L’approche de la diplomatie marocaine, la parité homme-femme au Maroc et les répercussions de la crise Russie-Ukraine sur l’économie marocaine sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.+L’Opinion+, qui évoque l’approche de la diplomatie marocaine, écrit que la décision du Royaume de ne pas participer au vote par l’Assemblée générale de l’ONU, le 2 mars, d’une Résolution exigeant de la Russie de « cesser immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine » vient confirmer la « neutralité » de Rabat dans le conflit qui secoue l’Ukraine.
Sans se soumettre à la tendance générale, le Royaume a maintenu ses liaisons aériennes avec la Russie, exactement comme il l’avait fait pour le Qatar, dont la crise avec l’Arabie Saoudite avait secoué le Moyen-Orient de juin 2017 à janvier 2021, constate le journal.
Cette posture renseigne, par ailleurs, sur la “souveraineté décisionnelle” du Royaume qui, loin de s’aligner “aveuglément” sur les positions occidentales ou autres, vise avant tout à protéger ses intérêts, vu l’évolution de la situation au Sahel et les relations économiques qui lient Rabat à Moscou, ajoute-t-il, soulignant que la neutralité du Maroc dans ce conflit s’inscrit également dans la politique de diversification des partenariats stratégiques mise en œuvre par le Maroc.
Même son de cloche du côté de +l’Économiste+, qui écrit que le Maroc a, encore une fois, fait preuve de “clairvoyance” dans ses positions diplomatiques, notant que sa décision a été prise “en toute indépendance”, sans suivre aucun des deux camps.
“Une neutralité positive” avec un appel à la désescalade et à l’ouverture des discussions politiques entre les deux parties en conflit, note le journal, soulignant que cette position “souveraine” s’inscrit dans le cadre d’une diplomatie tournée vers la paix mais qui prend aussi en compte les intérêts du Royaume.
C’est le cas notamment de la cause nationale qui détermine les positionnements de la diplomatie marocaine, surtout face à des membres permanents du Conseil de sécurité, relève-t-il.
+Aujourd’hui le Maroc+, qui aborde la parité homme-femme au Maroc, écrit qu’il est aujourd’hui indiscutable que durant ces 20 dernières années, et plus particulièrement depuis la grande réforme du Statut personnel (Moudawana) en 2004, la femme marocaine a commencé à retrouver progressivement le rôle et la place qui lui reviennent dans l’édifice sociétal.
Il n’en demeure pas moins que certains faits, chiffres et indicateurs démontrent qu’elle est encore loin d’avoir atteint une parité parfaite, relève la publication.
Si les femmes au foyer, qui sont environ 8 millions au Maroc, sont considérées, au sens statistique et scientifique, comme étant des personnes improductives, ce qui est une énorme injustice au regard de la réalité de leur rôle, dans le monde de l’entreprise, les femmes sont encore sous-représentées dans les instances de gouvernance et atteignent laborieusement des postes de gouvernance, avance-t-il.
Ceci n’est pas forcément dû à une résistance organisée, mais seulement peut-être le résultat de lourdeurs et de résidus du passé dont la société marocaine n’arrive pas encore à se défaire, estime le quotidien.
+Le Vie Eco+ relève que le Maroc n’échappera pas aux conséquences de cette guerre car il est économiquement lié à ces deux pays. En témoignent le volume des échanges commerciaux entre le Royaume et les deux pays belligérants.
Depuis l’Ukraine, le Maroc a importé en 2021 plusieurs matières comme le blé, le maïs ou encore les matières plastiques pour un coût de 2,7 milliards de dirhams. Et il a exporté des engrais naturels et chimiques, des voitures de tourisme ou encore du poisson contre un montant de 677 millions de dirhams.
Idem pour la Russie à laquelle le Maroc a exporté, entre autres, des agrumes, des fruits frais ou secs ou encore du sucre brut à hauteur de 654 millions de dirhams. De l’autre côté de la balance, le pays a importé, pour près de 13 milliards de dirhams, plusieurs produits, comme le gasoil et fuel-oil, l’essence et le gaz de pétrole ou encore l’ammoniac.
Deux produits phares retiennent l’attention de la publication: le blé importé de l’Ukraine moyennant 1,1 milliard de dirhams et les agrumes exportés en Russie pour un montant de 323 millions de dirhams. De quoi pousser le journal à s’interroger sur les conséquences de la guerre entre les deux pays sur l’approvisionnement du blé et l’écoulement des agrumes.
Du côté de l’Exécutif, la guerre n’a aucun problème ni effet sur l’approvisionnement sur le marché local. D’après le journal qui cite des responsables au ministère de l’Agriculture, le Maroc dispose d’un stock officiel de cinq mois, en plus d’une réserve disponible auprès des agriculteurs.