Togo : L’Assemblée Nationale diversifie ses partenariats

Le palais de la Représentation nationale à Lomé a été le théâtre d’un intense ballet diplomatique ce jeudi 20 novembre 2025. Le Président de l’Assemblée nationale, Professeur Komi Selom Klassou, a reçu coup sur coup les Ambassadeurs de la Chine et de l’Union européenne, ainsi que la Représentante de l’UNICEF. 

Lomé, 20 novembre 2025  La diplomatie parlementaire togolaise est en pleine ébullition. Le Président de l’Assemblée nationale, le Professeur Komi Selom Klassou, a accordé ce jeudi des audiences successives à trois personnalités clés de la coopération bilatérale et multilatérale : S.E. Mme Wang Min (Chine), S.E.M. Gwilym Jones (Union européenne) et le Dr Corinne Erinna Dia (UNICEF). En effet, ces échanges, tenus au palais de la Représentation nationale, ont permis de réaffirmer les liens existants et d’ouvrir de nouvelles perspectives de collaboration dans les domaines cruciaux du développement économique, de la sécurité et des droits des populations vulnérables.

Togo : Klassou reçoit la Chine, l'UE et l'UNICEF. L'Assemblée nationale renforce sa coopération en matière d'économie, de sécurité et de droits de l'enfant.

 La Chine veut partager son quinzième plan quinquennal

 

Première à être reçue, l’Ambassadrice de Chine, S.E. Mme Wang Min, a transmis les félicitations du Président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire de Chine, S.E.M. Zhao Leji, à l’endroit du Professeur Klassou. Elle a également salué son rôle dans le renforcement du partenariat stratégique sino-togolais.

Évoquant les nouvelles orientations de Pékin après la conclusion du vingtième Comité central et la publication du Quinzième Plan quinquennal, elle a indiqué que la Chine est désormais prête pour un « nouveau départ » et souhaite « partager avec le Togo ses opportunités de développement ».

L’accent sera mis sur l’approfondissement de la coopération pratique dans tous les domaines, y compris la coopération législative, dans une optique de prospérité commune et de bénéfices mutuels.

L’Union européenne réaffirme son partenariat stratégique.

 

En deuxième audience, le Président Klassou a échangé avec S.E.M. Gwilym Jones, Ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Togo. L’Ambassadeur Jones a profité de la rencontre, qui s’est déroulée à la veille d’un important Sommet Union africaine-Union européenne, pour faire le point sur les relations Togo-UE.

Il a insisté sur la profondeur du partenariat existant entre les deux entités, rappelant d’abord que l’Union européenne est le premier partenaire de l’Union africaine et de nombreux États, dont le Togo. Il a ensuite précisé que ce partenariat est concret sur plusieurs axes stratégiques au Togo, notamment dans les domaines économique, militaire et des questions de sécurité et de paix.

Togo : Klassou reçoit la Chine, l'UE et l'UNICEF. L'Assemblée nationale renforce sa coopération en matière d'économie, de sécurité et de droits de l'enfant.

L’UNICEF et le Parlement togolais : budget sensible à l’Enfance

 

La dernière audience de la journée a été accordée à la Dr Corinne Erinna Dia, Représentante résidente de l’UNICEF au Togo. L’entretien, qui s’est tenu symboliquement en cette Journée mondiale de l’enfance, a permis de discuter du renforcement du partenariat entre l’UNICEF et le Parlement togolais, en particulier pour l’épanouissement des femmes et des enfants.

La Représentante résidente a mis en lumière deux pistes de collaboration cruciales. Premièrement, dans le domaine du Budget et de l’Enfance, l’UNICEF soutient le gouvernement dans la mise en œuvre de sa feuille de route nationale par la réalisation d’analyses budgétaires, visant à promouvoir une « budgétisation sensible aux besoins de l’enfant ».

Deuxièmement, en matière de renforcement institutionnel, les échanges ont porté sur la consolidation des unités parlementaires chargées des questions liées à l’enfance, afin de garantir que les projets de loi de finances conduisent à une allocation accrue de ressources pour les enfants et les populations vulnérables.

 

Une diplomatie parlementaire essentielle au développement du Togo

 

Ces audiences multiples réaffirment l’engagement de l’Assemblée nationale togolaise en faveur d’une diplomatie parlementaire dynamique et diversifiée, essentielle pour le développement national. Ainsi, ces rencontres confirment la volonté du Togo de diversifier et d’approfondir sa coopération internationale, de l’économie à la protection de l’enfance.

 

Kaduna : des terroristes enlèvent un prêtre et exigent une rançon de 5 millions de nairas

L’insécurité continue de frapper durement le clergé au Nigeria. Le Père Bobbi Paschal, Curé de la paroisse Saint-Étienne, est aux mains de terroristes dans l’État de Kaduna. Si la nouvelle initiale de son assassinat a été démentie par la famille, l’angoisse demeure : les ravisseurs exigent une rançon de 5 millions de nairas pour sa libération.

 

Kaduna (Nigeria), 20 novembre 2025   L’archidiocèse catholique de Kaduna traverse une nouvelle période d’épreuve. Dans la nuit du lundi 17 novembre 2025, des hommes armés, décrits comme des terroristes, ont attaqué la paroisse Saint-Étienne de Kushe Gugdu, dans la zone de gouvernement local de Kagarko. Si les premières rumeurs ont fait état de l’assassinat du Curé, le Rév. Père Bobbi Paschal, il a été confirmé qu’il a en réalité été enlevé de sa résidence. En effet, cet assaut meurtrier a également coûté la vie au frère d’un autre prêtre, le Père Anthony Yero, et a conduit à l’enlèvement de plusieurs autres résidents de la communauté.

L’espoir tenu par la rançon de 5 millions de nairas

 

Contrairement aux premières informations alarmantes, la famille du Père Bobbi Paschal ainsi que la hiérarchie ecclésiale ont reçu des signes de vie du prêtre enlevé. Selon des sources proches du dossier, le religieux aurait brièvement pu s’entretenir par téléphone dans la matinée suivant son enlèvement — survenu lundi —, confirmant qu’il était vivant, bien que retenu par ses ravisseurs.

Cependant, une exigence de rançon ferme tempère l’espoir : un contact direct avec la famille a révélé que les terroristes réclament la somme de 5 millions de nairas en échange de sa libération. Les ravisseurs ont réitéré cette demande auprès de son père âgé ainsi que d’un autre révérend père de l’archidiocèse. Ces communications, bien que confidentielles, sont cruciales et maintiennent l’espoir d’une libération rapide pour le Père Bobbi et les autres victimes de l’attaque.

 

 L’église, cible privilégiée des bandits de Kaduna

 

L’enlèvement du Père Bobbi Paschal est un nouvel épisode d’une vague de violences qui cible spécifiquement les communautés chrétiennes et le clergé dans les États du nord-ouest et du centre-nord du Nigeria. Des groupes armés, dont l’activité principale est l’enlèvement contre rançon, frappent constamment des États comme Kaduna, Zamfara et Katsina.

Les prêtres sont des cibles de choix en raison de leur statut, garantissant aux bandits des rançons élevées. Ce climat d’insécurité généralisée, où les attaques contre les institutions religieuses et éducatives sont monnaie courante, place le gouvernement nigérian sous pression pour garantir la protection de tous les citoyens et mettre fin au terrorisme et aux enlèvements.

 

Kaduna : appel urgent à la prière et à la solidarité

 

L’archidiocèse de Kaduna a lancé un appel vibrant à la communauté nationale et internationale pour prier pour le Rév. Père Bobbi Paschal et pour la sécurité et la prompte libération de toutes les victimes de l’attaque.

Les autorités ecclésiales restent en contact étroit avec les forces de l’ordre et la famille pour assurer le dénouement rapide de cette épreuve, rappelant la situation critique des communautés confrontées à l’insécurité chronique et au besoin urgent de renforcer la sécurité régionale.

Le Togo et la Russie scellent de nouveaux accords bilatéraux

Dans un contexte géopolitique où l’Afrique de l’Ouest est convoitée, le Togo prend une initiative audacieuse en diversifiant ses alliances. La rencontre entre les présidents Poutine et Gnassingbé à Moscou ouvre la voie à une coopération bilatérale renforcée, allant du commerce à l’énergie, en passant par la sécurité alimentaire et l’éducation.

 

Moscou, 20 novembre 2025— Le Palais du Kremlin a été le théâtre, mercredi 19 novembre 2025, d’une rencontre diplomatique de haut niveau entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président du Conseil togolais, Faure Gnassingbé. Cette visite officielle s’inscrit clairement dans une stratégie togolaise d’élargissement de ses horizons économiques et politiques. Loin de se limiter aux enjeux classiques, les discussions ont visé à bâtir un partenariat « gagnant-gagnant » couvrant des secteurs jugés essentiels pour le développement et la stabilité future des deux nations.

Le Président Faure Gnassingbé a rencontré Vladimir Poutine à Moscou pour un partenariat Russie-Togo élargi.

Un agenda bilatéral axé sur la croissance et la sécurité

 

L’entretien entre les deux chefs d’État a permis d’identifier et de consolider un éventail large de domaines de coopération. Ainsi, cette nouvelle feuille de route bilatérale met l’accent sur des secteurs stratégiques allant bien au-delà des relations traditionnelles :

  • Économie et Commerce : renforcement des échanges bilatéraux et attraction d’investissements russes.
  • Sécurité et Diplomatie : coordination accrue sur les questions de sécurité régionale en Afrique de l’Ouest et sur les enjeux diplomatiques globaux.
  • Secteurs de l’Avenir : focus sur l’énergie, l’agriculture (notamment les fertilisants pour la sécurité alimentaire), les formations professionnelles et la lutte contre les enjeux climatiques.

Les enjeux géopolitiques : positionnement du Togo

 

Cette visite officielle prend tout son sens dans le contexte géopolitique actuel. Pour la Russie, l’intérêt pour l’Afrique de l’Ouest s’inscrit dans une logique de concurrence internationale accrue.

Pour le Togo, cette démarche est un pilier de sa stratégie de diversification. En effet, Lomé cherche activement à valoriser ses atouts majeurs – sa position géographique stratégique, son port en eau profonde, et ses ressources – en multipliant les partenaires internationaux pour ne pas dépendre d’une seule sphère d’influence. La rencontre de Moscou symbolise la volonté du Togo de renforcer son rôle sur la scène internationale.

 

Perspectives : des investissements russes dans l’économie togolaise

 

Par ailleurs, les attentes concernant les résultats de cette rencontre sont élevées et portent sur plusieurs leviers de développement :

  • Infrastructures et Énergie : augmentation des investissements russes au Togo, ciblant prioritairement les infrastructures stratégiques et le secteur énergétique.
  • Sécurité Alimentaire : une coopération plus étroite dans les technologies agricoles et l’accès aux fertilisants russes pour améliorer les rendements togolais.
  • Capital Humain : développement de partenariats dans les domaines cruciaux de la formation, des échanges universitaires et de la recherche scientifique.

En conclusion, la rencontre entre le Président Poutine et le Président Gnassingbé ouvre une nouvelle ère pour la coopération russo-togolaise. Elle confère au Togo une importance accrue dans ses efforts pour bâtir une résilience économique et renforcer sa souveraineté, grâce à de nouvelles alliances internationales.

 

Screen West Africa : 62 arrestations et saisies record dans 12 pays

Coordonnée par INTERPOL, l’opération Screen West Africa a mobilisé douze pays ouest-africains pour renforcer le contrôle aux frontières et lutter contre le terrorisme, les trafics et la criminalité transnationale.

 

Lomé, 19 novembre 2025 – Entre juillet et octobre 2025, INTERPOL a coordonné une opération régionale d’une ampleur inédite. Douze pays ouest-africains ont uni leurs forces pour frapper les réseaux criminels aux frontières terrestres, aériennes et maritimes.

 

Frontières sous haute surveillance

 

Pendant quatre mois, les policiers, douaniers et agents d’immigration de douze États ont scruté les flux de personnes et de marchandises aux points de passage stratégiques. Grâce aux outils mobiles fournis par INTERPOL, ils ont réalisé 1,7 million de consultations en temps réel dans les bases de données mondiales de l’Organisation, soit 400 000 vérifications de plus qu’en 2024.

D’ailleurs, ce renforcement technologique a directement débouché sur 62 arrestations et la saisie massive d’armes, d’explosifs, de drogues, de médicaments contrefaits et de véhicules volés, dont les revenus servent souvent à financer le terrorisme ou le crime organisé.

Opération INTERPOL Screen West Africa : 12 pays ouest-africains unis contre le terrorisme et la criminalité aux frontières.

Traque ciblée des combattants terroristes

 

Parmi ces arrestations, l’un des résultats les plus marquants concerne la traque des combattants terroristes. En effet, l’opération a permis l’arrestation de neuf personnes soupçonnées de liens avec des groupes armés. Près de 250 correspondances ont été détectées dans les fichiers INTERPOL, dont sept Notices Rouges et neuf Notices Bleues (les Notices Bleues sont des demandes entre les pays membres d’INTERPOL pour recueillir des informations supplémentaires sur l’identité, la localisation ou les activités d’une personne, en relation avec une enquête criminelle.) directement liées à des activités terroristes.

À titre d’exemple, au Burkina Faso, les autorités ont interpellé deux hommes recherchés par la Côte d’Ivoire via des Notices Bleues pour leur implication présumée dans l’attaque de Kafolo en juin 2020, menée par le JNIM (groupe affilié à Al-Qaïda), qui avait coûté la vie à plus de dix membres des forces de sécurité ivoiriennes. Un troisième suspect, également arrêté au Burkina Faso, faisait l’objet d’une Notice Bleue émise par le Togo en 2024 lors de l’opération FIRST (Facial, Imaging, Recognition, Searching and Tracking), une autre opération d’INTERPOL dédiée à l’identification biométrique de terroristes présumés et à la demande de Notices Bleues de suivi.

Opération INTERPOL Screen West Africa : 12 pays ouest-africains unis contre le terrorisme et la criminalité aux frontières.

Traite humaine : 21 vies sauvées au Ghana

 

Par ailleurs, les succès de ses opérations ne se limitent pas aux trafics armés. Au Ghana, les forces de l’ordre ont secouru 21 victimes de traite des êtres humains retenues au Nigeria et exploitées dans le cadre d’escroqueries en ligne.

De plus, dans les ports et en mer, INTERPOL avait préalablement signalé plusieurs navires suspects pratiquant la falsification d’identité, la navigation « sombre » (extinction volontaire des transpondeurs) ou le changement fréquent de pavillon. Ces alertes ont également facilité des contrôles ciblés.

 

Saisies record et arrestations clés

 

Dans l’ensemble des pays mobilisés, les saisies recensées illustrent l’ampleur des trafics interrompus :

  • 17 caches d’armes à feu et de munitions.
  • des explosifs, dont dynamite et détonateurs.
  • 136 véhicules déclarés volés.
  • 731 kilogrammes de cannabis.
  • Importantes quantités de médicaments contrefaits, notamment des opioïdes falsifiés.
  • Fausse monnaie et documents d’identité frauduleux.

 

Une coopération internationale saluée par INTERPOL

 

Dans son intervention lors du bilan des opérations, Cyril Gout, Directeur exécutif par intérim des Services de police d’INTERPOL, a souligné l’efficacité des outils et du soutien opérationnel fournis aux pays membres :

« Ces résultats montrent comment nos dispositifs uniques permettent d’établir les connexions nécessaires pour identifier les terroristes présumés et empêcher qu’ils ne sèment la peur au sein des communautés. »

Ce succès est également le fruit d’une forte mobilisation financière. En effet, l’opération Screen West Africa 2025 a bénéficié du financement du Ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, du Ministère danois des Affaires étrangères et du Bureau INL du Département d’État américain, dans le cadre des programmes I-CT Shield, WATA et AGWE.

Opération INTERPOL Screen West Africa : 12 pays ouest-africains unis contre le terrorisme et la criminalité aux frontières.

Les douze pays engagés

 

Au total, douze pays ont activement pris part à cette initiative majeure, démontrant l’étendue de la solidarité régionale : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Libéria, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Cette vaste mobilisation illustre la puissance d’une coopération transfrontalière bien coordonnée. En effet, face aux menaces hybrides, l’union fait la force.

En somme, l’opération Screen West Africa 2025 n’est pas seulement un bilan chiffré ; elle est la preuve que, face à l’hydre criminelle qui ignore les frontières, la solidarité ouest-africaine est la seule réponse viable et efficace.

Les élus du Golfe 3 posent les fondations de leur mandature

Le Conseil municipal de Golfe 3 a adopté son règlement intérieur et installé ses commissions, lançant ainsi les travaux de la nouvelle mandature.

 

Niamey, 19 novembre 2025 – Le Conseil municipal de Golfe 3 à Lomé entre dans une nouvelle phase active. En effet, les élus de la commune ont franchi une étape décisive mardi en adoptant leur règlement intérieur et en constituant les commissions thématiques, marquant ainsi le véritable démarrage des travaux de la nouvelle mandature. Une séance marquée par l’appel à la cohésion lancé par le maire Gnassingbé Essohanim et la volonté de structurer l’action publique autour de règles claires et d’expertises ciblées.

Le Maire du Golfe 3 Gnassingbé Essohanim

Une séance placée sous le signe de la cohésion et du devoir

 

Présidée par le maire Gnassingbé Essohanim, la quatrième séance ordinaire de l’année 2025 a réuni l’ensemble des conseillers municipaux fraîchement élus. Bien que les élections du nouvel exécutif aient été comptabilisées comme première session, cette réunion est considérée comme la quatrième séance ordinaire de l’année. Elle a permis de poser les bases solides du fonctionnement du Conseil pour les années à venir.

En ouvrant les travaux, le maire a adressé ses chaleureuses félicitations à tous les élus pour leur victoire et leur installation officielle. Il a particulièrement insisté sur les valeurs essentielles qui doivent guider leur action : l’entraide, la cohésion et le sens élevé du devoir. Selon lui, seule une équipe soudée pourra répondre aux aspirations légitimes des habitants de la commune Golfe 3 et transformer les promesses de campagne en réalisations concrètes.

À Golfe 3, les élus municipaux adoptent leur règlement intérieur et installent les commissions pour lancer la mandature.

Adoption du règlement intérieur : un cadre clair pour les délibérations dans le Golfe 3

 

Le point central de la séance a été la lecture intégrale puis l’adoption à l’unanimité du règlement intérieur du Conseil municipal. Ce document fondamental fixe les règles précises d’organisation, de fonctionnement et de délibération de l’assemblée locale. Il définit notamment les modalités de convocation, les quorum requis, les droits et devoirs des conseillers, ainsi que les procédures de vote et de prise de décision.

L’adoption de ce texte permet désormais au Conseil de travailler dans un cadre juridique clair et harmonisé, évitant tout risque d’ambiguïté lors des futures délibérations sur les projets de développement de la commune.

À Golfe 3, les élus municipaux adoptent leur règlement intérieur et installent les commissions pour lancer la mandature.

 Golfe 3 : mise en place des commissions permanentes

 

Dans la foulée, et afin de garantir l’expertise nécessaire, les conseillers ont également procédé à la création et à la composition des commissions permanentes. Ces structures spécialisées, couvrant des domaines clés comme les finances, les affaires sociales, l’urbanisme, l’éducation ou encore l’environnement, auront pour mission d’étudier en profondeur les dossiers avant leur présentation en plénière.

Grâce à ces commissions, le Conseil municipal disposera d’avis techniques solides et argumentés, garantissant des décisions plus éclairées et mieux adaptées aux réalités du terrain dans la commune Golfe 3.

 

Prochain rendez-vous dès ce mercredi

 

Signe d’un Conseil mobilisé et déterminé, les travaux ne s’arrêtent pas là. Une cinquième séance est prévue dès ce mercredi. Les élus poursuivront l’examen des points restants à l’ordre du jour, notamment les questions budgétaires et les premiers projets prioritaires pour la commune. De fait, le nouveau Conseil municipal de Golfe 3 démontre sa détermination à passer sans délai de la phase d’installation à celle de l’action au service des populations.

Lomé : La Cour de justice de la CEDEAO va à la rencontre des citoyens

Sensibiliser, rapprocher, expliquer : du 18 au 21 novembre, la Cour de justice de la CEDEAO est en mission à Lomé pour faire connaître ses procédures et renforcer l’accès à la justice régionale auprès des citoyens togolais.

 

Lomé, 19 novembre 2025 –  À Lomé, la justice régionale sort de ses murs. Du 18 au 21 novembre 2025, la Cour de justice de la CEDEAO déploie un ambitieux programme de sensibilisation pour rapprocher son action des citoyens togolais et renforcer l’accès aux droits dans l’espace communautaire.

 

Une campagne anniversaire sous le signe de la proximité

 

C’est au siège de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) que s’est ouverte, mardi 18 novembre, une campagne de quatre jours portée par la juridiction régionale ouest-africaine. L’événement s’inscrit dans le cadre des célébrations du 50ᵉ anniversaire de la CEDEAO et du 20ᵉ anniversaire de sa Cour de justice, encore trop méconnue malgré son rôle central dans la protection des droits humains et le règlement pacifique des différends régionaux.

La Cour de justice de la CEDEAO en mission à Lomé pour rapprocher la justice communautaire des citoyens togolais, du 18 au 21 novembre 2025.

Lancement officiel en présence des autorités togolaises

 

Le lancement a bénéficié d’une forte adhésion officielle. En effet, le président de la Cour, l’honorable juge Ricardo Cláudio Monteiro Gonçalves, a présidé la cérémonie d’ouverture, entouré de la représentante résidente de la CEDEAO au Togo, Deweh Emily Gray, et du représentant du ministère de l’Économie et du Budget, Essokiza Anakpa. Le gouvernement togolais était  aussi représenté par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits humains, Maître Pacôme Adjourouvi, qui a salué le choix du Togo comme étape stratégique de cette tournée régionale. Il a réaffirmé l’engagement du pays dans la construction d’une « CEDEAO des peuples », fondée sur la paix, la cohésion sociale et l’intégration.

 

Quatre jours d’actions pour rapprocher la Cour des citoyens

 

Pour concrétiser cet objectif de proximité, la délégation de la Cour multiplie les initiatives de terrain durant quatre jours :

  • Clinique juridique ouverte au public pour des conseils gratuits.
  • Forums spécialisés avec les universitaires, avocats et magistrats.
  • Dialogues judiciaires entre juges de la Cour et magistrats togolais
  • Rencontres avec le barreau, la société civile, les organisations féminines, les forces de sécurité ainsi que  les étudiants.

L’objectif affiché par le président Gonçalves est de faire connaître les compétences, les procédures et les mécanismes de saisine de la Cour afin que citoyens, résidents et acteurs économiques puissent y recourir plus facilement en cas de violation des textes communautaires ou des droits fondamentaux.

Le Togo, partenaire actif d’une justice accessible

 

À ce titre, le ministre Pacôme Adjourouvi a souligné lors de son allocution officielle que la méconnaissance de la Cour de justice de la CEDEAO constitue une perte pour les populations. Il a aussi  salué le soutien constant du président en exercice de la Conférence des chefs d’État, Faure Essozimna Gnassingbé, en faveur du règlement pacifique des différends via cette juridiction régionale.

La veille, lundi 17 novembre, le ministre avait déjà reçu la délégation de la Cour à son cabinet pour un échange approfondi sur le calendrier détaillé de la mission et les objectifs de la campagne de sensibilisation.

Une juridiction modernisée au service des citoyens

 

Cette mission est rendue possible par l’évolution du rôle de la Cour. En effet, Créée par les articles 6 et 15 du Traité révisé de la CEDEAO en 1993, la Cour de justice a été renforcée par le protocole additionnel A/SP1/01/05 du 19 janvier 2005. Ce texte lui permet désormais de recevoir directement les requêtes des particuliers contre les États membres pour violation des droits humains, sans passer par les juridictions nationales.

Cette démarche togolaise s’inscrit dans une série d’actions similaires menées dans plusieurs pays membres tout au long de l’année 2025. Elle illustre aussi la volonté de la Cour de passer d’une institution perçue comme lointaine à un recours concret et accessible pour les 400 millions d’habitants de l’espace CEDEAO.

Une justice qui s’incarne

En somme, à travers cette campagne de sensibilisation, la Cour de justice de la CEDEAO affirme sa vocation : devenir une juridiction de proximité, au service des peuples ouest-africains. De Lomé à Abuja, elle trace une voie : celle d’une justice qui parle aux citoyens, et non plus seulement aux États.

Tanzanie : la présidente Samia nomme sa fille et son gendre au gouvernement

Le récent remaniement ministériel en Tanzanie suscite un vif débat sur la gouvernance et le népotisme, après la nomination de deux proches de la cheffe de l’État à des postes clés.

Tanzanie, 18 novembre 2025 –  Moins d’un mois après les élections générales du 29 octobre 2025, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a procédé à un remaniement ministériel qui fait couler beaucoup d’encre. Ce qui rend la situation particulièrement sensible est la proximité des bénéficiaires : deux nominations en particulier attirent l’attention, celle de sa fille, Wanu Hafidh Ameir, au poste de vice-ministre de l’Éducation, et celle de son gendre, Mohamed Mchengerwa, désormais ministre de la Santé.

Tanzanie : Polémique autour de la Présidente Samia Suluhu Hassan après avoir nommé sa fille et son gendre. Les critiques dénoncent un risque de népotisme.

Des figures politiques déjà bien ancrées, mais critiquées

 

Il est essentiel de noter que ces nominations ne concernent pas des inconnus. Wanu Hafidh Ameir, 43 ans, est une personnalité politique bien établie. Élue députée de Makunduchi à Zanzibar, elle a reconduit son mandat sous les couleurs du Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti au pouvoir.
Quant à son mari, Mohamed Mchengerwa, 46 ans, il est lui aussi un cadre expérimenté du CCM. Élu dans la circonscription de Rufiji, dans la région de Pwani, il a déjà occupé plusieurs portefeuilles ministériels, dont celui de ministre d’État à la Présidence, en charge de l’administration régionale.

 

Les critiques s’accentuent sur l’éthique et la transparence.

 

Malgré leur expérience respective, ces nominations, bien que légales, ravivent violemment les critiques sur la transparence du pouvoir exécutif à Dodoma. Plusieurs voix influentes s’élèvent pour dénoncer un possible conflit d’intérêts et une concentration excessive du pouvoir au sein du cercle familial de la présidente. Le débat sur le népotisme, déjà latent dans le pays, prend une nouvelle ampleur dans un contexte post-électoral tendu, car ces nominations donnent l’impression que le mérite passe après l’allégeance dynastique.

Tanzanie : Polémique autour de la Présidente Samia Suluhu Hassan après avoir nommé sa fille et son gendre. Les critiques dénoncent un risque de népotisme.

Tanzanie : le CCM toujours dominant, mais sous forte pression

 

Le Chama Cha Mapinduzi, au pouvoir depuis l’indépendance, a conservé sa majorité lors des dernières élections, malgré une opposition fragmentée. Ce remaniement visait officiellement à renforcer l’efficacité gouvernementale. Cependant, en favorisant les liens familiaux, il pourrait au contraire fragiliser la légitimité de l’exécutif aux yeux d’une partie de l’opinion publique et de la société civile, sapant la confiance dans le discours officiel de la lutte contre la corruption.

 

Tanzanie : une gouvernance familiale sous les projecteurs

 

La situation n’est pas isolée. En effet, la Tanzanie n’est pas étrangère aux dynasties politiques. Le nouveau cabinet comprend également Ridhwani Kikwete, fils de l’ancien président Jakaya Kikwete, nommé ministre de la Gestion du service public. Ces choix constants interrogent sur la place réelle des liens familiaux dans la gestion des affaires publiques et sur l’efficacité des garde-fous institutionnels visant à garantir l’équité et l’impartialité dans les nominations aux plus hauts postes.

Une présidence entre continuité et controverse

 

Les Tanzaniens et la communauté internationale avaient  salué Samia Suluhu Hassan, première femme à diriger la Tanzanie, pour son style plus ouvert et sa volonté de réformer après la période Magufuli. Cependant, ce remaniement familial controversé pourrait marquer un tournant dans sa présidence, l’obligeant à choisir entre la consolidation rapide de son pouvoir via sa famille et le maintien de son image de réformatrice aux yeux de ses partenaires internationaux et de ses concitoyens.

Bawara renforce les liens institutionnels avec la HAPLUCIA

À Lomé, le ministre Gilbert Bawara renforce les liens avec la HAPLUCIA dans une démarche proactive contre la corruption. Une visite stratégique qui marque l’engagement du gouvernement pour une gouvernance plus transparente et collaborative.

 

Lomé, 17 novembre 2025 – Le ministre togolais en charge des Relations avec le Parlement et les Institutions, Gilbert Bawara, a initié une série de visites ciblées pour consolider les liens avec les organismes sous sa supervision. Ce lundi, il s’est notamment rendu à la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), marquant un geste fort en faveur de la transparence administrative. Une rencontre axée sur les besoins et la coopération, qui réaffirme l’engagement du gouvernement contre les malversations.

 

Une tournée ministérielle pour un soutien opérationnel accru

 

En effet, intégrée à un programme plus large de prise de contact, cette escale à la HAPLUCIA visait à sonder les réalités quotidiennes des équipes sur le terrain. Gilbert Bawara, accompagné de collaborateurs proches, a écouté attentivement les retours sur les défis logistiques et humains, dans le but d’affiner les appuis ministériels.

« Comprendre les rouages internes, c’est la clé pour une assistance sur mesure », a-t-il confié lors des échanges, illustrant une approche pragmatique pour dynamiser les missions de l’autorité.

Cette démarche s’inscrit dans une vision globale de réforme administrative, où les institutions de contrôle gagnent en autonomie et en efficacité. Grâce à ces interactions directes, le ministre pose les bases d’un accompagnement adapté, loin des directives impersonnelles.

 

Échanges focaux : missions et perspectives de collaboration

 

Par ailleurs, au menu des discussions figurait un tour d’horizon détaillé des attributions de la HAPLUCIA, de ses enquêtes préventives à ses interactions avec d’autres entités étatiques. Les responsables ont exposé les mécanismes de veille et de sanction, tout en identifiant des pistes pour intensifier la coopération avec le ministère. Bawara a salué l’inflexibilité de l’institution face aux dérives, la qualifiant ainsi de « gardienne vigilante de l’intégrité publique ».

Promettant une poursuite des dialogues, le ministre a esquissé des chantiers communs, comme des protocoles partagés pour les audits et des formations croisées. D’ailleurs, ces avancées concrètes pourraient bientôt se concrétiser en un plan d’action conjoint, renforçant ainsi la traque des irrégularités budgétaires à tous les niveaux.

 

Réactions enthousiastes : un signal fort de l’État

 

Naturellement, cette initiative a suscité un vif enthousiasme. Aba Kimelabalou, à la tête de la HAPLUCIA, n’a pas tari d’éloges sur cette initiative.

« L’arrivée du ministre Bawara chez nous est un témoignage éloquent de la détermination gouvernementale à veiller sur les deniers publics », a-t-il affirmé, voyant dans cette visite un levier pour une gouvernance exemplaire.

Pour une population souvent sceptique face aux mécanismes de contrôle, ce geste résonne comme un engagement concret. Il démontre que la lutte contre la corruption n’est plus un slogan, mais une priorité actionable. De plus, cette dynamique pourrait inspirer d’autres institutions de contrôle dans la sous-région.

 

Perspectives : une synergie pour une gouvernance intègre au Togo

 

En définitive, au-delà de Lomé, cette rencontre pourrait initier de nouveaux partenariats au sein de l’administration togolaise, favorisant une culture de reddition des comptes. Dans un contexte économique où la probité devient un atout compétitif, ces efforts pourraient attirer des investissements et restaurer la foi des contribuables. Par ailleurs, Bawara et Kimelabalou ont convenu de rendez-vous réguliers pour monitorer les progrès, assurant une dynamique soutenue.

Togo : la FIFA valide les avancées du Centre Technique National de Gbavé

À Gbavé, le chantier du Centre Technique National togolais franchit une étape décisive. Validé par la FIFA, ce complexe de 20 hectares financé par le programme FIFA Forward incarne l’ambition d’un football togolais moderne, inclusif et compétitif.

 

Lomé, 17 novembre 2025 – Le football togolais gagne en ambition avec l’évolution rapide du chantier du Centre Technique National à Gbavé, dans la commune de Zio 2. Dans ce contexte, la FIFA a validé les avancées d’un projet ambitieux financé par ses soins lors d’une mission la semaine dernière. Lancés en avril, les travaux promettent un hub moderne dédié à la formation et à l’excellence sportive, boostant ainsi les Éperviers et la relève nationale.

Validé par la FIFA, le Centre Technique National de Gbavé incarne l’ambition du Togo pour un football moderne et performant. Ce complexe de 20 hectares, financé par le programme FIFA Forward, vise à former l’élite sportive nationale et régionale.

Une visite FIFA qui confirme l’élan du projet togolais

 

Concrètement, accompagnée par les équipes de la Fédération Togolaise de Football (FTF), la délégation de la FIFA a inspecté le site de Gbavé, berceau naissant de l’élite footballistique togolaise. Par ailleurs, l’occasion était idéale pour célébrer la finalisation réussie de la pelouse hybride principale, déjà certifiée conforme aux normes internationales. Ce terrain d’exception, prêt à accueillir entraînements intensifs et compétitions, symbolise le premier jalon d’un complexe conçu pour propulser le Togo sur l’échiquier africain.

Les visiteurs ont également passé en revue les phases en cours : construction des résidences pour athlètes, des bureaux administratifs et d’un poste de garde sécurisé. Ces infrastructures, alignées sur les standards mondiaux, visent en effet à créer un écosystème complet où convergent joueurs, staff technique et officiels, favorisant une immersion totale dans le haut niveau.

Validé par la FIFA, le Centre Technique National de Gbavé incarne l’ambition du Togo pour un football moderne et performant. Ce complexe de 20 hectares, financé par le programme FIFA Forward, vise à former l’élite sportive nationale et régionale.

Satisfaction palpable : la vision d’un centre d’excellence moderne

 

Par conséquent, après l’inspection technique, la satisfaction était palpable. El Hadji Wack Diop, directeur du bureau Afrique à la FIFA, n’a pas caché son enthousiasme lors de cette évaluation.

« Je ressens une grande plénitude et une tranquillité d’esprit face à un projet qui progresse harmonieusement. Cette infrastructure, une fois opérationnelle, atteindra un niveau d’excellence contemporaine », a-t-il déclaré, soulignant comment cette avancée matérialise une stratégie nationale pour le renouveau du ballon rond togolais.

Ce feedback positif renforce la confiance des autorités sportives locales, qui voient dans ce centre un levier pour l’identification et le polissage des pépites togolaises. Le centre devrait accueillir dès 2026 les premières promotions de jeunes talents issus des académies locales. Au-delà des infrastructures, il s’agit aussi d’un investissement dans l’avenir : des programmes structurés pour former la génération montante et élever les compétences des éducateurs et des arbitres.

FIFA Forward : 1,2 milliard FCFA pour 20 hectares d’innovation sportive à Gbavé

 

Surtout, soutenu par le fonds FIFA Forward, ce joyau s’étend sur près de 20 hectares et représente un budget de 1,2 milliard FCFA. Plus qu’un simple stade, il incarne une plateforme multifonctionnelle pour stimuler la compétitivité des sélections nationales, des Éperviers aux équipes féminines et de jeunes. En favorisant des stages résidentiels et des séminaires spécialisés, le centre technique ambitionne de combler les lacunes en matière de préparation physique et tactique.

À terme, Gbavé pourrait devenir un pôle d’attraction pour les sélections voisines en quête de préparation de qualité. Les travaux, menés avec une rigueur exemplaire, devraient s’achever dans les mois à venir, ouvrant ainsi la voie à des partenariats élargis avec des clubs continentaux. Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation du football togolais, où l’infrastructure rime avec inclusion et performance.

 

Vers un avenir radieux pour le football togolais à Gbavé

 

En conclusion, avec cette validation FIFA, le Centre Technique National de Gbavé n’est plus un rêve : c’est une réalité en marche, prête à forger des champions et à unir une nation autour de sa passion footballistique. Les prochaines étapes, axées sur l’équipement high-tech et les tests finaux, promettent un lancement en fanfare, boostant l’attractivité du Togo pour les investisseurs sportifs.

Togo : « Son courage est notre bouclier commun » – Olympio exhorte à la solidarité pour Gnakadé

Deux mois après son arrestation, Essossimna Marguerite Gnakadé reste détenue. Ancienne ministre devenue voix dissidente, elle incarne une fracture au sein du pouvoir togolais. Nathaniel Olympio lui rend hommage et appelle à une mobilisation citoyenne pour défendre la liberté d’expression.

Lomé, 17 novembre 2025 – Exactement deux mois après son interpellation musclée à domicile, Essossimna Marguerite Gnakadé, ancienne ministre des Armées et figure emblématique de l’opposition togolaise, reste derrière les barreaux. Dans un message poignant, Nathaniel Olympio, leader politique et militant des droits humains, rend hommage à son audace et exhorte les citoyens à briser le silence autour de sa captivité. Cette affaire révèle ainsi les tensions croissantes entre le régime et ses anciens soutiens devenus critiques, ravivant le débat sur la liberté d’expression au Togo.

Une interpellation prévisible, mais chargée d’émotion

 

En revenant sur les faits, le 17 septembre dernier, les forces de l’ordre ont surgi au domicile d’Essossimna Marguerite Gnakadé, la plaçant en détention provisoire sans délai. À ce jour, aucune justification officielle n’a été fournie, alimentant les soupçons d’une arrestation à caractère politique. Cependant, pour de nombreux observateurs, cet événement n’avait rien d’inattendu : ses interventions publiques, épinglant les dysfonctionnements du système, avaient accru les risques. Pourtant, au-delà de l’anticipation, cette nouvelle a touché en plein cœur les Togolais sensibles à son franc-parler et à sa verve incisive, largement relayés via des chroniques et enregistrements viraux.

Nathaniel Olympio, connu pour son engagement sans faille en faveur d’une alternance démocratique, confie que cette épreuve l’a profondément marqué.

« Son arrestation, bien que prévisible, nous rappelle la fragilité de la dissidence dans un contexte où la critique rime avec péril », note-t-il.

Cette réaction collective souligne comment Gnakadé est devenue un symbole de résistance, inspirant une génération lassée des inerties institutionnelles.

Du cœur du pouvoir à la ligne de front de la critique

 

Plus précisément, son parcours donne une résonance unique à son acte. Ancienne haute responsable au ministère des Armées – un poste stratégique et confidentiel –, Essossimna Marguerite Gnakadé appartenait au cercle rapproché du pouvoir exécutif. Ce positionnement privilégié confère une résonance unique à ses dénonciations : elle connaît les rouages internes mieux que quiconque. Son virage vers l’opposition n’est pas un caprice isolé, mais un écho à d’autres défections notables dans l’entourage dirigeant.

Si son parcours de deux décennies au sein de l’appareil d’État lui a offert des avantages indéniables, son mutisme passé sur les excès du régime reste un mystère. C’est précisément cette bascule volontaire qui élève sa posture : rien ne l’y contraignait, et son choix d’ajouter sa voix au chœur des contestataires témoigne d’une conviction profonde.

« Elle a osé briser le tabou familial et institutionnel, transformant son héritage en un appel à la raison collective », analyse Olympio, qui y voit une leçon de bravoure pour la nation.

Un engagement au prix fort :  le sacrifice de Gnakadé  et l’appel à la mobilisation

 

Malheureusement, un tel engagement a un prix personnel élevé. Critiquer le régime n’était pas un jeu pour Essossimna Marguerite Gnakadé ; c’était un pari sur l’avenir d’un Togo apaisé, fondé sur le dialogue et l’équité. En s’exposant ainsi, elle a mis en péril non seulement sa liberté, mais aussi celle de sa famille élargie, exposant ses proches à des répercussions imprévisibles. Ce renoncement personnel, dans un pays où la loyauté dynastique pèse lourd, amplifie la portée de son geste et invite à une gratitude nationale.

C’est pourquoi Nathaniel Olympio ne mâche pas ses mots : il presse les Togolais de ne pas laisser cette détention s’enliser dans l’oubli.

« Son intrépidité mérite plus qu’une admiration passive ; elle exige une solidarité active pour que sa voix, même muselée, continue de porter », déclare-t-il.

Cet appel résonne comme un défi lancé à la conscience collective, dans un contexte où les militants incarcérés peinent souvent à mobiliser l’opinion.

Gnakadé : une femme au cœur de la lutte pour un changement profond

 

En conclusion, l’affaire Gnakadé transcende le cas individuel : elle interroge la capacité du Togo à tolérer les remises en question internes, et renforce l’urgence d’une transition politique inclusive. Pour de nombreux jeunes et militantes, elle incarne la possibilité d’un sursaut venu de l’intérieur du système. Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 30 ans, son exemple résonne comme un appel générationnel à la responsabilité.

Sur les réseaux sociaux, son nom circule comme un mot d’ordre, symbole d’un ras-le-bol transgénérationnel. À deux mois de sa privation de liberté, son exemple perdure, galvanisant ceux qui rêvent d’un pays libéré des chaînes du passé. Nathaniel Olympio conclut sur une note d’espoir et de défi :

« Pouvons-nous la briser ? Non, car son courage est notre bouclier commun. »