Gestion des pesticides au Togo : vers une agriculture plus responsable

Dans un contexte dans lequel l’agriculture demeure un pilier essentiel de l’économie togolaise, la question de l’utilisation des pesticides chimiques revêt une importance capitale. Si ces produits contribuent à la protection des cultures contre les ravageurs et les maladies, leur usage incontrôlé peut engendrer des conséquences désastreuses, tant pour la santé humaine que pour l’environnement.

C’est dans cette optique que le Projet d’Appui à la Gestion Efficiente des Pesticides dans le Secteur Agricole au Togo (ProGePestA), financé par la FAO, a été mis en place. L’objectif est clair : sensibiliser et former les acteurs impliqués dans le commerce et l’utilisation des pesticides afin de limiter les risques associés à ces substances chimiques.

Gestion des pesticides au Togo : un diagnostic préoccupant

Cependant, les conclusions d’une étude menée à travers 39 préfectures du pays ont mis en lumière des réalités alarmantes. Des résidus de pesticides se retrouvent dans les sols, les cours d’eau et même dans certains produits agricoles, exposant ainsi les populations rurales et urbaines à des substances potentiellement nocives. Ces découvertes ont renforcé l’urgence d’une régulation stricte et d’une sensibilisation accrue.

À cet effet, Mme Debi Broohm, cheffe de la division des installations classées et des substances dangereuses au ministère de l’Environnement, souligne la nécessité d’une approche préventive robuste, combinant formation des agriculteurs et contrôles accrus sur le commerce de ces produits.

 

Le Togo intensifie la lutte contre les risques liés aux pesticides grâce au projet ProGePestA, visant à sensibiliser et former les acteurs
Des actions concrètes pour un changement durable

Par ailleurs, face à ce constat, les autorités togolaises ont entrepris une démarche structurée. En décembre 2024, une retraite de travail à Kpalimé a permis de concevoir des outils de formation et de sensibilisation destinés aux acteurs de la chaîne des pesticides. Ces supports, élaborés par des experts en environnement et en agriculture durable, visent à :

  • Éduquer sur les bonnes pratiques d’application des pesticides, en insistant sur les doses appropriées et les équipements de protection.
  • Encourager l’utilisation de méthodes alternatives telles que l’agriculture biologique, la lutte intégrée contre les ravageurs et les biopesticides.
  • Réduire les risques de contamination des ressources naturelles et de la chaîne alimentaire.

Aujourd’hui, ces outils font l’objet d’un atelier de validation à Lomé, réunissant spécialistes, représentants du gouvernement et acteurs du secteur agricole. Cette étape est déterminante, car elle permettra d’adapter les supports aux réalités du terrain et d’assurer leur pertinence avant leur déploiement à grande échelle.

Un engagement en faveur d’une agriculture durable

D’ailleurs, le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières insiste sur le fait que la validation de ces outils marque un tournant décisif dans la lutte contre les risques liés aux pesticides. En dotant les agriculteurs et les commerçants d’informations précises et accessibles, le Togo renforce son engagement en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la santé publique.

Au-delà de la simple réglementation, c’est une transformation des pratiques agricoles qui est amorcée. L’enjeu est double : protéger les générations actuelles des effets nocifs des pesticides tout en préservant les ressources naturelles pour celles à venir.

Grâce à cette initiative, le Togo s’affirme ainsi comme un acteur proactif dans la transition vers une agriculture durable, conjuguant productivité et préservation des écosystèmes.

 

 Le Togo et la Sierra Leone tissent une toile fraternelle à Rabat

Rabat, 11 février 2025 – Dans l’écrin discret de la chancellerie togolaise à Rabat, s’est déroulée une rencontre empreinte de solennité. Monsieur Messan Amakoé Klutse, Chargé d’affaires a.i. de l’Ambassade du Togo, a accueilli S.E.M. Alhaji Momodu Koroma, nouvel Ambassadeur de la Sierra Leone au Maroc, dans un ballet protocolaire où l’art du dialogue a supplanté les simples formalités.

Loin de se réduire à un échange de civilités, cette entrevue a servi de prisme pour ausculter les liens ténus, mais vigoureux unissant les deux nations, révélant une diplomatie africaine en mouvement, subtile et résolument tournée vers l’avenir.

Si les rencontres diplomatiques se parent souvent d’un vernis de rigueur protocolaire, celle-ci s’est distinguée par une convivialité quasi familiale. Les deux émissaires, conscients du poids symbolique de leur fonction, ont choisi d’incarner une diplomatie de l’écoute, où l’empathie et la curiosité mutuelle ont primé.

Ainsi, les murs de la chancellerie, témoins discrets de ces échanges, ont vu défiler des analyses croisées sur des enjeux communs : coopération économique, éducation, sécurité régionale, et surtout, la place de la culture comme ciment identitaire.

De la symbiose historique à l’action concertée : un héritage en mutation

Le Togo et la Sierra Leone, bien que séparés par des géographies distinctes, partagent une histoire marquée par des défis similaires : quête de stabilité politique et d’inclusion sociale. Par ailleurs, lors de cet entretien, les deux diplomates ont évoqué avec une lucidité candide les leçons tirées de leurs trajectoires nationales. « Nos nations sont des laboratoires vivants de résilience », a souligné M. Klutse, rappelant que leur relation, au-delà des accords bilatéraux, s’enracine dans une mémoire collective de luttes et de triomphes discrets.

La discussion a également effleuré des projets concrets : échanges universitaires, jumelages culturels et mécanismes de coopération technique, esquissant une feuille de route où l’humain prévaut sur l’abstraction administrative.

Une diplomatie de proximité : quand les ambassadeurs deviennent passeurs d’espérances ?

En plus,dans un monde dans lequel les relations internationales se virtualisent, cette rencontre a réhabilité le pouvoir du face-à-face. S. E. M. Koroma, dans une allocution teintée d’humilité, a salué « l’hospitalité togolaise, reflet d’une Afrique qui, sans renier ses traditions, embrasse les défis du siècle avec pragmatisme ». En réponse, M. Klutse a insisté sur l’importance de ces micro-événements qui, cumulés, construisent l’édifice de l’unité continentale. « Chaque poignée de main est une semence plantée dans le jardin de la fraternité panafricaine », a-t-il affirmé, métaphorisant une vision dans laquelle la diplomatie ne se mesure qu’aux liens humains consolidés.

 Le Togo et la Sierra Leone : vers un nouvel âge des relations interafricaines ? 

Cette visite, bien que protocolairement modeste, s’inscrit dans un contexte plus vaste : celui d’une Afrique consciente de sa force collective, mais encore en quête de modèles collaboratifs innovants. Le Maroc, terre d’accueil de cette rencontre, n’est pas un hasard : hub diplomatique et carrefour culturel, il incarne cette Afrique ouverte, à la fois ancrée dans ses valeurs et tournée vers le monde.

En somme, cette entrevue rappelle que les relations internationales ne se résument pas aux grands sommets médiatisés. Dans l’ombre des chancelleries, des hommes et des femmes tissent patiemment la toile d’une Afrique interconnectée, où chaque geste compte.

L’éclosion cinématographique togolaise : une exploration culturelle à l’horizon du FESPACO 2025

À l’orée d’une ère où les récits africains se réinventent hors des canons habituels, le Togo, discret, mais ambitieux, hisse son drapeau sur la scène du 29ᵉ Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO 2025). Six œuvres cinématographiques, émanations d’un terreau créatif jadis sous-estimé, ont été admises en sélection officielle, marquant un paroxysme inédit pour la représentation nationale. En effet, cette consécration, à la fois symbole et catalyseur, révèle une dynamique insufflée par des stratégies audacieuses et des talents éclos.

Une sélection plurielle : reflet d’une cinématographie en métamorphose à FESPACO 2025

Par ailleurs, les productions togolaises retenues, éparpillées dans des catégories aussi éclectiques que la critique engagée, les séries narratives, les animations oniriques ou les essais avant-gardistes, témoignent d’une diversité de genres et de regards. Loin de se cantonner à un registre unique, ces créations explorent les interstices de l’humain et du social, portées par une grammaire visuelle où se mêlent traditions locales et modernité globale. Cette pluralité, rarement atteinte auparavant, illustre la maturité croissante d’un secteur longtemps en quête de reconnaissance.

Dogossa Birregah : l’étoile montante de l’Académie Yennenga

Parmi les figures émergentes, le jeune Dogossa Birregah incarne cette nouvelle génération qui ose défier les conventions. Son intégration à la Yennenga Academy, creuset des futurs maîtres du 7ᵉ art africain, n’est pas anodine. Ce programme, conçu pour polir les diamants bruts, lui offrira un laboratoire d’expérimentations techniques et narratives, tout en tissant des liens panafricains indispensables à l’essor du cinéma continental. Sa présence consolide l’idée d’un Togo non plus spectateur, mais acteur clé des mutations culturelles.

Stratégie 2030 : architecturer l’immatériel

En amont de cette consécration, le pays a posé les jalons d’une révolution structurelle. Dévoilée en décembre 2024, une stratégie quinquennale aspire à métamorphoser le secteur créatif en une nébuleuse économique organisée. L’objectif est de transcender l’art pour en faire un levier de développement, générateur d’emplois et de richesses pérennes. Axée sur l’édification des compétences techniques, la professionnalisation des métiers de l’image et l’exportation des œuvres, cette feuille de route entend hisser le Togo au rang de phare culturel ouest-africain.

Les odes officielles et l’ambition collective  

Peu après l’annonce des sélections, la ministre de la Culture, Yawa Kouigan, a rendu un hommage appuyé aux « artisans de l’ombre et de la lumière » : réalisateurs, producteurs, techniciens dont le labeur silencieux façonne l’imaginaire national. « Ces succès ne sont point des épiphénomènes, mais les fruits d’un terreau fertilisé par la persévérance et une vision partagée », a-t-elle déclaré, soulignant l’impératif de soutenir ces dynamiques à l’heure où la culture devient un enjeu géo-économique.

Perspectives : vers une nouvelle cartographie cinématographique 

Si le FESPACO 2025 acte une étape symbolique, il n’en est qu’un prélude. Le Togo, désormais conscient de son potentiel, semble déterminé à défier les hiérarchies établies. En conjuguant héritage et innovation, il écrit une nouvelle page où le cinéma, transcendé en outil de souveraineté narrative, participe à redessiner les contours identitaires d’une nation. Reste à savoir si cette fulgurance saura s’inscrire dans la durée, transformant l’essai en une renaissance culturelle pérenne.

En définitive, cette odyssée togolaise, à la croisée de l’art et de l’ambition politique, rappelle une évidence : le cinéma, lorsqu’il est porté par une vision claire et des âmes passionnées, peut être bien plus qu’un divertissement, un miroir, un pont, et parfois, un manifeste.

Togo – Côte d’Ivoire : Un ballet diplomatique sous le sceau de l’intégration

Lomé, le 11 février 2025 – Dans le cérémonial immuable des relations internationales, certains gestes portent une gravité feutrée, un poids que seule l’Histoire saura mesurer. Hier, dans l’enceinte solennelle du ministère des Affaires étrangères togolais, un acte d’une portée singulière s’est joué en toute discrétion. Robert Dussey, chef de la diplomatie togolaise, a reçu les copies figurées des lettres de créance de Félix Assiélou Tanon, ambassadeur désigné de la Côte d’Ivoire. Un rituel ancré dans la tradition protocolaire, mais dont la résonance dépasse la simple passation de documents.

Vers une alliance stratégique entre le Togo et la Côte d’Ivoire

Car derrière la courtoisie diplomatique, c’est une dynamique plus profonde qui s’enclenche, un engrenage où chaque mot échangé pèse d’un poids insoupçonné. Faure Essozimna Gnassingbé, président du Togo, entend raffermir les liens séculaires unissant son pays à la terre des Ébriés. Alassane Ouattara, son homologue ivoirien, partage cette ambition : consolider une coopération qui, bien au-delà des discours officiels, incarne une nécessité stratégique.

Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest demeure en proie à des tensions diffuses  instabilités politiques, défis sécuritaires, fluctuations économiques  l’alliance entre Lomé et Abidjan revêt une signification presque sibylline. La simple nomination d’un ambassadeur devient alors un symbole : celui d’une volonté inébranlable de tisser des passerelles, de dépasser les contingences immédiates pour façonner un avenir où la stabilité ne serait plus une chimère.

L’intégration sous-régionale au carrefour : une ambition commune pour Lomé et Abidjan

L’intégration sous-régionale, souvent évoquée, rarement concrétisée, se trouve à un carrefour. Les promesses de rapprochement économique, d’harmonisation des politiques, de convergence des ambitions ne sauraient rester de vains engagements couchés sur papier glacé. Dans les arcanes du pouvoir, l’heure est à la stratégie, aux décisions qui, sans fracas, sculptent l’ossature d’une Afrique résolument tournée vers sa propre destinée.

À l’aune de cette nomination, Lomé et Abidjan se renvoient un message limpide : la fraternité n’est pas un concept, mais une œuvre de longue haleine, une architecture dont chaque pierre doit être posée avec minutie. Et dans cette fresque en perpétuelle construction, l’arrivée de Félix Assiélou Tanon s’apparente à un nouveau trait de pinceau, discret mais indélébile.

 

Lomé, théâtre d’une révolution des statistiques agricoles

Lomé, le 11 février 2025 – Sous un soleil accablant et l’ombre mouvante des acacias qui bordent les avenues de la capitale togolaise, un conclave d’experts se tient en toute discrétion. À première vue, rien ne laisse présager l’ampleur des desseins qui s’y trament. Pourtant, derrière les murs de la salle de conférence, une bataille se joue : celle des chiffres, des tendances et des projections. Loin du tumulte médiatique, l’atelier d’analyse des données de l’enquête pilote CORE-ILP 2024 s’impose comme un pivot stratégique pour l’avenir de l’agriculture en Afrique.

Statistiques agricoles : un enjeu crucial pour la sécurité alimentaire en Afrique

Derrière cette initiative, une ambition titanesque : doter les systèmes statistiques agricoles d’une précision chirurgicale, capable d’orienter des décisions vitales pour la sécurité alimentaire. La Banque mondiale, le Fonds international de développement agricole (IFAD) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont orchestré cette croisade numérique dans le cadre de l’initiative 50×2030. Leur dessein est de bâtir un socle de données agricoles fiables dans 50 nations d’ici à 2030, une échéance qui résonne comme une course contre-la-montre.

Lomé, épicentre d’un combat  pour l’avenir des terres nourricières

Au cœur de ce conclave, les experts de l’Agriculture du Togo scrutent les données avec une rigueur d’orfèvre. Chaque chiffre disséqué, chaque courbe analysée, chaque corrélation établie représente une pièce du puzzle géopolitique et économique de demain. Derrière leurs écrans illuminés par des algorithmes impitoyables, ils tracent les lignes d’un futur où les politiques agricoles ne sauraient plus naviguer à vue.

 

Mais dans l’ombre de ces travaux méticuleux, une question demeure : ces statistiques sauront-elles briser l’inertie bureaucratique et inspirer des réformes tangibles ? À travers les méandres des décisions politiques et des intérêts divergents, le destin de millions de paysans pourrait bien dépendre de la précision de ces chiffres et de la sagacité de ceux qui les interprètent.

En ce mois de février, Lomé ne se contente pas d’être le cadre d’une rencontre technique. Elle se transforme en centre névralgique d’une lutte discrète, où les moyens ne sont ni des déclarations passionnées ni des revendications bruyantes, mais des diagrammes et des indices qui, cependant, détermineront le futur des terres nourricières du continent.

 

le MIATO 2025 ouvre ses portes à l’éclat burkinabè

Lomé,10 février 2025 –  À l’orée de la saison des pluies, Lomé, cité balnéaire aux allures de phénix économique, s’apprêtera à dérouler le tapis vermillon de sa quatrième édition du Marché international de l’artisanat (MIATO). En effet, du 23 avril au 4 mai, la capitale togolaise se muera en palais éphémère où se croiseront mains habiles et regards curieux, sous le patronage remarqué du Burkina Faso, nation invitée. Un événement qui, loin de se réduire à une foire commerciale, s’érige en chambre d’échos des mémoires matérielles africaines.

MIATO : une odyssée artisanale aux racines profondes

Créé en 2019, le MIATO s’est imposé comme un symposium incontesté des métiers d’art, transcendant les frontières pour tisser une toile de dialogues entre potiers, tisserands, forgerons et autres gardiens de traditions. Avec une affluence ayant crû exponentiellement, 2 000 exposants et près de 400 000 visiteurs issus d’une vingtaine de pays lors de la dernière édition, cette biennale est bien plus qu’un marché : c’est une agora où se négocient non des prix, mais des héritages.

« Le MIATO incarne une respiration économique pour nos artisans, souvent invisibilisés dans les circuits conventionnels », explique un membre du comité d’organisation, requérant l’anonymat. Par ailleurs, cette année, l’architecture logistique a été repensée pour orchestrer l’affluence : inscriptions dématérialisées via le portail dédié, relais territoriaux via les Chambres Régionales de l’Artisanat (CRM), et un dispositif d’accueil taillé sur mesure pour les délégations burkinabè.

Le Burkina Faso, invité d’honneur : une consécration en forme d’hommage  

En plus, choisir le Burkina Faso comme pays phare n’est pas anodin. Cette nation, souvent surnommée le cœur battant de l’artisanat ouest-africain, apportera sa patte unique : bronzes à la cire perdue de Bobo-Dioulasso, tissage faso dan fani symbolisant l’identité mossi, ou encore sculptures en bois satiné des ateliers de Ouagadougou. Une présence qui résonne comme un pied de nez aux défis sécuritaires récents, rappelant que la culture demeure un rempart contre l’érosion des identités.

« Mettre à l’honneur le Burkina, c’est célébrer une résilience créative. » « Leurs artisans transforment l’argile et le métal en manifestes de persévérance », souligne Koffi Adanlete, commissaire artistique de l’événement. Des ateliers collaboratifs entre artisans togolais et burkinabè sont prévus, promettant des pièces hybrides où se mêleront motifs kente et symboliques batammariba.

Au-delà des étals : MIATO, levier d’un tourisme réflexif

Si l’artisanat est le socle, le MIATO aspire aussi à redessiner la carte touristique du Togo. Lomé, avec ses marchés débordants de couleurs et son littoral envoûtant, devient, le temps de l’événement, un laboratoire de rencontres interculturelles. Circuits de visites chez les artisans locaux, conférences sur les enjeux de la patrimonialisation et démonstrations de techniques ancestrales comme la fonte du bronze à la manière des Dogon ponctueront ces douze jours.

Pour les exposants, l’enjeu est double : valoriser leur savoir-faire tout en s’appropriant des pratiques commerciales innovantes. « Le MIATO nous apprend à voir nos œuvres non comme des artefacts, mais comme des ambassadeurs culturels », confie Aïssata Sow, céramiste venue de Dédougou.

Perspectives 2025 : entre défis et euphorie 

En somme, malgré l’enthousiasme, les organisateurs gardent un œil vigilant sur les écueils logistiques, la gestion des flux, la sécurisation des œuvres, tout en caressant l’ambition de dépasser le cap des 500 000 visiteurs. Un pari audacieux, mais porté par une conviction : dans un monde en quête d’authenticité, l’artisanat reste un langage universel.

En guise de prélude, des nuées d’artisans s’affairent déjà dans les ateliers, polissant, teignant, martelant. Leurs créations, encore invisibles, formeront bientôt une mosaïque tangible de ce que l’Afrique a de plus précieux : sa capacité à réinventer, sans jamais renier, ses racines.

Brigitte Adjamagbo Johnson : Une icône du leadership féminin honorée à Addis-Abeba

L’Afrique vient de célébrer l’une de ses figures les plus emblématiques du militantisme et de la politique. En effet, le 7 février dernier, à Addis-Abeba, Brigitte Adjamagbo Johnson a reçu le prestigieux prix « African Woman Pioneer » lors du 41ᵉ pré-sommet du Gender Is My Agenda Campaign (GIMAC). Cette distinction, d’une rare portée symbolique, consacre une trajectoire marquée par un engagement indéfectible pour l’égalité des sexes et la justice sociale.

Une militante infatigable, une voix incontournable

Depuis plusieurs décennies, Brigitte Adjamagbo Johnson incarne une force motrice dans la lutte pour l’autonomisation des femmes. Son nom résonne bien au-delà des frontières togolaises, tant son action a influencé les politiques de genre en Afrique de l’Ouest et sur le continent dans son ensemble.

Par ailleurs, en qualité de coordinatrice du réseau WiLDAF Afrique de l’Ouest depuis 1997, elle a été l’architecte de réformes majeures visant à ancrer l’égalité des sexes dans les législations nationales. Son engagement dépasse le cadre du plaidoyer ; il s’incarne dans des actions concrètes qui ont transformé le quotidien de milliers de femmes africaines.

Brigitte Adjamagbo Johnson : une femme d’État au parcours d’exception

Si son militantisme l’a propulsée sur la scène publique, Brigitte Adjamagbo Johnson est aussi une figure politique de premier plan. Titulaire d’un doctorat en droit privé, elle siège aujourd’hui à l’Assemblée nationale togolaise et assure la secrétairerie générale de la CDPA (Convention Démocratique des Peuples Africains).

En 2010, elle brise un plafond de verre en devenant la première femme à briguer la présidence du Togo – un exploit qui demeure inégalé à ce jour. Ce moment historique a posé les jalons d’une nouvelle ère où les femmes africaines, longtemps reléguées aux seconds rôles sur la scène politique, revendiquent désormais leur place dans les plus hautes sphères de décision.

Un engagement multiforme pour une Afrique équitable

En plus, Brigitte Adjamagbo Johnson n’a jamais limité son combat aux seules sphères institutionnelles. Son activisme s’étend à plusieurs fronts :

  • L’éducation des filles, convaincue qu’elle est le socle incontournable du développement.
  • L’accès des femmes aux postes de responsabilité, un levier essentiel pour briser les inégalités structurelles.
  • La lutte contre les violences basées sur le genre, un fléau qu’elle combat avec une détermination inébranlable.

Le prix « African Woman Pioneer » décerné par le GIMAC n’est pas une simple reconnaissance honorifique ; il symbolise l’aboutissement d’années de lutte opiniâtre pour une Afrique plus inclusive et plus juste.

Une distinction, un héritage en construction

En somme, au-delà des hommages, cette distinction vient rappeler l’urgence de poursuivre le travail entamé. Brigitte Adjamagbo Johnson incarne une génération de femmes leaders qui ouvrent la voie à celles qui prendront le relais. Son combat est celui d’un continent en mutation, où les barrières tombent progressivement sous l’impulsion de figures visionnaires et résolues.

En honorant son parcours, Addis-Abeba n’a pas simplement célébré une femme, mais tout un mouvement qui, peu à peu, façonne l’avenir de l’Afrique.

Rencontre traditionnelle à Atakpamé : Un dialogue ancré dans la culture et la cohésion sociale

Atakpamé, 10 février 2025 – Dans un monde en constante mutation, où les traditions semblent parfois vaciller sous le poids de la modernité, certaines rencontres rappellent la nécessité de préserver le socle identitaire d’une nation. C’est dans cet esprit qu’a eu lieu, hier à Atakpamé, une grande réunion entre les autorités locales, les dignitaires traditionnels et les représentants de divers cantons de l’Ogou, de l’Anié et de l’Est-Mono.

Un rendez-vous avec l’histoire et les valeurs ancestrales

Mme Yawa A. Kouigan, Ministre de la Communication, des Médias et de la Culture, également porte-parole du gouvernement togolais et Maire d’Atakpamé, a souligné l’importance de ces moments de concertation, où les gardiens des us et coutumes Olou, Tagbé, Togbé et Mama viennent partager leur sagesse et exprimer les préoccupations de leurs communautés.

Par ailleurs, ces rencontres ne se limitent pas à de simples échanges formels. Elles s’inscrivent dans une dynamique de continuité entre les générations, où la parole des anciens éclaire les décisions du présent. À travers un dialogue ouvert et respectueux, les problématiques locales ont été soulevées, les solutions esquissées et les engagements réaffirmés.

Atakpamé : un espace de dialogue et de construction collective

D’ailleurs, Loin d’être un simple cadre protocolaire, cette réunion a été marquée par une profonde volonté d’écoute mutuelle. Les chefs traditionnels, porteurs d’une mémoire collective inestimable, ont exprimé leurs attentes face aux défis socio-économiques et culturels actuels.

Les discussions ont notamment porté sur :

  • La préservation des traditions face à l’évolution rapide des modes de vie.
  • Le renforcement de la cohésion sociale, dans un contexte où les tensions communautaires peuvent émerger.
  • Le développement local, avec une attention particulière portée aux infrastructures, à l’éducation et à l’emploi des jeunes.
  • Mme Kouigan et les élus présents ont pris note de ces préoccupations, réaffirmant l’engagement du gouvernement à accompagner les collectivités locales dans leur quête de bien-être et de progrès.
  • Une fraternité scellée autour d’un repas partagé

Au-delà des discussions et des engagements pris, la rencontre s’est clôturée sur un moment de communion authentique : un repas partagé, symbole fort de l’unité et du respect mutuel. Dans la culture togolaise, partager un repas ne se résume pas à une simple habitude alimentaire, c’est un acte qui traduit la solidarité, la reconnaissance et l’attachement aux valeurs communautaires.

Un modèle de gouvernance participative à préserver

Ces rencontres régulières témoignent d’une gouvernance qui intègre la voix des communautés locales, en reconnaissant le rôle fondamental des chefferies traditionnelles dans la régulation sociale. Elles illustrent aussi la volonté du gouvernement togolais de conjuguer modernité et ancrage culturel, en veillant à ce que chaque décision politique soit en harmonie avec les réalités du terrain.

En somme, dans un monde dans lequel l’accélération des transformations sociales tend parfois à effacer les repères identitaires, Atakpamé vient de démontrer que tradition et modernité ne sont pas antinomiques, mais complémentaires. La pérennisation de ces rencontres constitue une réponse pertinente aux défis contemporains, en assurant que le développement du pays repose sur un socle à la fois inclusif et respectueux des héritages ancestraux.

 

Karrou Wawim : Le dernier souffle d’un résistant sous les ténèbres du régime de Faure

Lomé, 10 février 2025 — Dans l’étouffante chaleur de janvier, alors que Lomé suffoquait sous le poids d’un silence complice, Karrou Wawim arrêté à Lomé le 21 décembre 2018, visage oublié des geôles togolaises, entamait une agonie silencieuse.

Les murs du CHU Sylvanus Olympio à Lomé, témoins glacés de son calvaire, ont vu défiler ses derniers sursauts : un corps brisé, incapable d’avaler le moindre morceau de vie, vomissant des flots écarlates. » Monsieur Karrou Wawim, admis depuis plusieurs mois au cabanon du CHU Sylvanus Olympio à Lomé, vomit avec des caillots de sang, présente de sérieuses difficultés hépatiques et gastriques, en plus d’une fatigue générale. « Il est actuellement en réanimation », avait alerté la Coalition de la Diaspora Togolaise pour l’Alternance et la Démocratie (CODITOGO).  Des sources intimes murmurent que ses mains, encore menottées au lit d’acier, dessinaient des signes incompréhensibles, comme pour graver dans l’air l’ultime témoignage de sa détresse.

 

Karrou, militant infatigable de la Coalition C14, avait osé défier les mâchoires d’un pouvoir sans pitié. Arrêté il y a des années pour avoir brandi l’étendard de la liberté, il fut jeté dans les entrailles obscures des services de renseignement. Là, sous les projecteurs aveugles des interrogatoires, son corps devint un parchemin de douleur : des cicatrices racontaient des nuits de supplices, des os fracturés chuchotaient des méthodes d’un autre âge. En 2024, la Chambre d’accusation de la cour d’appel de Lomé, ébranlée par l’évidence de la barbarie, exigea une enquête. La Cour de justice de la CEDEAO, dans un élan rare, ordonna sa libération. Mais les décrets, ici, se dissolvent comme des larmes dans l’océan.

Un lit d’hôpital, cercueil de métal

Aujourd’hui, l’hôpital devient son sépulcre aseptisé. Les menottes, symbole d’une cruauté méthodique, claquent contre les barreaux du lit, accompagnant chaque râle. Les médecins, muets, détournent le regard. Les autorités, sourdes, invoquent des « procédures en cours ». Pendant ce temps, Karrou s’efface, cellule par cellule, sous les yeux d’une nation paralysée.

Hier, un murmure a traversé la ville : l’homme qui défiait les ténèbres aurait rendu son dernier souffle. Les proches, étouffés par le chagrin, parlent d’un week-end funèbre, où la douleur eut enfin raison de sa résistance. L’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO), voix tremblante de colère, dénonce une « mort programmée ». « Ils l’ont tué deux fois : une fois par les coups, une fois par l’indifférence», lance un membre, sous couvert d’anonymat.

Karrou Wawim : l’héritage d’un silence

Karrou Wawim rejoint désormais la cohorte des ombres qui hantent l’histoire togolaise. Son crime ? Avoir cru que les mots « justice » et « dignité » pouvaient survivre sous les bottes. Son combat, réduit à un dossier poussiéreux, illustre l’implacable mécanique d’un système dans lequel la torture est un langage administratif.

Pourtant, dans les ruelles de Lomé, certains murmurent encore son nom. Des visages se crispent, des poings se serrent. Car chaque goutte de sang versée par Karrou est devenue une graine, enfouie dans la terre aride de l’impunité. Et l’on sait, dans l’ombre, que les graines finissent toujours par germer.

Togo et Côte d’Ivoire : une symbiose stratégique à l’aune du numérique

L’horizon technologique africain se redessine à la faveur d’un dialogue inédit entre deux phares de l’innovation ouest-africains.  En effet, jeudi, l’hôtel des institutions togolaises a servi de théâtre à une concertation d’envergure, où Cina Lawson, ministre de l’Économie Numérique et de la Transformation Digitale du Togo, a accueilli son homologue ivoirien, Kalil Konaté, et sa suite. Loin d’être un simple échange protocolaire, cette rencontre a cristallisé les ambitions d’une Afrique unie par les fils invisibles du progrès numérique.

Un modèle togolais érigé en étendard

Sous le prisme d’une pédagogie appliquée, le Togo a dévoilé les arcanes de sa mutation digitale, érigée en laboratoire continental. Par ailleurs, la délégation ivoirienne a été initiée à un écosystème où la cybervigilance – néologisme désignant une sécurité numérique proactive – côtoie des systèmes d’identification biométrique à la capillarité remarquable. « Notre approche est holistique : chaque citoyen, connecté et identifié, devient un maillon actif de la chaîne de valeur numérique », a exposé Mme Lawson, insistant sur l’imbrication entre infrastructures critiques et inclusion sociale.

La connectivité, qualifiée de « sang numérique » par les experts locaux, s’étend désormais aux zones les plus enclavées, portée par des partenariats public-privé audacieux. Quant à la digitalisation des services publics, elle transcende la simple automatisation : plateformes unifiées, interfaces intuitives et recours à l’intelligence prédictive (une déclinaison de l’IA axée sur l’anticipation des besoins des citoyens) en font un modèle de sobriété efficace.

 Le Togo et la Côte d’Ivoire tissent une symbiose numérique inédite, mariant cybersécurité, IA et gouvernance data pour forger un laboratoire Data et diplomatie : les nouveaux leviers panafricains

En outre, l’entretien a mis en exergue la valorisation data-centrique, où les informations, jadis dormantes, deviennent un bien commun stratégique. Le Togo a illustré comment l’analyse algorithmique des données agricoles a optimisé les rendements dans la région des Savanes, un cas d’école présenté comme transférable. « La donnée est le nouvel or noir africain. » « Encore faut-il en maîtriser l’extraction et le raffinage », a métaphorisé Kalil Konaté, saluant une gouvernance numérique à triple détente, transparente, éthique et lucrative.

Les deux nations envisagent désormais une coopération articulée autour de cybercorridors sécurisés, facilitant les étransactions transfrontalières, et d’un incubateur commun dédié aux startups agritech. Cette alliance, teintée de réalisme ambitieux, s’appuie sur un constat partagé : l’autonomie technologique du continent passera par des synergies micro-régionales avant de s’épanouir à l’échelle macro.

Vers une archipelisation numérique africaine ? 

Au-delà des ententes techniques, c’est une philosophie commune qui émerge. Les deux ministres ont plaidé pour une solidarité algorithmique, concept novateur où les États mutualiseraient leurs avancées en open source, tout en protégeant leurs souverainetés numériques. « L’Afrique ne doit pas être un consommateur passif de technologies exogènes, mais un coconcepteur de solutions endogènes », a martelé Cina Lawson, rappelant que le Togo a réduit de 40 % ses importations logicielles grâce à des développements locaux.

En guise de conclusion, les délégations ont esquissé une feuille de route incluant des ateliers de cyberrésilience conjoints et une mutualisation des compétences en intelligence artificielle distributive. Cette collaboration, à la fois terrienne et virtuelle, incarne une nouvelle grammaire diplomatique où le code informatique se mue en lexique de l’unité.

L’Afrique à l’heure des confluences numériques  

Si les mots ont un poids, ceux échangés le jeudi pèseront lourd dans la balance technologique africaine. En tissant des réseaux de confiance et d’expertise, le Togo et la Côte d’Ivoire écrivent une page où le progrès numérique n’est ni un mirage ni un luxe, mais le terreau d’une renaissance collective. À l’ère des géants du numérique globalisés, l’Afrique semble avoir choisi de répondre par la densité de ses maillages locaux, preuve que la fragmentation peut engendrer la force, pourvu qu’elle soit orchestrée avec clairvoyance.