L’acte de transfert de propriété a été signé ce mardi au palais de l’Élysée (France) par les ministres béninois et français de la Culture, Jean-Michel Abimbola et Roselyne Bachelot.C’est la fin d’un processus inédit. « Une étape importante dans les relations entre la France et le continent africain », selon la présidence française. Quatre ans après l’engagement d’Emmanuel Macron de procéder à des restitutions du patrimoine africain en France, 26 trésors pillés au XIXe siècle par les troupes coloniales vont regagner le Bénin dès mercredi.
Parmi ces objets d’art figurent des statues totem de l’ancien royaume d’Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d’Abomey par les troupes coloniales en 1892.
« C’est notre âme qui revient, ce sont vingt-six œuvres royales, bien plus que des objets. Cela relève de notre patrimoine génétique profond », s’est réjoui le président béninois, Patrice Talon, à la sortie de la cérémonie solennelle de signature de l’acte de transfert.
Le locataire du Palais de la Marina n’a toutefois pas manqué de souligner son amertume face au refus de la France de restituer les autres objets d’arts encore exposés dans les musées de l’Hexagone.
« Monsieur le Président, il est regrettable que cet acte de restitution, si pourtant appréciable, ne soit pas de portée à nous donner entièrement satisfaction. En effet, comment voulez-vous qu’à mon départ d’ici avec les 26 œuvres, mon enthousiasme soit total pendant que le dieu Gou, œuvre emblématique représentant le dieu des métaux et de la forge, la tablette du Fa, œuvre mythique de divination du célèbre devin Guédégbé, et beaucoup d’autres, continuent d’être détenues ici en France au grand dam de leur ayant droit ? », a dit Patrice Talon.
Il reste cependant convaincu que l’acte posé aujourd’hui « n’est qu’une étape dans le processus ambitieux d’équité et de restitution des patrimoines mémoriels extorqués jadis au royaume du territoire du Bénin par la France. »