Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Henri Konan Bédié, a exigé jeudi la libération « des détenus politiques et militaires » pour faciliter un « dialogue national inclusif », dans un message à la veille du nouvel an.Selon M. Bédié, « la violence inouïe qui a caractérisé la période pré et post-électorale a occasionné un bilan lourd de pertes en vies humaines, en nombre de blessés et de détenus extrajudiciaires ».
« La nation n’oubliera jamais ses martyrs ! Quant aux détenus politiques et militaires, nous exigeons sans condition, leur libération pour faciliter le dialogue national inclusif que j’ai préconisé au nom de l’ensemble de l’opposition ivoirienne », a déclaré M. Bédié.
Évoquant l’année 2020 qui vient de s’écouler, il a estimé que le Plan de sauvetage Covid-19 de 1.700 milliards de FCFA initié par le gouvernement « n’a été, en réalité, qu’une simple annonce sans effets ».
En conséquence, ajoutera-t-il, « les petites et moyennes entreprises, ainsi que le secteur informel et le monde rural sont plongés dans un naufrage sans nom ». Et, cela est une réalité que la vie sociale du pays est « en forte régression ».
« Les organismes internationaux nous confirment que nous ne sommes pas dans un « imaginaire » comme les dirigeants actuels veulent nous le faire croire », alors que « le RHDP nous avait prédit une année 2020 qui serait celle de l’émergence », a -t -il relevé.
Outre la pandémie de Covid-19, « en cette année 2020 qui vient de finir, la Côte d’Ivoire a aussi assisté, à la tentative obstinée de démolition de l’État de droit ; que nous nous évertuons à consolider depuis l’indépendance de notre pays », a-t-il affirmé.
Le pouvoir RHDP, par ailleurs, a « usé d’actes de menaces de tout genre, notamment la violation de notre Constitution, la violence physique et morale, l’atteinte aux libertés des citoyens, y compris des pressions sur les opposants et sur la majorité silencieuse que sont les Ivoiriens », a-t -il poursuivi.
M. Bédié, chef de file de l’opposition, a fait savoir qu' »il est important de noter que la terreur utilisée comme arme de combat par le régime actuel, n’a nullement entamé la combativité du peuple ivoirien (à) défendre sa liberté, ses droits, son indépendance et son honneur ».
Le président du Pdci, candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 avait refusé de participer au scrutin, avec le chef du Front populaire ivoirien (FPI), Affi Nguessan, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible.
L’opposition avait appelé à la désobéissance civile et au boycott du scrutin, ce qui a entraîné des heurts et des décès, puis mis un Conseil national de transition en place, qui a été freiné dans son élan par des arrestation.
Aujourd’hui, l’opposition a abandonné son projet de désobéissance civile et de Conseil national de transition, sensé notamment se substituer aux institutions, laissant place au dialogue politique. Elle demande la libération de ses responsables pour des débats fructueux.