PolitiqueMédiation




Grands Lacs : Faure Gnassingbé, médiateur de l’Union africaine pour une paix durable entre RDC et Rwanda

Dans une démarche empreinte de gravité et d’espérance, l’Union africaine (UA) a récemment porté son choix sur S.E.M. Faure Essozimna…

l'Union africaine a nommé S.E.M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Togo, comme médiateur entre la RDC et le Rwanda, visant la stabilité dans la région des Grands Lacs."

Dans une démarche empreinte de gravité et d’espérance, l’Union africaine (UA) a récemment porté son choix sur S.E.M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République togolaise, pour assumer la délicate mission de médiateur entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette décision, entérinée par un mécanisme discret, mais éloquent appelé «  procédure silencieuse  », s’inscrit dans une volonté affirmée de perpétuer les efforts de paix initiés par S.E.M. João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de l’Angola et figure éminente de l’UA en matière de réconciliation. Face à une crise persistante dans l’est de la RDC, cette nomination se veut un jalon supplémentaire vers la concorde et la stabilité dans une région tourmentée, celle des Grands Lacs.

Un choix scellé par la procédure silencieuse : une méthode singulière 

L’adoption de cette désignation par la «  procédure silencieuse  » mérite qu’on s’y attarde tant elle révèle la subtilité des processus décisionnels au sein de l’UA. Loin des débats publics et des délibérations ostentatoires, cette approche repose sur un consensus implicite des États membres, signe d’une unité tacite face à l’urgence du contexte. La crise dans l’est de la RDC, marquée par des affrontements récurrents, des exodes massifs et une défiance mutuelle entre Kinshasa et Kigali, exigeait une réponse prompte et sans équivoque. En confiant cette tâche à Faure Essozimna Gnassingbé, l’UA prolonge l’élan insufflé par João Lourenço, dont l’action a déjà permis d’amorcer des pourparlers entre les deux nations voisines. Ce relais témoigne d’une stratégie concertée visant à pérenniser les avancées tout en insufflant une nouvelle dynamique.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Le Président togolais, dont l’expérience en matière de règlement des différends n’est plus à démontrer, succède ainsi à un prédécesseur qui s’est illustré par son dévouement à la cause de la paix. João Lourenço, en sa qualité de Champion de l’UA pour la Paix et la Réconciliation, avait en effet multiplié les initiatives — sommets régionaux, médiations directes — pour désamorcer les tensions. Aujourd’hui, le flambeau passe à Gnassingbé, dont le parcours diplomatique, notamment en Afrique de l’Ouest, lui confère une légitimité certaine pour relever ce défi d’envergure.

L’élan de reconnaissance du Togo et la promesse d’un engagement résolu

La réaction du Togo à cette investiture ne s’est pas fait attendre. Dans une allocution empreinte de solennité, le gouvernement togolais a exprimé sa «  profonde gratitude  » envers le Bureau de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UA ainsi qu’envers João Lourenço pour avoir distingué Faure Essozimna Gnassingbé. Cette marque de confiance, loin d’être anecdotique, est perçue comme une reconnaissance du rôle croissant du Togo dans les affaires continentales. Lomé a d’ailleurs tenu à réitérer la détermination de son Président à «  contribuer activement  » à l’instauration d’une paix pérenne, à la réconciliation des parties et à la consolidation de l’équilibre dans la région des Grands Lacs.

Ce volontarisme s’appuie sur un héritage solide. Faure Essozimna Gnassingbé s’est déjà illustré dans des médiations complexes, notamment au Mali ou en Guinée-Bissau, où sa capacité à fédérer les acteurs et à promouvoir le dialogue a été saluée. Sa neutralité, alliée à une finesse diplomatique éprouvée, constitue un atout précieux pour aborder une crise aussi enracinée que celle opposant la RDC et le Rwanda.

 RDC et le Rwanda : une médiation aux multiples enjeux pour la région

L’entrée en scène du Président togolais soulève des espoirs légitimes quant à l’évolution de ce conflit aux ramifications profondes. En premier lieu, elle réaffirme la vocation de l’UA à privilégier des réponses endogènes aux défis du continent, en écho à la maxime «  des solutions africaines aux problèmes africains  ». En désignant un médiateur issu d’un pays extérieur aux tensions directes, l’organisation garantit une impartialité essentielle pour renouer les fils d’un dialogue souvent rompu.

Sur le terrain, l’enjeu est de taille  : apaiser les relations entre la RDC et le Rwanda, dont les différends, les accusations de soutien à des factions rebelles, les litiges frontaliers, les rivalités économiques ont alimenté une spirale d’hostilités. La mission de Gnassingbé consistera à instaurer un cadre de discussions apaisé, où les contentieux pourront être exposés et résolus par des engagements mutuels. Sécurité des frontières, démantèlement des groupes armés et coopération régionale figurent parmi les dossiers prioritaires qui pourraient, sous son égide, trouver un début de règlement.

Au-delà de cet axe bilatéral, les retombées d’une médiation fructueuse pourraient irradier l’ensemble de la région des Grands Lacs. Longtemps minée par des conflits imbriqués impliquant l’Ouganda, le Burundi ou encore la Tanzanie, cette zone stratégique aspire à une embellie. Une entente entre Kinshasa et Kigali pourrait ainsi poser les jalons d’une collaboration élargie, notamment dans l’exploitation raisonnée des ressources naturelles et le renforcement des échanges économiques.

 RDC et le Rwanda: une perspective ancrée dans l’espoir

La nomination de Faure Essozimna Gnassingbé comme médiateur de l’Union africaine ouvre un chapitre prometteur dans la quête de paix entre la RDC et le Rwanda. Elle incarne la continuité d’un effort collectif, porté par une institution résolue à accompagner ses membres vers la concorde. Le succès de cette entreprise reposera sur l’habileté du Président togolais à tisser des liens de confiance, à proposer des issues viables et à mobiliser les volontés autour d’un projet commun.

Loin de se limiter à une simple alternance de médiateurs, cette décision reflète une ambition plus vaste  : celle de voir la région des Grands Lacs s’émanciper des chaînes de l’instabilité pour embrasser un destin de prospérité partagée. Si les obstacles demeurent nombreux, l’implication de l’UA et la détermination des acteurs en présence laissent entrevoir une possibilité tangible de réconciliation, dont les fruits pourraient profiter à des générations entières.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP