Lomé, 11 mars 2025 – Dans les méandres d’un système de santé togolais en quête de renouveau, une lueur d’espoir s’allume sous l’impulsion d’une modernité bienvenue. Aujourd’hui, le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel aux Soins (MSPS Togo) franchit un cap décisif dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.
Grâce à la numérisation des outils de collecte de données, portée par la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME) et la Direction du Système National d’Information Sanitaire et de l’Informatique (DSNISI), le Togo s’engage résolument sur la voie d’une surveillance accrue et d’une réponse plus agile aux drames qui frappent encore trop de familles.
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Soutenu par l’Organisation Mondiale de la Santé au Togo (OMSTogo) à travers un appui technique et financier, ce projet, bâti sur la plateforme DHIS2, incarne une promesse : celle de sauver des vies par la puissance des chiffres et de la technologie.
La digitalisation : un défi majeur, une réponse innovante
Le Togo, comme nombre de ses voisins ouest-africains, fait face à un fléau persistant : un taux de mortalité maternelle élevé, oscillant autour de 399 décès pour 100 000 naissances vivantes selon les données de 2021, et une mortalité néonatale qui, avec 43 décès pour 1 000 naissances, reste une plaie ouverte dans le tissu social. Ces chiffres, bien que légèrement en recul, traduisent une urgence criante. Longtemps entravée par des systèmes papier laborieux et des rapports tardifs, la collecte des données sur ces décès souffrait d’un manque de réactivité, rendant les interventions souvent trop tardives pour enrayer les causes profondes.
C’est dans ce contexte que la plateforme DHIS2, déjà adoptée par plus de 80 pays pour gérer leurs systèmes d’information sanitaire, entre en scène. Cet outil numérique, flexible et robuste, permet une centralisation des données en temps réel, une analyse fine des tendances et une identification rapide des zones à risque. Sous l’égide de la DSME et de la DSNISI, les agents de santé togolais, des centres périphériques aux hôpitaux régionaux, disposeront désormais d’outils numériques pour consigner chaque cas avec précision, réduisant ainsi les marges d’erreur et les délais fatidiques.
Un partenariat au service de la vie
L’appui de l’OMS Togo n’est pas un simple geste de soutien : il s’agit d’un levier stratégique. En fournissant une assistance technique pour former les personnels et un financement pour équiper les structures, l’organisation internationale pose les jalons d’une transformation durable. Ce partenariat s’inscrit dans une vision plus large, celle des Objectifs de Développement Durable, notamment le troisième, qui vise à garantir la santé et le bien-être pour tous. En dotant le Togo d’un système de surveillance modernisé, l’OMS renforce la capacité du pays à non seulement recenser les décès, mais aussi à en décrypter les causes, qu’il s’agisse de complications obstétricales, d’un accès limité aux soins ou de pratiques culturelles à réévaluer.
Les premiers échos de cette initiative, relayés sur les réseaux sociaux par OMSTogo, suscitent un enthousiasme mesuré, mais palpable. Les professionnels de santé, souvent débordés, y voient une opportunité de mieux cibler leurs efforts, tandis que les décideurs politiques disposent désormais d’un tableau de bord clair pour orienter les investissements là où ils sont le plus nécessaires.
La digitalisation : une lueur dans l’ombre des statistiques
Si la technologie ne saurait à elle seule effacer les défis structurels (pénurie de personnel, infrastructures vétustes ou inégalités régionales), elle offre une boussole précieuse dans un paysage sanitaire parfois chaotique. La digitalisation via DHIS2 promet de raccourcir le fossé entre l’alerte et l’action, transformant des données brutes en leviers de changement. À terme, ce système pourrait devenir le socle d’une stratégie nationale plus ambitieuse, intégrant la surveillance des décès à des campagnes de prévention et à des améliorations concrètes des soins maternels et néonatals.
En somme, chaque vie sauvée sera une victoire arrachée à l’oubli. Et dans ce Togo qui ose rêver d’un avenir plus sain, la digitalisation, humble servante du progrès, murmure une vérité essentielle : derrière chaque chiffre se cache une histoire, et derrière chaque histoire, une raison de continuer à lutter.