Le ministre ivoirien de la Promotion de l’Investissement privé, Emmanuel Esmel Essis, a effectué vendredi une visite de terrain à la zone industrielle d’Anyama «PK24 », au nord-Ouest d’Abidjan, pour s’enquérir des difficultés des entreprises dans le contexte de la crise sanitaire de la Covid-19.M. Essis Esmel avait à son agenda deux entreprises à visiter à la zone industrielle d’Anyama «PK24 », une nouvelle plateforme industrielle, notamment la brasserie de Brassivoire et MIPA, une filiale de CFAO, une structure qui mutualise la logistique et le commercial.
Ces entreprises industrielles ont bénéficié des accompagnements de l’Etat, notamment des « avantages liés au Code des investissements et au plaidoyer que nous avons eu à faire pour les difficultés qu’elles rencontraient », a indiqué M. Esmel Essis .
« La Covid-19 ayant des conséquences néfastes sur ces entreprises, il était de notre devoir sur instruction du Premier ministre de venir les visiter, nous enquérir de leur santé, de leurs difficultés et surtout leur donner l’espoir » et l’appui du gouvernement, a-t-il fait savoir.
Satisfait de voir l’usine de Brassisoire, grandir, le ministre de la Promotion de l’Investissement privé, s’est félicité que face à la Covid-19, elle n’a pas fait de licenciement malgré la chute de ses activités de près de 40%.
Cette nouvelle brasserie, inaugurée en avril 2017, titille sur le marché Solibra, qui depuis plusieurs années avaient le monopole du marché. Elle a aujourd’hui quasiment doublé ses capacités de production, passant de 700 000 à 800 000 hectolitres/an, puis à 1,6 million hectolitres.
Le directeur général de Brassivoire, Laurent Théodore, dont l’entreprise industrielle fait face à un environnement sanitaire difficile, a assuré que ce qui compte pour la société est, avant tout, la protection des employés, avec le respect très stricte des mesures barrières.
Sur le plan économique, il a fait observer que la brasserie continue d’opérer avec ses marques plébiscitées par les consommateurs, grâce à une distribution dans les points de vente, en dépit d’ « un petit ralentissement » dû à l’impact de la crise sanitaire de Covid-19.
M. Théodore a, après des échanges avec M. Essis Esmel, présenté un aperçu des actions réalisées par l’unité industrielle pour soutenir les efforts de lutte contre la Covid-19, notamment la collaboration avec les associations des maquis pour amener les consommateurs à respecter les mesures barrières.
Après l’étape de Brassivoire, le ministre Esmel Essis, a visité la société MIPA. Il s’est félicité de son concept novateur de pouvoir mutualiser et la logistique et le commercial sur une plate-forme industrielle avec plusieurs marques de produits de grande consommation.
M. Esmel Essis s’est dit « réconforté » par la résilience de l’unité industrielle qui, aujourd’hui, commence à avoir des prémices de reprises d’activités, tout en faisant montre d’une entreprise citoyenne qui respecte les mesures barrières et qui n’a pas fait de licenciement de son personnel.
Fabrice Parodat, directeur général de la société MIPA, a fait remarquer que, frappée par la Covid-19 comme de nombreuses sociétés, l’entreprise a eu une chute de ses activités à partir du mois de mars, et « ressenti un net ralentissement, ensuite en avril-mai» 2020.
« On a eu deux mois très compliqués et notre activité a chuté d’à peu près 20% », a-t-il poursuivi, mentionnant toutefois que sur le mois de juin, l’entreprise a ressenti un retournement de tendance, avec l’impression que le business revient progressivement.
« On est plutôt confiant (…) on devrait avoir un mois de juin légèrement meilleur que l’année dernière. Aujourd’hui, Mipa a préservé les emplois, on a pas fait appel au chômage technique », a fait observer M. Parodat, avant d’ajouter « je sais qu’on a des mois difficiles, mais je suis assez confiant ».
« Nous avons pris connaissance des difficultés qu’ils ont, nous avons pris bonne note et nous verrons avec nos collègues (du gouvernement) ce qui peut être fait pour leurs apporter des solutions », a rassuré le ministre de la Promotion de l’Investissement privé, M. Esmel Essis, au terme de la visite.
« La Côte d’Ivoire a une économie résiliente et nous avons des industriels qui font beaucoup pour la Côte d’Ivoire, il n’y a pas de raison que l’Etat ne les accompagne pas », a déclaré le ministre de la Promotion de l’investissement privé.
Il a réitéré les encouragements du gouvernement à ces industriels pour avoir maintenu les emplois en cette période de crise sanitaire et traduit la disponibilité du Premier ministre à continuer son appui aux développements des activités des industriels malgré les contraintes imposées par la Covid-19.
Selon les données sur les investissements privés du Cepici, le Guichet unique de l’investissement, qui agrée les projets d’investissements, a fin mai 2020, il a été enregistré un montant de plus de 26% par rapport à l’année dernière.
Pour M. Essis, cela dénote que les investisseurs continuent de faire confiance à l’économie ivoirienne, qui est résiliente et pleine de potentialités. D’ailleurs, « la Banque mondiale, aujourd’hui, fait des projections en 2021 avec un taux de croissance de 7% pour la Côte d’Ivoire et c’est des notes d’espoir ».