Faure Gnassingbé, Apôtre de la Paix : une médiation togolaise pour apaiser les Grands Lacs
À Lomé, le 24 avril dernier, le Palais de la Présidence a été le théâtre d’un échange empreint de gravité et d’espérance. Le Président Faure Essozimna Gnassingbé, investi d’une mission aussi noble que périlleuse, s’est entretenu avec Huang Xia, l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs. Au cœur de leurs pourparlers : les efforts de médiation du chef d’État togolais pour éteindre l’incendie qui consume l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), où les tensions entre Kinshasa, Kigali et le Mouvement du 23 mars (M23) menacent la stabilité régionale. Loin d’être protocolaire, ce moment a scellé l’engagement profond du Togo à apporter un souffle d’espoir dans une région en proie aux conflits.
Mission périlleuse en terre de conflit : le médiateur de l’UA face au chaos humanitaire
En effet, ce rendez-vous crucial fait suite à sa désignation le 12 avril 2025 par l’Union africaine (UA) comme médiateur dans la crise opposant la RDC au Rwanda, confiant à Faure Gnassingbé une tâche d’une complexité redoutable. Le conflit, enraciné dans des rivalités historiques et exacerbé par des accusations mutuelles – Kinshasa reprochant à Kigali de soutenir le M23, tandis que le Rwanda accuse la RDC de collusion avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) – a plongé l’est congolais dans un chaos humanitaire.1 Ainsi, depuis janvier 2025, l’offensive du M23 a ravagé Goma et Bukavu, déplaçant plus de 400 000 âmes et semant la désolation.
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Diplomatie en action : périples du président dans les Grands Lacs et soutien massif de l’ONU pour la paix
Face à l’ampleur de ce chaos humanitaire et à la complexité du conflit, le président togolais, fort de son expérience dans la résolution de crises ouest-africaines, a répondu à l’appel avec une détermination sans faille. Ses récents périples à Luanda, Kinshasa, Kigali et Kampala témoignent d’une diplomatie itinérante, où chaque rencontre vise à désamorcer les rancœurs et à poser les jalons d’un dialogue inclusif. À Lomé, Huang Xia a salué cette « ardeur prophétique », réaffirmant le soutien indéfectible des Nations unies à cette mission. « Le bureau du Secrétaire général est pleinement disponible pour accompagner le Togo dans cette quête de paix », a-t-il déclaré, louant la synergie entre Lomé et l’ONU.
Un médiateur taillé pour le défi : L’expérience togolaise au service des Grands Lacs
Ces actions sur le terrain et ce soutien international confirment sa stature de figure de pondération. Sa nomination, proposée par le président angolais João Lourenço et entérinée par l’UA, n’est pas un hasard. Réputé pour sa neutralité et son savoir-faire, le chef d’État togolais a déjà œuvré à apaiser des crises au Mali, au Niger et au Burkina Faso. À Kigali, le 21 avril, il s’est entretenu avec Paul Kagame pour sonder les racines du conflit ; à Kinshasa, il a écouté les griefs de Félix Tshisekedi, prônant une réconciliation durable. Ces démarches, saluées par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, incarnent une diplomatie africaine résolue à transcender les fractures.
Face aux écueils de la paix : Quand la diplomatie togolaise se veut phare dans la tempête.
Cependant, la tâche est ardue. Malgré cette expertise reconnue et ces efforts constants, les cessez-le-feu, décrétés à maintes reprises depuis 2021, se sont effrités comme des châteaux de sable. La récente signature d’une « déclaration de principes » à Washington, le 25 avril, entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis, marque un pas timide vers la paix, mais les belligérants doivent encore finaliser un accord d’ici mai. Dans ce contexte complexe, la médiation togolaise, adossée à l’UA et à l’ONU, se veut un phare dans la tempête, guidant les parties vers un horizon de concorde.
Au-delà des lignes de front : La médiation togolaise, une voix pour les oubliés de l’Est de la RDC
Surtout, au-delà des chancelleries, ce sont les cris des déplacés et des victimes qui hantent cette crise. À Goma, où le M23 a imposé son joug, des milliers de familles survivent dans des camps de fortune, tandis que les violences, y compris les exactions contre les civils, ternissent l’âme de la région. Faure Gnassingbé porte une vision dans laquelle la dignité humaine prime sur les rivalités. Son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, a réaffirmé sur les réseaux sociaux cette ambition : « Le Togo œuvrera sans relâche pour une paix durable et une réconciliation dans la région ».
L’acte de foi du Togo : porter la flamme de l’espérance dans une région en quête de paix
Ainsi, cette mission incarne une flamme d’espérance : en accueillant Huang Xia, le Togo a une nouvelle fois affirmé son rôle de terre de dialogue. La médiation de Faure Gnassingbé, sous l’égide de l’ONU et de l’UA, dépasse la simple diplomatie : elle incarne un acte de foi puissant dans un avenir dans lequel les Grands Lacs, loin d’être un champ de bataille, deviendraient un creuset de fraternité. À l’approche de son 65ᵉ anniversaire, le Togo consacre ainsi sa place d’artisan de paix, prouvant qu’une lueur, même modeste, peut percer les ténèbres.