Lomé, le 10 décembre 2024 – Une nouvelle qui réjouira sans doute de nombreux ménages : le gouvernement togolais a annoncé par un arrêté interministériel signé le 9 décembre 2024 une baisse des prix des produits pétroliers qui débute ce mardi sur toute l’étendue du territoire. Cette décision, prise dans un contexte de baisse des cours du pétrole sur le marché international, intervient après deux années de stabilité tarifaire.
Une baisse de bienvenue, mais…
Si la réduction des prix à la pompe est une mesure appréciable, elle reste cependant en deçà des attentes de nombreux consommateurs. Le gasoil, carburant le plus utilisé pour le transport de marchandises, voit son prix baisser de 80 FCFA par litre (de 775 FCFA à 695 FCFA), tandis que le super sans plomb est réduit de 20 FCFA (de 700 FCFA à 680 FCFA).
En plus, le prix du mélange 2 temps destiné aux petits moteurs a subi une légère baisse de 19 FCFA, passant de 788 à 769 FCFA. Cependant, cette bonne nouvelle ne concerne pas le pétrole lampant, dont le prix, fixé à 650 FCFA le litre, reste inchangé. Des baisses qui, bien que significatives, ne suffisent pas à atténuer les effets de l’inflation galopante qui touche le pays.
« C’est une bonne nouvelle, mais on aurait aimé une baisse plus importante », confie Koffi, un chauffeur de taxi-moto. « Avec le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, chaque franc compte. »
Un contexte économique difficile
En effet, si la baisse des prix à la pompe est une mesure conjoncturelle liée à l’évolution des cours du pétrole, elle ne résout pas les problèmes structurels de l’économie togolaise. L’inflation, le chômage et la précarité restent des défis majeurs pour le pays.
« Cette baisse des prix est une goutte d’eau dans la mer », estime un économiste local. « Il faut des mesures plus ambitieuses pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages et relancer l’économie. »
Les défis de la transmission
Autre enjeu de taille : la transmission de cette baisse de prix aux consommateurs finaux. Les transporteurs, dont les marges sont déjà fragilisées, pourraient être tentés de ne pas répercuter intégralement cette réduction sur leurs tarifs, limitant ainsi l’impact positif de cette mesure sur l’économie.
Un inconvénient temporaire ?
En somme, si la baisse des prix des produits pétroliers est une bonne nouvelle, elle ne constitue qu’un allégement temporaire. Pour sortir durablement de la crise, le gouvernement devra mettre en œuvre des politiques économiques plus ambitieuses et plus structurantes. Les prochains mois nous diront si cette baisse des prix a été un simple feu de paille ou si elle marque le début d’un véritable changement.