure à Dapaong un One Stop Center (OSC) pionnier pour les survivantes de violences, spécialement adapté aux femmes et filles en situation de handicap.

 3e One Stop Center : mettre fin à la « Double Peine »

 

« Aujourd’hui, nous disons stop à la double peine », a lancé la ministre. « Être femme et handicapée ne doit plus signifier être plus exposée aux violences et moins protégée quand elles arrivent. »

Concrètement, ce nouveau centre offre tout sous le même toit et gratuitement :

  • un médecin formé aux séquelles spécifiques des violences sur les corps handicapés ;
  • un psychologue spécialisé ;
  • un assistant social et un juriste capables d’accompagner les démarches judiciaires ;
  • un espace sécurisé pour les femmes sourdes ou malvoyantes, avec un personnel formé également à la langue des signes et au braille.

Un modèle de partenariat efficace

 

L’UNFPA, avec le soutien de la firme japonaise Takeda, a financé le bâtiment moderne. Par ailleurs,  la coopération allemande (GIZ), à travers Plan International et le REFED-Savanes, a assuré l’équipement et va egalement  s’occuper de la prise en charge quotidienne. Ainsi, ce modèle de partenariat permet à l’État togolais de proposer ces services sans que les victimes ne déboursent le moindre franc.

« Avant, une femme violée à Mandouri ou à Tandjouaré mettait parfois trois jours pour arriver à Lomé ou à Kara », témoigne une infirmière du centre. « Désormais, elle peut venir ici, être reçue dans l’heure, soignée, écoutée, hébergée si nécessaire, et repartir avec un dossier prêt pour la justice. Et surtout, elle peut le faire en fauteuil, avec sa canne blanche ou sans avoir à parler fort si elle est sourde. »

Le Togo inaugure à Dapaong un One Stop Center (OSC) pionnier pour les survivantes de violences, spécialement adapté aux femmes et filles en situation de handicap.

 

Combler un vide immense dans les Savanes

 

D’ailleurs, le choix de Dapaong n’est pas anodin. Dans les Savanes, les taux de violences conjugales et sexuelles restent parmi les plus élevés du pays, et les femmes handicapées y sont particulièrement vulnérables : mariages forcés précoces, violences au sein même des familles, absence totale de structures adaptées. Ainsi, ce troisième OSC vient combler un vide immense et critique.

En somme, le message est passé. À Dapaong comme ailleurs, la protection des plus fragiles n’est plus une promesse : elle a désormais une adresse, un numéro de téléphone et des visages qui attendent, jour et nuit.