La sixième lauréate du prix Wangari Maathai est annoncée à l’occasion du 15e Congrès forestier mondial.L’activiste Cécile Ndjebet, originaire du Cameroun, a remporté jeudi 5 mai le prix Wangari Maathai « Champions de la cause des forêts » 2022 pour son exceptionnelle contribution à la conservation des forêts et à l’amélioration de la vie des populations qui en dépendent. Présenté par le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), qui est présidé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le prix a été remis au cours d’une cérémonie lors du 15e Congrès forestier mondial tenu à Séoul, en République de Corée.
« Ce prix récompense Cécile Ndjebet pour son énergie et son engagement pendant trente années en faveur de la promotion des droits fonciers et forestiers des femmes. En tant qu’activiste, elle a montré que la participation des femmes à la gouvernance et à la conservation des forêts est fondamentale pour réaliser une gestion forestière durable », a dit Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe de la FAO et présidente du PCF, dans un communiqué reçu jeudi à APA.
Au Cameroun, près de 70 % des femmes vivent en zone rurale et dépendent, du moins en partie, de la récolte de produits forestiers sauvages pour leur subsistance. Toutefois, dans certaines communautés, on ne leur reconnaît pas le droit de posséder des terres forestières, d’en hériter à la mort de leur mari ni même de planter des arbres sur les terres dégradées, précise la même source.
Ndjebet a œuvré sans répit à la promotion de l’idée selon laquelle les femmes doivent participer à la gestion forestière et jouir d’une égalité des droits à la terre. À travers le Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts, qu’elle a co-fondé en 2009, elle est devenue une figure de proue au Cameroun et à l’échelle internationale pour une reconnaissance mondiale de l’importance de l’égalité de genre dans la gestion forestière. Actuellement, l’organisation compte 20 pays membres dans toute l’Afrique.
« En général, les hommes reconnaissent le rôle important des femmes dans l’amélioration de la qualité de vie des familles. Mais il faut aussi qu’ils acceptent que pour que les femmes puissent continuer à jouer ce rôle, voire l’améliorer, elles doivent pouvoir disposer de droits fonciers et forestiers garantis », a plaidé Ndjebet.
Établi par le PCF en 2012 en mémoire de l’environnementaliste kényane et prix Nobel de la paix, Wangari Maathai, le prix « Champions de la cause des forêts » reconnaît les personnes qui s’en sont inspirées dans leur engagement en faveur de la conservation, la restauration et la gestion durable des forêts.
La lauréate du prix de cette année a rencontré Wangari Maathai en 2009 et cette dernière a personnellement encouragé Ndjebet à poursuivre son action pour les droits des femmes à planter des arbres, selon la FAO.