Dans une nation où l’élevage avicole constitue un pilier économique et social pour nombre de foyers, le Togo se trouve une fois encore confronté à l’ombre menaçante de la grippe aviaire. Le ministère en charge des ressources animales a révélé, le 20 mars dernier, une résurgence du virus influenza aviaire hautement pathogène H5N1, détecté dans trois élevages stratégiques nichés à Adjengré (Sotouboua), Anyron Kopé (Vo) et Kouloumdè (Tchaoudjo). Confirmée par des analyses rigoureuses menées au laboratoire central vétérinaire de Lomé, cette épizootie met en péril plus de 6 500 volatiles, parmi lesquels des poules pondeuses, des poulets de chair et des poules locales. Face à cette crise, les autorités ont déployé un arsenal de mesures drastiques, oscillant entre rigueur sanitaire et soutien aux éleveurs, tout en ravivant le spectre des précédents épisodes de 2022.
Grippe aviaire H5N1 : une contamination aux répercussions immédiates
Les foyers d’infection, disséminés dans des zones rurales à forte vocation avicole, ont révélé l’ampleur de la menace. À Adjengré, Anyron Kopé et Kouloumdè, ce ne sont pas moins de 6 500 têtes de volailles qui se trouvent au cœur de cette tempête sanitaire, touchant une diversité d’espèces essentielles à la subsistance des éleveurs et à l’approvisionnement des marchés locaux. Les analyses, menées avec une précision scientifique par le laboratoire de Lomé, ont levé le voile sur la présence du H5N1, un pathogène redouté pour sa virulence et sa capacité à décimer des cheptels entiers en un temps record. Cette découverte a sonné l’alarme, précipitant une réponse aussi rapide qu’implacable.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Des mesures radicales pour endiguer l’épizootie
Conformément au plan opérationnel de riposte, les autorités togolaises ont opté pour une stratégie d’éradication sans compromis. Les autorités ont ordonné l’abattage total des volailles dans les élevages infectés et leurs zones tampons, définies par un rayon de trois kilomètres. Elles ont ensuite procédé à la destruction des carcasses, des produits dérivés et du matériel d’élevage. Une désinfection méticuleuse des sites a clos cette première phase d’intervention, visant à anéantir toute trace du virus. Parallèlement, un verrouillage strict a été imposé aux cantons d’Adjengré, d’Anyron Kopé et de Komah : interdiction des déplacements de volailles, de leurs sous-produits ainsi que des aliments et équipements avicoles. Les marchés de volailles et les provenderies, poumons économiques de ces localités, ont été condamnés à un mois de fermeture, une décision aussi audacieuse que lourde de conséquences pour les acteurs de la filière.
Grippe aviaire H5N1 : une main tendue aux éleveurs sinistrés
Conscient des sacrifices exigés, le ministre Damehame Yark a tenu à apaiser les inquiétudes des éleveurs en promettant une indemnisation. « Une compensation sera accordée à ceux dont les animaux seront abattus et détruits par les services vétérinaires, selon la grille en vigueur », a-t-il assuré. Cette mesure, bien que salvatrice pour les exploitants frappés de plein fouet, ne saurait effacer l’amertume d’une perte brutale. Elle s’inscrit néanmoins dans une volonté affichée de l’État de concilier impératifs sanitaires et préservation du tissu économique local, un équilibre délicat dans un contexte de crise.
Un passé qui résonne encore
Ce n’est pas la première fois que le Togo doit affronter ce fléau. En janvier 2022, des cas confirmés de grippe aviaire avaient déjà secoué le pays, laissant derrière eux des leçons à méditer et des cicatrices à panser. Cette récurrence, à peine deux ans plus tard, interroge la robustesse des mécanismes de prévention et la persistance de facteurs favorisant la réapparition du virus. Ports d’entrée mal surveillés, pratiques d’élevage vulnérables ou migrations d’oiseaux sauvages : les hypothèses abondent, mais les réponses demeurent en suspens.
Vers un avenir sous haute surveillance
Cette nouvelle flambée du H5N1 place le Togo à la croisée des chemins. Si les mesures actuelles témoignent d’une réactivité louable, elles ne sauraient masquer les défis qui pointent à l’horizon. Comment renforcer la biosécurité sans asphyxier une filière déjà fragilisée ? Quels enseignements tirer pour que ce scénario ne se mue pas en une litanie sans fin ? La grippe aviaire, loin de n’être qu’une péripétie conjoncturelle, s’impose comme un miroir tendu aux capacités d’anticipation et de résilience d’une nation. Entre vigilance accrue et solidarité renforcée, l’avenir de l’aviculture togolaise reste une page à écrire, suspendue aux choix d’aujourd’hui et aux incertitudes de demain.