Addis-Abeba accuse le TPLF d’avoir lancé de nouvelles attaques contre différentes positions de l’armée régulière.Un vent de guerre souffle à nouveau dans la région du Tigré, en Ethiopie, alors que les troupes fédérales et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) se livrent à un massacre, suscitant des appels de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies (Onu) pour une désescalade.
Les préoccupations exprimées par le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, et par le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, au sujet du carnage résultant de la reprise des hostilités, semblent être ignorées par les belligérants qui poursuivent le conflit avec une vigueur renouvelée après une accalmie malaisée et de courte durée.
« Le président appelle fermement à la cessation immédiate des hostilités et exhorte les parties à reprendre les pourparlers pour rechercher une solution pacifique », a déclaré l’UA dans un communiqué publié mercredi soir.
M. Faki a réitéré l’engagement de l’UA à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays.
Cependant, les deux parties semblent loin d’écouter et échangent plutôt des accusations de violation de la trêve, qui a vu les hostilités s’arrêter de manière inquiétante.
Le gouvernement éthiopien a accusé les rebelles du TPLF d’avoir repris les hostilités en lançant de nouvelles attaques sur différentes positions du front oriental tôt mercredi, notamment à Bisober, Zobil et Tekulesh.
Il a déclaré que le mouvement rebelle démontre sa position belliqueuse contre toute propension à un processus qui assurerait une paix durable.
Le TPLF, quant à lui, a accusé les forces fédérales de cibler ses troupes, une accusation rejetée par Addis-Abeba qui l’a décrite comme un prétexte des rebelles « pour poursuivre leur comportement belliciste ».
Dans un contexte de détérioration des niveaux de malnutrition, l’Éthiopie connaît actuellement la pire sécheresse depuis 40 ans, et 17 millions de personnes sont visées par l’aide humanitaire, selon le porte-parole de l’Onu.
L’acheminement de l’aide humanitaire vers la région du Tigré n’a repris que récemment, après que le gouvernement fédéral et le TPLF ont convenu d’une cessation conditionnelle des hostilités, qui permettrait d’acheminer sans entrave les secours aux personnes déplacées prises au piège des combats.
Depuis le début des hostilités, l’armée de l’air éthiopienne a affirmé que ses troupes avaient abattu un avion qui était entré dans le pays depuis l’espace aérien soudanais et qui aurait transporté des armes à destination des rebelles.
Le TPLF et Khartoum, avec qui Addis-Abeba entretient des relations difficiles depuis un conflit frontalier l’année dernière, n’ont pas fait de commentaires.