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Kpalimé, foyer d’une coalition contre l’ombre croissante de l’extrémisme

Hier , jeudi, la cité de Kpalimé, blottie dans les replis verdoyants du Togo, s’est métamorphosée en un carrefour d’espérances…

À Kpalimé, Bénin, Burkina Faso et Togo unissent leurs forces contre l'extrémisme violent lors d'une rencontre transfrontalière,

Hier , jeudi, la cité de Kpalimé, blottie dans les replis verdoyants du Togo, s’est métamorphosée en un carrefour d’espérances et d’ambitions partagées. Les travaux de la rencontre d’échanges entre les comités transfrontaliers d’alerte précoce du Bénin, du Burkina Faso et du Togo y ont été inaugurés, marquant un jalon dans la quête d’une coopération régionale renforcée. Loin de se réduire à un simple conciliabule, cet événement s’est donné pour dessein de dresser un rempart face à l’extrémisme violent, fléau qui, telle une gangrène, ronge les fondements de la stabilité dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest.

Un rempart face à une menace insidieuse de l’extrémisme violent 

La région, naguère épargnée par les soubresauts les plus brutaux, ploie désormais sous le faix d’une insécurité galopante. Les assauts terroristes, portés par des groupes aux visées obscures, ont bouleversé des existences, jetant sur les routes de l’exode des dizaines de milliers d’âmes – plus de 32 000 Togolais et quelque 900 Béninois ont dû abandonner leurs terres. Ce chaos, qui désagrège les tissus sociaux et économiques, appelle une réponse concertée. C’est dans ce contexte que les comités d’alerte précoce, gardiens vigilants des frontières, ont convergé à Kpalimé pour croiser leurs expériences et affûter leurs stratégies.

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L’objectif de cette assise se révèle limpide : tisser une toile d’intelligence collective en puisant dans les mécanismes nationaux d’alerte précoce des trois nations. Chaque délégation a dévoilé ses pratiques, offrant un tableau riche et nuancé des approches déployées pour déceler les ferments de la violence avant qu’ils n’éclosent. De cette mosaïque d’expériences, les participants entendent extraire les enseignements les plus féconds, propres à juguler l’expansion de l’extrémisme violent.

À Kpalimé, Bénin, Burkina Faso et Togo unissent leurs forces contre l'extrémisme violent lors d'une rencontre transfrontalière,Des enjeux scrutés sous un jour singulier

Les débats, d’une densité remarquable, ont porté sur des thématiques aussi cruciales que révélatrices des fractures régionales. Les violences basées sur le genre en situation d’urgence, fléau exacerbé par les crises, ont occupé une place de choix, tout comme les questions d’accès à l’asile et du respect du principe de non-refoulement. Ces sujets, portés avec gravité par l’UNFPATogo et l’UNHCR Togo, soulignent une vérité incontournable : la prévention des conflits ne peut faire l’économie d’une protection résolue des plus fragiles. Ces organisations, piliers de l’initiative, ont insufflé une rigueur humanitaire à des discussions par ailleurs tournées vers la sécurité.

Cette rencontre s’inscrit dans le sillage de la deuxième phase du projet d’appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent, une entreprise soutenue par des partenaires internationaux. Elle incarne une volonté de transcender les frontières, non pas pour les effacer, mais pour les rendre imperméables aux germes de la discorde. Les comités, en partageant leurs savoirs, esquissent une alliance dans laquelle l’information devient une arme et la coopération, un bouclier.

Une ambition à l’épreuve du réel

Pourtant, derrière les élans d’optimisme, des ombres subsistent. Les zones frontalières, souvent laissées en friche par une présence étatique ténue, demeurent des terres propices aux desseins des extrémistes. La porosité des limites territoriales, conjuguée à une défiance parfois tenace entre populations et autorités, fragilise les efforts entrepris. Les comités d’alerte précoce, aussi ingénieux soient leurs dispositifs, ne peuvent à eux seuls inverser la vapeur sans un engagement plus vaste des États – une gouvernance qui, par sa fermeté et sa clairvoyance, saurait tarir les sources de la radicalisation.

Au terme de la première journée à Kpalimé, les délégations se sont séparées avec des promesses d’union et des espoirs chevillés au cœur. Cependant, est-ce que ces mécanismes, fruits d’une volonté sincère, parviendront à dompter les forces qui menacent ? L’avenir, seul juge en cette matière, dira si cette alliance saura tenir ses engagements face aux bourrasques d’un monde incertain.

 

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